Le Corps humain - Ligaran - E-Book

Le Corps humain E-Book

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Extrait : "Tous les hommes, toutes les femmes surtout, ne peuvent être également beaux ; mais toute personne, à moins de s'écarter trop des lois de beauté, peut s'efforcer d'acquérir de la beauté. C'est même là ce qu'il y a d'infiniment supérieur dans le chef-d'œuvre humain, c'est que, dans l'ensemble des races, une infinie variété constitue une beauté plus infinie encore, d'où découle un idéal. Quel est cet idéal ? Où le prendre ? Où le fixer ? "

À PROPOS DES ÉDITIONS Ligaran :

Les éditions Ligaran proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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EAN : 9782335095395

©Ligaran 2015

HERMÈS DE PRAXITÉLE.Cette statut réalise, par l’harmonie des proportions, l’idéal de beauté du corps humain grâce à ses rapports entre la longueur totale du corps, celle des membres, la largeur de la poitrine et la hauteur de la tête.
Avant-propos

Il y a quelque cinquante ans, l’anatomie et la médecine, sans être complètement méconnues, ne revêtaient une importance réelle qu’aux yeux des initiés. Un certain voile de mystère enveloppait la science médicale.

Mais on fit alors, à l’étude de la vie, l’application des nouvelles et merveilleuses découvertes réalisées dans le domaine du monde physique : l’analyse chimique, l’analyse microscopique, les manifestations prodigieuses de l’électricité, la radioscopie, les phénomènes de l’osmose, les découvertes de Pasteur… Alors, par une évolution décisive, par un entraînement fatal, les investigations dans le domaine de la vie furent poussées de plus en plus loin, leur champ fut étendu au-delà de toutes les prévisions, et cela à tel point que le « merveilleux », qui est l’essence même de la structure de notre corps, est aujourd’hui expliqué et explicable, c’est-à-dire peut être compris par tous ceux qui peuvent réfléchir.

C’était, pour la Bibliothèque des Merveilles, une nécessité que de rendre hommage, par un de ses volumes illustrés, aux progrès immenses de la science médicale, à l’édifice admirable qu’est le corps humain, où la diversité des vues de la nature, en même temps que leur unité et leur puissance, éclatent aux yeux. C’était en même temps un hommage à la science positive, à la beauté, à l’art qui en est la représentation matérielle.

Les méthodes patientes et désintéressées des savants ne sont-elles pas, d’ailleurs, une des expressions les plus nobles de ce culte de l’idéal ? Les travaux des Pasteur, des Claude Bernard, des Berthelot, des Carrel sont venus fixer l’attention des esprits sur ces grands problèmes de la vie : il n’est que juste, de les suivre et de les admirer dans une étude qui reste, entre toutes, profondément utile et même nécessaire.

C’est dans cet esprit que ce livre a été écrit : faire connaître la structure merveilleuse du corps humain ; montrer les difficultés qu’il a fallu surmonter successivement pour en posséder la connaissance ; souligner l’importance des problèmes que posait l’étude de la vie à mesure qu’elle progressait davantage ; montrer « les tares » de l’organisme et la façon presque miraculeuse dont la médecine et la chirurgie les combattaient victorieusement aujourd’hui ; tel est le but que nous nous sommes proposéen écrivant ces pages que nous nous sommes efforcé de rendre claires tout en les maintenant exactes.

Y aurons-nous réussi ? Nos lecteurs le diront ; mais nous serions heureux si la lecture de ce petit volume décidait quelques-uns d’entre eux à se consacrer à cette belle carrière dont l’objectif est le soulagement des misères humaines et la lutte victorieuse contre la maladie.

Dr V.

L’auteur est heureux de remercier le Dr Jeudon, de l’hôpital de Rothschild, qui a contribué à l’illustration de cet ouvrage et à la mise au point de certains articles tels que « vaccination », « éducation physique et sports », etc.

PREMIÈRE PARTIELes merveilles de l’anatomie et de la physiologie normales
CHAPITRE PREMIERLa beauté, loi naturelle à tout organisme vivant

Lots de beauté humaine. || Formes et proportions. || Type et spécimens. || Système physique et moral de l’homme et de la femme. || Esthétique de l’homme, de la femme et de l’enfant.

