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« Fatale Méprise » fait suite aux « Imprévus d'Halloween » Résumé : Après douze ans d'absence, Christine qui a élevé seule son enfant, voit réapparaître son ancien compagnon. Des différences physiques la font douter sur sa personnalité. Est-ce bien le Jean qu'elle a connu ? Est-ce bien lui le père de Killian ? Un roman, à la manière de Pierrette, plein de rebondissements et de surprises.
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Seitenzahl: 138
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Toute ressemblance avec des personnes ayant existé ne serait que pur hasard.
Je dédie la suite des « Imprévus d’Halloween » à Coline Scheller et à mon petit-fils Hippolyte Pitoiset
Christine Meunier, caissière d'un supermarché à Lyon Croix-Rousse, a rencontré Jean Renard, représentant d'une entreprise de peinture, au cinéma où il lui a payé sa place, car elle a perdu son porte-monnaie dans le bus. Une relation s'est développée entre eux. Jean, sans domicile fixe, qui loge dans divers hôtels, passe du temps chez Christine. Lorsqu'elle attend un enfant, elle planifie de partager la nouvelle avec Jean lors d'un rendez-vous au snack de son supermarché. Cependant, il ne se présente pas et reste injoignable. Christine se sent abandonnée et déçue, se posant des questions sur son absence.
Dans le désarroi, Christine se réfugie chez ses parents dans l’Aveyron et donne naissance à son fils Killian en prétendant que le père est décédé. Elle se reconvertit en aide à la personne, acquérant une excellente réputation professionnelle. Killian se montre studieux à l'école, mais se sent isolé en raison de la jalousie de ses camarades envers ses performances exceptionnelles.
Douze ans plus tard, Jean réapparaît. Il se trompe d’adresse et croyant qu'il s'agit du domicile de Christine, il se confie par erreur à Lucie Menier, une voisine. Il explique avoir été en prison pendant douze ans à la suite d'un cambriolage. Lucie garde le secret et dit à Jean que Christine est partie chercher son fils au centre de loisirs. Après quelques péripéties, Christine retrouve Jean, mais remarque des différences en lui. Elle commence à douter de son identité, notamment parce que sa tache de naissance a disparu. Killian, quant à lui, est heureux de retrouver son père présumé décédé.
Le récit explore les thèmes de l'abandon, de la trahison, en mettant en lumière les épreuves vécues par Christine après la disparition de Jean et son retour inattendu des années plus tard.
Chapitre 1 - Le lundi soir
Chapitre 2 - La nuit à l’hôtel
Chapitre 3 - Killian au centre de aéré
Chapitre 4 - L’accueil de Lucie
Chapitre 5 - La découverte de Killian
Chapitre 6 - Le mensonge
Chapitre 7 - L’irréparable
Chapitre 8 - Les révélations de Christine
Chapitre 9 - La cachette
Chapitre 10 - Les visiteurs
Chapitre 11 - Où est passé Jean
Chapitre 12 - Jean doit s’expliquer
Chapitre 13 - L’interrogatoire
Chapitre 14 - Les suppositions de Killian
Chapitre 15 - L’orage
Chapitre 16 - Le sac
Chapitre 17 - Le contenu du sac
Chapitre 18 - Killian se confie
Chapitre 19 - Le rendez-vous
Chapitre 20 - Les recherches de Lucie
Chapitre 21 – Tragédie
Chapitre 22 - La rentrée
Chapitre 23 - Christine et Lucie se retrouvent
Chapitre 24 - Le cadeau de Noël
Ce lundi 31 octobre restera gravé dans les mémoires de Killian, Christine, Jean et de leur voisine Lucie, avec une gamme d'émotions intenses. Après les premiers élans d'enthousiasme suscités par le retour de Jean, Christine, qui a retrouvé son calme, laisse son esprit vagabonder tandis qu'elle range la cuisine après le repas. Elle a demandé à Killian de monter dans sa chambre en disant :
« Ton père et moi nous avons à parler ».
Avec réticence, l’ado les a laissés.
Inviter Jean à partager cette soirée était inévitable pour Christine, d'autant plus qu'elle avait vu la joie illuminer le visage de Killian lorsqu'il avait découvert son père. Désormais, il serait comme les autres garçons de son âge, entouré d'un père et d'une mère, échappant ainsi aux railleries de ses camarades concernant son nom de famille qui est Meunier, celui de sa mère.
L'adolescent était désormais capable de comprendre la souffrance que sa mère avait endurée en donnant naissance à un enfant sans père. Qu'avaient pu penser les gens à l'époque ? Que Christine était une jeune fille irresponsable, ayant fauté dans la ville. Elle n'avait jamais envisagé l'IVG et avait bénéficié du soutien de ses parents dans cette situation dramatique et douloureuse.
