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La peur a toujours accompagné les pandémies. Avec le surgissement de la Covid-19, la peur fait un retour en force dans l'actualité, quels que soient les pays. Rien d'étonnant pour les auteurs bibliques : ceux-ci nous assurent que la peur, quelle qu'en soit la forme, est le fruit d'un manque, celui d'être "comme" Dieu et non pas Dieu. Aussi la peur est-elle une composante naturelle de tout être humain dès sa naissance.
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Seitenzahl: 43
Veröffentlichungsjahr: 2020
Nihil Obstat
Jean-Miguel GARRIGUES o.p.
Denys SIBRE o.p.
Imprimi Potest
Toulouse le 1er décembre 2020
Olivier de SAINT-MARTIN o.p.
Prieur provincial
Introduction
Quelques manifestations communes de la peur
La peur de la maladie
La peur de la mort
La peur de l’autre
La peur d’être « en retard sur le progrès »
La peur du déclassement et du vide
La peur dans l’Ancien Testament
Une peur intrinsèque à la condition humaine
De la peur du vide à la peur de l’autre
La peur au fil de l’Ancien Testament
Dépasser la peur
« A la force du poignet »
La prétention du terroriste
La peur est naturelle !
Au risque de perdre sa vie
La vie sans peur… et sans reproche
Jésus vient chasser la peur
La foi comme remède à la peur
Vivre déjà sur terre la vie du ciel
Dieu, père fouettard ?
L’exemple de saint Paul
Dieu père dans les lettres de Paul
Envoi
Pour un public francophone, « Astérix chez les Normands » rappellera une lecture savoureuse parmi les nombreuses bandes dessinées de la série. Rappelons qu’il s’agit d’évoquer l’arrivée, près du village où résident nos héros, Astérix et Obélix, d’une troupe de Normands désireux de connaître enfin la peur : le chef normand, Olaf Grossebaf, a en effet appris « que la peur donne des ailes ». Mais comme on le sait depuis le début de la série, Astérix et Obélix ne connaissent pas non plus la peur… Je passe sur les péripéties rapportées dans le volume, auquel je renvoie mon lecteur, et rappelle simplement que les Normands vont finir par connaître ce qu’ils étaient venus chercher, la peur.
Le chevalier Bayard, connu pour être « sans peur et sans reproche », serait-il un descendant normand, miraculeusement épargné par la peur ? Je ne sais pas ce qu’il en fut réellement de cette figure quant au reproche, mais on peut certainement lui faire bénéfice d’avoir toujours été à la pointe du combat face à l’ennemi : et pas seulement l’ennemi physique, mais aussi sanitaire, telle la peste.
Ce qui m’intéresse dans son cas est évidemment le lien qu’on établit entre l’absence de reproche et celle de peur : puisque nous appartenons au monde du péché, nous est-il possible de vivre sans cette peur, qui semble si naturelle ?
Alors, Bayard ou Grossebaf ? Qui a peur, qui n’a pas peur et pour quelles raisons ? Il me semble a priori que cette peur est sans doute, autant ou plus que le bon sens, la chose au monde la mieux partagée.
Dans un premier temps, je vais en souligner la présence dans une diversité de formes. Dans un deuxième temps, j’éclairerai cette présence en m’appuyant sur la Bible pour montrer qu’elle est inhérente à la nature humaine et qu’elle remonte aux origines de l’homme. Dans un troisième et dernier temps, j’indiquerai quelques directions pour vivre avec cette peur, ou mieux encore la maîtriser, en particulier avec l’exemple qu’en donne saint Paul.
D’emblée, il me faut dire ce que j’entends par le terme de peur. De très nombreuses publications sont disponibles sur ce sujet, la majorité émanant de psychologues ou psychiatres : à les parcourir, force est de constater que leurs auteurs s’intéressent en priorité à ses manifestations, sans y trouver d’autres origines que psychologiques.
Pour ma part, je vois dans la peur une forme de « refus », volontaire ou non, de certaines réalités considérées comme menaçantes pour l’individu. Parmi lesquelles la question du manque est originaire : je la retrouve dans toutes les formes de peur.
En ce temps de pandémie, la peur de contracter le virus appelé COVID 19 est partout. Sans que nul ne sache pour combien de temps, ni comment y parer, ni où ce virus peut conduire. Il fait suite à d’autres, il en précède sans doute d’autres. Les interprétations les plus contradictoires, parfois les plus folles, circulent sur l’origine du virus, sa diffusion réelle, son pouvoir létal.
Ces incertitudes ne font que renforcer le pouvoir de nuisance du virus et la peur qu’il fait naître. En France, on nous rapporte que nombreux sont ceux qui multiplient les demandes de détection, sans raison évidente et pour le plus grand malheur et déficit de la Sécurité sociale puisque toutes les demandes sont actuellement satisfaites et remboursées.
Plus grave, il semble que les traitements de bien d’autres maladies en cours, aussi graves et plus létales que la COVID 19, ne serait-ce que le cancer, ont été différées dans le temps.
Je ne vais pas m’étendre sur cette pandémie en cours, sur sa douteuse gestion, sur l’ignoble manière dont ont été traitées et sont encore traitées les personnes âgées dans nombre d’EHPAD, sur ses conséquences économiques etc. Tout cela nous montre la peur du « défaut de santé » engendrée par une épidémie, et la désorganisation qui s’ensuit à tous niveaux.