Le Livre des sports athlétiques et des jeux de plein air - Ligaran - E-Book

Le Livre des sports athlétiques et des jeux de plein air E-Book

Ligaran

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  • Herausgeber: Ligaran
  • Kategorie: Ratgeber
  • Sprache: Französisch
  • Veröffentlichungsjahr: 2016
Beschreibung

Extrait : "Il est bien entendu, pour les étymologistes érudits et pour les revendicateurs professionnels de la propriété nationale, que le football n'est pas autre chose que le follis des Romains, et que ce noble jeu d'essence latine comme notre race, nous est simplement revenu de l'autre côté de la Manche par une "passe" savante, que nous devons donc en être fiers comme d'un marmot qui nous revient de nourrice, etc."

Sports décrits dans ce livre : cricket, football Association, football Rugby, golf, hockey, tennis, boxe, escrime, lutte, aviron, natation, patinage, sports d'hiver, courses, sauts, jeux de plein air, gymnastique.

À PROPOS DES ÉDITIONS Ligaran :

Les éditions Ligaran proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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PREMIÈRE PARTIELe cricket – Le football association – Le football rugby – Le golf – Le hockey – Le tennis
Le cricket

En Angleterre, on joue autant, si non plus, au cricket qu’au football ; si le football est pratiqué par tous les jeunes Anglais pendant les mois d’hiver, le cricket est le jeu par excellence des mois d’été. Ceci ne veut pas dire que le cricket soit un jeu obligeant à des pauses prolongées incompatibles avec la saison froide ; mais, simplement, qu’alors que le football est impossible à jouer lorsque la température est élevée, le cricket, au contraire, avec ses alternatives de mouvements, d’attentes et de courses rapides, est praticable et agréable depuis le printemps jusqu’à l’automne.

Une équipe se compose de onze joueurs dont un capitaine chargé de commander les joueurs et de répartir entre eux les divers postes sur le terrain ; le jeu nécessite les accessoires suivants :

1° La crosse, batte ou battoir, en anglais « bat ».

2° Le guichet, composé de trois piquets plantés en terre sur une même ligne et surmontés de deux barrettes ou bâtonnets posés sur leur sommet, le tout formant un « wicket ».

3° Une balle en cuir, ou « ball ».

Un des joueurs ou « lanceur » « the bowler » placé vis-à-vis et à environ 20 mètres, lance la balle contre le « wicket » dans le but de le renverser ; un autre joueur, armé de la crosse ou bat, le « batsman » ou batteur, est placé auprès du « wicket » et cherche d’un coup de bat à frapper la balle au moment où elle va atteindre le guichet, et à la renvoyer au loin, sur le terrain ; lorsqu’il réussit le coup, il court de son guichet jusqu’au point où se tient le « bowler » et revient à son poste de jeu ; autant de fois il réussit à accomplir de courses ou « runs », autant de points sont marqués en sa faveur. Pendant ce temps, les autres joueurs, placés à leur poste respectif sur le terrain, accomplissent les mouvements du jeu qui composent le « fielding », c’est-à-dire qu’ils s’efforcent d’attraper la balle, puis de la lancer contre le wicket pour le renverser, mais ils ne peuvent le faire que pendant les « runs » du « batsman » ; dès que celui-ci est de retour à son poste, les joueurs chargés du « fielding » n’ont plus le droit de viser le « wicket » et la balle est renvoyée au « bowler » qui la lance de nouveau contre le guichet. Tels sont, décomposés en leurs parties, les trois éléments du jeu de cricket qui se résument comme suit :

1° Le « bowling » ou lancement de la balle contre le guichet ou wicket.

2° Le « batting » ou défense du guichet par le batsman armé de la batte.

3° Le « fielding », action combinée des autres joueurs pour arrêter la balle et la lancer contre le wicket, pendant que le batsman accomplit les « runs » ou courses, entre son poste et celui du bowler et retour, pour marquer des points.

Cette description sommaire du jeu s’applique à celui que les Anglais désignent sous le nom de « single wicket » ou jeu à un seul guichet ; mais, généralement, le jeu se pratique avec deux guichets et pour cette raison on le nomme « double wicket » ou jeu à double guichet.

Le jeu de « double wicket » est ainsi nommé parce qu’il exige un équipement double d’accessoires : deux « bats », deux « wickets », deux postes de « bowling », deux postes de « popping » et, en un mot, le double des accessoires du jeu de « single wicket » ou guichet simple, qui ne demande qu’un guichet, qu’une batte, un poste de lancement « bowling crease » et un poste de défense « popping crease » ; mais, dans le jeu de « single wicket » comme dans celui de « double wicket », il faut opposer l’une à l’autre deux équipes de joueurs.

Le « wicket » (fig. 1) est constitué par trois bâtons ou piquets de frêne parfaitement tournés et polis. Sur le sommet de ces bâtons, ou « stumps », on place transversalement deux bâtonnets qui servent à relier ensemble les « stumps » deux par deux ; les bouts des bâtonnets ou « bails » sont maintenus en place au moyen d’encoches creusées sur la tête des « stumps ». Cet appareillage constitue ce que l’on nomme un « wicket » ou guichet. Aux deux extrémités du terrain, à une distance de 22 yards anglais, environ 21 m. 05, l’un de l’autre, on dispose deux guichets et ces deux équipements constituent un jeu à « double wicket ».

FIG.1 – Guichet ou « wicket »

Lorsque l’on prépare un match, le terrain doit être délimité autour de chaque guichet comme l’indique le diagramme (fig. 2). La ligne dite « bowling crease » a pour but de fixer la limite derrière laquelle doit se tenir le « bowler », auquel il est interdit de s’avancer au-delà des « stumps ». Si, en lançant la balle, ses deux pieds se trouvaient en avant de la limite, l’arbitre annoncerait « no ball », balle nulle. Les lignes marquées « return crease » ou lignes de retour, servent à limiter le terrain du « bowler » de chaque côté du guichet.

FIG.2 – Diagramme du « wicket » ou guichet. « Stumps », piquets. – « Bowling crease », limite du « bowling ». – « Return crease », limites des côtés. – « Popping crease », limite du « batting »

La ligne marquée « popping crease » a pour objet de fixer la limite du terrain qui forme le poste du batsman ; si l’un de ses pieds n’est pas à l’intérieur de ce tracé, ou, tout au moins, sur la ligne elle-même, le « wicket keeper », ou gardien du guichet, peut abattre les stumps avec la balle et mettre le batsman hors de jeu. Aussi celui-ci doit-il apporter la plus grande attention à ne pas sortir de son terrain. Avant de commencer à jouer, un arbitre marque le « block » ; c’est un point en ligne droite du stump du milieu, que l’on fixe en couchant la batte sur le sol, perpendiculairement à la ligne formée par les trois « stumps » du guichet, il se trouve donc exactement à une longueur de batte du guichet ; ce point est supposé celui d’où le batsman peut défendre le guichet avec le plus de facilité ; cependant, certains joueurs préfèrent prendre leur poste de garde sur une ligne située entre le stump du milieu et le stump extérieur, nommé « off stump », ou entre le stump du milieu et le stump de leur côté, nommé « leg stump ».

