Rêverie de Nouvel an 1923 - Colette - E-Book

Rêverie de Nouvel an 1923 E-Book

Colette

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Beschreibung

Rêverie de Nouvel an est un recueil de nouvelles de Colette, paru en 1923. Il se compose de 6 histoires , Rêverie de Nouvel an, Malade, Dimanche, Répit, J’ai chaud, Convalescence. Extrait de Rêverie de Nouvel-an |...|Ma solitude, cette neige de décembre, ce seuil d'une autre année ne me rendront pas le frisson d'autrefois, alors que dans la nuit longue je guettais le frémissement lointain, mêlé aux battements de mon cœur, du tambour municipal, donnant au petit matin du 1er janvier, l'aubade au village endormi... Ce tambour dans la nuit glacée, vers six heures, je le redoutais, je l'appelais du fond de mon lit d'enfant, avec une angoisse nerveuse proche des pleurs, les mâchoires serrées, le ventre contracté... Ce tambour seul, et non les douze coups de minuit, sonnait pour moi l'ouverture éclatante de la nouvelle année, l'avènement mystérieux après quoi haletait le monde entier, suspendu au premier rrran du vieux tapin de mon village. Il passait, invisible dans le matin fermé, jetant aux murs son alerte et funèbre petite aubade, et derrière lui une vie recommençait, neuve et bondissante vers douze mois nouveaux... Délivrée, je sautais de mon lit à la chandelle, je courais vers les souhaits, les baisers, les bonbons, les livres à tranche d'or... j'ouvrais la porte aux boulangers portant les cent livres de pain et jusqu'à midi, grave, pénétrée d'une importance commerciale, je tendais à tous les pauvres, les vrais et les faux, le chanteau de pain et le décime qu'ils recevaient sans humilité et sans gratitude... Matins d'hiver, lampe rouge dans la nuit, air immobile et âpre d'avant le lever du jour, jardin deviné dans l'aube obscure, rapetissé, étouffé de neige, sapins accablés qui laissiez, d'heure en heure, glisser en avalanches le fardeau de vos bras noirs, coups d'éventails des passereaux effarés, et leurs jeux inquiets dans une poudre de cristal plus ténue, plus pailletée que la brume irisée d'un jet d'eau... O tous les hivers de mon enfance, une journée d'hiver vient de vous rendre à moi ! C'est mon visage d'autrefois que je cherche, dans ce miroir ovale saisi d'une main distraite, et non mon visage de femme, de femme jeune que sa jeunesse va bientôt quitter|...|

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Veröffentlichungsjahr: 2024

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Table of Contents

Rêverie de Nouvel-an

Malade

Dimanche

Répit

J’ai chaud

Convalescence

Série :Colette

|24| RÊVERIE DE NOUVEL AN 1923

Ce recueil de nouvellesfait suite à : |23| La Chambre éclairée

COLETTE

RÊVERIE

DE NOUVEL AN

1923

ROMAN

Paris, 1923

Raanan Éditeur

Livre 1230 | édition 1

raananediteur.com

Liste des nouvelles

RÊVERIE DE NOUVEL AN

MALADE

DIMANCHE

RÉPIT

J’AI CHAUD

CONVALESCENCE

 

 

COLETTE

Colette,—Mme Colette de Jouvenel,—fille d'un capitaine au 1er zouaves, est née le 28 janvier 1873, à Saint-Sauveur en Puiseye, dans l'Yonne...

Il suffit d'ailleurs de connaître l'auteur de Chéri et des Heures longues pour savoir combien cette date est inexacte.—«Voyez sa joue en pomme, ses yeux en myosotis, sa lèvre en pétale de coquelicot...» pourrais-je répéter, d'un ton à peine moins vif, après Francis Jammes qui présentait au lecteur, dans la préface aux Sept Dialogues de bêtes, la première, sans doute, de nos femmes de lettres. 

Poétesse, disait-il.

Poétesse, à coup sûr, avec tout ce que ce titre demande de grâce, de musique et de fraîcheur, avec tout ce qu'il éveille et implique dans la pensée d'ombres et d'horizons mouvants, mais Colette, qui fut souple naguère, jusqu'à pouvoir, dans les music-halls, sous le feu des projecteurs, tâter sa nuque du bout de ses pieds, Colette a dédaigné l'étroit corset du poème traditionnel, l'impossible corset du mètre classique. Elle écrit, comme on échange, entre amis, de tendres et fragiles confidences, sur la vie, l'amour, les hommes, les bêtes et les plantes.

