L'esprit de M. de Talleyrand - Louis Thomas - E-Book

L'esprit de M. de Talleyrand E-Book

Louis Thomas

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Beschreibung

Avertissement : Libre à vous de choisir des fac-similés de piètre qualité ; le présent ouvrage a été entièrement recomposé, revu, corrigé et annoté, l'orthographe modernisée, car déchiffrer et interpréter ralentit et gâche le plaisir de lire ; bref, tout a été fait pour rendre votre lecture plus accessible et agréable, et à un prix équivalent, sinon moins cher par rapport à l'existant. L'ouvrage originel de Louis Thomas a été complètement revu et augmenté d'environ 130 citations et anecdotes. Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord est un homme qui a vécu plusieurs vies, à une période cruciale de l'Histoire de France : l'Ancien Régime, la Révolution, le Directoire, le Consulat, l'Empire, puis la Restauration. Ordonné prêtre, puis évêque d'Autun, il jette le froc aux orties, mène une vie dissolue, se marie. Tour à tour député, ministre, grand chambellan, bombardé Prince de Bénévent par Napoléon, il reste dans la diplomatie, dans les allées du pouvoir, et jouera un rôle déterminant pour le retour de Louis XVIII. On dit qu'il a trahi tout le monde ; mais jamais une certaine idée de la France. Esprit très fin, il rayonnait dans les salons, et dans les coeurs féminins.

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Seitenzahl: 68

Veröffentlichungsjahr: 2022

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Nota: tous ces ouvrages sont disponibles en format papier ET e-book

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Nathalie et Jean-Jacques – recueil de nouvelles

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Humour :

Histoire et avantures de Milord Pet

Eloge du Pet

Discours sur la Musique Zéphyrienne

TABLE DES MATIÈRES

Préface

L’esprit de M. de Talleyrand (1 à 127)

M. de Talleyrand et ses Contemporains… (1 à 34)

Madame de Talleyrand (1 à 7)

Addenda 2022

Ce qu’on a dit à son propos (1 à 16)

Citations de M. de Talleyrand (1 à 105)

et encore...

PRÉFACE

Je réunis ici quelques anecdotes sur M. de Talleyrand, et les mots qui sont venus jusqu’à nous de cet esprit rare, à qui les gens moraux ont fait une réputation fâcheuse, quoique, en qualité de ministre des Affaires étrangères et d’envoyé diplomatique, il ait plus fait pour notre pays que cinquante généraux et qu’un millier de prédicants.

L’on trouvera ici tout ce qui m’a semblé spirituel ou révélateur, touchant le caractère de M. de Talleyrand et l’opinion qu’avaient de lui ses contemporains. Je ne prétends pas que tout cela ait été dit : chacun sait que la valeur principale des anecdotes consiste, non en ce qu’elles sont vraies, mais en ce qu’elles s’accordent parfaitement avec le caractère des personnes à qui elles sont attribuées.

Or, rien qui ne soit possible avec un homme comme M. de Talleyrand ; des natures aussi souples sont, de même que la réalité, impénétrables et multiples.

Cependant je voudrais qu’il me fût permis de manifester en peu de mots l’admiration que l’on prend pour une si merveilleuse intelligence, à la voir se montrer en tant d’occasions. M. de Talleyrand ne fut pas un Socrate, ni un Brutus ; mais il n’est pas besoin de Socrates ni de Brutus dans une société policée ; ce fut, pendant une longue carrière, l’esprit le plus sage, le plus avisé, le plus prompt à deviner, dans les hommes ou les événements qui passaient devant lui, les causes de faiblesse ou de grandeur, et à saisir ce qui allait être demain, pour les nations et les trônes, la victoire ou la ruine. Cela est beaucoup.

