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Le 31 octobre, une dizaine d'enfants s'apprête à fêter Halloween dignement. Après leur quête de friandises, il est prévu une soirée sous la tente, avec des jeux, au centre de loisirs. Christine, la mère de Killian a donné son accord avec réticence. De son côté, quand Lucie rentre chez elle le 1er novembre après quelques jours de congés, elle découvre un inconnu dans sa maison dont elle avait oublié de fermer la porte. Les événements vont se succéder et rendre inoubliable la soirée et le jour suivant.
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Seitenzahl: 114
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Chapitre 1 - Le retour de Lucie
Chapitre 2 - Killian
Chapitre 3 - Halloween
Chapitre 4 - La quête des friandises
Chapitre 5 - Au cimetière
Chapitre 6 - La panne d’électricité
Chapitre 7 - Retour au centre de loisirs
Chapitre 8 - Où est passé Killian
Chapitre 9 - Un inconnu dans la maison
Chapitre 10 - Effervescence au centre de loisirs
Chapitre 11 - Prise de contact ratée
Chapitre 12 - Lucie s’informe
Chapitre 13 - Des nouvelles de Christine
Chapitre 14 – Que devient Killian
Chapitre 15 – Killian retrouvé
Chapitre 16 – Retour à la maison
Chapitre 17 - Imbroglio
Chapitre 18 – Les doutes de Christine
Après un bref regard sur le chien de sa fille, Lucie quitte la maison où elle vient de passer une semaine de rêve en Bretagne sur la côte de Granit rose. Ce mardi 1er novembre, à 5 heures, le jour n’est pas encore levé sur la partie la plus occidentale de l’Hexagone. Daya ouvre le portail de la cour pour sortir la voiture, puis elles montent dans le véhicule qui va les emporter vers l’aéroport.
– Vérifie avant le départ si tu as bien ta carte d’embarquement et ta pièce d’identité à présenter au contrôle.
– Oui, tout est OK.
– Alors on peut démarrer.
Dans la nuit, que rendent encore plus obscure les nuages qui s’amoncellent, Daya redoute de conduire. En effet, elle craint d’être éblouie par les phares des voitures venant en sens inverse. Heureusement, pour l’instant, elles sont rares à se rendre au travail. En conséquence, elle a choisi de prendre la nationale plutôt que la voie rapide pour éviter cet inconvénient.
Lucie reste muette afin de ne pas la distraire. Au bout d’un quart d’heure, les dernières maisons s’éloignent dans le rétroviseur. L’obscurité est telle que, depuis la route qui longe la mer, il est impossible de distinguer si la marée est basse ou haute.
Au bout de 30 minutes, la voie rapide est inévitable pour atteindre Brest. Les phares des premières voitures éblouissent Daya. Le vent s’est mis à souffler avec violence et elle se cramponne des deux mains au volant.
– Décidément, les éléments sont contre moi et voilà la pluie qui s’en mêle.
– Ne te fais pas trop de tracas, nous sommes parties suffisamment à l’avance pour affronter la violence des éléments. Il suffira que nous arrivions une heure avant le décollage.
– Ne t’inquiète pas nous y serons.
De nombreux camions, roulant dans la même direction, sont difficiles à doubler. Au bout d’une heure, l’aéroport est annoncé.
– Ouf ! Nous arriverons à temps ! Si tu veux, je peux te déposer devant l’entrée et tu feras enregistrer ta valise pendant que j’irai garer la voiture ?
– Non pas question, je reste avec toi.
Elle trouve assez facilement une place dans le parking presque complet. Daya sort la valise du coffre tandis que sa mère commence à s’avancer vers la passerelle qui mène à l’entrée de l’aéroport. L’enregistrement des bagages n’a pas encore commencé et elles prennent place dans la file. Enfin, la porte d’enregistrement s’ouvre, en attendant leur tour elles ont le temps de papoter.
– Tu as bien la carte d’embarquement que je t’ai imprimée hier et ta pièce d’identité ?
– Oui.
– Mets-les ensemble, car on va te les demander fréquemment et pas au fond de ton sac. Je te conseille également de porter ton masque dans l’avion, on ne sait jamais. C’est recommandé dans les transports en commun mais non obligatoire.
– On ne s’en sortira jamais avec cette saloperie de virus.
– Il vaut mieux prendre des précautions cela ne coûte rien de le porter.
Enfin la valise est enregistrée. Lucie préfère la mettre en soute plutôt que de la prendre en cabine, car elle sait par expérience que la valise sera ouverte au poste de police et son contenu, fouillé et refouillé par des mains inconnues. Elle ne transporte rien d’illégal, mais c’est toujours désagréable de voir ses sous-vêtements étalés à tous les regards. En mettant sa valise en soute, elle évite ce désagrément. Tant pis pour le temps perdu à la récupérer à l’arrivée.
Après un au revoir rapide, car aucune des deux n’aime les effusions du départ, Lucie franchit la porte du poste de Police qu’elle passe bravement sachant qu’elle n’a rien à se reprocher. Pourtant, le signal sonore retentit à son passage et elle attire l’attention d’une policière qui, tout de suite, l’examine.
