Histoire de Blondine - Comtesse de Ségur - E-Book

Histoire de Blondine E-Book

Comtesse de Ségur

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Beschreibung

Les « Classiques Junior » est une collection destinée aux élèves du primaire, consacrée aux oeuvres majeures de la littérature universelle. L’objectif principal de cette collection est d’ouvrir une fenêtre sur les livres d’hier, qui ont bercé l’apprentissage des belles lettres de générations entières à travers les siècles. Ces oeuvres qui ont traversé le temps et les frontières, ont été et continuent d’être de grands succès, et ont été l’objet d’intérêt au passé et au présent. Les Mille et Une Nuits est un recueil anonyme de contes populaires en arabe, d’origine persane et indienne. Il est constitué de nombreux contes enchâssés racontés par Cheherazade au roi de Perse, Shahryar, une histoire palpitante sans la terminer et, au lever du jour elle suspend son récit et le reprend la nuit suivante. Ce stratagème dura alors mille et une nuits.

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comtesse de Ségur

Histoire de Blondine,

de Bonne-Biche

et de Beau-Minon

Illustrations de

Ghalia Tonkin

CHIHAB EDITIONS

© Éditions Chihab, 2016-2020.

10, Av. Brahim Gharafa. B.E.O. Alger 16 009

www.chihabeducation.com

Tél. : 021 97 54 53 / Fax : 021 97 51 91

ISBN : 978-9947-39-196-9

Dépôt légal : 2e semestre 2016.

Avant-propos

Lire est du meilleur profit à tout âge. Il ressort notamment que la lecture, outre son caractère ludique et divertissant, est le meilleur moyen pour l’apprentissage et la maîtrise d’une langue et l’éveil de l’esprit critique.

Partant du constat fait par les pédagogues et chercheurs sur les bienfaits de la lecture perçue comme base première des apprentissages à venir pour les jeunes et les étudiants, les Editions Chihab se proposent de mettre à la portée de tous, notamment les jeunes apprenants de l’Education nationale et les étudiants, une collection de livres classiques.

Cette collection se veut une réponse appropriée aux demandes exprimées par les enseignants de français des différents cycles de formation à savoir favoriser la pratique de la lecture, en dehors du temps scolaire, et en faire un outil indispensable pour progresser dans l’apprentissage de la langue française.

L’objectif de cette collection est de faire connaître les chefs-d’œuvre de la littérature classique dans une version intégrale.

Nous espérons voir cette jeune « collection de livres classiques » s’enrichir au profit de tous.

Bonne lecture.

À

mes petites filles

Camille et Madeleine de Malaret.

Mes très chères enfants,

Voici les contes dont le récit vous a tant amusées, et que je vous avais promis de publier.

En les lisant, chères petites, pensez à votre vieille grand’mère, qui, pour vous plaire, est sortie de son obscurité et a livré à la censure du public le nom de la Comtesse de Ségur,

née Rostopchine.

1. Blondine

Ilyavaitunroiquis’appelaitBénin ; toutlemondel’aimait, parcequ’ilétaitbon ; lesméchantslecraignaient, parcequ’ilétaitjuste. Safemme, lareineDoucette, étaitaussibonnequelui. Ilsavaientunepetiteprincessequis’appelaitBlondineàcausedesesmagnifiquescheveuxblonds, etquiétaitbonneetcharmantecommesonpapaleroietcommesamamanlareine. MalheureusementlareinemourutpeudemoisaprèslanaissancedeBlondine, etleroipleurabeaucoupetlongtemps. Blondineétaittroppetitepourcomprendrequesamamanétaitmorte : ellenepleuradoncpasetcontinuaàrire, àjouer, àtéteretàdormirpaisiblement. LeroiaimaittendrementBlondine, etBlondineaimaitleroiplusquepersonneaumonde. Leroiluidonnaitlesplusbeauxjoujoux, lesmeilleursbonbons, lesplusdélicieuxfruits. Blondineétaittrèsheureuse.

Unjour, onditauroiBéninquetoussessujetsluidemandaientdeseremarierpouravoirunfilsquipûtêtreroiaprèslui. Leroirefusad’abord ; enfinilcédaauxinstancesetauxdésirsdesessujets, etilditàsonministreLéger :

« Moncherami, onveutquejemeremarie ; jesuisencoresitristedelamortdemapauvrefemmeDoucette, quejeneveuxpasm’occupermoi-mêmed’enchercheruneautre. Chargez-vousdemetrouveruneprincessequirendeheureusemapauvreBlondine : jenedemandepasautrechose. Allez, moncherLéger ; quandvousaureztrouvéunefemmeparfaite, vouslademanderezenmariageetvousl’amènerez. »

Légerpartitsur-le-champ, allacheztouslesrois, etvitbeaucoupdeprincesses, laides, bossues, méchantes ; enfinilarrivachezleroiTurbulent, quiavaitunefillejolie, spirituelle, aimableetquiparaissaitbonne. Légerlatrouvasicharmantequ’illademandaenmariagepoursonroiBénin, sanss’informersielleétaitréellementbonne. Turbulent, enchantédesedébarrasserdesafille, quiavaituncaractèreméchant, jalouxetorgueilleux, etquid’ailleurslegênaitpoursesvoyages, seschasses, sescoursescontinuelles, ladonnatoutdesuiteàLéger, pourqu’ill’emmenâtavecluidansleroyaumeduroiBénin.

