Images exotiques & françaises - Pierre Mille - E-Book

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Pierre Mille

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Beschreibung

Ti-Soï portait d’un pas très doux la tête que le bourreau allait faire sauter.
Pourtant, il le voyait très bien, le bourreau, qui marchait tout seul derrière le crieur chargé d’annoncer, dans une trompe mugissante, les crimes et la condamnation de ce nommé Ti-Soï, pirate, rebelle et contrebandier : c’était un homme en souquenille rouge, aux belles jambes nues bien musclées, petit, mais fort, avec un gros cou, et qui appuyait sur son épaule un énorme sabre au large fer : et la poignée ronde de ce sabre était garnie de cordelettes vertes pour qu’elle fût mieux à la main.
C’est ainsi qu’allait Ti-Soï.

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Images Exotiques & Françaises

PARPIERRE MILLE

 

© 2023 Librorium Editions

ISBN : 9782385743314

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Images Exotiques & Françaises

PIERRE MILLE

BIBLIOGRAPHIE

UNE EXÉCUTION

LA FORÊT

UNE PETITE FEUILLE (Fragment)

LE FLEUVE ROUGE

PRINTEMPS

LA DANSE

LES PIGEONS

LE SERIN

JIMMY & WILKIE

LES MOMENTS INTENSES

LE TACT

LES REVENANTS

LE SPECTRE

 

PIERRE MILLE Croquis par Florian-Parmentier

PIERRE MILLE

La vertu d’imaginer, et davantage au contact des gens et des choses que dans le silence de la méditation, Pierre Mille la possède au plus haut degré. C’est en cela qu’il a le tempérament bien français, et c’est là ce qui explique tout le mécanisme de son art, si alerte, si primesautier et si direct.

Rien, chez lui, d’improvisé cependant. Son style, d’une simplicité savante, est celui d’un artiste. Et ses personnages n’ont rien de commun avec les pantins ou les silhouettes dont s’amusent les conteurs à la mode : ce sont, le plus souvent, des « types ». Tel, le « Monarque » méridional que son indolence même engage en des aventures homériques ou rabelaisiennes, et qui se situe entre Don Quichotte et Tartarin ; tel encore « Nasr’Eddine », figure populaire du Sage d’Asie-Mineure, malicieux et résigné, naïf et sceptique, pitoyable et sublime ; tel surtout le soldat de l’infanterie coloniale « Barnavaux », en qui se sont reconnus tous les Français, ceux du peuple parce qu’il est gouailleur et sensible, « crevard » et endurant, indiscipliné et téméraire, buveur et élastique de corps et d’âme ; les autres, parce qu’il a autant de préjugés que de liberté d’esprit, parce qu’il est « conservateur », ennemi du gendarme et tout prêt à obtempérer ; les uns et les autres, parce qu’il est bon diable et toujours à la hauteur des situations les plus diverses.

Psychologue, Pierre Mille l’est de la façon la meilleure : sans phrases et sans prétention. Il observe, mais surtout il réfléchit. Les mobiles de ses personnages, comme ses impulsions propres, il les éclaire par un travail d’analyse qui réussit à faire passer les gestes et les paroles du domaine des idées à celui de la réalité. Souvent, il élève ainsi le fait divers à la hauteur d’un symbole. Et chaque fois qu’il s’avère original, c’est avec tant de naturel qu’on ne s’en aperçoit pas tout d’abord. Le lecteur, qui aime ce qui fait jouer l’esprit, a longtemps considéré Pierre Mille comme un humoriste, comme un amuseur. Ses histoires ont, en effet, un côté extérieur qui est plaisant ; mais elles ont aussi un côté interne qui est sérieux et s’ouvre sur des profondeurs.

Quand on envisage l’ensemble de son œuvre, la pensée qui s’impose d’abord à l’esprit est que les colonies ont vraiment joué un rôle prépondérant dans l’orientation spirituelle et la formation littéraire de ce conteur. Certes, il n’a donné aux voyages que quelques années de son existence et il n’a consacré à l’exotisme qu’un tiers, peut-être, de ses ouvrages, mais c’est à la fréquentation de toutes les races répandues « sur la vaste terre » que l’on doit attribuer cette faculté éminente qui est la sienne de retrouver sous les gestes compliqués du civilisé, comme sous la pantomime effarée du sauvage, ou sous les réflexes de l’animal, le moteur commun, la grande puissance invisible, le mystérieux frisson qui anime et conduit tous les êtres.

