Le blé qui lève - René Bazin - E-Book

Le blé qui lève E-Book

René Bazin

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Beschreibung

René Bazin, né à Angers le 26 décembre 1853 et mort à Paris le 20 juillet 19321, est un écrivain français, à la fois juriste et professeur de droit, romancier, journaliste, historien, essayiste et auteur de récits de voyages.

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Le blé qui lève

René Bazin

I

La marche des bûcherons

Le soleil déclinait. Le vent d’est mouillait la crête des mottes, activait la moisissure des feuilles tombées, et couvrait les troncs d’arbres, les baliveaux, les herbes sans jeunesse et molles depuis l’automne, d’un vernis résistant comme celui que les marées soufflent sur les falaises. La mer était loin cependant, et le vent venait d’ailleurs. Il avait traversé les forêts du Morvan, pays de fontaines où il s’était trempé, celles de Montsauche et de Montreuillon, plus près encore celle de Blin ; il courait vers d’autres massifs de l’immense réserve qu’est la Nièvre, vers la grande forêt de Tronçay, les bois de Crux-la-Ville et ceux de Saint-Franchy. L’atmosphère semblait pure, mais dans tous les lointains, au-dessus des taillis, à la lisière des coupes, dans le creux des sentiers, quelque chose de bleu dormait, comme une fumée.

– Tu es sûr, Renard, que le chêne a cent soixante ans ?

– Oui, monsieur le comte, il porte même son âge écrit sur son corps : voilà les huit traits rouges ; je les ai faits moi-même, au moment du balivage.

– Eh ! oui, tu l’as sauvé, et maintenant on veut que je le condamne à mort ! Non, Renard, je ne peux pas ! Cent soixante ans ! Il a vu cinq générations de Meximieu...

– Ça fait tout de même le trente-deuxième bisancien qu’on épargne ! À ces âges-là, en terre médiocre, comme chez nous, le chêne ne grossit plus, il ne fait que mûrir. Enfin, monsieur le comte est libre ; il s’arrangera avec monsieur le marquis.

Le garde se tut. Sa figure rougeaude et rasée exprimait le dédain d’un sous-ordre qui fut omnipotent, pour l’administration qui lui a succédé. Il était debout, un peu en arrière, coiffé d’une cape de velours vert, au chaud et à l’aise dans un complet de velours de même nuance que la cape ; ses mains, croisées sur son ventre, tenaient un carnet entrouvert : « État des arbres anciens du domaine de Fonteneilles », et ses jambes, trop grêles pour ce gros corps, lui donnaient l’air d’une marionnette allemande posée sur des crins. Il considérait le patron. Le patron souriait au chêne et lui disait tout bas : « Allons ! mon bel ancien, te voilà sauvé ; je reviendrai te voir, quand tes feuilles auront poussé. » L’arbre montait, effilé, élégant, laissant tomber l’ombre vivante de ses branches sur les taillis dévastés.

– Vois-tu, Renard, reprit Michel de Meximieu, qui suivait sa pensée, je les aime bien, mes arbres : ils ne me demandent rien, je les connais de longue date, je vois leur pointe de la fenêtre de ma chambre, ils sont des amis plus sûrs que ceux qui les abattent.

– Race de fainéants, les bûcherons, monsieur le comte, de bracos, de propres à rien, de...

– Non, mon ami, non ! S’ils ne faisaient que tuer mon gibier, je leur pardonnerais volontiers. Tout ce que je veux dire, c’est que ce sont des âmes diminuées, comme tant d’autres.

– Parbleu ! les braconniers ne gênent pas ceux qui ne chassent pas : mais moi, je chasse ! dit Renard à demi-voix.

Son maître n’eut pas l’air d’entendre. Il tenait dans sa main gauche, pendante le long du corps, une hachette à marteau pour marquer les arbres. Après un instant, il remit l’instrument dans la gaine de cuir pendue à sa ceinture. Il considérait maintenant le vaste chantier qu’il était venu inspecter, dix hectares de taillis presque entièrement coupé, où les bûcherons travaillaient encore, chacun dans sa ligne balisée, dans « son atelier », parmi les stères de bois empilé et les tas de ramille. À l’angle de cette coupe, vers l’est, une autre coupe s’amorçait, et il y avait entre elles un détroit sinueux, une gorge comme entre deux plaines.

– Allons ! Renard, assez de cette vilaine besogne ! Retourne au château ! Tu diras à mon père que je reviendrai par le carrefour de Fonteneilles.

– Bien, monsieur le comte.

– Tu diras aussi à Baptiste d’atteler la victoria, pour conduire le général au train de Corbigny.

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