L'Abbé Chatel et son église - Ligaran - E-Book

L'Abbé Chatel et son église E-Book

Ligaran

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Beschreibung

Extrait : "J'imagine que dans les villes croyants de la province, au cœur ou à l'extrémité de la France, on aurait peine à se figurer le malheureux état de la religion catholique à Paris ! Depuis la grande secousse de 89, le catholicisme était bien malade, la révolution de 1830 l'a tué tout à fait. Bonaparte rendit, il est vrai, au culte chrétien ses monuments et son éclat extérieur, comme il rendit au palais des Tuileries, et à peu près par la même raison, son antique..."À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARANLes éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes. LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants : • Livres rares• Livres libertins• Livres d'Histoire• Poésies• Première guerre mondiale• Jeunesse• Policier

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Note de l’éditeur

Paris, ou le Livre des Cent-et-Un publié en quinze volumes chez Ladvocat de 1831 à 1834, constitue une des premières initiatives éditoriales majeures de la « littérature panoramique », selon l’expression du philosophe Walter Benjamin, très en vogue au XIXe siècle. Cent un contributeurs, célèbres pour certains, moins connus pour d’autres, appartenant tous au paysage littéraire et mondain de l’époque, ont écrit ces textes pour venir en aide à leur éditeur qui faisait face à d'importantes difficultés financières… Ainsi ont-ils constitué une fresque unique qui offre un véritable « Paris kaléidoscopique ».

Le présent ouvrage a été sélectionné parmi les textes publiés dans Paris ou le Livre des Cent-et-Un. De nombreux titres de cette fresque sont disponibles auprès de la majorité des librairies en ligne.

L’abbé Châtel et son église

J’imagine que dans les villes croyantes de la province, au cœur ou à l’extrémité de la France, on aurait peine à se figurer le malheureux état de la religion catholique à Paris ! Depuis la grande secousse de 89, le catholicisme était bien malade, la révolution de 1830 l’a tué tout à fait. Bonaparte rendit, il est vrai, au culte chrétien ses monuments et son éclat extérieur, comme il rendit au palais des Tuileries, et à peu près par la même raison, son antique étiquette, son maître des cérémonies, ses chambellans et ses grands seigneurs. La Restauration qui se souvenait de tout le passé, malheureusement pour elle, et plus encore malheureusement pour nous, rappela l’Église dans les affaires de ce monde. La vieille royauté reprit peu à peu ses molles habitudes ; elle eut des abbés au ministère et à la chambre des pairs ; elle mit des abbés partout où elle put en placer dans l’état ; elle est morte surtout à cause des jésuites, des missionnaires et des abbés. C’est qu’en vérité, tout républicains que nous sommes peut-être, toujours est-il sûr que nous étions encore bien plus faits pour les doctrines monarchiques que pour les doctrines religieuses ; nous n’avons été si ardents à briser le palais que parce qu’il s’était réfugié dans le sanctuaire. Le peuplé n’en voulait tant à l’autel que parce que l’autel envahissait le trône ; l’un ou l’autre de ces deux pouvoirs une fois écrasé, la fureur populaire était satisfaite, elle n’avait pas besoin d’une double ruine pour s’arrêter dans ses terribles emportements !

Après les trois jours, et quand la vieille monarchie eut quitté Cherbourg pour se remettre en route sur ce mélancolique Océan témoin de tant de traversées si différentes, l’Église de Paris se trouva si bien morte et abattue qu’elle n’eut pas la force de lever les mains au ciel et de s’écrier dans son beau langage : Seigneur, sauvez-nous, nous périssons ! C’était là, sans contredit, un des fruits les plus amers de l’indifférence religieuse ! Comment donc ? le roi sacré à Reims est chassé de sa capitale, le trône légitime est réduit en poudre, une autre révolution s’empare de la France, et cette fois, quand trois rois s’en vont, enfant et vieillards, trois enfants ! pas un prêtre n’est exilé ! pas un autel n’est détruit ! pas un temple n’est fermé ! Voici donc que tout manque en même temps au christianisme, même la persécution !