L'OEil Quantique et autres nouvelles - Christine Barsi - E-Book

L'OEil Quantique et autres nouvelles E-Book

Christine Barsi

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Beschreibung

Programmées par les scientifiques de l’ère prémécanique, les Machines ont pris l’ascendant sur les corps de chair tandis que des groupuscules de résistants luttent contre leur hégémonie. Au travers de la confrontation entre Akiyo, une transhumaine spécialisée en ingénierie quantique, et Solhal, l’un de ces sensitifs, expert en anthropologie, les Cercles Quantiques tentent d’influer sur leur relation pour découvrir un moyen d’améliorer l’empathie et la résilience de leur cheptel humain. Sans ces précieuses caractéristiques, les Machines réalisent ne pas assumer les desseins initiaux de leurs créateurs. Elles doivent consulter les Noeuds quantiques, afin d’étudier les probabilités menant à cette expression de la décohérence à laquelle leurs cercles éducatifs ainsi que les créatures de chair sont assujettis. Une vision se précise, une option se dégage, mais sera-t-elle l’aboutissement qui transcendera à la fois les Cercles et leurs progénitures ou bien amènera-t- elle le chaos et la désintégration de toutes les alternatives ? À la suite de cette nouvelle, ce recueil présente un conte fantastique retraçant l’un des mythes revisités du Loup Garou et du concept de boucle temporelle, ‘L’Antre du Loup’, puis la novelette ésotérique ‘Les Sables d’Or’ et enfin une novelette traitant de l’existence du métavers, ‘L’Avatar’.


À PROPOS DE L'AUTEURE 


L’auteure puise son inspiration dans ses études en biologie, ainsi que dans son métier dans les ressources humaines et l’ingénierie. L’auteure écrit depuis 1998 des romans de science-fiction et de fantastique publiés. Elle est membre du Conseil d’administration de sa ville, afin de promouvoir la littérature. L’OEil Quantique et autres nouvelles est son premier recueil.

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Christine Barsi

L’œil Quantique

Et autres nouvelles

Du même auteur

– Déviance

Roman, 5 Sens Éditions, 2017

– Teralhen (tome 1 du Cycle des Trois Marches)

Roman, 5 Sens Éditions, 2017

– Mutagenèse (tome 2 du Cycle des Trois Marches)

Roman, 5 Sens Éditions, 2018

– L’éveil du Dieu Serpent

Roman, 5 Sens Éditions, 2018

– Déviance II (Renaissance)

Roman, 5 Sens Éditions, 2019

– Déviance III (Les Aulnes Jumeaux)

Roman, 5 Sens Éditions, 2019

 

Saga des Mondes Mutants :

 

– SolAs

5 Sens Éditions, 2019

– La Passion de l’Arachnee (Tome 1 : L’Odyssée)

5 Sens Éditions, 2020

– La Passion de l’Arachnee (Tome 2 : Thanäos)

5 Sens Éditions, 2020

– La Passion de l’Arachnee (Tome 3 : Le Bal du Léviathan)

5 Sens Éditions, 2020

– Les Déviants Sacrés (Tome 1 : Le Grand Dessein)

5 Sens Éditions, 2021

– Les Déviants Sacrés (Tome 2 : La Quête du Dragaãnh)

5 Sens Éditions, 2021

 

À mes écrivains fétiches qui m’ont inspirée dans ce domaine de la Science-Fiction et du Fantastique.

Aux physiciens du quantique qui ont su m’intéresser, et me porter au-delà de mes points de référence.

Voici une phrase de George Bernard Shaw que j’apprécie beaucoup : « Vous voyez des choses et vous dites : « pourquoi ? » Mais moi je rêve de choses qui n’ont jamais existé, et je dis : « pourquoi pas ? »

 

 

Je suis une auteure de SF et de fantastique, très respectueuse du genre humain et de ses potentialités, de la nature, des grands arbres et des grands espaces.

Mon univers est avant tout celui des livres de science-fiction romanesque et de l’imaginaire gothique, mais cette fois, je me suis attelée au domaine de la nouvelle.

Je n’aime pas être cantonnée à des normes édictées, mais aspire à être moi-même. De mon point de vue, suivre de telles normes de manière non réfléchie amène à une limitation de ce potentiel de l’Humain, alors ne m’en voulez pas si j’en sors de temps à autre ou bien souvent. Je suis une créatrice.

