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Avertissement : Libre à vous de choisir des fac-similés de piètre qualité ; le présent ouvrage a été entièrement recomposé, revu, corrigé et annoté, l'orthographe modernisée, car déchiffrer et interpréter ralentit et gâche le plaisir de lire ; bref, tout a été fait pour rendre votre lecture plus accessible et agréable, et à un prix équivalent, sinon moins cher par rapport à l'existant. L'ouvrage originel de Louis Thomas a été complètement revu et augmenté d'environ 130 citations et anecdotes. Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord est un homme qui a vécu plusieurs vies, à une période cruciale de l'Histoire de France : l'Ancien Régime, la Révolution, le Directoire, le Consulat, l'Empire, puis la Restauration. Ordonné prêtre, puis évêque d'Autun, il jette le froc aux orties, mène une vie dissolue, se marie. Tour à tour député, ministre, grand chambellan, bombardé Prince de Bénévent par Napoléon, il reste dans la diplomatie, dans les allées du pouvoir, et jouera un rôle déterminant pour le retour de Louis XVIII. On dit qu'il a trahi tout le monde ; mais jamais une certaine idée de la France. Esprit très fin, il rayonnait dans les salons, et dans les coeurs féminins.
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Seitenzahl: 68
Veröffentlichungsjahr: 2022
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Nasr Eddin Hodja/Djeha :
Les Très-mirifiques et Très-édifiantes Aventures du Hodja (Tome 1)
Nasr Eddin Hodja rencontre Diogène (Tome 2)
Nasr Eddin sur la Mare Nostrum (Tome 3 disponible chez l’auteur uniquement)
Le Sottisier de Nasr Eddin (Tome 4) disponible également chez l’auteur en format A4 - grands caractères)
Nasr Eddin en Anglophonie (Tome 5)
Avant Nasr Eddin – le Philogelos (Tome 6)
Les Plaisanteries – Decourdemanche (Tome 7)
Candeur, malice et sagesse (Tome 8)
Les nouvelles Fourberies de Djeha (Tome 9)
Humour :
Le Pogge – Facéties – les Bains de Bade – Un vieillard doit-il se marier
Contes et Facéties d’Arlotto
Fabliaux Rigolos (anonymes du XII° et XIII° s. en français moderne)
Nouvelles Récréations et Joyeux Devis – Bonaventure des Périers
La Folle Enchère – Mme Ulrich/Dancourt
Les Contes aux Heures Perdues du sieur d’Ouville
La Nouvelle Fabrique – Philippe d’Alcrippe
Le Chasse-Ennui – Louis Garon
Anecdotes de la Vie Littéraire – Louis LOIRE
Les Fabuleux succès de la politique Sociale d’E Macron – Chris Noël
Fabliaux - Nouvelles :
Fabliaux Coquins (anonymes du XII° et XIII° s. en français moderne)
Lais & Fables de Marie, dite de France (en français moderne)
Les Nouvelles de Bandello (1 à 21)
L’Oiseau Griffon - M.Bandello et F.Molza
Le Point Rouge – Christophe Voliotis
Philosophie :
Les Mémorables – Xénophon
La Cyropédie ou Education de Cyrus – Xénophon (à paraître)
Fontenelle – La République des Philosophes
Romans/Divers :
L’École des Filles (chez TheBookEdition)
Sue Ann (chez TheBookEdition)
Rien n’est jamais acquis à l’homme
Nota: tous ces ouvrages sont disponibles en format papier ET e-book
Au format e-book exclusivement :
Nathalie et Jean-Jacques – recueil de nouvelles
Jacques Merdeuil – nouvelle - version française (chez Smashwords/Google)
Le Point Rouge –nouvelle - version française (chez Smashwords/Google)
Les Fabulistes :
Les Ysopets – 1 – Avianus
Les Ysopets – 2 – Phèdre – version complète latin-français
Les Ysopets – 2 – Phèdre – version Découverte en français
Les Ysopets – 3 – Babrios – version Découverte en français
Les Ysopets – 4 – Esope – version Découverte en français
Les Ysopets – 5 – Aphtonios – version en français
Les Fabulistes Classiques – 1 – Bensérade
Les Fabulistes Classiques – 2 – Abstémius - Hecatomythia I et II
Les Fabulistes Classiques – 3 – Florian
Les Fabulistes Classiques – 4 – Iriarte – Fables Littéraires
Les Fabulistes Classiques – 5 – Perret – 25 Fables illustrées
Philosophie/Politique :
De la Servitude volontaire – ou Contr’Un – La Boétie
La Désobéissance civile - Thoreau
Humour :
Histoire et avantures de Milord Pet
Eloge du Pet
Discours sur la Musique Zéphyrienne
Préface
L’esprit de M. de Talleyrand (1 à 127)
M. de Talleyrand et ses Contemporains… (1 à 34)
Madame de Talleyrand (1 à 7)
Addenda 2022
Ce qu’on a dit à son propos (1 à 16)
Citations de M. de Talleyrand (1 à 105)
et encore...
Je réunis ici quelques anecdotes sur M. de Talleyrand, et les mots qui sont venus jusqu’à nous de cet esprit rare, à qui les gens moraux ont fait une réputation fâcheuse, quoique, en qualité de ministre des Affaires étrangères et d’envoyé diplomatique, il ait plus fait pour notre pays que cinquante généraux et qu’un millier de prédicants.
L’on trouvera ici tout ce qui m’a semblé spirituel ou révélateur, touchant le caractère de M. de Talleyrand et l’opinion qu’avaient de lui ses contemporains. Je ne prétends pas que tout cela ait été dit : chacun sait que la valeur principale des anecdotes consiste, non en ce qu’elles sont vraies, mais en ce qu’elles s’accordent parfaitement avec le caractère des personnes à qui elles sont attribuées.