FIG.3 – Crosse ou « bat »

Le choix de la crosse ou « bat » (fig. 3) est naturellement très important ; l’examen doit montrer que la qualité du bois ne laisse rien à désirer comme essence, grain et maturité ; une batte n’acquiert toutes ses qualités que par l’usage et à la longue ; d’abord trop dure pour donner satisfaction au joueur, après qu’elle aura été soumise alternativement aux chocs des balles et soigneusement huilée, environ une ou deux fois par semaine, elle acquerra l’élasticité désirable et sera bien en main. Les poignées en jonc, universellement employées dans la fabrication des battes de bonne qualité, contribuent à augmenter considérablement l’élasticité qui constitue la qualité maîtresse de cet accessoire principal du jeu de cricket.

D’autres accessoires sont encore nécessaires en outre du wicket, de la batte et de la balle ; le gardien du guichet, ou « wicket keeper », dont le rôle sera expliqué plus loin, doit porter des gants fabriqués spécialement pour cet emploi, et qui sont indispensables pour protéger ses mains lorsqu’il arrête une balle lancée à pleine volée. Ces gants sont fabriqués en peau de chamois, ou en imitation, perforés de façon à assurer la ventilation nécessaire. Le batsman, lui aussi, doit porter des gants pour protéger ceux de ses doigts qui sont exposés au choc de la balle. Les gants du batsman sont fabriqués en imitation de peau de chamois, la paume du gant est découpée, de façon à assurer une parfaite adhérence de la main sur le manche de la batte, le poignet est boutonné au moyen d’une boutonnière élastique et d’un bouton.

Sur le dessus du gant, chaque doigt est recouvert d’un morceau de tube en caoutchouc épais, de façon à protéger chaque phalange contre le choc éventuel de la balle ; on remarquera que la disposition de ces protections est différente pour chaque main. En tenant la batte, le dessus de la main gauche est presque entièrement exposé au choc de la balle, aussi est-il entièrement matelassé, jusque par-dessus le poignet. Comme le pouce de cette main doit se placer en dessous du manche et se trouve ainsi protégé naturellement, le pouce du gant n’est pas rembourré ; pour la main droite, ce sont, au contraire, les jointures et les phalanges des doigts qui sont exposées, et, en conséquence, ce sont ces parties de la main qui sont protégées par le gant.

Des souliers ou chaussures munies de pointes sont nécessaires aux joueurs de cricket, pour les empêcher de glisser sur le terrain recouvert d’un gazon parfaitement tondu et roulé, et rendu conséquemment assez glissant. Les bottines lacées sont préférables aux souliers, parce qu’elles assurent un meilleur support à la cheville ; on les établit en peau blanche mate et, généralement, les semelles sont munies de clous spéciaux au lieu de pointes.

D’autres accessoires absolument indispensables sont les « leg guards » ou jambières protectrices (fig. 4). Elles sont fabriquées en peau blanche, garnies d’une armature de baguettes de jonc et rembourrées en crin ; ces jambières montent assez haut, de façon à assurer une protection complète des jambes, depuis le dessus du pied, jusque par-dessus le genou ; elles rappellent, par leur forme, les jambières de métal des guerriers grecs ou romains. Une balle reçue en pleine volée peut causer une assez vive douleur, même à travers ces jambières, et ce serait une véritable folie que de prendre le poste de batsman sans se munir de ces jambières protectrices. Une balle de cricket, en cuir bouilli, pesant près de 200 grammes et lancée par un bowler expérimenté, est animée d’une force prodigieuse, par suite du « spinning », mouvement de rotation qui lui est transmis au moment du lancement : c’est un véritable projectile capable de causer une blessure des plus sérieuses. Faire fi des divers accessoires protecteurs au cours d’une partie, n’est nullement une preuve de courage, mais simplement d’ignorance du jeu et des risques qui, d’ailleurs, ne sont pas sans contribuer à son attrait pour les véritables fervents des sports.

FIG.4 – « Leg guard », jambière protectrice

Pour compléter la liste des accessoires, notons encore le « practising net », ou filet d’exercice, dont l’emploi consiste à arrêter les balles manquées par le batsman inexpérimenté. On ne peut pas toujours rassembler le nombre nécessaire de joueurs pour occuper les divers postes du « fielding », neuf en tout, lorsqu’il s’agit, non pas d’une véritable partie, mais d’un simple exercice pour le bowler ou pour le batsman ; grâce à l’emploi du filet, au contraire, qui dispense du concours des autres joueurs, on peut toujours s’exercer au bowling et au batting, qui sont les deux éléments fondamentaux du jeu de cricket, ceux qui exigent de l’adresse, de la force et du sang-froid. Pour être complètement efficace, le filet, outre le fond, doit avoir deux parties formant retour d’ailes ; dans ces conditions, d’excellentes séances d’exercice peuvent être accomplies par quatre joueurs qui remplissent tour à tour les rôles du bowler, du batsman et des deux fieldmen, chargés d’arrêter et de lancer les balles renvoyées en avant par le batsman.

 

QUELQUES COUPS

Il en est de la science du jeu de cricket comme de celle de tous les sports, on ne s’en rend véritablement maître qu’en la pratiquant et en s’y exerçant d’une façon assidue ; on ne naît pas cricketeur, comme on naît poète, et on ne le devient qu’avec du temps et de l’exercice. D’ailleurs, le temps qu’on consacre à l’exercice est du temps agréablement passé et le travail accompli est un des meilleurs comme entraînement physique. C’est surtout le « batting » qui exige le plus d’exercice, et dans cette partie la première qualité à acquérir c’est celle qui consiste dans l’habitude de prendre une bonne position de garde ; tout le succès du parfait batsman dépend de la façon dont il se place pour défendre son wicket.

FIG.5 – Position correcte du batsman attendant la balle
FIG.6 – Position des mains pour tenir le manche de la crosse ou « bat »

On a dit plus haut, à propos du poste nommé « popping crease », qui constitue le poste du batsman, que celui-ci devait se tenir en avant et à côté du guichet ; dans aucun cas il ne doit le masquer en se tenant devant, la figure 5 montre la position correcte dans laquelle le batsman attend le lancement de la balle par le bowler contre le wicket, et s’apprête à la frapper de la batte pour la chasser au loin. Il existe plusieurs manières de frapper la balle, dépendant chacune de la façon dont elle a été lancée.

On donne le nom de « strokes », coups, à ces divers procédés. Les deux premiers sont le « forward play » ou jeu d’avant, qui consiste à frapper la balle en projetant la batte à sa rencontre et en avant de la ligne du « popping crease ». Le second, ou « back play », consiste, au contraire, à attendre pour frapper, l’instant où la balle touche la batte, maintenue en arrière de la ligne ; un moyen terme consiste à tenir la batte à mi-chemin, c’est-à-dire juste au-dessus de la ligne limite du « popping crease ».