Aussi trouverez-vous dans ce recueil, un échantillon de mes sujets de prédilection : une ouverture vers les mondes quantiques, les avatars et le métavers pour le côté SF, un conte fantastique retraçant l’un des mythes revisités du Loup Garou ainsi que celui de la Belle et la Bête et du concept de boucle temporelle. Pour finir, une novelette que je qualifierais d’ésotérique et de mystique.

Votre auteure,

Christine Barsi

 

L’œil Quantique

 

Prologue

Le Cercle de la Mère : Les distances entre les mondes ne sont pas ce qu’elles semblent, tout comme le concept du temps et de l’espace. Mais comment inculquer ces notions occultes aux êtres de chair sans les terroriser ? Leurs connaissances insignifiantes ne sont que le reflet de cette éducation inculte que leur ont distillé les précédentes générations désireuses de conserver le contrôle. Un contrôle si peu en adéquation avec les valeurs prônées fallacieusement.

 

Une terre, notre Terre, au cœur d’un système planétaire perdu aux confins de l’univers connu, à ce que rapportaient nos Mentors. Une civilisation mêlant l’Humano et la Machine. Un partenariat à l’équilibre précaire, très aisément mis à mal par les générations successives d’Hommes et de Machines. Nous étions en l’an deux mille soixante de notre calendrier, près de trente-cinq de nos années après la naissance de l’ère mécanistique.

Une grande réunion collective, dans l’un de ces bâtiments contrastant par leurs rondeurs et leurs harmonies avec les architectures angulaires et sordides qui se multipliaient un demi-siècle plus tôt. Le genre d’évènement annuel qui rassemblait près de trois cents invités, dont l’objet se résumait à l’organisation d’une rencontre de célibataires, en vue d’une union sexuelle programmée par les Machines.

C’est dans ce cadre civilisé, au cœur de l’une de ces cités du Grand Paris comme l’on nommait dans le temps ces vastes étendues surpeuplées, qu’Akiyo se fondait au sein d’un groupe de gens imbus de notions factices.

Ils étaient heureux de se retrouver, impatients de découvrir qui serait le partenaire du moment censé leur correspondre. Le choix des Machines étant, parfois, déconcertant.

Experte en ingénierie quantique, Akiyo appréhendait plutôt très bien le concept et la machinerie derrière les programmes établis par leurs mentors mécaniques.

Contrairement à bon nombre de ses consœurs qui se fiaient à la sélection, elle n’était pas prête à ce qu’on lui impose un modèle de partenaire type. Elle était là pour tenter de décrypter la manière dont les algorithmes avaient été réalisés, et pour assimiler les critères ayant légitimé la genèse des binômes mâle-femelle. Les Machines s’avéraient très pudiques, et ne concevaient pas d’autres alliances. Leur objectif se cantonnant à la procréation d’une humanité qui leur était nécessaire. Mais nécessaire pour quelle exacte raison ? songeait la jeune femme.

Tandis qu’elle contribuait à l’ambiance générale, Akiyo épiait les participants et considérait les jeux de séduction qui s’instauraient. Qu’est-ce qui justifierait les choix qui seraient entérinés ? Elle était loin de consentir à cette dépendance qu’instillaient les interactions avec un être qui ne serait pas elle-même, et rejetait ce principe du quantique dont, pourtant, elle prônait la réalité jusque dans son métier. Mais c’était une autre affaire que de l’appliquer à soi, afin de s’attirer la relation idéale. Elle rejetait, de ce fait, toute multiplication de ces interactions qui n’engendreraient que cette potentialité de partage à court ou moyen terme. Akiyo entendait demeurer maîtresse de sa vie, en n’autorisant personne à pénétrer son monde intérieur ; mais autant lutter contre les vents quand justement, selon les lois quantiques l’on focalisait sur soi les évènements et les êtres auxquels on aspirait. Contradiction éloquente qui la caractérisait, et dont se servaient certainement les Machines avec leurs jeux de pouvoir et leur tendance à empiéter dans le domaine des dieux.

