3,99 €
Faisant suite à « Dans les méandres de la nuit », « Un scénario bien orchestré » plonge le lecteur dans le tourment de Florence, une romancière en proie au doute et à l'incertitude lorsqu'elle récupère son amie Pauline à l'aéroport. Une question brûlante la hante : qui est réellement cette Pauline ? La confusion de Florence est d'autant plus grande qu'elle est allée chercher une autre Pauline la veille, une rencontre qui s'est tragiquement terminée. Qui est cette femme qui prétend être son amie ? Quels secrets cache-t-elle ? Avec l'aide de Jacques, Florence se lance dans une quête pour la démasquer. Mais les événements prennent une tournure inattendue. Florence devra affronter une vérité qu'elle n'aurait jamais pu imaginer prouvant que parfois, les apparences sont bien plus trompeuses qu'on ne le croit.
Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:
Veröffentlichungsjahr: 2024
À mon fils Erick Champon-Chirac romancier, sous le pseudo Jean Roncenelle et dont je suis fière.
Chapitre 1 - Lendemain d’une nuit agitée
Chapitre 2 - Pauline
Chapitre 3 - La valise
Chapitre 4 - Régine
Chapitre 5 - Une voix au téléphone
Chapitre 6 - Les confidences de Rodolphe
Chapitre 7 - Nouvel appel
Chapitre 8 - La rencontre
Chapitre 9 - Le retour
Chapitre 10 - Le contrôle routier
Chapitre 11 - Florence fait le point
Chapitre 12 - Les divagations de Florence
Chapitre 13 - L’arrivée au domicile
Chapitre 14 - Le dénouement
Dans le doux éclat de l'aube de ce samedi, alors que les rayons du soleil peignaient le ciel de teintes pastel, la nuit de tempête tumultueuse laissait derrière elle son cortège d'émotions vives et la tragédie inattendue.
Florence, le coeur encore alourdi par les événements de la veille, trouve un réconfort fragile dans la présence de Jacques, dont l'attention semblait se cristalliser davantage sur elle à chaque instant. Pour le policier, il était impensable de laisser Florence seule dans ces heures sombres où le drame avait frappé son amie Pauline.
En effet, Pauline avait trouvé une fin prématurée dans des circonstances encore nébuleuses. L'ombre de sa disparition planait lourdement, jetant un voile d'incompréhension sur tous ceux qui l'avaient côtoyée auparavant.
Guy, le second policier, qui avait tissé des liens d'affection profonde avec elle, était maintenant méconnaissable, terrassé par le chagrin, assis dans un fauteuil, le visage enfoui entre ses mains. Des sanglots empreints de remords s'échappaient de sa poitrine tourmentée alors qu'il se reprochait d'avoir agi trop promptement en déclenchant le destin tragique de Pauline. Mais qui aurait pu prévoir que Pauline, maintenue en otage contre la poitrine du cambrioleur, se retrouverait prise dans le feu croisé de la justice et de la fatalité ? Se sentant menacé par l'arme brandie par le malfaiteur, dans l’obscurité, Guy avait agi par réflexe, poussé par l'instinct de survie et la nécessité de protéger sa propre vie et celle de son partenaire.
C'est ainsi qu'il expliquerait son geste devant sa hiérarchie, soutenu par le témoignage de son coéquipier. Mais les justifications, aussi convaincantes soientelles, ne pouvaient effacer le fait que Pauline avait payé le prix ultime de cette nuit tragique. Pourquoi était-elle là, à ce moment précis ? Était-ce pour récupérer les bijoux dérobés ou simplement par jeu pour éprouver la vigilance des deux policiers ? Guy préférait se raccrocher à cette dernière hypothèse, refusant d'entacher la mémoire de celle qu'il avait perdue. Partagés entre la culpabilité et le chagrin, ils cherchaient tous des réponses à des questions qui semblaient de plus en plus insaisissables. Florence se reprochait son étourderie en prenant un sac qui n’était pas le sien, un geste fatal qui avait provoqué les circonstances malheureuses. Jacques de son côté pensait qu’il n’aurait pas dû laisser le sac de faux bijoux sur la table en attendant le retour des braqueurs de la bijouterie.
