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Le médecin et psychanalyste viennois Sigmund Freud hypnotisait ses patients, interprétait leurs rêves et découvrit ainsi la dimension de l'inconscient. Selon Freud, tout être humain a des désirs cachés, des aspirations et des pulsions qui l'influencent inconsciemment. Ainsi, dès l'enfance, le plaisir et la sexualité jouent un rôle important. Le nourrisson vit encore entièrement selon le « principe de plaisir », mettant tout dans sa bouche, pleurant quand il veut quelque chose, et riant quand il se sent bien. Or, il doit rapidement apprendre qu'il doit obéir aux règles de ses parents, des enseignants et de la société. Ainsi, selon Freud, le principe de plaisir infantile doit brutalement céder sa place au principe de réalité. Toute personne doit faire cette transition, lors de laquelle des blessures et des traumatismes peuvent se produire, tout comme durant le développement de notre sexualité et de nos relations. Freud était médecin et pratiquait une méthode de traitement révolutionnaire, la psychanalyse. Il fut le premier à découvrir que notre sentiment à l'égard de la vie découlait souvent d'expériences passées, qu'on ne peut certes plus changer, mais qui peuvent pourtant être réévaluées sur le plan émotionnel. Mieux encore : Freud nous explique brillamment comment fonctionne notre « appareil psychique » au quotidien. En s'appuyant sur de nombreux exemples et plus de quarante citations, le petit ouvrage « Freud en 60 minutes » introduit ses lecteurs à sa conception révolutionnaire et nouvelle de l'homme. Car tous les éléments centraux de sa théorie, tels la phase orale, le complexe d'Oedipe, le conflit pulsionnel, la sublimation, le refoulement, la résistance, la formation de symptômes, le transfert, et la thérapie dépendent les uns des autres. La deuxième partie du livre montrera à quel point ses idées peuvent nous guider dans notre manière de mener notre vie personnelle. Le livre est paru dans la collection à succès « Grands penseurs en 60 minutes ».
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Seitenzahl: 55
Veröffentlichungsjahr: 2019
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Je remercie Rudolf Aichner pour sa direction éditoriale infatigable, Silke Ruthenberg pour la délicate réalisation graphique, Angela Schumitz, Lydia Pointvogl, Eva Amberger, Christiane Hüttner, Martin Engler, Christine Belakhdar et Naoual Belakhdar pour la relecture, et Eleonore Presler, docteur en philosophie, qui a effectué une dernière relecture linguistique et scientifique du texte français. Je remercie aussi monsieur le Professeur Guntram Knapp à qui je dois ma passion pour la philosophie. Je tiens à remercier tout particulièrement mon traducteur
Neïl Belakhdar
Lui-même philosophe, il a traduit en français, avec soin et précision, mon texte allemand, le complétant, là où nécessaire, de passages adaptés spécifiquement aux besoins du lecteur francophone.
La grande découverte de Freud
La pensée centrale de Freud
Les phases orale, anale et phallique
Le complexe d’Œdipe
Le conflit pulsionnel
L’appareil psychique
Libido et satisfaction des pulsions
La sublimation
Le refoulement
Les mécanismes de défense et la formation de symptômes
Thérapie et transfert
Cure et psychosynthèse
Le moi doit déloger le ça
Le malaise dans la culture
À quoi nous sert aujourd’hui la découverte de Freud ?
Le principe de plaisir : chercher le plaisir – éviter le déplaisir
Du ça au moi – du principe de plaisir au principe de réalité
Entre Charybde et Scylla – le secret de la bonne éducation
L’angoisse fait partie de la vie – apprendre à la gérer, c’est apprendre à vivre
Index des citations
Sigmund Freud (1856-1939) est sans aucun doute un des penseurs les plus importants du XXème siècle. Comme aucun autre, il a marqué la manière dont nous nous percevons aujourd’hui, l’image que nous nous faisons de nous-mêmes. C’est grâce à lui que l’individu moderne ne se conçoit plus uniquement comme un être de raison, mais également comme un être sensible, avec des peurs, des souhaits et des désirs. Durant deux-mille ans, la philosophie n’a pensé l’homme qu’à partir de sa raison. « Je pense, donc je suis », disait par exemple le philosophe français René Descartes, affirmant par là que la pensée logique constitue l’essence de l’homme, le corps n’étant que le serviteur de l’esprit.