Lois de beauté humaine

Tous les hommes, toutes les femmes surtout, ne peuvent être également beaux ; mais toute personne, à moins de s’écarter trop des lois de beauté, peut s’efforcer d’acquérir de la beauté. C’est même là ce qu’il y a d’infiniment supérieur dans le chef-d’œuvre humain, c’est que, dans l’ensemble des races, une infinie variété constitue une beauté plus infinie encore, d’où découle un idéal. Quel est cet idéal ? Où le prendre ? Où le fixer ? Les règles de beauté sont établies. L’art des Grecs les a données. Il est si loin de nous, que trop souvent nous l’oublions et que nous sacrifions à la mode, non seulement nos goûts et nos penchants, mais la science la plus simple et même notre santé. Chaque race a son caractère distinctif ; mais toute comparaison faite, en se basant sur l’étude des formes, la couleur de la peau, en passant par toutes les observations et même les théories, depuis Darwin jusqu’à Quatrefages et tant d’autres, la science donne à la race blanche une prépondérance bien marquée sur toutes les autres. En vérité, il n’y a qu’une race, la race humaine, mais les règles de beauté établiront toujours les différences.

Ces règles tiennent à la forme de la tête, du tronc, des membres.

La tête est avec le cœur la partie essentielle de notre corps ; c’est en elle que se coordonnent nos sentiments, nos idées. C’est elle qui commande et dirige. Sur toute figure humaine et sans tenir compte des exagérations d’une phrénologie qui a cru devoir fixer toutes nos facultés et nos penchants, nous rencontrons : l’âge, le sexe, la race, le type, le tempérament, la santé ou la souffrance, la joie et le chagrin, la valeur morale et intellectuelle, la condition sociale, les goûts, l’éducation. Les lois de beauté se présentent en premier lieu dans l’étude de la figure.

Fig. 1. – Crâne dolichocéphale (Francs.)Crâne brachycéphale (Celtes, Ligures.)

La tête parfaite de tout être vivant a la forme d’un œuf. L’ovale céphalique est la première loi de beauté. L’ovale facial est contingent au premier ; il est la figure sans les cheveux et les oreilles. L’ovale crânien, qui se dessine très visiblement sur une tête chauve, accentue encore la première loi de beauté. Cette loi a poussé les disciples de l’école d’anthropologie anatomique à séparer les crânes humains en brachycéphales ou crânes courts, et dolichocéphales ou crânes allongés (fig. 1). L’expérience ne leur donne qu’imparfaitement raison. Il y a parité entre la longueur du visage et celle du crâne. Une loi de parallélisme, en même temps que de parité, existe entre les trois ovales et de même entre tous les organes du visage.

L’encéphale ou cerveau est le siège distinctif de notre individualité ; attention, assimilation, mémoire, imagination jugement, raisonnement et volonté, tout émane de lui ; il est l’âme tout entière et toutes les formes de notre corps en sont le réflexe. Mis à découvert, il présente deux lobes bien distincts qui sont les hémisphères cérébraux. Celui de droite commande à la moitié gauche et celui de gauche commande à la moitié droite de notre corps.

Semblables à une paire de ciseaux actionnée par la volonté, ils constituent le parallélogramme des forces de tout notre système nerveux et musculaire. La ligne de séparation des lobes est la médiane encéphalique dont l’importance est capitale. Cette ligne médiane se reproduit non seulement dans l’ensemble du visage, mais dans celui du corps entier, pour en faire, dans une merveilleuse simplicité, la merveille de beauté la plus parfaite.

La ligne médiane faciale divise la face en deux parties distinctes et égales ; elle sépare les yeux, les oreilles, les narines, les commissures des lèvres, la fossette du menton, et, se prolongeant, elle atteint le sternum, le nombril, les organes génitaux, laissant de chaque côté les membres supérieurs et inférieurs. De cette ligne découlent les lois prosopométriques et celle du centre de gravité qui règle les mouvements du corps, d’où dérivent les attitudes expressives de la beauté.

La mesure de la tête, prise au compas d’épaisseur, doit se répéter dix fois dans la longueur corporelle dont le centre est l’ombilic, les bras étant allongés au-dessus de la tête.