Légerpartit, emmenantlaprincesseFourbetteetquatremillemuletschargésdeseffetsetdesbijouxdelaprincesse.

IlsarrivèrentchezleroiBénin, quiavaitétéprévenudeleurarrivéeparuncourrier ; leroivintau-devantdelaprincesseFourbette. Illatrouvajolie ; maisqu’elleétaitloind’avoirl’airdouxetbondelapauvreDoucette ! QuandFourbettevitBlondine, ellelaregardaavecdesyeuxsiméchants, quelapauvreBlondine, quiavaitdéjàtroisans, eutpeuretsemitàpleurer.

« Qu’a-t-elle ? demandaleroi. PourquoimadouceetsageBlondinepleure-t-ellecommeunenfantméchant ?

– Papa, cherpapa, s’écriaBlondineensecachantdanslesbrasduroi, nemedonnezpasàcetteprincesse ; j’aipeur ; elleal’airsiméchante ! »

Leroi, surpris, regardalaprincesseFourbette, quineputassezpromptementchangersonvisagepourqueleroin’yaperçûtpasceregardterriblequieffrayaittantBlondine. IlrésolutimmédiatementdeveilleràcequeBlondinevécûtséparéedelanouvellereine, etrestâtcommeavantsouslagardeexclusivedelanourriceetdelabonnequil’avaientélevéeetquil’aimaienttendrement. LareinevoyaitdoncrarementBlondine, etquandellelarencontrait, parhasard, ellenepouvaitdissimulerentièrementlahainequ’elleluiportait.

Auboutd’unan, elleeutunefille, qu’onnommaBrunette, àcausedesescheveux, noirscommeducharbon. Brunetteétaitjolie, maisbienmoinsjoliequeBlondine ; elleétait, deplus, méchantecommesamaman, etelledétestaitBlondine, àlaquelleellefaisaittoutessortesdeméchancetés : ellelamordait, lapinçait, luitiraitlescheveux, luicassaitsesjoujoux, luitachaitsesbellesrobes. LabonnepetiteBlondinenesefâchaitjamais ; toujoursellecherchaitàexcuserBrunette.

« Oh ! papa, disait-elleauroi, nelagrondezpas ; elleestsipetite, ellenesaitpasqu’ellemefaitdelapeineencassantmesjoujoux… C’estpourjouerqu’ellememord… C’estpours’amuserqu’ellemetirelescheveux », etc.

LeroiBéninembrassaitsafilleBlondineetnedisaitrien, maisilvoyaitbienqueBrunettefaisaittoutcelaparméchancetéetqueBlondinel’excusaitparbonté. Aussiaimait-ilBlondinedeplusenplusetBrunettedemoinsenmoins.

LareineFourbette, quiavaitdel’esprit, voyaitbientoutcelamaisellehaïssaitdeplusenplusl’innocenteBlondine ; et, siellen’avaitcraintlacolèreduroiBénin, elleauraitrenduBlondinelaplusmalheureuseenfantdumonde. LeroiavaitdéfenduqueBlondinefûtjamaisseuleaveclareine, et, commeonsavaitqu’ilétaitaussijustequebonetqu’ilpunissaitsévèrementladésobéissance, lareineelle-mêmen’osaitpasdésobéir.

2. Blondine perdue

BlondineavaitdéjàseptansetBrunetteavaittroisans. LeroiavaitdonnéàBlondineunejoliepetitevoitureatteléededeuxautruchesetmenéeparunpetitpagededixans, quiétaitunneveudelanourricedeBlondine. Lepage, quis’appelaitGourmandinet, aimaittendrementBlondine, aveclaquelleiljouaitdepuissanaissanceetquiavaitpourluimillebontés. Maisilavaitunterribledéfaut ; ilétaitsigourmandetilaimaittantlesfriandises, qu’ileûtétécapabledecommettreunemauvaiseactionpourunsacdebonbons. Blondineluidisaitsouvent :

« Jet’aimebien, Gourmandinet, maisjen’aimepasàtevoirsigourmand. Jet’enprie, corrige-toidecevilaindéfaut, quifaithorreuràtoutlemonde. »

Gourmandinetluibaisaitlamainetluipromettaitdesecorriger ; maisilcontinuaitàvolerdesgâteauxàlacuisine, desbonbonsàl’office, etsouventilétaitfouettépoursadésobéissanceetsagourmandise.

LareineFourbetteappritbientôtlesreprochesqu’onfaisaitàGourmandinet, etellepensaqu’ellepourraitutiliserlevilaindéfautdupetitpageetlefaireserviràlapertedeBlondine. Voicileprojetqu’elleconçut :

LejardinoùBlondinesepromenait