Descartes en 60 minutes - Walther Ziegler - E-Book

Descartes en 60 minutes E-Book

Walther Ziegler

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Beschreibung

René Descartes est l'un des philosophes les plus connus au monde. Sa petite phrase « Je pense, donc je suis » est devenue un bien culturel universel de l'humanité. Tout comme Christophe Colomb qui découvre un continent jusqu'alors inconnu, le « Nouveau Monde », Descartes parvient à créer une nouvelle dimension du savoir et à modifier notre regard sur le monde. Avant Descartes, les chrétiens d'Occident ont cru pendant plus de mille ans à la Bible en tant que preuve écrite de la révélation divine. Descartes arrive alors avec une exigence radicale. Selon lui, désormais, le savoir doit se baser sur des connaissances certaines : « J'avais toujours un extrême désir d'apprendre à distinguer le vrai d'avec le faux. » Il pose la question fondamentale : comment accéder à la connaissance certaine ? À quoi puis-je me fier réellement ? À ce que je vois, à ce que j'entends ? À ma pensée et à la logique ? Ou peut-être à ce que j'ai appris depuis mon plus jeune âge ? Sa réponse est radicale : à rien du tout ! Nous devons douter de tout. Dans son célèbre ouvrage « Méditations métaphysiques », il décrit sa quête d'un savoir absolument certain. Et conclut : Je peux effectivement douter de tout, mais au moment même où je doute, il faut bien que j'existe en tant qu'être doutant et pensant : « Je pense donc je suis. » La pensée est-elle vraiment notre caractéristique essentielle ? Et n'existe-t-il rien d'autre au monde que la pensée en nous et les corps dépourvus d'âme à l'extérieur de nous ? Est-ce rôle de la science d'assujettir la matière, les plantes, les animaux et le corps humain ? Descartes est plus qu'un simple précurseur de la science moderne. À certains égards, sa pensée va devenir notre destin, en positif comme en négatif. Le livre est paru dans la série populaire « Grands penseurs en 60 minutes » qui est traduite en six langues dans le monde entier.

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Merci à Rudolf Aichner pour son infatigable travail de rédaction critique, à Silke Ruthenberg

pour la finesse de son graphisme, à Angela Schumitz, Lydia Pointvogl, Eva Amberger, Christiane

Hüttner, Dr. Martin Engler pour leur relecture attentive, et à Eleonore Presler, docteur en

philosophie, qui a effectué une dernière relecture linguistique et scientifique du texte français.

Je remercie aussi monsieur le Professeur Guntram Knapp à qui je dois ma passion pour la

philosophie.

Je tiens à remercier tout particulièrement ma traductrice

Nathalie Maupetit

Table des matières

La grande découverte de Descartes

La pensée centrale de Descartes

Le doute de Descartes sur la perception : Ce que nous voyons, entendons ou sentons est-il vrai ?

Le doute de Descartes sur la conscience éveillée : Ce que nous vivons est-il bien réel ou n’est-ce qu’un rêve ?

Sommes-nous victimes d’un « malin génie » ?

La seule vérité certaine : « Je pense donc je suis »

Si seule la pensée procure la certitude, l’existence de Dieu doit se penser logiquement

Le dualisme corps-esprit : « res cogitans » et « res extensa »

À quoi nous sert la découverte de Descartes aujourd’hui ?

Une brève histoire de l’épistémologie de Descartes à nos jours

Succès et revers du dualisme cartésien : Le corps comme simple machine

La « res cogitans » est-elle immortelle ?

« Je doute donc je suis » - Pourquoi cette formule est-elle si actuelle ?

Index des citations

La grande découverte de Descartes

Le penseur français René Descartes (1596-1650) est l’un des philosophes les plus connus. Son « Je pense donc je suis », petite formule célèbre dans le monde entier, est enseigné à tous les lycéens français. Il est devenu par ailleurs un bien culturel universel de l’humanité. Descartes est considéré comme le fondateur du rationalisme et comme le père de la philosophie moderne. Il mérite à tous les égards ce titre honorifique de « père de la philosophie », car il ose quelque chose de révolutionnaire pour l’époque. À dire vrai, il est le Christophe Colomb de la philosophie. Tout comme ce grand navigateur qui découvre un continent jusqu’alors inconnu, le « Nouveau Monde », Descartes parvient à créer une nouvelle dimension du savoir et à modifier notre regard sur le monde. Avant Descartes, les chrétiens d’Occident ont cru pendant plus de mille ans à la parole des prophètes, notamment à Jésus Christ, et à la Bible en tant que preuve écrite de la révélation divine. Tout savoir sur le cosmos, sur la nature intérieure et extérieure prend sa source dans la foi.

Descartes arrive alors avec une exigence radicale. Le savoir ne doit plus être le fruit des révélations des prophètes et des saints, il doit se baser sur des connaissances certaines et incontestables. Selon Descartes en effet, les théologiens du Moyen Âge ont beaucoup trop d’avis contradictoires sur ce qui est vrai ou faux. Bien que Descartes ait reçu une éducation catholique dans une école jésuite, il commence à douter dès son plus jeune âge de ce qu’il a appris. Rétrospectivement, il écrit :

Descartes trouve des erreurs et des contradictions non seulement chez les théologiens, mais également dans la philosophie :

Il n’y a donc dans toute la philosophie aucune affirmation qui, selon Descartes, soit valable depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Il nous manque un savoir certain, une connaissance assurée et incontestable. Et c’est précisément ce défi qu’il entend relever. Il se lance dans l’ambitieuse tentative de créer une fois pour toutes une science certaine, point de départ de la vraie connaissance, que personne ne pourra plus remettre en question. Il cherche, comme il le dit lui-même, le « point d’Archimède » à partir duquel nous pouvons appréhender, juger et maîtriser toutes les autres choses du monde et de l’univers.