Tout rentrerait dans l'ordre pour Killian. Il aurait désormais un papa à ses côtés, prêt à le soutenir, à le conseiller et à jouer au football avec lui, comme le faisaient ses camarades. Les questions qu'il avait posées à Jean à propos de son nom témoignaient de sa détermination à accueillir cet homme qui lui était tombé du ciel en tant que père.
Christine devait mettre de côté ses doutes, afin de ne pas décevoir son fils. Peut-être existait-il une explication au fait que Jean soit devenu gaucher et que sa tache de naissance ait disparu ? Si elle ne se souvenait pas de ses baisers ni de l'odeur de son corps, c'était parce qu'elle les avait effacés de sa mémoire au cours de ces douze dernières années.
Elle avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour chasser cet homme de son esprit, l'accusant de trahison. N'avait-il pas prouvé sa lâcheté en lui faisant croire qu'il était représentant pour une entreprise de peinture qu’elle n’avait jamais retrouvée ? En ce qui concerne son nom, il avait veillé à ne laisser aucune trace de lui, au cas où il déciderait de la quitter.
Il avait tout minutieusement planifié, et personne ne le connaissait dans les prétendus hôtels qu'il disait avoir fréquentés. Ces fausses pistes témoignaient de ses talents de manipulateur. Il avait peut-être inventé son histoire de cambriolage et de séjour en prison. Il s'était souvenu d'elle, parce qu'il ne savait pas où aller et qu'il était sûr d'être bien accueilli. Comment vivre avec un cambrioleur qui sortait de prison ? Que dirait Killian en apprenant le passé de son père ? Mis à part Lucie, personne ne savait qu'il avait purgé une peine de douze ans derrière les barreaux et Christine comptait sur sa discrétion.
Jean s'assoit sur le canapé du salon en écoutant les prévisions météorologiques annonçant le retour du beau temps après cet épisode neigeux exceptionnel qui avait marqué la fête d’Halloween.
Christine l'observe discrètement tout en vaquant à sa tâche de rangement. Les cheveux de Jean sont grisonnants, il doit avoir la quarantaine, voire plus. Son visage, marqué par les intempéries, semble étrange après douze années passées à l’ombre.
– Viens près de moi, tu finiras demain, dit-il à Christine, ne gâche pas ce moment exceptionnel de retrouvailles.
– Mais demain, j'ai des rendez-vous toute la journée et je ne peux pas les annuler.
– Que fais-tu maintenant ? demande-t-il.
– Je travaille comme aide à la personne.
– Ah ! Tu as changé de métier. Tu n’es plus caissière, observe-t-il.
Elle aurait aimé lui parler de l'entreprise de peinture pour laquelle il avait prétendu travailler, mais elle se retient pour ne pas le mettre dans l'embarras.
Elle ajoute après un moment de silence :
– Il faudrait que tu appelles l'unique hôtel pour réserver une chambre.
– Tu ne veux pas me garder cette nuit ? demande-t-il, visiblement déçu.
– Non, ce ne serait pas convenable dès le premier soir. Et puis, il faudra du temps pour que je m'habitue à toi, pour que je m'organise…
Jean semble profondément contrarié.
– Tu t'es passé de moi pendant douze ans, alors tu peux bien attendre encore un peu, réplique-t-elle.
– Qu'en dira notre fils ? s'inquiète-t-il.
-Il comprendra.
Jean insiste :
– J'ai donné ton adresse lorsque j'ai dû indiquer mon domicile en sortant de prison, avoue-t-il.
– Tu la connaissais déjà ? demande-t-elle, méfiante, comment as-tu fait pour me retrouver ?
Il réalise son erreur. Il ne veut pas avouer qu'il a fait faire des recherches sur elle par un détenu sorti avant lui. Il se lève brusquement, visiblement fâché.
– Donne-moi le numéro de l'hôtel ? dit-il hargneusement.
– Attends, je vais l'appeler moi-même. On me connaît là-bas, répond-elle, prudente. Elle ne veut pas prendre le risque qu'il prétende que l'hôtel est complet.
« Allo ! Bonsoir, je suis Christine Meunier, je voudrais réserver une chambre pour ce soir, et peut-être pour les jours suivants... Oui, pour une personne seule. Très bien, le client arrive tout de suite... Non, il ne prendra pas de repas », dit-elle en reposant le téléphone sur son socle.