– Enlevez votre manteau, vos chaussures et mettez votre sac à main dans le bac à votre disposition.
Lucie s’exécute. Ses chaussures s’enlèvent et se renfilent facilement. Elle est habituée à cette épreuve depuis qu’elle fait le va-et-vient.
– Vous acceptez que j’effectue une fouille au corps ?
– Bien sûr, faites votre travail, je n’ai rien à me reprocher.
La policière, sourde à ses paroles, commence la palpation de haut en bas sur une face puis sur l’autre sans rien trouver d’anormal.
« Elle est déçue, se dit Lucie. Elle espérait de l’avancement en découvrant une arme ou de la drogue chez une dangereuse passagère. »
– Vous pouvez passer et reprendre vos affaires.
Lucie renfile ses chaussures, son manteau et récupère son sac à main, pourtant encore une observation d'un policier.
– Je confisque votre bouteille d’eau.
– Je croyais qu’un flacon de moins de 20 cl était autorisé.
– Non, voulez-vous récupérer la bouteille vide ?
– Pourquoi faire, c’est de l’eau dont j’ai besoin.
– Vous pouvez en acheter dans la salle d’embarquement.
– Donc je peux embarquer avec de l’eau dans l’avion ? dit Lucie étonnée.
– C’est bien ça.
Elle ne comprend pourquoi l’eau est interdite au contrôle de police. Est-ce pour faire marcher le commerce des vendeurs de boissons ? Ceci n’est pas très clair, qu’importe !
À présent, la voilà dans la salle d’embarquement où elle arrive à se trouver une place. Au bout de 10 minutes, une voix annonce que les passagers sont invités à passer en présentant la carte d’embarquement et une pièce d’identité. Lucie suit le groupe dans le couloir couvert qui, après une dizaine de mètres à l’extérieur, conduit à la passerelle pour pénétrer dans l’avion.
Ils sont accueillis par les membres de l’équipage qui leur souhaitent la bienvenue à bord. Lucie cherche le siège A2 à l’avant de l’appareil, au deuxième rang près du hublot.
« En arrivant chez moi, je remercierai l’hôtesse de l’agence de m’avoir permis d’occuper cette bonne place. Pour la première fois, j’ai une place au hublot d’où je pourrai prendre des photos de la mer de nuages. »
Elle jette un coup d’œil distrait à sa voisine, une jeune fille aux yeux magnifiques dont le visage est masqué également.
« Voilà la dernière personne que je verrai si l’avion a un accident. »
Après les consignes de contrôle effectuées par le steward sur le port de la ceinture, le rabat des dossiers et des tablettes, il effectue la démonstration obligatoire du masque à oxygène, du gilet de sauvetage placé sous le siège et indique les issues de secours. Ceci n’est guère rassurant et Lucie se demande à quoi serviront les gilets de sauvetage sur la terre ferme, à moins que l’avion tombe dans un lac ou dans les fleuves survolés. « Un parachute, ce serait plus sûr ? À quoi bon s’alarmer, si un incident se produisait, il n’y aurait aucun survivant. »
Après un dernier message à sa fille, il est conseillé d’éteindre les portables et de passer en mode avion.
Le Boeing a effectué son demi-tour sur la piste ; il roule, prend de la vitesse, le bruit des moteurs et des roues sur l’asphalte s’accentue. Elle met des bonbons dans sa bouche pour prévenir les maux d’oreilles atténués par la déglutition de la salive.
Enfin l’avion prend son envol et, petit à petit, les maisons disparaissent sous un voile de nuages. Elle pense à sa fille qui va rentrer chez elle au même moment où l’avion atterrira à Blagnac. Elle ne peut s’empêcher de constater que ce moyen de transport lui évite une dizaine d’heures de voyage sur route.
Le commandant de bord salue les passagers et annonce que l’avion atterrira dans une heure trente.
Lucie se dit qu’elle a le temps de dormir pour récupérer son sommeil écourté par un réveil matinal.
Son assoupissement est de courte durée ; une voix annonce déjà
« Nous allons amorcer la descente, ne détachez pas vos ceintures de sécurité jusqu’à l’arrêt complet de l’appareil. »
Au bout de trente minutes, l’appareil s’immobilise sur le tarmac de l’aéroport de Blagnac. Lucie présume que le taxi qu’elle a réservé l’attend. Qui viendra la chercher ? Elle espère que ce sera la même conductrice qu’au départ. Une personne bien aimable qui a accepté de l’attendre lors de son passage aux toilettes tandis que pour le voyage précédent, l’homme qui l’avait amenée lui avait répondu « n’y a-t-il pas des toilettes dans l’avion ? »
Réponse mal acceptée par Lucie. En effet, pour se rendre aux toilettes avant l’enregistrement des bagages, comment faire avec une valise et un sac ? Laisser sa valise seule un instant ? Il n’en est pas question. Elle sera considérée comme bagage suspect et détruite par la police de l’aéroport. Les haut-parleurs diffusent sans arrêt l’information « tout bagage abandonné dans l’aéroport sera détruit ». D’autre part, entrer dans les WC avec une valise relèverait de l’exploit, vu l’étroitesse de l’habitacle.