Descartes part donc à la recherche de ce qui est certain et indubitable. C’est selon lui la tâche la plus noble et la plus importante de toute la philosophie. Une fois la base solide et certaine de la connaissance trouvée, tout le reste peut suivre :

Comme bon nombre de grands philosophes de son époque, Descartes est un savant universel, à la fois mathématicien et scientifique. On lui doit le système de coordonnées cartésiennes avec l’abscisse x et l’ordonnée y qui nous est enseigné à l’école. Mais d’après Descartes, la géométrie tout comme l’arithmétique, la physique et toutes les autres disciplines nécessitent une base de connaissance certaine. Il se pose donc la question fondamentale : comment accéder à la connaissance certaine ? À quoi puis-je me fier réellement ? À ce que je vois, à ce que j’entends, à ce que je sens ? À ma pensée et à la logique ? Ou peut-être à ce que j’ai appris depuis mon plus jeune âge ? Sa réponse est radicale : à rien du tout ! Je dois dans un premier temps tout remettre en question :

Descartes fait alors quelque chose d’inhabituel. Afin de remettre en cause toutes les choses fausses ou inexactes qu’il a apprises pendant sa jeunesse et repartir à zéro, il se retire, s’isole pendant une semaine et commence à méditer. C’est aussi la raison pour laquelle l’ouvrage qui le rendra célèbre s’intitule Méditations métaphysiques. Dans ce livre paru en 1641, Descartes note au fur et à mesure les réflexions qui accompagnent sa recherche de la vérité comme dans un journal. Il en résulte six méditations sur le chemin de l’accession à une connaissance absolument certaine. Aujourd’hui, nous associons la plupart du temps le terme de « méditation » à la technique de concentration d’inspiration orientale qui vise à contrôler l’attention dans le but de se libérer de l’emprise du quotidien. Par exemple, c’est en méditant dans la nature sous un figuier que Bouddha a vécu son expérience du nirvana. Chez Descartes, la méditation au sens latin de « meditatio » ne signifie dans un premier temps que « trouver le milieu, réfléchir, raisonner ». Le milieu que Descartes souhaite trouver, ce n’est pas le sens de la vie, mais la connaissance indubitable, la connaissance la plus profonde sur laquelle se basent toutes les autres connaissances :

Contrairement à Bouddha, Descartes ne médite pas assis en tailleur dans la nature, mais dans son fauteuil devant la cheminée. Pourtant, comme Bouddha, il commence à méditer en se libérant dans sa retraite de toutes les croyances et de tous les préjugés qu’il porte en lui. Cet abandon et cette mise à distance de tout ce qu’il a appris et de toutes les convictions qu’il tenait autrefois pour vraies le plongent toutefois dans une grande incertitude :

Le choix des termes émotionnels dans cet extrait montre déjà que Descartes a recours à un style tout à fait nouveau. Il décrit son idée fondamentale et la manière dont elle lui est venue non plus dans la langue intellectuelle des philosophes, mais dans le style littéraire d’un roman autobiographique ou d’un journal. Ceci est tout aussi novateur que la publication de son ouvrage en langue française en 1647, à une époque où les ouvrages philosophiques sont exclusivement rédigés en latin. Ces livres étaient en effet destinés jusqu’alors à l’élite cultivée des latinistes. Mais Descartes veut aller plus loin :

Et il réussit. Ses Méditations métaphysiques lui apportent la notoriété de son vivant et deviennent un ouvrage qui marque son époque et qui nous occupe aujourd’hui encore. Il nous emmène dans l’univers de sa quête de la vérité et nous entraîne dans le tourbillon de ses réflexions sur ce qui, dans notre quotidien, n’est peut-être qu’illusion et tromperie. Pour parvenir à une dernière certitude, nous avons besoin, selon Descartes, d’une méthode radicale et tout à fait nouvelle – le doute méthodique.

Ainsi Descartes doute-t-il même de ce qu’il voit de ses propres yeux. Il pourrait en effet s’agir d’un mirage ou d’une illusion. Et même ce que nous sommes sûrs d’avoir perçu correctement, sans erreur possible, pourrait être irréel. Qui nous dit en effet que nous ne sommes pas en train de rêver ? Qu’est-ce qui est absolument indubitable, s’interroge Descartes ? La réponse qu’il finit par trouver est sa célèbre formule philosophique :

Selon Descartes, je peux douter de tout ce qui m’entoure sans exception, sauf du fait que j’existe au moment même où je doute. En effet, lorsque je doute, cela signifie que j’existe, et ce, que je me trompe ou non, que je rêve ou que je sois éveillé. Et puisque le doute n’est rien d’autre qu’une forme de pensée, Descartes en vient à sa célèbre conclusion :