En thèse générale, et toutes les théories scientifiques le prouvent, l’être humain est merveilleusement proportionné ; toute laideur est une altération de la règle et provient de la race, de l’usure du milieu ambiant, de la nourriture, de l’éducation, des maladies et des accidents.

Formes et proportions

Le corps humain présente les formes les plus diverses et les plus merveilleuses que la nature ait produites. Preuve en est la difficulté qu’éprouvent le peintre et le sculpteur à réaliser exactement les attitudes et les expressions des formes corporelles humaines. La loi naturelle des formes est tout entière dans la santé ou l’état normal. Un embonpoint prématuré ou disgracieux est une laideur physique ; une maigreur accentuée en est une autre. L’état maladif crée la laideur, l’état de santé correspond à la beauté. Il est d’ailleurs, de visu, le premier diagnostic du médecin. La beauté de la tête correspond généralement à la beauté du corps et vice versa.

Fig. 2. – Proportions relatives de la face et au crâne (la face est ombrée) (Charpy)

Si sur la figure, vue de face, l’horizontalité des lignes est remarquable (fig. 2), ainsi que la rondeur sur le profil, la même règle se continue dans la plastique corporelle. Les membres extérieurs ont les formes arrondies ; chez l’homme le dessin des muscles apparaît nettement. Le corps de la femme a pour caractéristique la délicatesse des formes naturelles dans toutes les attitudes, et les lois de beauté diffèrent dans leur révélation d’un sexe à l’autre. Si Buffon a pu écrire : « L’homme a la force et la majesté ; les grâces et la beauté sont l’apanage de l’autre sexe », la science actuelle affirme avec raison que la beauté est un don relatif à l’un et à l’autre sexe, mais qu’elle est d’ordre différent. L’homme restera le sexe fort dont la beauté se manifeste dans les attitudes propres au travail, l’harmonie des proportions, le relief musculaire, la souplesse et l’équilibre des mouvements. La femme restera invariablement le beau sexe avec toute la grâce et la délicatesse qui l’animent ; la finesse des traits et la disparition des angles font du corps féminin la conception la plus merveilleuse dans l’ordre des êtres animés.

Les laideurs sont choses humaines ; elles évoquent tour à tour, et selon nos dispositions spirituelles et sensibles, le rire ou la pitié ; elles sont toujours un désavantage auquel notre art moderne remédie. Qu’une laideur soit perçue dans une tête trop grosse ou trop petite, un ovale rétréci ou élargi, une démarche désagréable, etc., elle ne fait que confirmer la règle des proportions qui réside dans la décamétrie faciale, la décamétrie corporelle, la décamétrie jusque dans les dix doigts de la main et des orteils. La forme dans les proportions n’est pas seulement la merveilleuse règle qui a présidé à la constitution de l’organisme humain ; la nature y a ajouté des ornements. Un ornement dont l’éloquence est insurpassable est l’œil humain. Les yeux ! miroir du cerveau, de l’âme exprimant tous les sentiments. Tour à tour bons ou durs, noirs ou bleus, bruns ou gris, ils sont la source où l’âme va puiser l’espérance, la consolation, le repentir, le pardon.

Fig. 3. – Écartement des yeux.

Les yeux sont écartés l’un de l’autre de la dimension de la fente palpébrale, la longueur de cette fente fait paraître l’œil plus grand ; c’est pour les anciens un élément de beauté. La longueur de la fente labrale est à la fente palpébrale comme 3 est à 2. Entre les deux angles externes des yeux existe 3 fois la longueur de la fente palpébrale et 2 fois seulement la longueur de la fente labrale (fig. 3). (Rochet).

D’autres ornements s’harmonisent dans les oreilles et le nez (fig. 4). Les unes sont les récepteurs de la voix, de l’entendement, du rythme ; l’autre est le bénéficiaire de l’odeur. L’oreille, c’est déjà la voix, la parole, cet autre ornement à la fois intérieur et aérien, si précieux dans les rapports qui unissent les humains. Le nez, c’est le point de mire de la figure, c’est un chercheur et un préservatif, un maître et un ami à l’expression vivante. Et la bouche ? Une autre merveille !

Fig. 4. – Le bord supérieur de l’aile du nez et l’entrée du conduit auditif sont sur la même horizontale (Desfossés).

