Les Animaux dans les traditions populaires en Picardie - Ligaran - E-Book

Les Animaux dans les traditions populaires en Picardie E-Book

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Beschreibung

Extrait : "Jadis, dans nos campagnes, la croyance aux sorciers était presque générale, et la conférence sur les contre-sorts, faite ici par M. Ponchon, nous a montré combien le paysan d'autrefois était constamment préoccupé d'échapper au ténébreux empire de la sorcellerie. A l'heure actuelle, si la croyance à ces sorciers est généralement disparue de nos campagnes, elles ne sont pas moins infestées d'erreurs et de préjugés."

À PROPOS DES ÉDITIONS Ligaran :

Les éditions Ligaran proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.

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Jadis, dans nos campagnes, la croyance aux sorciers était presque générale, et la conférence sur les contre-sorts, faite ici par M. Ponchon, nous a montré combien le paysan d’autrefois était constamment préoccupé d’échapper au ténébreux empire de la sorcellerie.

À l’heure actuelle, si la croyance à ces sorciers est généralement disparue de nos campagnes, elles ne sont pas moins infestées d’erreurs et de préjugés. Sans faire un crime à ses habitants de vider l’eau de leur seille, dès qu’un malade a rendu le dernier soupir, parce que l’âme du défunt est venue s’y purifier avant de paraître devant Dieu, nous voudrions les voir moins effrayés d’entreprendre un voyage le vendredi, moins obstinés à ne pas s’asseoir treize convives à table ; nous voudrions surtout les voir bannir les pratiques ridicules, les croyances absurdes et les préjugés populaires qui règnent encore au village, pratiques et croyances plus étranges les unes que les autres.

Je n’ai pas, comme vous le pensez bien, la prétention de vous présenter une nomenclature de toutes ces erreurs et préjugés ; il en naît même tous les jours un trop grand nombre pour qu’il soit permis de songer à en dresser un tableau complet ; je me bornerai à vous en signaler quelques-uns relatifs aux animaux, choisis parmi les plus curieux, et nous aurons en cours de route l’occasion de diminuer quelques réputations usurpées et de réhabiliter quelques malheureux, condamnés par l’injuste colère du peuple des campagnes.

Exécutons d’abord un misérable batracien qui a abusé longtemps de notre crédulité et qui s’est fait admirer parmi ses connaissances météorologiques :

LA GRENOUILLE.– Elle est pour nos paysans un véritable baromètre, témoin le proverbe suivant :

S’il doit faire beau, la grenouille
Croasse au bord des étangs ;
Au fond de la rase elle fouille
S’il doit venir mauvais temps.

Son utilité pour prédire la pluie est un des préjugés les plus enracinés non seulement en Picardie, mais partout. On met dans un bocal plein d’eau un de ces gentils batraciens en compagnie d’une échelle ; s’il se tient au fond du vase : beau temps ; se pose-t-il avec persistance sur l’un des échelons supérieurs : gare la pluie. Le procédé est simple, à la portée de toutes les intelligences, le prix du matériel qu’il nécessite n’est pas comparable à celui d’un baromètre.

Qu’y a-t-il de vrai, en somme, dans cette opinion populaire ? Rien ; des savants ont soumis les batraciens à des expériences rigoureuses, dont les résultats furent désastreux pour les marchands de rainettes. En voulez-vous un exemple : sur une expérience qui a duré vingt jours, il y eut dix-neuf jours de pluie ; or, sur ces dix-neuf jours, douze fois les rainettes marquèrent : beau temps. La cause est entendue ; passons à une autre, celle de son malheureux frère : LE CRAPAUD, qui nous demande sa réhabilitation. Certes il n’est pas beau : sa bouche énorme, ses yeux clignotants, sa peau froide, molle, gluante, couverte de verrues et de pustules, tout, dans cet être grossièrement taillé, contribue à le rendre immonde. Si l’on joint à ces désavantages physiques les préjugés qui ont encore cours sur les dangers de son venin, on comprend avec quel empressement le pied de l’enfant et la bêche du laboureur s’abattent sur le malheureux batracien et l’écrasent sans se laisser émouvoir par la beauté de ses yeux cerclés d’or, ni par la mélancolie de son chant nocturne. La science moderne a étudié sans parti pris les faits et gestes du crapaud et elle a constaté à maintes reprises les services qu’il rend à nos cultures.