Akiyo soupira, et observa les lieux, songeant qu’elle avait sélectionné cet événement entre tous pour la qualité exemplaire de sa technologie qui saturait jusqu’aux murs du bâtiment. Elle ne se sentait jamais aussi à l’aise que dans ce genre d’environnement sans faille visible dans sa conception et dans son esthétisme. Elle aimait s’imprégner de la sueur omniprésente des Machines et de leurs univers. Pour cela, la cité de Nogent satisfaisait à toutes ses exigences personnelles en la matière. Un mélange de modernité de pointe et d’une sorte d’ancestrale atmosphère qui émanait de chacun de ces secteurs privilégiés du vieux monde.

Une condisciple lui signalait l’un des potentiels, Solhal Sanh, qu’elle avait aperçu tout à l’heure. L’un des Humanos connu pour ses déboires et ses différends avec les agents meccs1. De ce qu’elle avait appris, il se tenait à la tête d’une coterie prétendant reprendre son indépendance sur les Machines qui géraient leurs existences. Il avait écrit pas mal de revues sur les relations hommes-machines, sur leur comportement intrinsèque vis-à-vis des Humains. Il était très respecté dans la sphère des Antimats, ces extrémistes luttant contre l’hégémonie des Mécaniques. À leur manière protocolaire, il était curieux que les Meccs n’investissent pas immédiatement les lieux afin de le retirer de la fête.

Alors que le flot des participants se resserrait, Akiyo se retrouva lentement poussée dans sa direction. La rencontre s’amorçait presque sans leur volonté ; et lorsqu’ils furent mis en présence, les traits de l’homme lui rappelèrent des scènes dissipées depuis belle lurette. Ils s’étaient croisés à plusieurs reprises dans le passé, un passé dissolu, mais convoquant des bribes de séquences agréables, au sein du centre d’instruction où leur innocence ne s’était pas encore heurtée à la réalité sordide d’un monde qui s’étiolait. Elle avait dans les vingt-deux ans, alors. Six années s’étaient écoulées, depuis !

Il était l’un de ces enseignants impliqués dans l’éducation des plus jeunes d’entre eux, déjà plutôt célèbre par une aura de maturité au-delà des critères attendus. Akiyo se souvenait qu’il captait, à l’époque, l’attention des étudiantes par un charisme hors norme dont il n’était pas lui-même conscient. Elle débutait, alors, son parcours de spécialisation imposé par ses parents, en accord avec le Cercle de la Mère, l’une des factions de Machines.

À cette minute, l’homme la scrutait comme s’il avait affaire à une sorte d’insecte rampant. Charmant ; ça commençait fort ! Il devait réfléchir aux intentions des Nœuds réseautiques2 qui, sans aucun doute, avaient orchestré la confrontation dans le cadre de cet évènement collectif.

Akiyo songea qu’elle et lui n’avaient, à vrai dire, aucun point commun décelable au premier abord ni d’attache particulière, ni auparavant ni en cet instant. Elle s’interrogea sur le ressenti de l’homme à son égard. La prenait-il pour l’une de ces écervelées impudiques, aspirant à une accroche émotionnelle hâtive afin de procéder à l’ensemencement de leurs corps captifs des Machines ? Quelle niaiserie !

Quand elle le vit tressaillir, Akiyo se demanda s’il ne lisait pas dans son esprit, tout le mal qu’elle présageait de cette simili relation qui s’amorçait. Certains spécimens humains se targuaient de déchiffrer les pensées, d’interpréter les comportements rien que par quelques signes ésotériques pour ceux du commun. Elle croyait se souvenir de rumeurs circulant sur celui-ci. Des rumeurs basculant dans le sordide du point de vue des Nœuds.

Comme les traits de l’homme se fermaient, Akiyo tenta de retenir le flot insensé de ses réflexions. Et le contact s’établit. Il lui sourit.

– Charmé de ce rendez-vous… authentique.

– Authentique ? Que voulez-vous dire ?

– Simple manière d’ironiser, Ingénieure.

Il l’avait eue, sur ce coup-là. Elle admit sa défaite mentale, et attaqua :

– Effectivement, je ne vois rien ici d’authentique.

Akiyo balaya leur environnement avec une mimique désabusée qui le fit de nouveau sourire, ce qu’elle apprécia avant de renchérir :

– Quoique j’en doute, au vu de notre incompatibilité flagrante.

– Vous dépassez le cadre de notre… relation autoguidée. Que se passe-t-il ?

– Simple déduction. Nous sommes l’antithèse de l’autre, c’est évident, non ?