Puis, elle se tourne vers Jean qui évite son regard :
– Voilà, c'est fait. Mais tu dois arriver avant 21 heures. Tu as juste le temps de t'y rendre, c'est à la sortie du bourg. Tu ne peux pas te tromper. En venant de Rodez, tu as dû passer devant.
– Tu me mets dehors, si je comprends bien, déclare-t-il avec déception.
– Non, mais essaie de comprendre. Mon travail passe avant tout, répond-elle sèchement, il s’agit de mon gagne-pain, l’argent ne tombe pas du ciel.
– Demain, j'aurais pu t'attendre ici et passer du temps avec Killian, insiste-t-il, nous aurions fait plus ample connaissance.
– On se retrouvera tous les trois demain vers 19 heures, quand je rentrerai, et nous ferons le point, conclut-elle d'un ton ferme.
Jean, qui a senti la détermination de Christine, se rend compte qu’il est inutile d’insister. Il ouvre la porte d’entrée et sort dans la nuit pour rejoindre sa voiture. Il se retourne, espérant qu’elle va changer d’avis, mais elle a déjà refermé la porte.
Jean se glisse dans sa voiture, l'esprit morose, rageur et le cœur lourd de déception. Rien ne se déroule comme il l'a prévu. Il avait cru qu'il serait accueilli à bras ouverts et qu’ils vivraient à nouveau ensemble. Il s'était bercé de douces illusions, mais la réalité l'avait rattrapé. Cependant, il commence à réaliser que Christine a changé pendant ces douze années d'absence. Elle n'est plus la jeune fille naïve qui vivait jadis à Lyon, mais une femme réfléchie, capable de prendre du recul face à la situation, sans se laisser submerger par ses émotions.
Cette première journée de retrouvailles a été marquée par une série d'événements. Tout d'abord, il s'est trompé de maison et a maladroitement fait des confidences à Lucie, une inconnue. Il se demandait si elle allait révéler ce qu'elle avait appris. Ensuite, il y a eu ce contact malheureux avec Killian qui l'a regardé avec méfiance. Jean avait commis l'erreur de lui confisquer son téléphone et de l'emmener en voiture pour tenter de le convaincre de son identité. La réticence et la capacité d'improvisation de Killian ont fait entendre à Jean qu'il devra se méfier de ce garçon, qui semble étonnamment mature pour son âge.
En rentrant des urgences, Christine l'avait reconnu en descendant de l'ambulance et s'était précipitée vers lui. Mais Jean se demandait si ce geste n'était pas simplement dû à sa faiblesse physique suite à son malaise. Après le repas, Christine avait retrouvé son équilibre émotionnel et lui avait clairement fait comprendre qu'il lui faudrait du temps pour s'habituer à leur rapprochement.
Il n’a pas de peine à trouver l’hôtel qu’il avait repéré en rentrant dans le bourg, une grande bâtisse encadrée de marronniers centenaires qu’il devine dans la nuit. La température s’est adoucie, quelques étoiles au firmament font prévoir une belle journée pour le lendemain.
Avec une profonde déception, il pénètre dans le hall à peine éclairé par mesure d’économie. L’accueil de la propriétaire manque de chaleur à cette heure tardive. Elle lui lance sans ménagement en lui tendant la clef :
« Nous fermons à 21 heures, n'oubliez pas pour les prochaines nuits. »
Sans répondre, il monte à l'étage jusqu'à la chambre numéro 11. Il jette son sac de voyage sur un fauteuil et, sans prendre le temps de remarquer les détails de la pièce, se déshabille machinalement et s'allonge sur le lit. Les yeux fixés sur le plafond, il réfléchit à la situation.
Raymond, le détenu qu’il avait connu lors des promenades dans la cour de la prison et qui était sorti avant lui, avait eu vite fait de mener son enquête auprès des employées du supermarché où travaillait Christine. La plus âgée d’entre elles, qui avait bien connu la jeune fille, lui avait communiqué sans méfiance sa nouvelle adresse dans l’Aveyron.
« Tu ne m’oublieras pas quand tu auras retrouvé le butin, avait dit Raymond en lui donnant les coordonnées de Christine. »
– Compte sur moi, avait-il répondu.
– Je connais la filière pour établir de faux papiers si tu es intéressé.
– On en reparlera, je ne dis pas non.
Avec l’argent gagné en prison, il achète une voiture d’occasion, le seul moyen de communication pour accéder à ce bourg rural et retrouver Christine.
Il passe en revue les détails de son arrivée, son erreur sur l’adresse, où il a déballé sa vie à une inconnue, sa rencontre avec Christine de retour des urgences, etc. Après les premiers instants de transports, elle a fait brusquement volte-face. Pourquoi ? Qu’avait-elle remarqué les instants qui suivirent pour que son attitude change aussi brutalement ?