FIG.7 – Le « off drive », le joueur au moment de frapper la balle

« Off-strokes », coups en dehors. Presque toutes les balles qui n’atteignent pas le guichet passent du côté extérieur (off-side), celui opposé au joueur, nommé « leg side », côté de la jambe ; peu de bowlers risquent les coups dirigés de ce dernier côté. En conséquence, ce sont les « off strokes » que le batsman doit pratiquer le plus fréquemment. Ces différents coups peuvent se classer en quatre ripostes qui sont :

« The off drive » (chasse extérieure fig. 7). C’est un coup très sûr ; la largeur entière de la batte étant opposée à la balle, au lieu de la simple épaisseur, comme dans les coups de coupe. Le batsman porte franchement le pied gauche en avant et frappe carrément dans la direction vers laquelle il veut chasser la balle ; la réussite de ce coup dépend du moment précis où l’on frappe ; si le coup vient trop tard, la balle ne voyage pas loin ; s’il vient trop tôt, la balle vole trop haut ; si, au contraire, le coup est donné au moment voulu, c’est-à-dire quand la batte vient juste de passer au-dessus du pied gauche, la balle est projetée au loin et presque au ras du sol, ce qui la rend fort difficile à arrêter pour les hommes dispersés sur le terrain, aux postes du « fielding » ; il permet au batsman d’accomplir un ou plusieurs « runs » et de marquer des points.

« The cut-drive » (fig. 8) : couper et chasser. Ce coup est difficile à classer ; ce n’est pas exactement un coup de chasse, puisque la batte n’est pas absolument droite ; ce n’est pas non plus un coup de coupe, parce que le poignet ne joue pas le principal rôle. On porte vivement le pied gauche vers le « off-side », ou côté extérieur du wicket, on fait tourner la batte de façon à la présenter horizontalement à la balle, qu’il faut frapper un peu avant qu’elle franchisse la ligne du « popping crease ».

FIG.8 – Le joueur exécutant un coup de « cut drive »
FIG.9 – Position du joueur pour un coup de « square cut »

On peut mettre autant de force que l’on veut dans ce coup, la balle sera projetée vers la droite de l’homme posté au « cover point ».

Le « square cut » (fig. 9) ou coupe directe. On devra s’exercer, dès le début à pratiquer ce coup ; il est plus facile et plus sûr que le « late cut » ou coupe arrière, dont on parlera plus loin, et offre plus de chances d’accomplir des « runs ». Avancer le pied droit devant le wicket, tenir la batte horizontalement au moment de frapper, et frapper en l’abaissant vers le sol ; bien envoyé, ce coup doit lancer la balle presque au ras du sol sur lequel elle rebondit dès son départ.

The « late cut », coupe arrière. C’est le coup de coupe par excellence ; la balle n’est pas chassée, mais coupée. La batte doit descendre de la hauteur de la tête jusqu’auprès du sol, derrière le wicket, et se trouver dans la même ligne au moment où elle frappe la balle. Dans ce coup, le pied droit doit être amené juste devant le wicket ; tout le succès de ce procédé tient dans la force du poignet et dans l’aptitude à juger exactement l’instant de frapper. Ce coup, un des plus jolis du jeu de cricket, est assez difficile à réussir et on ne doit s’y engager qu’après un assez long exercice d’apprentissage.

« On-strokes » : coups intérieurs. Ce sont les ripostes nécessitées pour rencontrer les balles venant du côté du batsman, c’est-à-dire du côté opposé aux « off-strokes » dont on vient de parler ; c’est ainsi que le « on-drive » ou coup de chasse de l’intérieur est pratiqué de la même façon que le « off drive », en utilisant la largeur entière de la batte pour frapper la balle. Le pied gauche est porté en avant et la balle doit être rencontrée et chassée un peu en avant de la position qu’il occupe. C’est un très bon coup, et à recommander aux débutants auxquels il apprend à se servir de la batte dans toute sa largeur, et à tirer le meilleur parti de leur force pour frapper la balle.

FIG.10 – Position du joueur pour le « forward play »
FIG.11 – Le « batsman » au moment de frapper un coup de « back play »

« The leg hit », coup de côté de la jambe. Porter la jambe gauche en avant, faire décrire un cercle à la batte, depuis la hauteur de l’épaule, et frapper la balle juste en avant du pied avancé. On peut donner toute sa vigueur en accomplissant ce coup, et la balle sera chassée au loin. La chose importante c’est le « timing » ou calcul du temps pour accomplir le mouvement et rencontrer la balle à l’endroit voulu.

« The glance stroke » est un véritable « effet » tel que l’effet que produit la bande sur la marche de la bille au jeu de billard ; ici, c’est la batte qui fait office de bande. On la maintient parfaitement verticale et à angle presque droit, du côté où l’on veut projeter la balle, il ne s’agit pas de force, mais d’adresse et de coup d’œil ; la force utilisée dans cet effet de ricochet est celle dont la balle est animée, aussi peut-on dire que, dans ce coup, ce sont les muscles du bowler et non pas ceux du batsman, qui font les points.

Les figures 10 et 11 montrent enfin les positions respectives du joueur attendant la balle pour la frapper dans le « forward play » et « back play ».

 

LE « BOWLING »

« Bowling », lancer la balle. Dans la pratique des sports, il existe pour chacun d’eux tel mouvement qu’il est indispensable de connaître parfaitement.

Au tennis, c’est le coup de raquette ; dans la course, c’est le pas du coureur ; dans l’aviron, c’est la combinaison du mouvement du poignet et du torse ; dans le jeu de cricket, c’est le « bowling » ou la façon particulière de lancer la balle. On ne peut pas dire ici qu’il s’agisse absolument de « servir » comme au tennis puisque le bowler doit viser le wicket ; cependant ce mot pourra être adopté pour différencier ce lancement particulier de la balle. On décompose le bowling en deux temps qui sont : « préparation » et « delivery ».

Par préparation on entend les mouvements préliminaires que fait le bowler pour donner plus de force au lancement de la balle, en accumulant de la force au moyen d’une course de quelques pas, suivie, ou non, d’un saut, en un mot, tout ce qu’exige la préparation nécessaire pour prendre un élan. « Delivery », c’est le moment où, le corps ayant communiqué son élan au bras, au poignet et à la main, le bowler lance la balle vers le wicket. Le bras doit être complètement tendu et tourner librement autour de l’épaule, il est interdit de plier le coude, c’est donc une projection de catapulte et non un coup de saccade (fig. 12). La balle doit quitter la main quand celle-ci est haute, de façon que la balle n’ait pas de tendance à voler, mais, au contraire, à raser le sol plus ou moins loin, suivant qu’elle doit rebondir à une distance plus ou moins proche. La première qualité à acquérir après qu’on s’est exercé à lancer la balle, c’est de lui faire toucher le sol au point voulu, à obtenir une « good length », une bonne distance, celle-ci varie suivant la manière de jouer du batsman ; elle a pour objet de lui rendre la riposte le plus difficile possible, en l’empêchant de prévoir exactement le point où la balle rebondira ; on peut donc dire que la bonne distance pour le bowler, c’est la mauvaise distance pour le batsman (fig. 13).