À présent, dans cette scène chargée d'émotion, la tension se lit sur leur visage. La fatigue et le poids des actions passées pèsent sur les personnages qui ont passé une nuit blanche. Florence cherche à apporter un peu de réconfort en proposant :
– Voulez-vous un café ?
– Ce n’est pas de refus, répond Jacques.
Puis il se tourne vers Guy :
– Cesse de te culpabiliser, tu as fait ce que tu devais faire pour protéger notre vie. J’aurais agi de même à ta place si je m’étais réveillé le premier. Tu as été plus prompt que moi.
Par ces paroles, Jacques tente de soulager la conscience de Guy, reconnaissant son acte comme nécessaire pour la survie de tous en insistant sur le fait que l'autodéfense était légitime dans cette situation.
– Tant pis pour les sanctions, mais je ne me pardonnerai pas d'avoir ôté la vie à Pauline, c'était la première fois que j’usais de mon arme.
– Nous étions menacés, tu étais dans ton droit, arrête de penser à ce drame. Voyons ce qui est positif dans cette affaire, les bijoux sont saufs et nous avons les empreintes des malfaiteurs. Viens prendre un café pour te remettre les idées en place.
Florence revient de la cuisine avec trois tasses de café fumant sur un plateau. Son chagrin est évident, ses yeux rougis trahissent la fatigue et surtout la peine causée par la perte de son amie Pauline.
Guy lui dit :
– Si vous alliez vous reposer ?
– Je n’ai pas le coeur à dormir pour l’instant. Trop de pensées se bousculent dans ma tête alors que pour dormir il faut faire le vide en son esprit.
Elle sait qu'il est temps de faire face aux conséquences et ils attendent anxieusement l'arrivée des autorités pour faire le point sur la situation.
Après une pause bien légitime, Jacques réagit le premier :
– Une enquête s'impose à savoir qui est réellement Pauline ? Avez-vous des pièces d’identité la concernant ?
– Allons voir dans la chambre, répond Florence.
Dans la pièce où elle a déposé son sac et ses vêtements, il devient crucial d'obtenir des précisions sur son identité. La fouille minutieuse de ses affaires devient inévitable, mais ne révèle qu'un simple paquet de cigarettes et un ticket de consigne. Dans les vêtements éparpillés sur le sol, aucune pièce d’identité.
– C’est curieux, dit Jacques, comment a-t-elle pu prendre l’avion sans pièce d’identité quand celle-ci est absolument nécessaire pour l’enregistrement des bagages en soute et pour l’obtention de la carte d’embarquement, sans compter le passage à la police.
Guy affirme :
– Sans cela elle n’aurait pas pu prendre l’avion. Cette pièce d’identité doit se trouver ici ou dans la voiture sans aucun doute, sinon l’aurait-elle perdue ?
À ce moment une voiture de la gendarmerie pénètre dans la cour, il s’agit du chef de brigade chargé de l’enquête.
Après les présentations d’usage et un résumé des faits présentés par Jacques, l’enquêteur entreprend alors d'interroger Florence sur son amie.
– Pouvez-vous me donner sa date de naissance.
Mais Florence, désemparée, peine à fournir une réponse précise.
– Je suis désolée, je ne peux rien vous dire, avoue-telle, impuissante, à part son nom Pauline Dupont. Nous nous étions perdues de vue depuis une dizaine d’années.
– Et vous ne connaissiez pas le jour de son anniversaire, c’est curieux. Et son lieu de naissance ? insiste le policier.
– Je ne le connais pas, répond Florence embarrassée. Elle n’était pas née dans cette commune.
– Qu'avez-vous à nous dire sur votre amie ? poursuitil.
Florence se résout à rappeler ses doutes.
– Quand je suis allée la chercher à l'aéroport, je ne l'ai d'abord pas reconnue avec ses cheveux roux et ses lunettes noires, explique Florence.
– Avez-vous évoqué des souvenirs de votre passé commun ? demande le policier.