C’est d’ailleurs le contraste entre cette vie réelle, profonde, éternelle, qui façonne tous les êtres à la même image, et les conventions de l’homme social, les prétentions de l’homme civilisé, qui est la source intarissable de l’humour chez Pierre Mille.

Cet humour, au surplus, sait se nuancer par instants de tendresse et d’émotion, et c’est alors que l’art du conteur devient si humain, si pénétrant, qu’on n’en saurait trouver de plus pathétique.

Les pages qui suivent montreront que le père de Barnavaux est à la fois un grand artiste, un magnifique écrivain, et un penseur.

Pierre Mille est né à Choisy-le-Roy (Seine), le 27 novembre 1864, de parents venus de Lille. Licencié en droit et diplômé des sciences politiques, il est envoyé en Angleterre, en 1893, comme correspondant du Temps. En 1895, il est nommé secrétaire-adjoint du gouverneur de Madagascar. Les années suivantes, il parcourt le Congo, la Grèce, la Turquie, la Syrie, l’Égypte, l’Indo-Chine, l’Inde, le Tonkin, le Sénégal.

Rentré à Paris en 1903, il épouse une statuaire de grand talent, Yvonne Serruys, et collabore régulièrement au Temps, au Journal et à un grand nombre d’autres journaux et périodiques.

Jusqu’en ces derniers temps, il siégeait au Conseil supérieur des Colonies comme représentant de l’Afrique occidentale française. Il est officier de la Légion d’honneur, et l’Académie Française lui a décerné le Prix Lasserre.

Florian-Parmentier.

BIBLIOGRAPHIE

Chez Calmann-Lévy : Sur la Vaste Terre (1906) ; Barnavaux et quelques Femmes (1907) ; La Biche écrasée (1909) ; Caillou et Tili (1910) ; Louise et Barnavaux (1912) ; Le Monarque (1914) ; Sous leur Dictée (1915) ; Nasr’Eddine et son Épouse (1918) ; Trois Femmes (1920).

Chez P.-V. Stock : Paraboles et Diversions (1913).

Chez Flammarion : La Nuit d’Amour sur la Montagne (1920).

Chez G. Crès : En Croupe de Bellone (1916) ; Le Bol de Chine (1920) ; Mémoires d’un Dada besogneux (1921).

Chez J. Férenczy : Histoires exotiques et merveilleuses (1921) ; L’Ange du Bizarre (1921) ; Myrrhine, Courtisane et Martyre (1922).

Chez divers Éditeurs : De Thessalie en Crète (Berger-Levrault, 1898) ; Au Congo belge (A. Colin, 1899) ; Le Congo léopoldien (Cahiers de la Quinzaine, 1906) ; L’Enfer du Congo léopoldien (do, 1906) ; Quand Panurge ressuscita (do, 1908) ; L’Enfant et la Reine Morte (do, 1908).

Théâtre : L’Angoisse (adaptation dramatique de Mme Cylia de Vilars, Grand-Guignol) ; Le Satyre sentimental, pièce en trois actes, en vers (Paris Illustré).

Préfaces à l’Anthologie des Humoristes français (Delagrave, 1913) ; aux Forces morales aux États-Unis, de Mme Sophie Cheptèle (Payot, 1921) : à Au Pays de Batouala, du DrTrautmann (Payot, 1922).

Traduction des Enfants du Ghetto, d’Israël Zangwill, avec une préface (Crès), etc.

 

Images Exotiques & Françaises

UNE EXÉCUTION

Ti-Soï portait d’un pas très doux la tête que le bourreau allait faire sauter.

Pourtant, il le voyait très bien, le bourreau, qui marchait tout seul derrière le crieur chargé d’annoncer, dans une trompe mugissante, les crimes et la condamnation de ce nommé Ti-Soï, pirate, rebelle et contrebandier : c’était un homme en souquenille rouge, aux belles jambes nues bien musclées, petit, mais fort, avec un gros cou, et qui appuyait sur son épaule un énorme sabre au large fer : et la poignée ronde de ce sabre était garnie de cordelettes vertes pour qu’elle fût mieux à la main.

C’est ainsi qu’allait Ti-Soï.