Curiosités du vieux Montmartre - Ligaran - E-Book

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Ligaran

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  • Herausgeber: Ligaran
  • Kategorie: Lebensstil
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2016
Beschreibung

Extrait : "Dans son Paris-Capitale, Édouard Fournier s'est trompé en disant que le plâtre est un peu partout, et que, avant de l'emprunter à Montmartre et aux buttés Chaumont, on le tirait du sol de la rive droite, depuis la Seine jusqu'aux collines1. Cela est d'autant plus faux que c'est impossible : la masse du gypse existant à un niveau géologique bien supérieur à celui de la vallée parisienne."

À PROPOS DES ÉDITIONS Ligaran :

Les éditions Ligaran proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

● Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
● Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Seitenzahl: 45

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Curiosités du vieux Montmartre

Les carrières à plâtre

SOMMAIRE. – Les plâtrières de Paris et les carrières de Montmartre. – La Ville Blanche. – Excellence du plâtre de Montmartre ; son exportation en Amérique. – Le plâtre de Montmartre au Moyen Âge ; ce qu’en dit un auteur du XIVe siècle. – Les plâtriers mouleurs italiens. – Les règlements de Saint-Louis, de Jean-le-Bon et de Charles IX.– Office de Jaugeur-Toiseur. – Les Ports-au-plâtre. – Opinion de Bernard de Palissy sur le plâtre de Montmartre. – Le plâtre de Montmartre en vers latins. – Les Etrennes de Tabarin. – Le triomphe du plâtre et Regnard. – Le voyage du Dr. Martin Lister à Paris, en 1698. – Le prix du plâtre en 1692. – Promesse de bail pour l’exploitation d’une carrière à Montmartre, vers 1700. – Les carrières de la butte au XVIIIe siècle. – Divisions de Pralon en 1780 ; la haute masse, la pierre franche et la basse masse. – Ce que Montmartre envoyait de plâtre à Paris en 1783. – Les carrières de Montmartre après la Révolution. – Les bâtiments de l’abbaye démolis pour d’ouverture de nouvelles carrières. – Nombreuses contraventions aux règlements. – Montmartre menacé d’être englouti. – Accidents. – Réclamations des habitants. – Vérification et rapport de l’ingénieur de la commune. – Interdiction des carrières souterraines. – Fermeture définitive des carrières en 1860. – Consolidation des carrières : bourrages et foudroyage ; inconvénients du foudroyage. – Création de la Place Saint-Pierre. – La butte aux-cochons. – Les Tremblements de terre de Montmartre. – Les carrières devenues asiles de nuit pour les vagabonds. Craintes des habitants. – Ce qu’en disent Gérard de Nerval et Monselet. – Les sorciers, les jésuites, les frères Rose-Croix, Marat et les insurgés de 1848 dans les carrières de Montmartre. – Les dessins de George Michel et les rochers de M. Alphand.

Dans son Paris-Capitale, Edouard Fournier s’est trompé en disant que le plâtre est un peu partout, et que, avant de l’emprunter à Montmartre et aux buttés Chaumont, on le tirait du sol de la rive droite, depuis la Seine jusqu’aux collines. Cela est d’autant plus faux que c’est impossible : la masse du gypse existant à un niveau géologique bien supérieur à celui de la vallée parisienne. L’erreur de Fournier provient de ce qu’il avait basé son assertion sur quelques anciennes dénominations de rues de notre vieux Paris, telles que, par exemple, la rue Plâtrière, la rue du Plâtre-au-Marais et la rue du Plâtre-Saint-Jacques ; tandis que ces dénominations rappelaient tout simplement que des plâtriers y avaient habité, ou bien, comme l’a dit Sauval, qu’on y avait établi des plâtrières, c’est-à-dire des dépôts ou des magasins où l’on préparait le plâtre avec des tamis en fil de laiton, genre d’industrie cité dès le treizième siècle par le poète Guillot, dans son Dict des Rues de Paris, au sujet de la rue Lingarière,

Là où l’en a mainte plastrière
D’archal mise en œuvre pour voir
Plusieurs gens pour leur vie avoir.

D’ailleurs, il n’a jamais été, que je sache, constaté de traces d’excavations de carrières dans les parages de ces rues.

Au contraire, on doit affirmer que Montmartre, bien avant tout autre lieu, fournit son plâtre à Paris, d’abord parce qu’il en était plus rapproché ; ensuite, parce que la puissance de sa masse de gypse était beaucoup plus considérable, presque le double de celle des buttes Chaumont. Pour en témoigner, voici, du reste, un dicton populaire très ancien, dont l’ambiguïté marque parfaitement l’intention : Il y a plus de Montmartre à Paris que de Paris à Montmartre. Il est évident que ce jeu de mots n’énonce pas une ineptie sur la distance réciproque de Paris et de Montmartre, mais qu’il a pour objet le plâtre qu’on a tiré de la butte Montmartre pour construire les maisons de la capitale. « D’où est venu », dit Sauval qui a relevé ce dicton, le nom de Ville Blanche que quelques auteurs anciens et célèbres ont donné à Paris, à cause de la couleur du plâtre.

Bien avant Sauval, le P. Du Breul s’exprimait ainsi, quant à l’étymologie du mot Lutèce ou Lucotèce ; Les Grecs, selon le témoignage de Ptolémée, géographe, appellent Lutèce Leucoteciam, que nous pouvons interpréter Blanche, puisse que Leucotis en grec signifie blancheur. Et ce, non seulement pour le respect des habitants qui sont corporellement blancs, ou pour la candeur de leurs mœurs, mais aussi à cause de l’assiette de la ville complètement blanche, ayant d’un côté les quarrières, et de l’autre les plastrières. À quoi semble tendre ce distique de Janus Lascaris :

Nativo Leucoteciam candore coruscam
Dixere, ex etymo Gallica terra tuo. »

En cela, nous pouvons néanmoins reconnaître que Sauvai et Du Breul n’ont pas infirmé la gaillarde explication donnée par leur docte et joyeux, prédécesseur, Rabelais, au chapitre XVII de son Gargantua.

*
**

Toutes les anciennes descriptions des environs de Paris ont répété à l’envi que les principales sources des richesses de Montmartre furent ses carrières. Il est incroyable quelle masse énorme de plâtre cette montagne fournit à Paris. Au commencement de notre siècle, elle pourvoyait encore, à elle seule, à plus des trois quarts de ce qui était nécessaire pour les besoins de sa consommation, et, de plus, elle en exportait chaque année des quantités considérables. Le plâtre de Montmartre était le meilleur qu’il fût possible de trouver pour le modelage et pour la construction ; d’où est résulté cet autre dicton, où la rime intervient :

C’est de Montmartre qu’on extrait
Le plâtre le plus parfait.