Les sentiers du Pays de la Mort - Bill Buffalo - E-Book

Les sentiers du Pays de la Mort E-Book

Bill Buffalo

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Beschreibung

Buffalo Bill arrive à temps au camp de Wallace au Grand Pied, chef des rangers, pour l'avertir qu'il a un espion dans ses troupes et que celui-ci veut les assassiner. Tom Landers, le traitre, est de mèche avec Canada Bill, un brigand allié avec les Indien

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Les sentiers du Pays de la Mort

Pages de titreUn bon avisLe sentier de feu.Les braves aux abois.Chez les ennemis.Le repaire de Canada Bill.Dédié au soleil.Un cul-de-sac.Bloqués !Où le howitzer se met à parler.Le combat des yeux.Le diable de la forêt.La rivière souterraine.Le jour enfin !Le sort du traître.La chevauchée de Buffalo Bill.Conclusion.Page de copyright

BUFFALO BILL

LES SENTIERS DU PAYS DE LA MORT

ou Les Braves de Buffalo Bill

Fascicule n° 5

1906-08

Un bon avis

La nuit venait, sombre et triste, lorsqu’un homme, au galop d’un cheval fatigué, descendit la pente d’une de ces ravines profondes qu’on appelle cañons, se dirigeant vers un campement où brûlait un feu.

Comme il approchait, une voix enrouée cria :

— Halte ! Qui va là ?

Et suivant immédiatement la parole, le cric crac d’un fusil qu’on armait se fit entendre.

— Attention là, camarade ! Je suis un ami, dit le cavalier en étouffant sa voix.

— Facile à dire. Prouvez-le. Votre nom ?

— On m’appelle Buffalo Bill.

— Bon Dieu d’Écosse ! Billy, est-ce vous ?

— Je ne me trompe pas, c’est l’accent de Blue Jeans ?

— C’est bien moi. Venez devant le feu, voir les camarades.

— J’ai quelque chose à vous dire d’abord. Combien êtes-vous au camp ? questionna le célèbre éclaireur.

— Voyons… nous sommes juste dix-sept en tout, répondit l’homme appelé Blue Jeans.

— Et dans le nombre avez-vous un homme avec un œil qui louche ?

— Oui.

— Du nom de Tom Landers ?

— Précisément.

— Vous ne savez rien sur lui, Blue Jeans ?

— Rien de particulier. Nous sommes en partie étrangers les uns aux autres, quoique nous ayons tous le même objet en vue.

— Oui, je sais. Écoutez-moi : cet homme dont l’œil louche est vendu.

— Mort et massacre ! C’est vrai, ça, Billy ?

— Je viens ici pour vous avertir. Cette nuit même la mort planera sur votre camp.

— Ah ! oui, la gueuse ! Eh bien, maintenant que nous sommes avertis, nous tâcherons de faire bonne figure. Continuez, ma vieille branche, allez de l’avant.

— Qui est votre capitaine ?

— Wallace au Grand-Pied.

— C’est l’homme le meilleur qu’il y ait jamais eu. Pouvez-vous le faire venir ici sans que Landers s’en aperçoive ?

— Facile.

Et aussitôt Blue Jeans poussa un sifflement particulier, qu’on aurait aisément pu prendre pour le cri d’un oiseau de nuit dans son vol.

Une minute s’écoula.

— Le voilà qui vient, dit Blue Jeans ; et une grande figure dessina sa silhouette entre eux et le foyer.

— Qu’est-ce qu’il y a qui cloche, Blue Jeans ? gronda une voix.

— Arrivez plus près, mon vieux. Voici un homme qui est venu pour nous prévenir contre les rouges.

— De qui se recommande-t-il ?

— Il parle pour lui-même, Wallace au Grand-Pied.

— Quoi ! Je connais cette voix… Bill Cody ?

— Lui-même. Là, ne serrez pas si fort. Je n’ai pas oublié vos poignées de main de jadis.

— Qu’est-ce qu’il y a, Bill ?

— Du danger dans l’air.

— Des rouges ?

— Oui, et aussi des blancs. Il y a eu une sorte d’entente combinée entre les différentes espèces de vermine de la frontière, sous la direction de cette canaille de métis qui s’appelle Canada Bill et du chef Cheyenne, le Chien des Prairies.

— Voilà qui est mauvais. Quel est l’objet de leur entente ? Écumer la frontière ?

— Avant tout nettoyer votre bande.

— C’est bizarre. Qu’avons-nous fait pour les irriter ?