N’est-ce pas de la bouche que sortent la voix, le mot, le chant, la prière, toute l’éloquence de la pensée et du cœur ?

Et ces deux rangées de dents, qui servent à trancher et broyer les aliments, mettre en forme, conjointement avec la langue, les lèvres, les joues et le palais, le bol alimentaire, n’oublions pas de les soigner, de les préserver, de penser à leur usure, à leur destruction.

Le menton lui-même a son langage, le cou est une lumière ; les pieds eux-mêmes, instruments de locomotion, sont un ornement d’une importance capitale. Les mains, enfin, sont les outils de toutes les minutes, les instruments par excellence de l’artiste, de l’enfant et du vieillard.

Types et spécimens

Ils varient suivant les races, et les études les plus approfondies démontrent qu’ils dérivent d’un ancêtre commun. Ou que ce soit sur la terre, le climat, le milieu ambiant façonne les individus. Il n’y a pas lieu de s’étonner de rencontrer des nègres en Afrique, et des Hindous ou des Abyssins de race blanche quelquefois noirs comme des corbeaux. Une nature très riche, une indolence naturelle, une nourriture facile à obtenir, une alimentation particulière, une usure séculaire, chez des peuplades qui n’ont pas pu s’affranchir des limites de la nature brute, a pigmenté la race noire, la race rouge, la race jaune, en modifiant en même temps les formes du corps.

Chez les Zoulous qui vivent en pays de montagnes et qui ont su tirer du blanc une forme de civilisation, le type noir s’est modifié au point d’acquérir un caractère de beauté très sensible. On en pourrait dire autant de bon nombre de familles de nègres acclimatés aux États-Unis depuis la guerre de Sécession ; l’assimilation, la juxtaposition, la sélection, le milieu ambiant produisent des transformations étonnantes et, de plus en plus, la science, en s’élevant, finit par ne considérer qu’une seule race, la race humaine. Nous ne devons pas voir dans l’humanité des conflits de races, mais des conflits de civilisations. L’homme lui-même ne fuit pas l’homme. La loi historique qui veut que la nation la plus civilisée, fût-elle humiliée par la force du nombre, l’emporte en définitive sur son vainqueur, se poursuit et se poursuivra incessamment.

La terre est habitée par environ 360 millions d’individus de race blanche. En Europe, les Hongrois, les Turcs, les Finnois et les Lapons, qui sont de race jaune, semblent faire tache au sein de la race blanche. Et pourtant, en Hongrie surtout, par suite de l’influence climatique et civilisatrice, les caractères qui déterminent le Magyar se sont très souvent fondus dans ceux de la race blanche.

Même dans la race blanche composée de néo-latins à souche romano-celtique (140 millions), de descendants des races germaniques (120 millions), et de Slaves (100 millions), des différences appréciables viennent confirmer la règle du milieu déterminant. Notons que les langues sont un point de fixité prépondérant ; preuve en est le Tchèque, le Roumain, le Bulgare, le Grec et surtout le Français, où la langue a conservé la race dans sa pureté primitive. La civilisation la plus ancienne et la plus brillante est celle des néo-latins. Actuellement, elle lutte avantageusement pour conserver son identité et son caractère. Le développement de la culture germanique est postérieur ; s’il se montre constant, c’est qu’il bénéficie de la culture latine et ne saurait s’en cacher. Quant à l’élément slave, il est jeune et très bien doué.