La température extérieure est convenable et les passagers se dirigent vers la salle où les bagages commencent à tourner sur le tapis roulant. Sa valise est reconnaissable par un ruban rouge attaché à la poignée.
Elle ne pèse pas plus de dix kilos et Lucie la récupère facilement, la met sur roulettes et se dirige vers la sortie. Une dame lui fait des signaux des deux bras. Elle l’a reconnue, c’est la même conductrice qu’au départ. Voilà Lucie rassurée.
Le retour s’effectue dans une grande convivialité, elles s’entendent bien toutes les deux et racontent leur séjour d’une semaine, l’une en montagne et Lucie en Bretagne.
Le trajet a paru court et déjà le taxi stoppe devant la maison de Lucie. Tandis que la conductrice sort la valise du coffre, Lucie cherche la clef dans son sac. Enfin trouvée, parmi un tas d’objets qui peuvent encombrer un sac de femme, elle l’introduit dans la serrure, mais constate au même moment que la porte est déjà ouverte.
« Aurais-je oublié de la fermer à clef ? Quelle étourderie ! Cela ne me ressemble pas, à moins que… »
– Tout va bien ?
– Oui c’est bon !
Et le taxi démarre. Elle pousse la porte, entre dans le couloir et pose sa valise en se disant :
« Je suis heureuse de partir, mais c’est bien aussi de revenir chez soi. »
Elle se débarrasse de son sweat qu’elle accroche au porte-manteau et jette un coup d’œil au salon pour voir si rien n’a bougé. Ayant oublié de fermer la porte à clef, les cambrioleurs ont pu agir à leur guise en son absence. Soudain, elle sursaute, effarée, en découvrant, de dos, un homme assis dans un fauteuil en train de consulter une revue. En entendant Lucie, il la repose sur la table.
Quel est cet inconnu installé chez elle ? La panique s’empare de Lucie qui effectue un mouvement de recul dans le couloir vers la porte d’entrée.
Après un mois d’octobre éblouissant faisant suite à un été particulièrement torride, novembre est attendu impatiemment avec l’espoir de quelques pluies d’automne afin d’atténuer les méfaits de la sécheresse, mais les habitants allaient être surpris.
Les enfants se préparaient aux congés de la Toussaint et plus spécialement à la fête d’Halloween qu’ils ne voulaient surtout pas manquer. Ils avaient commandé leurs déguisements aux parents dont la plupart d’entre eux ignoraient le sens de cette fête originaire des pays anglo-celtes, source de dépenses supplémentaires en ces temps difficiles d’inflation. Soumis aux désirs de leurs enfants-rois, il leur était impensable de refuser aux ados le plaisir de se cacher derrière des masques effrayants, plus morbides les uns que les autres, du style à donner des cauchemars aux adultes. Masque à tête de mort, costume de squelette, masque de sorcière, de loup-garou, masque de vampires au sang dégoulinant des lèvres retroussées sur les redoutables crocs faisaient partie de la panoplie indispensable pour se faire peur.
En ce lundi, dernier jour d’octobre, le centre de loisirs avait prévu des divertissements pour fêter Halloween dignement avec des jeux de rôle, une quête de friandises chez les habitants, un repas et une nuit sous des tentes dressées dans la salle de loisirs et de nombreuses surprises. Les enfants s’en réjouissaient et la nuit s’annonçait magique et pleine d’imprévus.
Killian et sa bande de copains participeraient à la soirée. Ils fréquentaient le même collège, en classe de 5ème et se prenaient pour des grands par rapport aux plus jeunes de l’école primaire. Le collège leur offrait une bonne éducation que les parents appréciaient, avec de nombreux avantages dont des sorties éducatives enrichissantes leur donnant des ouvertures sur leur vie future, visites d’exploitations agricoles, maraîchères, ateliers d’artisans qui pourraient leur donner des pistes pour l’avenir. Ces sorties étaient en partie financées par l’amicale des parents d’élèves qui organisait loto, marché de Noël, ventes diverses pour récolter des fonds.
Les études, dirigées et surveillées après les cours, supprimaient les fastidieux devoirs à la maison à la grande joie des parents incapables ou surtout n'ayant pas le temps de les aider en rentrant du travail.
Killian obtenait de bonnes notes en toutes les matières. Envié par ses camarades, il n’en tirait aucune fierté. Il apprenait facilement sans avoir à travailler beaucoup. Souvent, il évitait de lever la main pour répondre en classe en laissant ce soin à ses camarades. Quand, en dernier recours, le prof se tournait vers lui, il avait la réponse et les autres haussaient les épaules. En dehors des cours, il fréquentait l’école de foot où les animateurs lui inculquaient les règles de discipline, de respect d’autrui, en parfaite harmonie avec les préceptes du collège.