Buffalo Bill se pencha plus bas jusqu’à l’oreille du ranger.

— Ils savent ce que vous êtes en train de faire, Wallace. Et ils ont juré que vous laisseriez vos os sur la prairie. Pis que cela, ils ont un espion dans votre camp, un misérable capable de vous assassiner tous pendant que vous dormez.

— Ça m’explique…

— Quoi ?

— Eh bien, juste au moment où Blue Jeans donnait son coup de sifflet, j’ai été témoin de quelque chose qui m’a fortement intrigué.

— Expliquez-vous, mon vieux.

— Il y a une source là-bas, où nous prenons notre eau ; mais comme elle est un peu loin, nous avons toujours un grand seau plein dans le camp, pour nous désaltérer. Eh bien ! j’ai vu un homme prendre ce seau, et comme j’avais mes soupçons, je l’ai suivi. Je parie ma peau que vous ne devinez pas ce qu’il fit. Il tira de sa poche un petit paquet de papier, versa dans le seau la poudre blanche qu’il contenait, remua l’eau avec un bout de bois, et revint au camp où il remit le seau à sa place.

— Et cet homme était ?…

— Tom Landers.

— C’est le traître. Wallace, ne perdez pas une minute… quelqu’un peut boire… car ce doit être du poison qu’il a mis dans le seau.

— Alors venez, Bill, nous allons arranger ça.

En hâte, ils pénétrèrent dans l’intérieur du camp. Blue Jeans se chargea de faire bonne garde auprès du seau d’eau, tandis que les deux autres cherchaient l’homme qu’on accusait d’espionnage.

Il semblait avoir disparu.

Peut-être troublé par la conscience de son crime, avait-il compris à quels dangers il s’exposait, aussitôt après avoir jeté la poudre blanche dans l’eau.

En traversant le camp pour la seconde fois, Buffalo Bill passa par hasard en un coin que le feu n’éclairait pas et où des bagages et des objets de campement rendaient l’ombre plus épaisse.

Un homme était allongé là, soulevant la moitié de son corps sur ses coudes. Il avait l’air de se cacher et, en même temps, d’épier avec une attention inquiète ce qui se passait auprès du feu, où plusieurs hommes s’étaient groupés autour de Blue Jeans, qu’ils accablaient de questions.

Buffalo Bill était un homme d’action. Il sauta à la gorge de l’individu et l’entraîna jusqu’au foyer, où Wallace au Grand-Pied s’empressa d’accourir.

— C’est l’animal, Bill. Où l’avez-vous trouvé ?

— Tapi dans l’ombre et guettant les hommes qui sont là.

Ce disant le scout secouait le misérable à lui faire claquer les mâchoires.

Tous les hommes du camp savaient déjà qu’ils avaient un espion au milieu d’eux. Ils criaient :

— Qu’on lui mette une ficelle au cou.

— Criblons-le de plomb.

— Un instant, les gars ! Faisons prendre au médecin sa médecine, dit Wallace au Grand-Pied, en retirant du seau une cuillère à pot pleine de liquide.

À cette vue Landers se débattit comme un frénétique.

— Non, pas ça ! Miséricorde du Ciel, pas ça ! criait-il, et, parvenant à dégager un de ses bras, il frappa la cuillère dont le contenu se répandit.

Wallace au Grand-Pied se baissait pour puiser une autre cuillerée du liquide, mais le captif, poussant son succès jusqu’au bout, renversa le seau d’un coup de pied, et tout son contenu se perdit sur le sol.

C’en était assez pour le convaincre aux yeux de ces hommes de la frontière, grossiers de manières, mais fort avisés d’esprit.

Wallace au Grand-Pied cria :

— Apportez une corde, quelqu’un ! Nous allons le servir selon ses mérites, avec toute la diligence voulue.

On mit une corde dans les mains du capitaine. Il fit un nœud coulant, comme un homme tout-à-fait habitué à cette sorte d’opération. Alors il reprit :

— Messieurs les jurés, le jury est-il d’accord sur un verdict conformément aux preuves qu’il connaît ?

— Nous sommes d’accord, répondirent les autres.

— Quelle est votre idée ?

— Coupable.

— Et le châtiment ?

— La mort par la corde.

— Bruce Radway, lance cette corde de l’autre côté de cet arbre mort, qui sort des rochers.

Un jeune homme s’empressa, et, avec l’habileté d’un lanceur de lasso consommé, il jeta la corde comme on le lui disait. Le gibet des frontières était prêt à recevoir sa victime.

