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"Slamer la philosophie avec Vladimir Jankélévitch" propose une traversée vibrante de la pensée du philosophe, à partir de ses conférences et de ses entretiens les plus marquants. Ce recueil s’attache à restituer l’éclat singulier d’une voix, la cadence presque musicale d’un esprit toujours en éveil et l’ironie délicate qui affleurait dans ses propos. En faisant résonner ses fameux « n’est-ce pas ? », il convie le lecteur à découvrir une philosophie vivante, inséparable d’un art d’exister et d’un partage sensible où la signification se façonne autant qu’elle se dévoile.
À PROPOS DE L’AUTEUR
Jean Michel Zurletti privilégie la réflexion et l’analyse aux récits et faits historiques. Entre le roman et l’essai, ses textes décrivent son environnement direct avec une pincée de fiction.
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Seitenzahl: 46
Veröffentlichungsjahr: 2025
Jean Michel Zurletti
Slamer la philosophie
avec Vladimir Jankélévitch
Recueil
© Lys Bleu Éditions – Jean Michel Zurletti
ISBN : 979-10-422-8145-8
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Vladimir Jankélévitch, philosophe français d’exception, a consacré sa vie à sonder les mystères du temps, du silence et de l’amour. Son œuvre, profondément marquée par une sensibilité à la fois intime et universelle, est le reflet d’une quête incessante de vérité et d’authenticité. Connu pour son phrasé unique et son intonation originale, Jankélévitch captivait son auditoire avec une voix à la fois tendre et incisive, ponctuée invariablement de son fameux « n’est-ce pas ? », qui devenait le sceau de son humour subtil et de sa perspicacité.
Son style, mêlant rigueur philosophique et poésie spontanée, offrait un discours à la fois accessible et énigmatique. Pour lui, la philosophie n’était pas une discipline austère, mais une manière de vivre et de ressentir le monde, où chaque mot, chaque silence, devenait porteur d’émotions et d’interrogations. À travers ses interventions, il invitait chacun à se perdre dans l’infini des possibles, à écouter le frisson des idées qui s’échappent des conventions.
Ce recueil, qui s’inspire de ses discours et de ses entretiens, cherche à restituer l’esprit de Jankélévitch, à retranscrire l’éclat de sa voix, la musicalité de ses phrases et l’humour qui se glissait dans ses réflexions. En redonnant vie à ses « n’est-ce pas ? », il propose de faire de la philosophie un art de vivre, une expérience partagée, où le sens se crée autant qu’il se découvre.
Ainsi, l’œuvre de Vladimir Jankélévitch nous rappelle que la beauté de la pensée réside autant dans le questionnement que dans la réponse, et que chaque instant de doute est une invitation à aimer, à écouter, et à rêver.
Alors
Vladimir Jankélévitch
Tout d’abord
Une question.
À quoi
Servent les philosophes ?
Je crois
Excusez-moi
De dire
Votre question
Est de mauvaise foi.
Quand on dit
À quoi
Servent les philosophes
On s’attend
À ce qu’on dit
Bien souvent.
Comme une bêtise.
À rien.
Et j’ai envie
De vous dire
Je ne crois
Pas
Qu’il soit
Utile
De poser
La question
Ainsi.
À quoi ça
Sert.
Parce que
La philosophie
N’est-ce pas.
N’est pas
Un ustensile.
Un ustensile
Biscornu.
Minimaliste.
Au travers
De tableaux
Surréalistes.
Une fourchette
Ça sert
À manger
Un couteau
Ça sert
À couper
Une brouette
Ça sert
À transporter.
Mais la philosophie
À quoi ça sert
À penser ?
Ça ne sert
Pas
Plus à penser
Que les mathématiques
Que la physique.
Et puis servir
Est un terme
Déplaisant.
On peut même
Retenir
Qu’il n’est pas
Lui-même
Philosophique.
Si par essence
On commence
À faire
De la philosophie
Dans l’idée
Que ça sert
À quelque chose
On fait le jeu
De ceux
Qui aspirent
À dire
Pourquoi
Les philosophes
Ne font
Pas autre chose
Que de se demander
Si la philosophie
Ça sert
À quelque chose.
Donc je ne sais pas
Si la philosophie
Sert
À quelque chose.
Je crois
C’est un problème
Qu’il ne faut pas
Poser ainsi.
Ce n’est pas
Comme cela
Que ça
Se passe.
La philosophie
C’est fait
Pour qu’on
En fasse.
Ce n’est pas fait
Pour qu’on
En parle.
Comme la musique.
La musique
C’est fait
Pour qu’on
En joue.
C’est tout.
Nul doute
Aussi
Pour qu’on
L’écoute.
Mais pas
Pour qu’on
En parle
Et qu’on
En reparle.
Pas
Pour qu’on
Pérore.
Ceux qui pérorent
Sur la philosophie
N’ont pas envie
D’en faire
Et se croient
Je crois
Habilités
Quand elle est
Attaquée
De la défendre.
Plutôt
Que cela
Il faut
En faire.
Ce dont
J’ai envie
C’est de traiter
Un problème
De philosophie.
Et non point
De la défendre.
Point
Par point.
Contre ceux
Qui par jeu
Ne sont pas
Disposés
À m’écouter.
Je vous dirai
Sans détour
Ce n’est pas
La peine de parler
À des sourds.
Je ne les convaincrais pas.
Donc faisons
De la philosophie
Sans nous occuper
D’eux.
Ça c’est
Premièrement.
Mais
Deuxièmement
Excusez
Ce premièrement.
Deuxièmement
Ce sont
Ces habitudes.
Ces multitudes
De cours.
Derrière moi.
Partout.
Qui ne me quittent pas.
Deuxièmement
Je me crois
Tenu
De répondre
Même
Si je suis tenté
De ne pas répondre.
Mais
Hausser
Les épaules
N’est pas
N’est-ce pas
Un geste philosophique.
Je suis tenu
Par éthique
Quand même
De répondre
Par la parole
Parce qu’on
ne se débarrasse pas
D’un problème de philosophie
En disant
Je vous méprise.
C’est pas la peine
De vous répondre.
Le philosophe va répondre
À tout
Même
À ceux qu’ils disent
Ce que vous faites
Ça n’est rien du tout.
Vous devriez revenir
À la production
À la base et cetera.
Cultiver les jardins
Avec un brin
D’attention
Et cetera.
Donc tout cela
Ne me dispense pas
D’avoir un jugement.
De répondre.
Je le reconnais
Humblement
Que je suis obligé
De répondre.
Même à ceux
Qui dénient
La philosophie
Et je vais
Vous dire
Pourquoi
Si vous me demandiez
Pourquoi ?
Alors demandez-moi
Pourquoi
Pourquoi ?
…