«Viens, toi qui l'ignores, viens que je te dise tout bas...»

― ― ―

La flamme si particulière, proche ou lointaine, jamais décolorée, jamais morte, qui brûle et danse au fond des livres de Colette, est le clair souvenir, d'abord de ses années d'enfance.

«Je suis née seule, nous confie-t-elle pour expliquer sa façon d'être et de sentir, j'ai grandi sans mère, frère ni sœur, au côté d'un père turbulent que j'aurais dû prendre sous ma tutelle, et j'ai vécu sans amis. Un tel isolement moral n'a-t-il pas recréé en moi cet esprit tout juste assez gai, tout juste assez triste, qui s'enflamme de peu et s'éteint de rien, pas bon, pas méchant, insociable en somme et plus proche des bêtes que des hommes.»

Plus proche des bêtes que des hommes... Je crois que le secret et le meilleur de Colette est ici. Elle nous indique, au tournant de chaque page, ce qu'il y a de primitif, de primesautier, de frais, en un mot ce qu'il y a d'animal dans la personne humaine.

Amour de l'homme pour la femme, instinct, «joie intelligente de la chair qui reconnaît immédiatement son maître», Colette a peint sans fausse honte ni cynisme l'âpre et nécessaire volupté des corps que le désir, pour une minute ou l'éternité, presse l'un contre l'autre...

Toby-chien d'autre part avec Kiki-la-Doucette demeurent, parmi ses personnages à deux ou quatre pattes, ses héros favoris et les plus vivants.

― ― ―

Il ne s'agit point ici de romans, d'aventures ni d'intrigues. Les sujets ne sont que des prétextes. Les livres de Colette, l'un après l'autre, constituent les mémoires d'une sensibilité que l'ombre d'un oiseau suffit à réveiller.

Mémoires d'une femme, sans fard ni pose. Mémoires du plus subjectif de nos écrivains. Recueils des sensations les plus subtiles, les plus profondes, présentées sans détours, sans ce curieux et troublant mélange d'abstraction et de réalité, sans cette transposition intellectuelle qui font le succès de nos plus jeunes auteurs, qui les caractérisent et qui déjà nous lassent.

Ici, tout est simple, clair, frémissant et chaud comme la révolte même de cette Lola qui s'écrie dans l'Envers du Music-hall: «Je ne suis pas une princesse enchaînée mais fine chienne, une vraie chienne, au cœur de chienne.»

― ― ―

Colette cueille sans les tuer, chacune par son nom, les plantes et les herbes courbées sous la fuite du vent: l'oseille sauvage, la menthe amère, les vernes à la feuille froide, le chanvre rose et la saponaire. Les Vrilles de la vigne.

Elle n'a point prêté aux bêtes une âme artificielle et symbolique. Elle s'est mise à quatre pattes pour mieux comprendre les chats que l'orage fait vibrer dans l'ombre, longuement, comme des musiques silencieuses. Elle s'est haussée sur la pointe des pieds pour mieux voir l'araignée des jardins le velours de sa panse en gousse d'ail et sa croix de Templier. La Paix chez les bêtes.

Mère,—Colette a, je crois, une fille,—elle a pris part sagement, sans sourire, aux jeux et aux joies, aux doutes et aux douleurs des âmes à peine nées, bourgeons que froisse le moindre vent et qu'un rayon de soleil suffit à épanouir. Seule, elle a pu pénétrer et nous décrire l'univers étrange et miroitant des âmes enfantines. La Maison éclairée.

Avec Willy,—le plus pauvre des collaborateurs et son mari pendant 13 ans,—elle a bâti le roman de Claudine: Claudine à l'école, Claudine s'en va, Claudine à Paris, Claudine en Ménage. Histoire d'une fillette indépendante et volontaire qui veut, à son gré, mener sa barque. Histoire de la jeune fille moderne qui a le goût de la liberté, un plus grand besoin d'air et de mouvement et qui se moque du danger, des vrilles nocturnes du danger...