— Attachez ses mains derrière lui.

Buffalo Bill qui avait jusqu’ici tenu le misérable, déjà à moitié étranglé dans sa poigne de fer, le passa alors aux autres, qui lui lièrent les bras derrière le dos. Alors il leva la main et dit :

— Donnez-lui encore une minute, les gars… Voyons, Tom Landers ; avant de partir dites la vérité. Êtes-vous coupable d’être entré dans un complot contre nous ?

L’homme aurait pu essayer de se sauver par des mensonges, mais sous l’influence magnétique de ces yeux, plus forte que sa volonté, il ne sut qu’obéir et dire ce qui était vrai.

— Oui ! gémit-il.

Les hommes tiraient déjà la corde ; mais un geste de Buffalo Bill les arrêta.

— Encore une question : Tom vous êtes sur le point de mourir ; dites la vérité à votre dernier soupir ! Qu’est-ce que vous avez mis dans le seau d’eau ?

Ses lèvres serrées s’entrouvrirent, et il murmura ce seul mot :

— Arsenic.

Un cri de fureur s’éleva du groupe d’hommes. Buffalo Bill baissa la main, la corde se raidit, on entendit une plainte, puis plus rien que le grincement de la corde sur la haute branche de l’arbre desséché.

— Pas un coup de feu, pas un cri, dit alors Wallace. Nul ne sait où sont les rouges. Laissons ici cette bête puante. Que chacun rassemble ses hardes et se tienne prêt à partir.

Aussitôt le camp fut plein d’une activité bourdonnante. Buffalo Bill et Wallace restèrent à causer près du feu.

Le premier raconta brièvement comment le hasard lui avait appris l’attaque projetée contre le camp des hardis voyageurs, et comment, bien que son cheval fût déjà harassé, il s’était immédiatement mis en route dans l’espoir de les atteindre avant qu’il fût trop tard.

Pour de tels hommes, être avertis, c’était être doublement armés.

Ils s’étaient, dans tous les cas, débarrassés du traitre, qui formait, au milieu d’eux, le danger le plus grand et le plus immédiat.

En très peu de temps les chevaux furent sellés et tous les objets de campement convenablement paquetés et chargés.

Alors Wallace commanda :

— Un soufflet à la chandelle, là. Éteignez le feu.

Des pieds empressés poussèrent les tisons à droite et à gauche, et cela suffit à disperser le foyer et à supprimer complètement les flammes.

Les sentinelles étaient prévenues de ce qui se passait et devaient redoubler de vigilance jusqu’au départ.

Au moment même où Wallace allait leur donner le signal de se replier, on entendit un coup de sifflet sur la falaise gauche du cañon.

— Ça, c’est du ranger, dit le capitaine, l’air résolu.

— Qui est là-haut ?

— Un vieux compagnon que vous connaissez, Billy, qui parcourt ces plaines depuis son enfance, le vieux Bob Becket.

— C’est un vrai luron, sûrement. Écoutez ça, l’ami.

Le sentier de feu.

C’était une détonation subite qui venait de la hauteur dominant le cañon, accompagnée d’un hurlement tel que seul peut en pousser un Peau-Rouge frappé à mort.

Bob Becket avait tué son homme, mais il y en avait d’autres.

Suivant les ordres donnés, le vieux Bob, dès qu’il eut tiré, dévala la falaise et rejoignit rapidement ses compagnons.

La sentinelle de l’autre côté fit de même. Lorsque tous furent montés, il restait encore un cheval, celui de Tom Landers. Buffalo Bill l’enfourcha, menant en main sa propre monture.

Ils suivirent la pente du cañon, le passage paraissant libre de ce côté.

Avec de tels ennemis sur leurs derrières et leurs flancs, ils n’atteindraient jamais trop tôt l’entrée de la gorge. Aussi hâtaient-ils leur mouvement tout en le faisant aussi silencieux que possible, peu désireux d’attirer l’attention des Indiens postés sur les hauteurs.

Mais bientôt on entendit des cris ; il y eut des éclairs et des détonations. Ceux qui tiraient ne pouvaient rien apercevoir des cavaliers, mais le bruit de leur marche les renseignait un peu sur la direction dans laquelle ils devaient faire feu.

Les balles sifflaient et claquaient autour de la petite troupe d’une façon décidément désagréable ; on voyait maintenant des torches enflammées tomber dans le lit du cañon, comme si les Indiens espéraient éclairer ainsi la ravine, pour user de leurs armes avec plus d’effet.