– Poursuivez, vous m’intriguez.

Son attitude l’agaça, elle jeta :

– Si je me souviens bien, vous êtes un spécialiste des comportements humains et moi une professionnelle de la mécanique quantique ; ce que vous abhorrez, je crois.

Il encaissa la finesse du raisonnement, surpris, non pas de ce dernier, mais de l’acrimonie de cette femme qui lui révélait son tempérament bien trop crûment comparé aux postures tolérées généralement.

Alors que leurs regards se recroisaient, une étincelle de presque compréhension s’éveilla entre eux, une sorte d’intérêt qui transcendait leur monde étriqué. Solhal qui maîtrisait le côté anthropien de sa nature en même temps que philanthrope s’en étonna.

– Voulez-vous bien me repréciser votre nom ?

– Akiyo Kiyo Shea. Et de votre côté ?

– Solhal, un vieux prénom datant de l’ère d’avant les Cercles quantiques. Solhal Sanh.

Chapitre 1 : Échappatoire

Le Cercle de la Mère : Œuvrer afin de corriger ce que les générations d’êtres de chair ont perpétré à leur encontre s’avère comme de partir en quête d’un Graal dont nous autres mécaniques n’avons aucune compréhension, si ce n’est dans le dessein de recréer une civilisation où l’ordre et la cohérence signifieront bien davantage que ce chaos qui imprègne ce monde, du fait des exactions de cette humanité déchue.

 

Autour d’eux, les autres invités les dérangeaient dans leur densité et leurs bousculades. Akiyo et Solhal poursuivaient leurs échanges âcres et passionnés heurtant les règles édictées. Enflammés par leurs sujets respectifs, ils ne prenaient pas garde à leur environnement, au silence des Mécaniques écoutant leurs propos.

Comme Akiyo s’enquerrait de ses objectifs en s’exhibant ici, dans ce lieu de perdition, il expliqua avec une sincérité désarmante qu’il avait besoin de son expertise mécanistique.

– On m’a rapporté que vous étiez compétente dans ce domaine du quantique.

– Effectivement, mais d’autres le sont tout autant.

– Ce n’est pas ce qu’il se dit. Je souhaiterais m’appuyer sur vos capacités ; mais pour cela, je vous invite à m’accompagner, quelque temps, et à l’insu de nos observateurs.

Akiyo le scruta, soudain perplexe. Qu’attendait-il exactement ? Quelque part en elle, le petit écho de l’implant du Cercle s’éveilla. Bizarrement, cela l’agaça. Elle détestait ces incursions régulières dans ses relations. Elle n’était jamais certaine de la sincérité et du naturel de ses propres réactions, face à un déclencheur dans l’environnement. Si le filtre du centre-système pouvait s’avérer utile dans certains cas, il ne l’était pas à cette minute. Mais pourquoi cette réaction ciblée de l’implant qui la reliait à la Mère, alors qu’il n’y avait aucun impact ? Se connectant au dispositif greffé dans sa chair, Akiyo vérifia les probabilités affichées concernant les superpositions latentes des mondes quantiques de sa sphère d’influence. Rien d’alarmant de ce côté-là. Quelques amorces de décohérence3 mineure, mais rien qui soit inquiétant pour son existence future. Rien qui ne mette en péril sa vision à long terme et la matérialisation de celle-ci. La lecture des indicateurs de l’implant ne témoignait d’aucune alerte. Elle pouvait emprunter la voie qui s’offrait.

Solhal la lorgnait, déconcerté par son silence.

Alors qu’Akiyo ne souhaitait rien tant que de se fondre dans un anonymat rassurant, il fallait toujours que le système sous-jacent, en elle, suscite la curiosité des Humanos. Les rumeurs colportaient que cet homme décryptait quantité de signaux émis inconsciemment par ceux qu’il côtoyait. Voyait-il en elle ces différences ? Elle espérait que non, bien qu’il éveillât chez elle un secret désir de reconnaissance suffisamment déroutant pour l’alerter.

– Est-ce bien raisonnable ?

– Et pourquoi pas ? Je pressens que vous n’êtes pas intéressée par l’instauration des prémices d’une relation ; moi non plus. Mais pourquoi ne pas simuler ? Les Meccs n’y verront que du feu, et nous laisseront certainement quitter l’endroit.