FIG.12 – Le « bowler » lançant la balle par un coup de « round arm »
FIG.13 – La balle lancée par un coup de « over arm »

Lorsque la balle touche le sol en un certain point, dûment visé par le bowler, elle devrait, théoriquement, rebondir dans une direction donnée, mais cela rendrait la riposte du batsman trop facile ; il est donc indispensable que le ricochet de la balle puisse varier suivant la volonté du bowler. On obtient cet « effet » par le « spin » ou rotation imprimée à la balle par la main du bowler au moment du lancement. On comprendra que suivant le sens dans lequel la balle tourne sur elle-même, au moment où elle touche le sol pour rebondir, son impulsion sera modifiée et qu’elle ricochera dans un sens opposé à celui de sa rotation. Pour donner à la balle le « spin » voulu, il faut la tenir entre les doigts, et non pas dans la paume de la main.

 

LE FIELDING »

Après avoir expliqué le « batting » et le « bowling », il reste maintenant à décrire le « fielding », dont les opérations appartiennent aux joueurs postés sur le terrain, ou « field ». Ces opérations sont : « stopping », arrêter la balle dans sa course alors qu’elle roule sur le sol, après qu’elle a été chassée (drivent) ou coupée (cut) par le batsman.

Le premier principe pour réussir dans le « stopping », ou arrêt de la balle, c’est de ne pas l’attendre, mais de courir au-devant ; puis il faut se baisser rapidement, en étendant les mains assemblées en forme de coupe, et la saisir devant soi ; de cette manière, si on la manque avec ses mains, elle se trouve quand même arrêtée avec les pieds ou les jambes.

La deuxième opération du « field » c’est le « catching » ou attraper la balle au vol, toujours pour l’arrêter après qu’elle a été frappée par le batsman. Ceci demande une certaine précaution, car la balle est animée d’une extrême vélocité qui, jointe à sa dureté, fait que sa rencontre brusque avec les mains n’est pas sans causer un choc violent ; aussi ne faut-il pas projeter les mains à la rencontre de la balle, ce qui augmenterait encore l’intensité du choc, mais recevoir la balle et céder à son impulsion, de façon à amortir le coup.

La troisième opération en vue de laquelle on a agi soit par « stopping », arrêt de la balle roulant sur le sol, ou par « catching », balle attrapée au vol, c’est le « throwing » ou lancement de la balle contre le wicket, pour abattre les « stumps » pendant que le batsman exécute les « runs » pour marquer des points. En règle générale, il ne faut pas lancer la balle directement contre le wicket, mais, au contraire, la passer à un autre « fieldman » dont la position sur le terrain est la plus favorable pour viser le wicket et l’abattre. On verra, lors de la description des positions respectives des hommes composant le field, que c’est au « wicket keeper » qu’il faut généralement lancer la balle ou, si l’on est trop éloigné, à celui des hommes qui, placé entre le « catcher » et le wicket keeper, sera le mieux placé pour lui passer la balle ; comme on le fait dans le bon vieux jeu des écoliers la « balle passagère ». Ainsi donc et, en résumé, le rôle des « fields » est d’arrêter la balle, de la faire passer de l’un à l’autre et, finalement, de la faire parvenir à celui d’entre eux qui est le mieux placé, au moment, pour viser et abattre le wicket ; pendant que le batsman accomplit un ou plusieurs runs. Il est, bien entendu, complètement inutile de se livrer à ces opérations : 1° si le batsman, jugeant son coup mauvais, n’a pas quitté son poste à l’intérieur du « popping crease », ou 2° si, ayant accompli un ou plusieurs « runs » il y est déjà revenu. On a expliqué au début la différence qui existe entre les runs du jeu à single wicket et du jeu à double wicket.

Ayant exposé les trois opérations fondamentales auxquelles sont astreints les « hommes » du field, il reste à indiquer les emplacements des divers postes qui leur sont assignés au cours de la partie, et tels que les indique le diagramme (fig. 14).

Les postes les plus importants sont ceux du « wicket keeper » (gardien du guichet) ; « long stop », arrêt à longue distance ; « point », point ; « cover point », couvre-point ; « long leg », arrêt correspondant à celui de longue distance ; mais du côté opposé ; d’ailleurs tous les autres postes doivent être tenus avec autant d’attention, car c’est le concours de tous les joueurs qui fait l’intérêt du jeu et permet de passer la balle de mains en mains, avec la vélocité indispensable, pendant que le batsman exécute, ou tente d’exécuter des « runs ».

Le « wicket keeper » occupe le poste le plus important, immédiatement derrière le « wicket » ; son rôle est d’abord d’arrêter les balles manquées par le batsman ou « byes » ; puis, ensuite, de recevoir les balles que lui passent les hommes du field, pour les lancer contre le « wicket », pendant que le batsman tente un « run » et de le mettre ainsi hors jeu. Chaque fois, en effet, que l’un des « fields » ou hommes du terrain, arrête une balle, s’il se trouve, soit trop éloigné du wicket, soit en mauvaise position pour pouvoir le viser, au lieu de lancer la balle contre le guichet, il la lance ou la passe au « wicket keeper » qui est mieux placé pour accomplir cet objet. Le wicket keeper assume donc une très grande responsabilité, puisque presque toutes les balles arrêtées par les hommes lui sont passées et qu’il dépend de lui que ces balles produisent des « outs » ou mise hors jeu du batsman.

FIG.14 – Disposition des joueurs sur le terrain

Umpire, arbitre. – Bowler, lanceur. – Wicket keeper, gardien du guichet. Les termes de point, cover point, long stop, etc., désignent les emplacements occupés par les « fieldmen », tels qu’ils sont définis dans le texte ; s’y reporter.

« Point ». Le point est la position du « field » ou homme qui se trouve du côté « off », ou extérieur, du wicket. Poste assez proche du guichet, il est presque sur la même ligne, et son rôle est d’arrêter les balles coupées ou chassées dans sa direction. Le « cover point », ou couvre-point, est le poste de l’homme qui double celui placé à « point » ; son rôle est d’arrêter les balles manquées par le « point » et, soit de les lui lancer pour qu’il les passe au wicket keeper, soit de les lancer directement à ce dernier, suivant les circonstances du coup. Le « long stop » ou arrêt à longue distance, est la position de l’homme placé en arrière du « wicket keeper » ; son rôle est d’arrêter les « byes » ou balles qui ont passé ce dernier. « Long leg » est le poste de l’homme chargé d’arrêter les balles venant du côté où se trouve le batsman, mais qui passerait à la gauche du « long-step ». « Long slip » a le même rôle à remplir, mais de l’autre côté du wicket ; enfin, « short leg » et « short slip » sont des postes intermédiaires entre les deux derniers et situés respectivement des mêmes côtés. Les postes de « mid on » et « mid off » sont situés respectivement à droite et à gauche du « bowler », comme l’indique la figure.