Avait-il réellement cru qu'elle effacerait douze années d'absence d'un simple revers de main en restant sans nouvelles ? Elle s'était retrouvée seule, assumant sa grossesse sans aucun soutien. Son compagnon aurait dû être présent à ses côtés durant cette épreuve difficile. Égoïstement, il l'avait laissée sans nouvelles à ce moment crucial. La réaction de Christine n’était pas anormale. Elle aurait dû connaître la vérité sur le père de son enfant, même si cette vérité était difficile à apprendre. Elle aurait eu le choix de rompre les liens qui l’attachaient à lui en faisant table rase du passé. La situation n’était pas simple.
Voilà qu’un homme entrait de façon abrupte dans sa nouvelle vie, une vie remplie de travail acharné pour élever son fils. Il n'y avait pas de place pour celui qui revenait soudainement. Il prenait conscience qu'il lui faudrait du temps pour être accepté. Il comptait sur Killian pour faciliter les choses, car le garçon semblait ravi à l'idée d'avoir enfin un père. Il espérait qu'il interviendrait naturellement auprès de Christine pour qu'elle l’admette dans leur foyer. Il devait s’en faire un allié, ce ne serait pas difficile, car le garçon avait besoin d’une présence masculine, il parviendrait aisément à faire sa conquête.
Après s’être fait dorloter, il chercherait du travail. Son premier objectif était d'être accepté, puis d'épouser Christine en reconnaissant son fils, en espérant qu’elle n’exige pas un test de paternité. S'il voulait trouver sa place, il devrait faire preuve d'humilité.
Une fois qu'il serait installé dans leur foyer et dans la ville, il aviserait des étapes suivantes.
Suite à ces pensées positives, il se dit : « Elle m’a reconnu tout de suite, c’est la preuve que je n’ai pas tellement changé ! » Un doux rire lui échappe, témoignant de son soulagement.
De son côté, Christine ne parvient pas à faire le vide en son esprit pour trouver le sommeil.
Elle s'interroge : « Et si mes doutes n'étaient pas fondés ? S'il avait cherché à me revoir, c'est qu'il avait encore des sentiments pour moi. » Toutefois, elle reprend rapidement ses esprits.
« Peut-être ne savait-il pas où aller en sortant de prison. Il ne m’avait jamais parlé de sa famille, j’étais sans doute sa seule amie. Si nous reprenions une vie commune, comment expliquer à mon entourage que l'homme mort jadis est revenu soudainement à la vie ? On saura que j'avais menti par le passé. Qui croirait à cette histoire invraisemblable ?
Après avoir prétendu que le père de Killian était mort lorsque je suis retournée chez mes parents, comment vais-je justifier son retour ? Que penseront les personnes qui m’emploient ? Que je suis une menteuse ? Elles n’auront plus confiance en moi. Cette situation semble totalement grotesque. Ne serait-il pas préférable d’avouer qu'il m’a abandonnée durant 12 ans et que, pris de remords, il est revenu ? Cependant, de nombreuses questions se poseront : où était-il pendant tout ce temps ? J’espère que Lucie gardera le silence. »
Elle réalise que le retour de Jean la place dans une situation inconfortable vis-à-vis de son entourage. S'enfoncer dans des explications douteuses ne ferait qu'aggraver les choses. D'un autre côté, si elle avoue la vérité, Jean sera exclu et personne ne voudra employer un ancien détenu.
Ne serait-il pas préférable, dans l'intérêt de tous, de mettre définitivement un terme à cette histoire et de se détacher complètement de Jean ?
« Comment Killian réagira-t-il ? Il semble heureux, ai-je le droit de jouer avec ses sentiments et de priver sa vie du père qu'il vient de retrouver ? D'autre part, que pensera-t-il en apprenant qu’il sort de prison pour un cambriolage ? Le père est toujours un modèle irréprochable aux yeux d'un enfant. Il aura honte d’être le fils d'un voleur. »
Christine aurait aimé en savoir plus sur le délit, qui étaient les complices de Jean et ce qu’est devenu le butin. Il y a douze ans, lorsqu'elle cherchait le nom de Jean dans la rubrique nécrologique, elle avait vu l'article relatant le braquage sans y prêter attention, dommage !
Le retour de Jean pose un grave problème qui perturbe sa petite vie tranquille. Pendant ces douze dernières années, elle s'est forgé une réputation de femme travailleuse et de bonne mère qu’elle n’aimerait pas gâcher.