Système physique et moral de l’homme et de la femme

La vie de l’homme et de la femme est à la fois physique et morale. Si elle n’était que physique, elle ne nous apprendrait rien. Les deux sexes sont doués de la même raison, seulement les aptitudes sont différentes et se complètent. Tous deux ont la faculté de sentir, de percevoir, de rechercher le pourquoi des sensations et des perceptions pour les expliquer, s’en souvenir, imaginer, inventer et raisonner. Les lois qui déterminent la beauté physique ont leur équivalent dans la perfectibilité morale. Celles et ceux qui ont le plus de bonheur sur la terre, indépendamment des questions matérielles, sont aussi ceux et celles chez lesquels s’accentue le plus l’harmonie physique et morale. L’influence du corps sur l’âme est de tous les instants et vice versa, l’influence de l’âme sur le corps est sans cesse en éveil. La normale est dans une possession exacte de soi-même. Tout le système vital humain est là. Les joies et les chagrins sont un partage auquel nous ne pouvons échapper. Le sens de la vie consiste à savoir prendre les évènements avec modération, avec un sens commun qui est un don qu’il appartient à chacun d’élargir. Les soucis matériels sont une chaîne ; ils sont pour beaucoup une sauvegarde. Si l’on ne peut concevoir un individu sans système de construction physique, on ne peut comprendre le même individu sans système de construction morale. S’agit-il au moral de décamétrie ? La morale est une et son perfectionnement dans l’individu est certainement la meilleure preuve de la supériorité de l’âme sur le corps. Darwin, avec son système de l’origine des espèces, a ouvert des horizons ; il n’a jamais pu soutenir la critique. Haeckel, l’ennemi fanatique de toute idée spiritualiste, a fini par avouer qu’il avait falsifié la nature ; le transformisme a cru lui aussi tout expliquer ; le sélectionnisme a voulu tout régénérer ; mais l’on a compris, par l’expérience, qu’à force de sélections, on détruisait la vertu même de la race. Une constatation faite par Cyon est venue fort à propos fixer à la fois les résultats de l’hybridation et la certitude de la force du milieu ambiant. En médecinant sous les tropiques, Cyon vit que le sang veineux et le sang artériel avaient sensiblement la même couleur. Sa découverte fut l’origine d’investigations profondes qui détruisirent les théories de Darwin et de tant d’autres.

ETHNOGRAPHIE : TYPES DES RACES HUMAINES.Race blanche, race noire, race jaune.
ETHNOGRAPHE : TYPES DE FEMMES.
Esthétique de l’homme, de la femme et de l’enfant

Il existe une liaison naturelle entre la beauté de l’homme, de la femme et de l’enfant qui en dérive. L’hérédité est une loi que nous subissons, une loi à laquelle on donnait autrefois une importance plus sentimentale que véritable. Aujourd’hui, la science et l’éducation, le changement de milieu surtout, modifient les types et permettent de réagir contre des éléments héréditaires mauvais. Les traits de l’enfant sont le plus souvent ceux des parents et, souvent aussi, les aptitudes des parents se retrouvent dans l’enfant. La loi n’a rien d’absolu ; l’éducation, le milieu sont des agents puissants de transformation.

Quand vient le mariage, une nouvelle esthétique commence. La fusion de deux individualités se reflète chez l’un comme chez l’autre des époux, surtout si la vie est régulière et la convenance des tempéraments conforme. En admettant qu’époux et épouse répondent à une esthétique normale, cette esthétique, si les fluctuations de la vie, les maladies, les accidents, ne viennent pas la déformer, se neutralise et prend des proportions de beauté physique et de beauté morale qui sont un privilège et une distinction. L’enfant en prend sa part d’héritage, l’éducation fait le reste. À la naissance, peu d’enfants sont beaux ; mais si tout va bien, quelques jours, quelques semaines suffisent pour donner à l’enfant la beauté la plus radieuse. L’esthétique de l’enfant diffère de celle de l’adulte. La forme de sa tête est à peu de chose près celle d’une boule. En même temps que les os du crâne se rapprochent pour se souder, les cheveux viennent augmenter la rondeur supérieure. L’enfant obéit à une semi-décamétrie et l’adulte à une décamétrie.

CHAPITRE IIÉléments d’anatomie humaine

L’embryon. || Les tissus. || Les organes. Les fondions. || Les os. Les muscles et les articulations. || La locomotion.