— Plus vite… passez le mot, dit le chef.

On pressa les chevaux plus vigoureusement.

C’était un spectacle fantastique, et pour ajouter à son étrangeté, les torches avaient mis le feu aux herbes sèches entre les roches, de sorte que, derrière eux, l’obscurité se dissipait.

Jusqu’à présent ils n’avaient pas encore tiré un coup de feu.

Ils épargnaient leurs munitions pour le moment où tout coup porterait.

Les ténèbres où ils s’enfonçaient retardaient leur marche ; mais, d’un autre côté, elles les sauvaient des volées de mousqueterie dont on les aurait volontiers salués sur les hauteurs.

— Préparez-vous à mettre pied à terre et à vous ouvrir le passage, dit Wallace.

L’ennemi se maintenant sur la même ligne qu’eux, il était clair qu’il serait à les attendre à la bouche de l’étroit cañon.

Buffalo Bill suggéra un plan que le chef de la petite troupe s’empressa d’adopter. Si les Indiens se retranchaient à l’extrémité supérieure de la petite ravine, qui était la seule issue possible pour Wallace et ses hommes, ils auraient tout l’avantage de la position.

Au point où cette ravine s’embranchait dans le cañon, une douzaine d’hommes sautèrent à bas de leurs chevaux, que gardèrent leurs camarades restés en selle. La carabine à la main, ce petit détachement se mit à remonter la ravine, tandis que les chevaux continuaient à descendre le lit principal.

Ce stratagème trompa les subtils Cheyennes eux-mêmes, si au courant de toutes les ruses.

Ils supposèrent que Wallace et ses hommes renonçaient à sortir par la première issue et continuaient leur route.

Arrachant d’énormes pierres à la crête de la falaise, ils les lançaient le long de la paroi, où roulant, bondissant, frappant et entraînant d’autres rochers, elles se précipitaient en avalanche presque sur la croupe des chevaux.

Cependant les douze hommes, parmi lesquels Buffalo Bill, Wallace et Blue Jeans, rampaient comme des tigres sur la pente rapide du petit ravin.

La nuit était si épaisse dans le cañon et leurs yeux étaient tellement habitués aux ténèbres, qu’à mesure qu’ils se rapprochaient du niveau de la prairie, il leur semblait qu’il faisait plus clair, et ils voyaient distinctement les objets.

Les Indiens devaient être disséminés dans toutes les directions ; on entendait leurs cris partout.

Naturellement, l’intention des blancs était de prendre position parmi les rochers et de tenir les rouges en échec, jusqu’à ce que les autres puissent ramener les chevaux.

Dans les rochers mêmes où ils voulaient s’établir, il leur fallut déloger de nombreux Cheyennes qui s’y cachaient.

Ils firent une charge en avant dont l’élan fut irrésistible.

Les Indiens qui n’étaient pas tombés dès l’abord sous leur feu, s’enfuirent épouvantés en voyant une troupe d’audacieux forestiers de la frontière, de ces rangers tant redoutés, se jeter sur eux avec des revolvers et des carabines lançant l’éclair et la foudre.

Ce ne fut qu’une victoire momentanée, car, en entendant ces bruits de bataille, les Indiens se rallièrent de toute part et convergèrent vers le même point.

Les hommes de la prairie s’attendaient bien à ce mouvement. S’abritant de leur mieux, ils se préparèrent à soutenir l’assaut.

La clarté augmentait de minute en minute. Cette lumière paraissait venir de l’est, et pourtant ce ne pouvait être déjà l’aurore.

En effet, c’était la lune qui se levait et dont on ne voyait encore que la lueur avant-courrière.

C’était un vrai bonheur pour Wallace au Grand-Pied, et ses hommes. Cette clarté lunaire allait amener la mort de plus d’un guerrier Cheyenne.

De tous les côtés ils se précipitaient vers la forteresse de rochers. Une carabine résonna.

Buffalo Bill avait visé le guerrier le plus en avant, et il l’avait étendu mort. Il était bien rare que cette carabine fatale retentît sans accomplir l’œuvre que son maître lui demandait.

D’autres fusils chantèrent à l’unisson et le combat continua. Les balles sifflaient et bourdonnaient dans l’air, ou s’aplatissaient contre les rochers avec un claquement sec et sourd qui annonçait l’échec de leur dessein meurtrier.