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Immanuel Kant est considéré comme le plus grand philosophe de tous les temps. En effet, il fit deux découvertes majeures au 18e siècle qui nous tiennent encore en haleine aujourd'hui. D'une part, il développa « l'impératif catégorique », valable universellement ; d'autre part, il fut le premier philosophe qui parvint à répondre à l'une des plus anciennes questions de l'humanité : comment la connaissance naît-elle dans notre cerveau ? Dans son oeuvre principale, la « Critique de la raison pure », il examine sur plus de mille pages le fonctionnement de la pensée humaine. Il y pose la question critique de savoir ce que l'homme est capable de connaître avec certitude. Notre raison, selon Kant, ne peut connaître avec certitude que ce qu'elle a déjà vu, entendu, senti, goûté ou touché avec nos cinq sens. C'est pourquoi nous ne pouvons ni connaître Dieu ni prouver son existence, car il n'a ni corps ni intuition. Kant offre ainsi aux scientifiques un dispositif simple et parfait, qui reste valable à ce jour et qui rend comparables tous les résultats. Selon Kant, toute théorie, aussi bonne soit-elle, doit toujours être prouvable par des intuitions, par exemple par des expériences reproduisibles. Dans sa deuxième oeuvre principale, la « Critique de la raison pratique », il tente de répondre une fois pour toutes à la question de savoir comment les hommes doivent agir. Existe-t-il un critère pour l'acte éthique ? Là aussi, il apporte une réponse spectaculaire qui attire l'attention jusqu'aujourd'hui. Le livre « Kant en 60 minutes » offre un éclairage sur les deux oeuvres principales de Kant, de manière vivante et en s'appuyant sur plus de quatre-vingts citations et exemples importants. Le chapitre « À quoi nous sert la découverte de Kant aujourd'hui ? » démontre son immense importance pour notre vie personnelle et notre société. Le livre est paru dans la collection à succès « Grands penseurs en 60 minutes ».
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Seitenzahl: 101
Veröffentlichungsjahr: 2019
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Je remercie Rudolf Aichner pour sa direction éditoriale infatigable, Silke Ruthenberg pour la délicate réalisation graphique, Angela Schumitz, Lydia Pointvogl, Eva Amberger, Christiane Hüttner, Martin Engler pour la relecture. Je remercie aussi Monsieur le Professeur Guntram Knapp à qui je dois ma passion pour la philosophie. J‘adresse des remerciements parti culiers à ma traductrice, Isabelle Durand (ISATRAD®) et à Alexander Reynolds et Vincent Koroneos qui ont effectué, en tant que philosophes, une dernière relecture scientifique du texte français.
La grande découverte de Kant
La pensée centrale de Kant
Que puis-je savoir ?
La critique de la raison pure
La dispute entre les rationalistes et les empiristes
La solution géniale de Kant au problème de la connaissance
Espace et temps
Les catégories
Catégories sur l‘autoroute
La connaissance en tant qu‘interaction entre intuition et réflexion
On ne saurait reconnaître Dieu
Que dois-je faire ?
La critique de la raison pratique
Critique de l‘hédonisme : Le principe de plaisir ne connaît aucune morale
Critique de l‘utilitarisme :L‘examen de l‘utilité est dangereux
Critique de l‘eudémonisme :La vertu seule ne suffit pas
Critique du légalisme :Les lois peuvent être injustes
L‘impératif catégorique :la seule véritable loi morale
Devoir et autonomie de la volonté
Que puis-je espérer ?La critique de la religion
À quoi nous sert aujourd‘hui la découverte de Kant ?
L’établissement philosophique des sciences
L‘impératif catégorique :aiguillon de la morale
La durabilité : la maxime des Modernes
La philosophie des Lumières ne connaît pas de limites : Sapere Aude !
Index des citations
Emmanuel Kant (1724-1804) est considéré comme ayant probablement été le plus important philosophe de tous les temps. Il a en effet fait au 18e siècle deux grandes découvertes qui jouent aujourd’hui encore un rôle majeur en philosophie. D‘une part, il posa les bases de « L‘impératif catégorique » qui se veut avoir une portée universelle et, d‘autre part, il fut le premier philosophe à être parvenu à répondre à la très ancienne question que se pose l‘humanité, à savoir : comment la connaissance se forme dans notre cerveau. Dans son principal ouvrage, la « Critique de la raison pure », il examine sur plus de mille pages le mode de fonctionnement du système de pensée humaine.