– Elle ne se souvenait ni de la couleur de mes cheveux jadis, ni de mon amour pour le flipper, répond Florence, perplexe.
– Vous a-t-elle dit ce qu'elle faisait dans la vie ? continue l'interrogatoire.
– Non, répond Florence.
Florence se retrouve soudainement confrontée à une vérité déconcertante : elle ne connaît rien de son amie, Pauline. Ce constat la plonge dans un abîme d'ignorance, ses mains enfouies dans ses cheveux alors qu'elle tente désespérément de rassembler les pièces éparses du puzzle de la vie de Pauline.
Florence reprend :
– Nous étions deux fillettes absorbées par les jeux sans nous soucier de l’âge, du lieu de naissance, ni de la religion de l’une et de l’autre. Nous étions simplement liées par l’amitié. Une amitié improbable, dans un petit monde où les frontières entre les deux écoles primaires, religieuse et laïque semblaient infranchissables, héritage d'une tradition qui remontait aux générations précédentes.
Florence se souvient à présent des différences marquantes entre elles, comme les écoles qu'elles fréquentaient. Elle-même à l'école catholique, en raison de sa proximité du domicile de ses parents plus que par conviction religieuse, alors que Pauline était inscrite à l'école laïque, son père étant l’instituteur. Cette divergence aurait pu les tenir éloignées l'une de l'autre, mais, contre toute attente, avait été surmontée par le fil ténu de l'amitié. Le père de Pauline, fonctionnaire de l’enseignement, originaire de Marseille, avait été envoyé par sa hiérarchie dans ce bourg rural.
Cette nouvelle perspective sur le parcours de Pauline éclaire d'un jour nouveau leur amitié et les défis qu'elle a dû surmonter pour s'épanouir.
Florence poursuit comme si elle se parlait à ellemême :
– Nos rendez-vous se limitaient aux mercredis, car ses parents partaient souvent lors des vacances scolaires. Elle venait quelquefois chez moi sous le regard désapprobateur de ma mère, préoccupée par mes études et qui voyait d'un mauvais oeil la propension de Pauline à délaisser ses responsabilités scolaires, sans aucune ambition. Malgré cela, notre amitié était pure, dénuée de tout calcul ou intérêt personnel.
L’enquêteur hoche la tête tandis que Florence se rappelle avec émotion les moments partagés, les rires et les confidences échangées sans arrière-pensée tandis qu’un léger sourire se dessine sur ses lèvres à cette évocation.
Elle s’est efforcée de retracer mentalement le parcours de Pauline pour aider les autorités, mais elle réalise avec une pointe de désespoir que ses souvenirs sont trop vagues, trop peu consistants pour être d'une quelconque aide. L'amitié, comme l'amour, lui apparaît alors comme un mystère indéchiffrable, né d'une alchimie complexe entre deux âmes. Elle comprend que l'amitié véritable ne se nourrit pas de motifs ou d'intérêts, mais émane plutôt d'une connexion profonde, transcendant les frontières de la raison pour s'installer directement dans le coeur. Et c'est dans ce coeur, empli de gratitude et d'affection, que Florence conserve précieusement le souvenir de son amie, Pauline.
Le policier incline légèrement la tête, écoutant le témoignage avec attention.
– Et ses parents ?
– Son père a demandé un poste dans le Midi et je ne sais pas où. Il doit être retraité à présent.
– Nous n'avons donc rien sur la victime, énonce-t-il d'une voix chargée de frustration.
– Hélas, non, répond Jacques.
– Avez-vous au moins son adresse et son numéro de téléphone, un minimum ? interroge-t-il, cherchant le moindre indice pour éclairer l'enquête.
Une autre réponse vient avec une certaine hésitation.
– Elle m'a dit qu'elle avait un diplôme d'infirmière, si ça peut vous être utile, propose Florence, offrant cette maigre piste aux limiers de la loi.
Le policier la presse encore :
– Avez-vous quelque chose sur son lieu de travail ?
Mais les réponses restent désespérément vagues.