On peut résumer, comme suit, les dispositions générales qu’une équipe, non pas de match, mais de joueurs, aura à prendre pour engager et jouer une partie de « single wicket », partie d’entraînement et non pas destinée à marquer des points ou « scores ».

Dans ce dernier cas, on aurait à appliquer les règles, soit du « single », soit du « double » wicket, telles qu’on les trouvera plus loin.

On suppose, bien entendu, que les membres de l’équipe se sont déjà exercés quelque peu au « batting » et au « bowling » en jouant avec un filet, comme on l’a expliqué précédemment et que tous sont plus ou moins en mesure d’arrêter une balle roulant sur le sol, ou d’en attraper une au vol, et aussi de la lancer convenablement, soit au wicket keeper, soit contre le guichet. Le premier soin du capitaine sera de désigner dans quel tour ses hommes se succéderont aux trois postes les plus importants, c’est-à-dire ceux du « batsman », du « bowler » et du « wicket keeper ». On érigera le wicket, on tracera autour le « popping crease » tel que le montre la figure ; en face, à une distance de 21 yards anglais, environ 20 m. 05, on plantera en terre un stump ou piquet qui indiquera l’emplacement du bowler et autour on tracera le bowling crease, tel qu’il a été défini. Le batsman et le bowler prendront leur poste de jeu ; puis le wicket keeper, le point, le cover point, etc., prendront les postes qui leur seront assignés et la partie commencera.

Le bowler lancera la balle contre le wicket, en cherchant à tromper la riposte du batsman qui s’efforcera, de son côté, de recevoir la balle, soit par un coup de driving, soit par un coup de cutting, soit encore par un « glancing » et de l’envoyer au loin sur le terrain ; s’il y réussit, il s’empressera d’effectuer un run et pendant qu’il l’exécutera, ce sera le devoir du fieldman vers lequel la balle aura été chassée, de l’arrêter et de la lancer, soit directement contre le wicket, soit à celui des hommes qui se trouvera dans la meilleure position pour y réussir. En principe, ce sera le wicket keeper qui sera indiqué pour remplir ce but ; mais cet arrêt et ce lancement de la balle devront être accomplis pendant que le batsman exécute un run ; dès son retour à son poste dans le popping cease, toute balle lancée contre le wicket serait annulée. Si le batsman, après avoir frappé la balle lancée par le bowler, ne juge pas pouvoir exécuter un « run », la balle arrêtée par un fieldmen doit être renvoyée au bowler, pour qu’il recommence un nouveau coup de bowling.

Si, pendant que le batsman accomplit un « run », un des « fields » parvient à toucher le wicket avec la balle, le batsman est « out » et donne son poste à un autre joueur ; il le serait également si le bowler frappait directement le wicket de sa balle, même pendant qu’il est à son poste. Après six balles lancées par le bowler, ce qui constitue une série ou « over », il cède son poste à un autre joueur. À chaque changement de poste du batsman ou du bowler, il sera bon aussi de changer les hommes occupant les postes de « wicket keeper » et de « point », qui sont les plus importants. Cependant cela se passerait ainsi seulement dans les parties d’exercice d’une équipe ; dans les matches, au contraire, on place à chacun des postes, les hommes qui ont montré le plus de qualités pour les remplir d’une façon efficace et on change seulement les batsmen et les bowlers, en les prenant parmi les plus habiles et les plus qualifiés de l’équipe.

M. S.

Règles du jeu de cricket définies par le club de Marylebone, de Londres, en 1902

DOUBLE WICKET GAME (partie de double wickets).

ARTICLE PREMIER.– Un match est joué entre deux équipes composées de onze joueurs chacune, sauf entente préalable contraire ; chaque équipe a deux « innings » (entrées en jeu) jouées alternativement, sauf dans le cas prévu par l’article 53. Le choix des « innings » (entrées en jeu) sera tiré au sort.

RUNS (courses).

ART.2. – The « score » (enregistrement des points) est compté d’après les runs (courses). Un run est compté :

1° Chaque fois que les batsmen, après un « hit » (coup de batte), ou à tout autre moment pendant que la balle est « in play » (en jeu), c’est-à-dire pendant qu’elle est sur le terrain après avoir été lancée par le bowler, auront accompli entièrement le parcours et se seront croisés ;

2° Pour des pénalités, telles que les stipulent les articles 16, 34, 41, ou pour des points rendus conformément à l’article 44.

Chaque « run » (course) ainsi obtenu, sera dûment marqué par les « scorers » (marqueurs) nommés dans ce but.

L’équipe qui marque le plus de « runs » gagne le match. Aucun match n’est gagné à moins qu’il n’ait été joué en entier, ou qu’une équipe renonce, sauf dans le cas stipulé par l’article 45.

APPOINTMENT OF UMPIRES (nomination des arbitres).

ART.3. – Avant le commencement du match, deux arbitres seront désignés, un pour chaque côté (each end) ; côté ne s’entend pas des équipes, mais des deux postes de wickets.

THE BALL (la balle).

ART.4. – La balle ne devra pas peser moins de 165 grammes, ni plus de 172. Elle aura 23 centimètres au moins de circonférence et 236 millimètres au plus. Au commencement de chaque « innings » ou entrée, l’une ou l’autre des équipes aura le droit de demander une balle neuve.

THE BAT (la crosse, la batte).

ART.5. – La batte n’aura pas plus de 11 centimètres dans sa plus grande largeur, ni plus de 96 centimètres de long.

THE WICKETS (les guichets).

ART.6. – Les guichets seront plantés en face l’un de l’autre et parallèlement, à une distance de 20 m. 05. Chaque wicket aura 205 millimètres de large et sera composé de trois « stumps » (piquets) surmontés de deux « bails » (bâtonnets ou barrettes). Les stumps seront de grosseur égale et suffisante pour empêcher que la balle ne puisse passer entre eux ; leur hauteur, au-dessus du sol, sera de 69 centimètres. Les « bails » (barrettes) auront chacune 10 centimètres de longueur et, quand elles seront posées sur les stumps, elles ne devront pas les dépasser de plus de 12 millimètres. Les wickets ne seront pas changés de position au cours du même match, à moins que le terrain ne devienne impraticable, alors le changement pourra être fait, mais seulement avec l’assentiment des deux équipes opposées.

THE BOWLING CREASE (poste du lanceur de balle).

ART.7. – La ligne de démarcation ou bowling crease sera dans l’alignement des stumps (piquets), elle aura une longueur de 2 m. 03, dont le guichet occupera le milieu ; un return crease (ligne de retour) de chaque côté, s’étendra derrière le wicket, à angle droit ; la longueur du return crease est illimitée, on n’a besoin que d’en tracer le commencement pour borner les côtés du poste du bowler ; ce dernier peut s’éloigner en arrière du wicket, autant qu’il le désire.