Freud s’oppose fondamentalement à cette conception. Au contraire, rétorque-t-il non sans provocation, l’homme est un être pulsionnel, un « homo natura ». Il suit avant tout ses pulsions, ses besoins et ses instincts. L’esprit n’est qu’un phénomène secondaire, un serviteur des pulsions. Car, dit Freud :
Pour Freud, nos actes et notre perception du monde ne sont pas tant déterminés par la raison que par des affects dont nous n’avons pas conscience. Nous croyons toujours agir logiquement et rationnellement mais, en réalité, nous sommes régis par des désirs inconscients. Si nous osons regarder la vérité en face, nous n’avons d’autre choix que de conclure que :
Les philosophes se seraient trompés en attribuant un rôle si important à la raison et auraient fait fausse route durant deux millénaires. Cette affirmation radicale valut à Freud de se mettre à dos toute la philosophie occidentale. Le philosophe Heidegger lui reprocha de n’être qu’un « contemplateur d’états d’âme », Karl Jaspers dénigra la découverte freudienne des désirs et des pulsions inconscientes comme une « philosophie de bas-ventre ». Face à cette critique massive, Freud constata froidement :
En effet, les philosophes ont tout d‘abord critiqué l’hypothèse freudienne de l’inconscient comme étant une contradiction logique : car soit Freud a raison et il existe un domaine inconscient dans la psyché, mais dans ce cas nous ne pouvons logiquement rien savoir de ce domaine, celui-ci étant inaccessible. Ainsi, même Freud ne pourrait pas écrire de livres à ce sujet. Soit nous pouvons saisir l’inconscient à l’état éveillé et ce que nous saisissons n’est alors plus inconscient, mais déjà un contenu conscient de la raison. Dans les deux cas, l’hypothèse d’un domaine inconscient est superflue et insensée.
Mais Freud insista. L’inconscient existe bel et bien, même si la plupart du temps, il se soustrait à la raison. Et cependant, répond-il à ses détracteurs, il se donne à voir de temps en temps. Dans les rêves et dans l’hypnose, nos rires et nos pleurs, dans nos lapsus, dans certains mécanismes de défense, dans nos symptômes et dans nos actes manqués, des contenus inconscients parviennent à la surface de manière codée. Nos rêves par exemple sont souvent l’expression de désirs et de peurs refoulés à l’état de veille. Certains rêves particulièrement insistants reviennent même régulièrement, avec de légères variations. Selon Freud, cela est dû à l’action de pulsions inconscientes qui ne se laissent pas réprimer. Elles se font entendre en réitérant leur message onirique de manière parfois très insistante, car, dit Freud :
Ce n’est qu’en prenant en considération le contenu du rêve, en décodant sa signification souvent très instructive et en l’intégrant à notre vie, que nous pouvons nous libérer de l’emprise des pulsions de l’inconscient. Les rêves peuvent donc contenir des messages importants.
Les récits de ses patients constituaient pour Freud un autre indice de l’existence de l’inconscient. Il constata lors de ses consultations que les gens faisaient parfois des choses sans le vouloir consciemment. Par exemple, des patients obsédés par l’hygiène, qui se lavent les mains jusqu’à une vingtaine de fois par jours, ont beau réfléchir à leur comportement, ils ne lui trouvent aucune explication. Ils savent pertinemment qu’ils n’amélioreront pas l’hygiène de leurs mains en agissant de la sorte et qu’ils risquent au contraire d’irriter leur peau. Ils manquent non seulement d’explication rationnelle à leur comportement, mais ils essaient même, en vain, de le combattre. Freud en conclut qu’il existe à côté de la conscience une deuxième force, inconsciente, qui contraint le patient à se laver les mains, pour des raisons qui échappent à la conscience.
L’action de l’inconscient se manifeste aussi lorsque des enfants premiers-nés dans une famille se remettent à « faire pipi au lit » quand ils ont entre cinq et dix ans, ce dont ils ont très honte. Ce phénomène s’observe surtout après la naissance d’un deuxième enfant, auquel les parents offrent alors toute leur attention. L’aîné se sent négligé et devient jaloux, mais il comprend bien que ses parents attendent de lui qu’il réagisse avec joie à l’arrivée du bébé. Il réprime donc sa jalousie mais réagit inconsciemment par ces petits accidents nocturnes. En dormant, il se reprojette à l’état de nourrisson, lorsqu’il bénéficiait encore de l’entière attention de ses parents. Freud nomme ce type de comportement « régression », c’est-à-dire un retour inconscient à un état passé vécu comme procurant du plaisir. Par ce type de comportement, l’enfant réobtient en effet plus d’attention et le conflit est ainsi résolu. La réaction inconsciente a donc bien un sens.