L’embryon

Comment expliquer la vie ? Le microscope, le laboratoire vont nous renseigner. Prenez un organisme quelconque, un fragment de fibre musculaire par exemple, vous y verrez, à l’aide d’un fort grossissement, une quantité de cases ou compartiments, remplis d’une gelée granuleuse. Chacune de ces cases, avec la gelée qu’elle contient, est une cellule. La gelée seule est le protoplasma. Toutes les parties du corps sont des amas de cellules. (La cellule se mesure au micron ou millième de millimètre, et le micron, en langage anatomique, s’abrège au moyen de la lettre grecque µ.) La grandeur d’une cellule est variable ; elle ne dépasse pas 200 millièmes de millimètre. Chaque cellule a son protoplasma, une membrane enveloppante et un noyau. Le protoplasma est de constitution albuminoïde, semblable au blanc d’œuf. La science peut analyser la cellule, elle ne peut pas la reconstituer. Pour l’analyser, il faut tuer le protoplasma et le noyau. Impossible de séparer les parties de la cellule sans cet acte brutal. Le jour où elle pourra physiologiquement la reconstituer, la science lui aura donné la vie. La science moderne est arrivée à fabriquer des œufs avec leur coque, leur vide et leur pellicule interne. Vous pouvez les donner à couver un siècle, il n’en sortira jamais un poussin. Nous savons maintenant que la vie résulte de la synthèse des parties constitutives de la cellule, mais encore faut-il que cette synthèse repose sur le principe qui permet aux granulations de se mouvoir dans le protoplasma. Dire ce qu’est la vie, c’est vouloir définir le Créateur.

En analysant le protoplasma, on y trouve du carbone qui vient de l’air et d’une nutrition, de l’hydrogène qui vient de l’eau, de l’oxygène et de l’azote qui sont dans l’air, un peu de soufre et de phosphore.

Ces éléments sont dominants, mais il y en a encore d’autres en infiniment plus petite quantité. Ils se composent de chlore, de potassium, de calcium, de magnésium, de fer.

N’allez pas croire que tous les protoplasmas soient les mêmes et qu’il suffise d’en avoir analysé un pour les connaître tous.

Si chaque cellule a son protoplasma, chaque cellule peut varier suivant les organes. Non seulement elle varie, mais le protoplasma est doué de mouvements. Vivant, il émet des prolongements qu’il peut rétracter. De plus, comme chaque cellule a sa vie et que cette vie augmente ou diminue, il en résulte aussi que le protoplasma voit les molécules qui le composent et subit des variations continuelles. Et c’est bien là ce qu’il y a de profondément sublime dans la manifestation de la vie, c’est qu’elle obéit elle-même à une loi de synthèse positive, qu’un peu de chaleur, une accommodation naturelle suffit pour faire éclore. Nous n’en voulons pour preuve que les expériences du laboratoire où, sur les travaux de Claude Bernard, Maquenne et ses successeurs, Pictet et tant d’autres sont parvenus à suspendre la vie et à la ranimer.

En biologie, la science des êtres vivants, la cellule présente des variétés particulières. Il y a même souvent identité entre l’animal et la plante. Prenez par exemple un infusoire et un champignon ; examinez-les au microscope et vous verrez que la cellule de l’infusoire et celle du champignon sont douées de sensibilité, de mouvement. Et cette remarque peut se faire sur toutes les plantes carnivores qui, comme la dionée et la sensitive, se replient au moindre attouchement. Cela nous montre qu’il est difficile de déterminer où commence l’animal et où finit le végétal. En réalité il n’y a pas de solution de continuité ; l’échelle de vie est positive dans l’œuvre de la création.

La membrane qui entoure le protoplasma est aussi de nature albuminoïde ; le plus souvent molle et perméable au liquide, elle apparaît dans les os comme imprégnée de calcaire, de telle façon qu’ici, dans la chair, la membrane acquiert une apparence qui n’est plus la même dans les os, dans les nerfs et dans le sang.

Au centre de la cellule est un petit ove appelé noyau. Il a, comme la cellule, sa membrane et son centre. Son centre est un liquide, le suc nucléaire, traversé par un réseau de filaments, colorables au moyen de la fuchsine ou du vert de méthyle. La nucléine ou suc nucléaire est semblable au protoplasma ; mais elle contient plus de phosphore. Des nucléoles ou granulations nagent dans les mailles du filet et, aux pôles nord et sud de la membrane du noyau, sont deux petites sphères, ayant en leur centre un corpuscule, dont l’existence est constante dans toute cellule vivante.

Fig. 5. – Amibes.