Or, rien qui ne soit possible avec un homme comme M. de Talleyrand ; des natures aussi souples sont, de même que la réalité, impénétrables et multiples.
Cependant je voudrais qu’il me fût permis de manifester en peu de mots l’admiration que l’on prend pour une si merveilleuse intelligence, à la voir se montrer en tant d’occasions. M. de Talleyrand ne fut pas un Socrate, ni un Brutus ; mais il n’est pas besoin de Socrates ni de Brutus dans une société policée ; ce fut, pendant une longue carrière, l’esprit le plus sage, le plus avisé, le plus prompt à deviner, dans les hommes ou les événements qui passaient devant lui, les causes de faiblesse ou de grandeur, et à saisir ce qui allait être demain, pour les nations et les trônes, la victoire ou la ruine. Cela est beaucoup.
Je laisse à quelques pédants le soin de dire, de répéter, que toutes les actions de M. de Talleyrand ne furent pas inspirées par les dogmes de la morale : cela fait partie d’une philosophie devant laquelle je ne saurais me courber. Cependant, lorsque dans un état, on voit depuis cent ans la folie chrétienne et la sotte logique se disputer le soin de conduire une nation à sa ruine, il serait peut-être plus sage de revenir à ces principes réalistes qui firent de nous les maîtres de l’Europe pendant des années, pendant des siècles même. À examiner froidement les choses, la raison d’état excuse, que dis-je, elle commande des actes qui peuvent blesser une conscience timorée ou abrutie ; et les sages, ne s’écoutant point, obéissent à cette nécessité supérieure. Les habiles sont ceux qui ont l’art d’accorder leur ambition personnelle avec le bien de l’état. C’est ce que fit M. de Talleyrand ; c’est ce qu’ont omis de faire les panamistes, les actionnaires de chemin de fer de Bagdad, et, pour parler net, toute la racaille parlementaire dont l’impéritie, l’avidité et la sottise nous ont réduit à n’être plus qu’une nation secondaire dans le monde.
Il me semble impossible que les esprits pondérés ne soient pas avec moi : le malheur est que les plus énergiques se sont faits les clients de ce gouvernement de marauds, et que les autres ne savent pas trouver en eux-mêmes l’audace suffisante pour lui allonger un coup de pied quelque part.
Louis THOMAS
1. M. de Talleyrand, il le disait lui-même, « n'avait jamais couché sous le même toit que ses père et mère ».
-oxo-
2. M. de Talleyrand fit de fortes études théologiques à Saint-Sulpice et en Sorbonne. Plus tard, il aimait à dire que c’était à la théologie qu’il devait cette sagacité instinctive, cette mesure d’esprit et d’expression qui l’avaient fait remarquer dans les grandes affaires.
-oxo-
3. M. de Talleyrand, qui n’était encore que petit abbé, fut invité à un dîner où il ne connaissait personne ; au moment de passer à table, une des invitées arriva en retard. Comme elle entrait et qu’on lui présentait diverses personnes, M. de Talleyrand fit : « Ah ! ah ! »
À table, il ne dit mot, mais dans la soirée, la dame s’approcha de lui et lui demanda pourquoi, à sa vue, il avait dit : « Ah ! ah ! »
M. de Talleyrand la regarda de son air le plus fin et le plus impertinent et lui répondit :
— Je n’ai pas dit : « Ah ! ah ! » madame ; j’ai fait : « Oh ! oh ! »
Ce fut sur ce mot que commença à s’établir sa réputation d’homme d’esprit.
-oxo-
4. Un jour, à la toilette de Madame du Barry, chacun des assistants racontait ses prouesses galantes.
L’abbé de Périgord, qui aurait pu présenter une liste comparable à celle de don Juan, se taisait ; mais il laissait errer sur ses lèvres un sourire malin. Madame du Barry, le voyant ainsi, lui demanda à quoi il songeait.
« Hélas, madame, répondit M. de Talleyrand d’un air paterne, je faisais une réflexion bien triste,
— Et laquelle ?
— Ah ! madame, Paris est une ville dans laquelle il est bien plus aisé d’avoir des femmes que des abbayes. »
Le mot, rapporté à Louis XV, lui plut singulièrement, et Sa Majesté trouva que ce n’était pas trop de deux abbayes pour en récompenser l’auteur.
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5. Rhulières se plaignait dans un souper de ceux qui voulaient le faire passer pour méchant.
« Sur mon honneur ! disait-il, je suis le meilleur homme du monde. J’ai beau fouiller dans ma conscience, je n’y trouve, dans toute ma vie, qu’une seule méchanceté.
— Quand finira-t-elle ? » demanda M. de Talleyrand.
-oxo-
6. On parlait de Leibnitz à M. de Talleyrand. Il répondit :
« Un homme qui excelle à mettre de l’encre noire sur du drap noir. »
-oxo-
7. M. de Talleyrand faisant sa cour à une dame, l’assaillait de ses épîtres ; elle les lui renvoya, disant que ces papiers n’étaient bons qu’à lui servir de torche-culs.
Il les retourna en y joignant ce quatrain
Petits papiers, je vous envie,
Allez, suivez votre destin,
Mais en passant, je vous en prie,
Annoncez-moi chez le voisin.
-oxo-
8. Lorsque l’Assemblée des notables fut décidée, la cour chercha à s’assurer l’abbé de Périgord qui, par sa naissance, semblait devoir se ranger parmi les défenseurs de la couronne.