THE POPPING CREASE (poste du batsman).

ART.8. – La limite du popping crease est une ligne transversale tracée à 1 m. 22 en avant du wicket, sa longueur est indéfinie.

THE GROUND (le terrain).

ART.9. – Le terrain ne sera ni roulé, ni arrosé, ni battu, ni recouvert, ni fauché pendant la durée d’un match, excepté avant le commencement de chaque « innings » (entrée en jeu, ou tournée d’une équipe), ou avant le commencement de chaque journée ; dans ce dernier cas, à moins qu’une des équipes ne s’y oppose, le terrain pourra être balayé et roulé pendant dix minutes au plus. Cette défense ne s’applique pas à l’action du batsman qui bat le terrain avec sa batte, ni à celle du batsman, ou du bowler, qui emploie de la sciure pour s’assurer un bon terrain sous les pieds.

THE BOWLER (le lanceur de balle). NO BALL (balle nulle).

ART.10. – La balle doit être « bowled » (lancée suivant la manière expliquée précédemment, et que l’on peut traduire par « servir », bien que bowled signifie plus exactement « boulée », dans le sens qu’a ce mot pour les joueurs de boules). La balle ne doit être ni « thrown » ni « jercked », c’est-à-dire ni jetée, ni « projetée » ; dans ce dernier cas, elle serait nulle, « no ball ».

ART.11. – Le lanceur doit servir la balle, ayant un pied sur le sol, derrière la ligne de limite (crease) et entre les lignes de retour (return crease).

WIDE BALL (balle distancée).

ART.12. – Si le bowler sert la balle trop haut ou à une trop grande distance sur le côté du guichet et que l’arbitre juge qu’elle est hors de l’atteinte du batsman, il annoncera : « balle distancée » (wide ball).

THE OVER (la série).

ART.13. – La balle est servie par série de six balles et de chaque guichet alternativement. Après chaque série et quand la balle est définitivement arrêtée et maintenue par le bowler ou par le wicket keeper, l’arbitre annonce : « changez ». Les balles nulles (no ball) et les balles distancées (wide ball) ne comptent pas dans les six balles de la série.

ART.14. – Le bowler peut changer de guichet aussi souvent qu’il le désire ; mais il ne peut jamais servir deux séries (over) successives dans la même tournée (innings).

ART.15. – Le bowler a le droit de faire placer le batsman soit à droite, soit à gauche du guichet duquel il sert la balle.

SCORING OFF NO BALLS AND WIDE BALLS (enregistrement des balles nulles et des balles distancées).

ART.16. – Le batsman peut frapper une « balle nulle », et s’il accomplit une ou plusieurs courses (runs), elles lui sont comptées ; mais il ne peut être mis hors jeu sur une balle nulle, à moins qu’il n’ait enfreint lui-même l’un ou plusieurs des articles 26, 27, 29, 30, ou qu’il soit hors limites (run out). Les courses faites sur une « balle nulle », autrement qu’après un coup de batte, sont marquées à la colonne des balles nulles et si aucune course n’est faite, un point est marqué à cette colonne. Sur une « balle distancée », les courses faites sont également marquées à la colonne « balle distancée » et si aucune course n’est faite, un point est marqué à cette colonne.

BYE ET LEG BYE (balle passée et jambe touchée).

ART.17. – Si la balle, n’ayant pas été déclarée, « balle distancée » ou « balle nulle » par l’arbitre, passe le batsman sans toucher ni sa batte, ni sa personne et qu’une ou plusieurs courses soient accomplies, l’arbitre annonce « balle passée », mais si la balle touche le batsman dans n’importe quelle partie de sa personne (excepté les mains), et que des courses soient accomplies, l’arbitre annonce : « jambe touchée » et la ou les courses ainsi obtenues sont marquées à la colonne des « balles passées » ou des « jambes touchées », suivant le cas.

PLAY (au jeu).

ART.18. – Au commencement d’un match et de chaque entrée en jeu d’une équipe (innings), l’arbitre placé au guichet du bowler, annoncera : « au jeu ». À partir de ce moment aucune balle d’essai n’est permise entre deux bowlers sur le terrain, entre les deux guichets, et quand l’un des batsmen est mis « hors jeu », l’emploi de la batte n’est permis à personne, jusqu’à l’arrivée du batsman suivant.

DÉFINITION

ART.19. – Un batsman est considéré « hors limites » à moins que sa batte tenue à la main, ou une partie de sa personne, ne touche terre en dedans de la ligne limite du « popping crease ».

ART.20. – Le guichet est considéré renversé (down) quand l’une ou l’autre des deux barrettes sont projetées ; et, si les barrettes sont absentes, quand un des piquets est abattu.

BATSMAN OUT (le batteur hors-jeu).

ART.21. – Le batsman est hors jeu si le guichet est abattu par la balle, même si la balle touche d’abord la batte ou la personne du batsman ; dans ce cas, il est « bowled ».

ART.22. – Ou si la balle, après avoir touché la batte ou la main du « batsman » (mais pas son poignet) est attrapée au vol avant d’avoir touché terre ; même si elle est serrée contre le corps de celui qui l’a attrapée (caught).

ART.23. – Ou, si en jouant la balle, pourvu qu’elle ne soit pas touchée par la batte ou la main, le batsman sort de son terrain et que le guichet soit renversé par le garde-guichet (wicket keeper), avec la balle, la main ou le bras, avec la balle en main : « stumped ».

ART.24. – Ou si, avec n’importe quelle partie de sa personne ou de son costume, il arrête une balle qui (dans l’opinion de l’arbitre au guichet du bowler) était lancée en ligne directe d’un guichet à l’autre et devait certainement abattre celui du batsman (leg before wicket).

ART.25. – Ou, si en jouant la balle, il renverse son guichet soit avec sa batte, ou avec toute autre partie de sa personne ou de son vêtement.

ART.26. – Ou si, sous le prétexte de courir, ou autrement, l’un ou l’autre des « batsmen » empêche intentionnellement que l’on attrape la balle « obstruction ».

ART.27. – Ou si, la balle ayant été frappée ou arrêtée par le batsman, il la frappe une deuxième fois intentionnellement, sauf dans le cas où il le fait pour protéger son guichet mais non avec ses mains « Hit the ball twice » (la balle frappée deux fois).

EITHER BATSMAN IS OUT (batteur hors-jeu).

ART.28. – L’un ou l’autre des batsmen est hors jeu si en courant, ou à n’importe quel moment quand la balle est en jeu (in play) il se trouve hors limite et que son guichet soit renversé, ou par la balle, après que celle-ci a touché l’un des joueurs du camp adverse, ou par la main ou le bras (balle en main), d’un de ces joueurs. « Run out » (hors jeu en course).