Je laisse à quelques pédants le soin de dire, de répéter, que toutes les actions de M. de Talleyrand ne furent pas inspirées par les dogmes de la morale : cela fait partie d’une philosophie devant laquelle je ne saurais me courber. Cependant, lorsque dans un état, on voit depuis cent ans la folie chrétienne et la sotte logique se disputer le soin de conduire une nation à sa ruine, il serait peut-être plus sage de revenir à ces principes réalistes qui firent de nous les maîtres de l’Europe pendant des années, pendant des siècles même. À examiner froidement les choses, la raison d’état excuse, que dis-je, elle commande des actes qui peuvent blesser une conscience timorée ou abrutie ; et les sages, ne s’écoutant point, obéissent à cette nécessité supérieure. Les habiles sont ceux qui ont l’art d’accorder leur ambition personnelle avec le bien de l’état. C’est ce que fit M. de Talleyrand ; c’est ce qu’ont omis de faire les panamistes, les actionnaires de chemin de fer de Bagdad, et, pour parler net, toute la racaille parlementaire dont l’impéritie, l’avidité et la sottise nous ont réduit à n’être plus qu’une nation secondaire dans le monde.

Il me semble impossible que les esprits pondérés ne soient pas avec moi : le malheur est que les plus énergiques se sont faits les clients de ce gouvernement de marauds, et que les autres ne savent pas trouver en eux-mêmes l’audace suffisante pour lui allonger un coup de pied quelque part.

Louis THOMAS

L’ESPRIT

DE

M. de TALLEYRAND

(1754 – 1838)

1. M. de Talleyrand, il le disait lui-même, « n'avait jamais couché sous le même toit que ses père et mère ».

-oxo-

2. M. de Talleyrand fit de fortes études théologiques à Saint-Sulpice et en Sorbonne. Plus tard, il aimait à dire que c’était à la théologie qu’il devait cette sagacité instinctive, cette mesure d’esprit et d’expression qui l’avaient fait remarquer dans les grandes affaires.

-oxo-

3. M. de Talleyrand, qui n’était encore que petit abbé, fut invité à un dîner où il ne connaissait personne ; au moment de passer à table, une des invitées arriva en retard. Comme elle entrait et qu’on lui présentait diverses personnes, M. de Talleyrand fit : « Ah ! ah ! »

À table, il ne dit mot, mais dans la soirée, la dame s’approcha de lui et lui demanda pourquoi, à sa vue, il avait dit : « Ah ! ah ! »

M. de Talleyrand la regarda de son air le plus fin et le plus impertinent et lui répondit :

— Je n’ai pas dit : « Ah ! ah ! » madame ; j’ai fait : « Oh ! oh ! »

Ce fut sur ce mot que commença à s’établir sa réputation d’homme d’esprit.

-oxo-

4. Un jour, à la toilette de Madame du Barry, chacun des assistants racontait ses prouesses galantes.

L’abbé de Périgord, qui aurait pu présenter une liste comparable à celle de don Juan, se taisait ; mais il laissait errer sur ses lèvres un sourire malin. Madame du Barry, le voyant ainsi, lui demanda à quoi il songeait.

« Hélas, madame, répondit M. de Talleyrand d’un air paterne, je faisais une réflexion bien triste,

— Et laquelle ?

— Ah ! madame, Paris est une ville dans laquelle il est bien plus aisé d’avoir des femmes que des abbayes. »

Le mot, rapporté à Louis XV, lui plut singulièrement, et Sa Majesté trouva que ce n’était pas trop de deux abbayes pour en récompenser l’auteur.

-oxo-

5. Rhulières se plaignait dans un souper de ceux qui voulaient le faire passer pour méchant.

« Sur mon honneur ! disait-il, je suis le meilleur homme du monde. J’ai beau fouiller dans ma conscience, je n’y trouve, dans toute ma vie, qu’une seule méchanceté.

— Quand finira-t-elle ? » demanda M. de Talleyrand.

-oxo-

6. On parlait de Leibnitz à M. de Talleyrand. Il répondit :

« Un homme qui excelle à mettre de l’encre noire sur du drap noir. »

-oxo-

7. M. de Talleyrand faisant sa cour à une dame, l’assaillait de ses épîtres ; elle les lui renvoya, disant que ces papiers n’étaient bons qu’à lui servir de torche-culs.

Il les retourna en y joignant ce quatrain

Petits papiers, je vous envie,

Allez, suivez votre destin,

Mais en passant, je vous en prie,

Annoncez-moi chez le voisin.

-oxo-

8. Lorsque l’Assemblée des notables fut décidée, la cour chercha à s’assurer l’abbé de Périgord qui, par sa naissance, semblait devoir se ranger parmi les défenseurs de la couronne.