Le protoplasma a la faculté de se nourrir et de se reproduire ; il a la sensibilité et le mouvement. Il se nourrit dans le milieu où il vit. Prenons une amibe, infusoire à une seule cellule, trouvée dans une eau stagnante. En l’examinant, nous verrons que le protoplasma se déforme pour produire une sorte de bouche avec laquelle il s’accrochera à une petite algue qui deviendra sa proie minuscule. Ici les mandibules sont des pseudopodes ; leur fonction sera de capter la nourriture pour l’introduire dans la cellule. Ce même travail est fait dans notre corps par les globules blancs du sang, seulement ils englobent, ils détruisent les micro-organismes qui nous menacent, et jouent le rôle de chasseurs à l’affût, prêts à fondre sur un gibier dangereux.

Le protoplasma se reproduit ; il est facile de comprendre comment. Étudions notre infusoire et notre cellule. En se nourrissant, la cellule augmente selon la loi de Spencer qui nous enseigne que les surfaces croissent comme les carrés, et les volumes comme les cubes. Cela revient à dire : quand le volume est devenu huit fois plus grand, la surface est quatre fois plus grande. L’augmentation intérieure de la cellule a une limite, car la membrane qui la contient ne pourrait suffire. Ou bien le noyau et le protoplasma s’étranglent par le milieu et forment deux nouvelles cellules, ainsi qu’on l’observe chez les amibes (fig. 5), ou bien, la membrane du noyau disparaît, et l’on voit deux points brillants ou sphères directrices qui s’éloignent l’une de l’autre dans la direction des pôles du protoplasma qui les renferme (fig. 6). Ces spires s’entourent d’un rayonnement, tandis que dans le protoplasma se forment des filaments qui s’étendent d’une sphère rayonnante à l’autre. Ces filaments se dédoublent en tronçons ou segments chromatiques, c’est-à-dire capables de se colorer. Ensuite, la cellule s’allonge comme un fuseau, les segments chromatiques se placent suivant l’axe du fuseau et remontent vers les sphères directrices et attractives. Si, dès la disparition de la membrane nucléaire, nous avons six segments au centre, ces six segments se divisent chacun en deux ; six vont à la sphère nord et six à la sphère sud, pendant que les deux sphères se séparent en deux. Il se forme alors une nouvelle membrane qui divise le protoplasma en deux parties. Chacune de ces parties forme alors une nouvelle cellule, à l’intérieur de laquelle les segments se sont unis en un filament pour former un noyau avec les deux nouvelles sphères qu’ils cherchaient. Ainsi se forme le redoublement des cellules et, de proche en proche, leur multiplication (fig. 7). Tout animal a donc une cellule primitive. Quelle est son origine ?

Fig. 6. – Multiplication d’une cellule. (1e phase).
Fig. 7. – Multiplication d’une cellule (2e phase).

Les animaux uniceilulaires forment en zoologie le groupe des protozoaires. Les infusoires offrent déjà des complications ; la paroi de leur cellule a une ouverture qui sert de bouche. Cette bouche a même des cils vibratiles dont les mouvements appellent la nutrition. Les Foraminifères s’entourent d’une couche calcaire, et quand on monte l’échelle animale la complication ne fait que croître et embellir. La cellule primitive s’appelle la cellule-œuf. Elle provient d’un autre animal dont elle est héréditaire, et possède la faculté de se segmenter pour en produire un autre.

Dans l’œuf, le protoplasma se nomme le vitellus et le noyau est la vésicule du germe. Le jaune d’un œuf de poule est un vitellus nutritif. Une toute petite tache noire se montre à la surface du vitellus, c’est l’embryon ou le germe. Primitivement, il était une cellule d’une dimension de neuf centièmes de μ. Cette cellule en a formé deux ; chacune de celles-ci en a formé deux autres, et ainsi de suite, pour en arriver à un dédoublement dont la forme est celle de la mûre. On a ainsi le premier stade embryonnaire ou morula. Si les cellules se multiplient encore, en se plaçant à la périphérie, l’embryon prend la forme d’un petit ballon creux appelé blastula. Ensuite une paroi de la blastula s’enfonce en une pointe qui constitue une cavité ou rudiment du tube digestif. On donne à l’embryon parvenu à ce stade le nom de gastruta. L’hydre ne dépasse pas ce stade. La seule ouverture dont cet animal dispose lui permet l’introduction des aliments, puis le rejet du déchet. Chez les vivipares, l’embryon, fruit de la cellule-œuf, se développe dans un liquide contenu dans une poche de l’abdomen. Cette poche est, en langage médical, un amnios protégé par une allantoïde qui se recourbe dans les parois de l’amnios, où se développent des branches nourricières, en amenant à l’embryon le sang qui convient pour former un tout appelé le placenta.