Kant était irrité par le fait que tous les philosophes qui l‘avaient précédé prétendaient tout et son contraire et parvenaient même à des conclusions contradictoires :
D‘après Kant, cela tient à la mauvaise utilisation qui est faite de la raison. Certes, tous les êtres humains et donc, naturellement, les philosophes aussi voient une seule et même réalité. Mais en raison d‘illusions et d‘erreurs de réflexion, ils parviennent en fin de compte, d‘après Kant, à des avis extrêmement contradictoires. Afin de ne pas être soi-même victime de telles erreurs de réflexion, il préféra tout d‘abord ne plus faire aucune déclaration à caractère philosophique. Onze années durant, il ne publia absolument rien, pas un seul livre, pas un seul essai, pas un seul mot, et ce, malgré le fait qu‘en qualité de professeur de philosophie, on attende de lui qu‘il le fît. Au lieu de cela, il se retira à quarante-six ans dans son cabinet de travail et fit avec obstination des recherches sur le détail du fonctionnement de notre système de pensée et les utilisations que l‘on peut en faire pour que nos dires soient exempts d‘erreurs. Il vérifia de manière critique ce que l‘être humain peut reconnaitre en utilisant sa raison et ce qu‘il ne peut pas reconnaitre. C‘est la raison pour laquelle il intitula sa principale œuvre la « Critique de la raison pure » :
Pour lui, ce qui a toujours été décisif, c‘est uniquement la question critique : que peut vraiment reconnaître la raison avec certitude et où commence la spéculation ?
Il était obsédé par la recherche de la réponse à cette question. Chaque matin, il se faisait réveiller dès cinq heures par son valet qui lui disait : « Il est temps ! » Encore en robe de chambre, il s‘asseyait pendant deux heures à son bureau avant d‘aller donner de sept à neuf heures ses cours à l‘université. Juste après, il se remettait au travail toute la matinée puis déjeunait à douze heures précises avec ses amis. Toutefois, ces derniers ne devaient en aucun cas parler de thèmes philosophiques, puisque Kant voulait se détendre afin de pouvoir continuer à travailler l‘après-midi avec d‘autant plus de concentration. À sept heures précises, il faisait chaque jour une promenade et c‘est ainsi que les habitants de Koenigsberg qui le voyaient sortir sur le pas de sa porte avec son chapeau et sa canne pouvaient régler leur montre sur lui. Il passait sa soirée à lire les livres d‘autres philosophes avant d‘aller se coucher, ponctuellement, à dix heures. Infatigablement et avec une discipline de fer, il se posait jour après jour, mois après mois et année après année toujours la même question : comment fonctionne la raison humaine et qu’est-ce que l’homme peut connaître en ne se servant que de cette raison ?
Ainsi, il a ressassé ses idées pendant onze années durant (ce qui est presque inimaginable pour les êtres humains d‘aujourd‘hui) jusqu‘à ce qu’il a pu livrer à l‘humanité une réponse à cette question. Et quelle réponse! Son livre « Critique de la raison pure » fit sensation. Après une certaine période de démarrage, il s‘est propagé dans le monde entier et reste, jusqu‘à ce jour, l‘ouvrage philosophique le plus important de tous les temps. Mais il lui a causé aussi de bien grands ennuis avec l‘Église. En effet, son résultat était brutal. L‘examen critique du système de pensée de l‘être humain ou, comme le dit Kant, l‘examen critique de la raison pure a en effet donné pour résultat que notre capacité de connaissance est très limitée. Notre raison, dit Kant, est uniquement en mesure de reconnaître avec certitude ce que nous avons auparavant aussi vu, entendu, senti, goûté ou touché avec nos cinq sens. Aucun être humain ne peut seul, uniquement par la réflexion sur un objet, parvenir à une connaissance parfaitement certaine de ce dernier s‘il n‘a jamais appréhendé auparavant cet objet au moyen de ses sens. Finalement, nous ne pouvons même pas connaître Dieu, puisque nous ne pouvons pas percevoir celui-ci au moyen de nos sens. Dieu n‘a pas de représentation physique. Certes, le mot « Dieu » existe, mais personne ne l‘a jamais vu. Pour cette raison, Dieu est tout d‘abord uniquement une pensée abstraite ou, selon l‘expression de Kant, un concept vide :
C‘est la raison pour laquelle Kant récusait toutes les preuves de l‘existence de Dieu comme n‘étant pas scientifiques, alors qu‘à son époque ces preuves étaient encore très répandues. D‘après Kant, ni Dieu, ni le Diable, ni même la vie après la mort ne peuvent être reconnus et prouvés par la raison. Ainsi, il s‘est bien entendu fait du Pape et de l‘Église des ennemis. Le très pieux roi de Prusse, Frédéric II, lui a formellement interdit de faire connaître son opinion concernant Dieu et la religion. Les autres professeurs, eux non plus, n‘ont pas eu le droit pendant des années de donner des cours en Prusse sur les écrits de Kant qui critiquaient la religion.