ART.29. – Ou s’il touche ou prend la balle avec ses mains quand elle est en jeu, à moins qu’il ne soit requis de le faire par un des joueurs de l’équipe adverse : « Handled the ball » (balle maniée).

ART.– 30. – Ou s’il fait intentionnellement de l’obstruction : « Obstruction ».

ART.31. – Si les batsmen se sont déjà croisés en courant, celui qui court vers le guichet renversé est « hors jeu » ; s’ils ne se sont pas encore croisés, c’est celui qui vient de quitter le guichet renversé qui est « hors jeu ».

ART.32. – Aucune course ne sera comptée au batsman dont la balle est : « caught » (attrapée au vol). Non plus la course commencée et non achevée au moment où le batsman est : « run out » (hors jeu en course).

ART.33 a. – Quand un batsman est mis hors jeu, pour n’importe quelle raison, la balle est morte : « dead ball ».

ART.33 b. – Si la balle, après qu’elle a été frappée ou non, se loge dans les vêtements du bastman, elle est déclarée morte : « dead ball »

LOST BALL (balle perdue).

ART.34. – Si une balle en jeu ne peut être ni retrouvée ni reprise, n’importe lequel des hommes du champ peut crier : « balle perdue » (lost ball), alors la balle est morte ; six points seront marqués au batsman qui a frappé la balle ; mais si plus de six courses ont été accomplies avant que la balle n’ait été déclarée perdue, tous les points seront comptés.

ART.35. – Après que la balle aura été définitivement arrêtée et maintenue dans les mains du garde-guichet (wicket keeper) ou du bowler (lanceur), la balle est morte ; mais au moment où le bowler est sur le point de servir la balle, si le batsman placé à son guichet est hors de son terrain avant que la balle ne soit effectivement partie, le bowler peut renverser le guichet et mettre le batsman « hors jeu » ; cependant si le bowler lance quand même la balle vers le guichet, et que des courses s’ensuivent, les points seront marqués à la colonne des « balles nulles ».

ART.36. – Un batsman qui a quitté son guichet ne doit pas y retourner après qu’un autre batsman l’y a remplacé ; à moins que l’équipe adverse n’y consente.

SUBSTITUTE (remplaçant).

ART.37. – Un remplaçant peut accomplir les courses (runs) ou jouer sur le terrain (fielding) à la place d’un joueur subitement indisposé ou blessé ; mais pour aucune autre raison, excepté avec l’assentiment de l’équipe opposée.

Art. 38. – Quand un remplaçant est accordé, le consentement de l’équipe adverse est indispensable quant au choix de la personne et à sa place dans le jeu.

ART 39. – Dans le cas où un remplaçant est admis pour courir entre les guichets, à la place d’un batsman, celui-ci peut être mis « hors jeu » si lui ou son remplaçant est « hors limite » ; si le batsman sort de son terrain quand la balle est en jeu, le guichet qu’il vient de quitter peut être « renversé » et le batsman mis : hors jeu quand bien même l’autre « batsman » aurait pris possession du terrain à ce guichet et le batsman et son substitut au guichet opposé.

ART.40. – Un batsman est « hors jeu » si son remplaçant enfreint n’importe quelle règle du jeu.

THE FIELDMEN (les hommes du terrain).

ART.41. – Les joueurs postés sur le terrain peuvent arrêter la balle avec n’importe quelle partie de leur personne ; s’ils l’arrêtent autrement et avec intention, cinq points sont ajoutés au total, quel que soit le nombre des courses accomplies.

THE WICKET-KEEPER (garde-guichet).

ART.42. – Le garde-guichet doit demeurer derrière le guichet, s’il saisit la balle pour renverser le guichet (stumping) avant que celle-ci ait dépassé le guichet, ou bien s’il gêne le batsman par ses propos ou par ses mouvements, ou si encore une partie de sa personne se trouve au-dessus ou en avant du guichet, le batsman n’est pas mis « hors jeu », excepté dans les cas prévus aux articles 26, 27, 28, 29 et 30.

DUTIES OF UMPIRES (devoirs des arbitres).

ART.43. – Les arbitres sont les seuls juges du jeu, de la condition du terrain et de l’état de l’atmosphère ; toutes les contestations sont résolues par eux ; s’ils sont en désaccord, le statu quo est observé.

ART.44. – Les arbitres doivent installer les guichets d’une façon loyale ; déterminer les limites du terrain quand il est nécessaire, en tenant compte des circonstances ; ils changent de place après que chaque équipe a accompli un innings (tournée).

ART.45. – Ils allouent un délai de deux minutes pour qu’un batsman entre en jeu après qu’un autre est mis hors jeu, et dix minutes entre chaque tournée. Quand l’arbitre annonce « au jeu », l’équipe refusant de jouer, perd le match.

ART.46. – Ils ne doivent pas annoncer qu’un joueur est « hors jeu » sans y être requis par le camp adverse.

ART.47. – L’arbitre au guichet du « bowler » doit être le premier appelé à se prononcer dans tous les cas, excepté dans ceux qui concernent le « stumping », le guichet frappé, la mise « hors jeu » pendant un « run » au guichet du batsman, ou dans les cas compris dans l’article 42 ; chaque fois que le premier arbitre ne peut prendre une décision seul, il en réfère à l’autre arbitre, et la décision de celui-ci est définitive.

ART.48. – Si l’un ou l’autre arbitre n’est pas satisfait de l’absolue correction du « bowling », service de la balle, il annonce « balle nulle ». L’arbitre doit annoncer balle nulle aussitôt qu’elle a quitté la main du lanceur et balle distancée (wide ball) aussitôt qu’elle a passé le « batsman ».

ART.49. – Si le batsman ne complète pas sa course en touchant la terre en dedans de la ligne (crease) avec sa batte en main, ou sa personne, l’arbitre annonce « incomplète » et cette course n’est pas comptée.

ART.50. – Après que l’arbitre annonce « changez », la balle est « morte » ; mais un appel peut être fait pour faire savoir qu’un batsman est « hors jeu » ; cet appel ne peut être fait après que la balle suivante a été servie, ou après que le jeu a cessé.

ART.51. – Il est défendu aux arbitres de parier.

ART.52. – Aucun arbitre n’est changé pendant le match à moins que les deux camps n’y consentent ; excepté si l’arbitre se trouve dans le cas prévu par l’article 51 ; alors l’un ou l’autre des deux camps peut le récuser.

FOLLOWING INNINGS (tournée à la suite).

ART.53. – L’équipe qui est la seconde à prendre sa tournée peut être appelée par l’équipe adverse à continuer une deuxième tournée si son total est de cent points en moins que celui de la première tournée du camp adverse.

ART.54. – Le dernier jour d’un match, et dès le premier jour pour un match en une journée, l’équipe qui est en tournée peut la déclarer terminée à n’importe quel moment.