Puisque toutes les cellules proviennent d’une cellule qui contient le protoplasma et le filament chromatique, il est facile de comprendre qu’il ne peut y avoir de génération naissant du hasard. Pour arriver à cette conclusion, il a fallu les admirables découvertes de Pasteur. Bien avant lui, des esprits positifs avaient entrevu la loi naturelle. En 1638, Redi avait déjà affirmé que s’il naissait des vers dans une viande en putréfaction, ce n’était pas la viande seule qui en était la cause, mais bien l’œuf que la mouche avait déposé sur la viande. Mais ce savant fut contredit, jusqu’à être taxé d’insensé. Il fallut l’autorité de Pasteur pour dissiper toute erreur en cette matière. Mettez la viande sous cloche en opérant le vide ; alors qu’aucun micro-organisme ne pourra atteindre la viande, celle-ci se desséchera, ni plus, ni moins. Les boîtes de thon et de sardines, fermées hermétiquement, après stérilisation par la chaleur, se conservent indéfiniment ; même si l’air était en contact avec le contenu, aussi longtemps que cet air est absolument pur, le thon ou les sardines resteront indemnes.

Tissus

Un tissu est un groupe de cellules de même forme et de mêmes fonctions. Les cellules contractiles se groupent pour actionner la formation du tissu musculaire ; celles qui s’unissent pour la production calcaire des os constituent les os. Les tissus sont variés ; on les divise en épithélium, tissu conjonctif, tissu osseux, musculaire, nerveux et sanguin, et toute cette variété provient essentiellement de la cellule, de son adaptation à l’organe. Ainsi : le tissu épithélial est une membrane mince formée de cellules très serrées ; on voit ces cellules à l’intérieur de tous les organes creux, tels que le tube digestif. Les épithéliums sont même simples ou stratifiés. Ils sont simples lorsqu’ils sont formés d’une seule couche de cellules. Les couches les plus minces, à cellules aplaties, pavimenteuses, se rencontrent au cœur, dans les cavités des poumons et les vaisseaux sanguins, dans l’estomac et les intestins ; cette sorte de cellule est cylindrique ou cubique. Les épithéliums sont stratifiés quand ils sont formés par assises superposées. L’épiderme du corps est de cette nature. Souvent les épithéliums sont recouverts de cils fins, vibratiles, comme dans la trachée-artère. Quant à leurs fonctions, les épithéliums sont protecteurs, absorbants, glandulaires ou sécréteurs de salive et de suc gastrique. Le tissu conjonctif est celui qui sert de pont entre les éléments d’un même organe. C’est une sorte de doublure mise entre deux organes pour les maintenir, les préserver, leur donner de l’élasticité. Il est formé de cellules étoilées, séparées par une matière dite interstitielle, façonnée elle-même d’un produit cellulaire. Il est très abondant. Certaines cellules de ce tissu se fondent en refoulant le noyau contre les parois de la cellule ; elles forment alors la cellule particulière aux personnes obèses ; en se diluant ainsi, la cellule meurt et forme le tissu adipeux. Si la matière interstitielle se transforme en gelée, elle devient le tissu cartilagineux ; si la même matière interstitielle se détruit par des sels calcaires, le tissu passe à l’état osseux. Quant au tissu sanguin, c’est encore un tissu conjonctif à cellules arrondies en globules qui nagent dans un liquide appelé plasma.

Les organes. Les fonctions

Il importe de se familiariser avec les deux termes, organe et fonction, qu’on emploie très volontiers dans l’histoire naturelle du corps humain. En prenant la cellule, origine de l’animal et de l’homme, nous savons que les cellules se groupent pour former un tissu. Il est dans le même ordre d’idée et de fait de comprendre comment des tissus se groupent pour former un organe. L’estomac est un organe ; pourquoi ? parce qu’il est la réunion de plusieurs tissus. On y voit des tissus conjonctifs, musculaires, épithéliaux.