Mais Kant a rendu un service inestimable aux sciences physiques et naturelles avec la critique de la connaissance. Pour la première fois, il a fourni aux chercheurs une panoplie d‘instruments formidablement simples et parfaitement logiques, valables encore aujourd‘hui, et qui permettent de comparer tous les résultats dans le monde entier. D‘après Kant, chaque théorie, aussi bonne soit-elle, doit toujours être prouvée par des expériences, c‘est-à-dire, par exemple, par des expérimentations qui peuvent être répétées. Ce n‘est qu‘alors que l‘on peut parler de connaissance réelle. Ainsi commença la marche triomphale sans pareille des sciences physiques et naturelles et de la technique qui perdure jusqu‘à ce jour. Enfin, les résultats des recherches pouvaient être vérifiés dans le monde entier, comparés entre eux et la connaissance pouvait progresser, puisque tous se servaient dorénavant de la même méthode garantie du point de vue de la théorie de la connaissance, la méthode d‘Emmanuel Kant. En effet, il a été le premier à répondre à la question de la théorie de la connaissance « Que puis-je savoir ? » et a ainsi ouvert la voie au démarrage universel des sciences.
Cela est pourtant loin de résumer l‘importance de la philosophie de Kant. Dans son deuxième grand ouvrage, la « Critique de la raison pratique », Kant examine la question peut-être encore plus importante de l‘humanité :
Dans la vie, il ne s‘agit pas seulement d‘explorer le monde et de le connaître, mais surtout de se comporter correctement et de faire ce qui s’accorde avec le bien. Qu‘est-ce qui est bien, qu‘est-ce qui est mal ? Comment dois-je agir ? Existe-t-il une orientation de comportement juste qui serait semblable pour tous les êtres humains ? À cette question aussi, Kant parvient à apporter une réponse sensationnelle : ce que l‘on nomme l’« impératif catégorique ». Des millions d‘élèves et d‘étudiants dans le monde entier apprennent encore aujourd‘hui le célèbre impératif d‘action que Kant a conçu il y a plus de deux siècles.
Aussi importants que soient ses effets d‘une part, aussi modeste a été sa propre existence d‘autre part. Il semblerait qu‘il n‘ait jamais quitté sa ville natale Koenigsberg, aujourd‘hui Kaliningrad. Un biographe de son époque raconte même que Kant n‘est sorti qu‘une seule et unique fois en fiacre de la ville pour aller à quelques kilomètres rendre visite à un ami. Il regretta toutefois tellement son retour involontairement tardif, et qui avait bouleversé son quotidien, qu‘à l‘avenir, il renonça à de telles aventures et se consacra exclusivement à ses études. Même les femmes n‘occupèrent aucune place dans sa vie. Il les considérait vraisemblablement comme une perte de temps qui aurait pu détourner son attention des choses essentielles. Lorsqu‘on le questionnait sur son célibat, il avait l‘habitude de répondre :
Le plus grand plaisir de Kant était tout simplement de penser et il consacrait sa liberté à s‘adonner sans restriction à cette passion. Tant ses contemporains que des penseurs d’époques plus récentes aussi se sont moqués de Kant en raison de son mode de vie excessivement ascétique. Une chose est toutefois certaine, c‘est qu‘à la fin de sa création, il avait créé le projet éthique le plus important que l‘esprit humain eut jamais produit et qui est applicable encore aujourd‘hui : l‘impératif catégorique. L‘impératif catégorique est déjà intemporel et moderne du seul fait que Kant présentait ainsi pour la première fois un principe d‘action morale qui se basait exclusivement sur la raison et non plus, comme dans les siècles antérieurs, sur le fait de croire au bien et au mal.
Kant apporta un tout nouveau mode de pensée à l‘histoire de la philosophie et de l‘humanité : la pensée critique. Dans cette mesure, Kant a probablement été le penseur le plus conséquent des « siècle des Lumières » lorsqu‘il exhorta les hommes à mettre en question toutes leurs propres connaissances et en se libérant de manière radicale des illusoires savoirs traditionnels :
Lors d‘un cours de philosophie, Kant a dit un jour qu‘il n‘y a dans la philosophie que quatre questions qui ont vraiment de l‘importance : Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que m‘est-il permis d‘espérer ? Qu’est-ce que l‘homme ? Lui même s‘est principalement intéressé aux deux premières questions.
Dans les mille pages de son imposante « Critique de la raison pure », il étudie la question fondamentale de savoir ce qu‘en tant qu‘être humain je peux savoir et connaître. À cette occasion, il utilise moins le mot critique au sens du langage moderne en tant que jugement négatif qu‘au contraire, au sens originel du mot grec « krinein » ce qui, traduit, signifie « examiner » ou « vérifier ». Il veut procéder à une investigation foncière de ce que la raison pure est capable, et de ce qu’elle n’est pas capable, d’effectuer. Il compare