Le football association

Catéchisme du footballer. – Il est bien entendu, pour les étymologistes érudits et pour les revendicateurs professionnels de la propriété nationale, que le football n’est pas autre chose que le follis des Romains, et que ce noble jeu d’essence latine comme notre race, nous est simplement revenu de l’autre côté de la Manche par une « passe » savante, que nous devons donc en être fiers comme d’un marmot qui nous revient de nourrice, etc.

Pour le véritable sportsman, qui, par principe, ne doit pas être chauvin, l’admiration sportive, étant au même titre que l’esthétique, un sentiment de l’âme qui échappe fort heureusement aux frontières et à leurs douaniers, le football est le plus anglais de tous les jeux.

Cette supériorité qui s’affirme à nous dans tous les matches, est telle qu’il est devenu de bon ton de s’exprimer en anglais pour suivre ou retracer les péripéties du jeu. Le compte rendu élégant d’un journaliste de bon goût sur nos grands matches de ballon, doit être parfaitement inintelligible pour le commun des Français, ce qui est au moins étrange en ce qui concerne le plus démocratique de tous les sports.

Le football présente, en effet, cette caractéristique de constituer un spectacle accessible à la grande foule, et de se comprendre au seul examen des épisodes, sans éducation spéciale ; deux équipes sont aux prises pour s’efforcer de faire passer un ballon dans les limites d’un cadre de bois planté sur le terrain du jeu ; c’est infiniment simple et à la portée de tout le monde. Mais ce qui l’est moins c’est la façon d’exprimer son admiration en style « chic » : en outre, comme on n’a pas toujours l’occasion ni le loisir de suivre soi-même les opérations sur le terrain, il faut pouvoir déchiffrer le compte rendu qui en paraît dans la gazette sportive.

Cette double considération, jointe au fait qu’il n’a pas été donné à tout le monde d’être allé à Corinthe, je veux dire d’avoir fait son éducation dans les collèges de Cambridge ou d’Éton, nous a conduit à donner au lecteur son petit catéchisme du footballer stylé. Le voici donc, réduit à sa plus simple expression.

FIG.1 – Plan. B, but (goal). – SB, surface de but (goal area). – SR, surface de réparation (penalty area). – C, cercle d’envoi. – LM, ligne de milieu (half way line). – XY, lignes de but (goal lines). – XX, YY, lignes de touche (touch lines)

Le football se joue sur un terrain rectangulaire nommé field, dont les quatre angles (corners) sont délimités chacun par un petit drapeau (flag). La ligne réalisant le petit côté du rectangle est appelée ligne de but (goal line) ; celle qui réalise le grand côté est appelée ligne de touche (touch line) ; enfin, la droite fictive divisant le terrain en deux parties égales réservées à chaque équipe, est la ligne de milieu (half way lin).

Le but (goal) est constitué par deux poteaux reliés à leur partie supérieure par une barre horizontale ; pour marquer un but, le ballon doit passer à l’intérieur de la zone ainsi délimitée. Devant ce but est tracée une certaine place à l’intérieur de laquelle le gardien de but possède le droit de se mouvoir : c’est la surface de but (goal area). Une autre surface analogue mais de limites plus grandes est la surface de réparation (penalty area) ; c’est d’un point déterminé à l’intérieur de cette surface que se donnent les coups de pied de réparation (penalty kick).

FIG.2

Passons maintenant aux joueurs ; ils sont au nombre de onze pour chaque équipe (team), commandés par un capitaine (captain). L’on décompte : cinq avants (forwards) (un au centre et deux pour chaque aile) ; trois demi-arrières (half backs), et deux arrières (full backs) ; le but est défendu en dernier ressort par le gardien de but (goal keeper).

Arrivons enfin au mode de jouer. Dans le football association, l’usage des mains est interdit ; le ballon doit être uniquement traité par les pieds ou par la tête. Par les pieds, il y a trois manières : le dribbling (de dribble, goutte à goutte) qui consiste à entraîner la balle avec soi, par petits coups opposés et inattendus, de façon à dérouter l’ennemi qui cherche à placer des arrêts (stops). Le passing ou middling, qui consiste, lorsque l’heure est venue, de passer d’un coup brusque et vif le ballon à un équipier mieux placé, lequel doit continuer l’attaque dans des conditions plus favorables. Le middling se dit surtout lorsque le coup de pied de passe ramène la balle des ailes vers le centre. Le shooting, qui consiste à tirer le but. On dit aussi kicking (de kick, coup de pied). Un place kick ou shot est un coup de pied tiré à l’improviste dans une situation qu’on n’a pas le temps ni le loisir de choisir à sa convenance ; le free kick, au contraire, se donne posément, le tireur prenant la peine de réfléchir à la meilleure manière d’envoyer le ballon ; c’est le cas, par exemple dans le coup de pied de réparation (penalty shot), le coup de pied franc, et le coup de pied de coin (corner kick).

Le heading désigne l’arrêt, la désorientation ou le lancement de la balle avec la tête (head). Comme il n’y a certes pas trente-deux manières d’agir de la tête sur un ballon, on n’a pas jugé utile de morceler le heading en modes mineurs d’opération.

Restent enfin quelques termes concernant les relations intimes des joueurs entre eux, lesquelles ne sont pas toujours de la plus délicate urbanité, en dépit des défenses que comporte la règle du jeu. Hacking, c’est charger un adversaire de façon vraiment trop bourrue et peu bienfaisante ; tripping, c’est étendre l’ennemi dans la poussière d’un savant croc en jambes, et plus généralement le gêner par les membres inférieurs ; holding, c’est gêner l’opposant par les mains ou les membres supérieurs. L’expression est devenue française, et l’on dit « tenir » pour gêner, bien qu’il ne soit pas question dans le football Association, de tenir matériellement l’équipier avec les mains.

Je pense qu’il est inutile d’allonger davantage ce petit catéchisme ; le lecteur connaît maintenant toutes les expressions consacrées et peut être à même de lire un compte rendu dans un journal français de sport ; c’est sans doute suffisant, et il est temps maintenant de nous occuper du jeu en lui-même.

Le jeu. – Nous donnons en annexe le Code officiel de football association tel qu’il a été élaboré par l’U.S.F.S.A.(Union des Sociétés françaises de sports athlétiques), et tel qu’il régit en France ce sport. Il est indispensable de s’en pénétrer étroitement.

Ce document est assez clair, et le jeu fort simple à saisir : il s’agit uniquement de faire passer la balle à l’intérieur du but, sans jamais y toucher avec les bras et les mains, et sans porter à l’adversaire des coups défendus.

La « rentrée en touche », lorsque le ballon est sorti des limites du champ ne peut donner lieu à aucune discussion, les juges de touche (linesmen), au nombre de deux, étant là pour Affirmer si la balle a bien dépassé les lignes de but ou la touche.

Les « coups de pied de but » et les « coups de pied de coin », qui se donnent lorsque la balle a dépassé la ligne de but après avoir été touché en dernier lieu, soit par un équipier du camp adverse, soit par un équipier du camp à qui appartient la ligne de but franchie, sont également d’une interprétation des plus faciles.