Keep Me - Garde-Moi: L'Enlèvement t. 2 - Anna Zaires - E-Book

Keep Me - Garde-Moi: L'Enlèvement t. 2 E-Book

Anna Zaires

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Beschreibung

Enlevée à dix-huit ans. Gardée 15 mois en captivité.

On dirait la une des journaux. Et oui, je l’ai fait. Je l’ai enlevée. Nora, avec ses longs cheveux noirs et sa peau soyeuse. C’est ma faiblesse, mon obsession.

Je ne suis pas quelqu’un de bien. Je n’ai jamais prétendu l’être. Elle peut m’aimer, mais elle ne peut me changer.

Par contre, moi je peux la changer.

Je m’appelle Julian Esguerra, et Nora est à moi pour de bon.

*** Keep Me - Garde-Moi est la suite de  Twist Me - L'Enlèvement, ce récit alterne le point de vue de Nora et celui de Julian.***

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Keep Me - Garde-Moi

L'Enlèvement t. 2

Anna Zaires

♠ Mozaika Publications ♠

Ceci est un roman. Les noms, les personnages, les lieux et les événements ont été imaginés par l’auteur ou sont utilisés de manière fictive et toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou non, avec des entreprises existantes, des événements ou des lieux réels est purement fortuite.

Copyright © 2014 Anna Zaires

https://www.annazaires.com/book-series/francais

Tous droits réservés.

Aucun extrait de ce livre ne peut être reproduit, scanné ou distribué sous forme imprimée ou sous forme électronique sans la permission expresse de l’auteur sauf pour être cité dans un compte-rendu de presse.

Publié par Mozaika Publications, imprimé par Mozaika LLC.

www.mozaikallc.com

Couverture : Najla Qamber Designs

Sous la direction de Valérie Dubar

Traduction : Julie Simonet

e-ISBN: 978-1-63142-073-3

ISBN: 978-1-63142-069-6

Table des matières

I. L’arrivee

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

II. La demeure

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Chapitre 20

III. La captive

Chapitre 21

Chapitre 22

Chapitre 23

Chapitre 24

Chapitre 25

Chapitre 26

Chapitre 27

Chapitre 28

Chapitre 29

Chapitre 30

Extrait de Hold Me - Tiens Moi

Extrait de Liaisons Intimes

Extrait de Lecteurs de Pensée

À propos de l’auteur

I

L’arrivee

1

Julian

Il y a des jours où l’envie de nuire, de tuer est la plus forte. Des jours où le vernis de la civilisation menace de craquer à la moindre provocation pour révéler le monstre qui est dessous.

Mais aujourd’hui n’est pas un de ces jours.

Aujourd’hui, elle est avec moi.

Nous sommes dans la voiture qui nous emmène à l’aéroport. Elle est blottie contre moi, ses bras fins autour de moi, et la tête enfouie dans le creux de mon épaule.

En l’étreignant d’une main, de l’autre je caresse ses cheveux noirs et je savoure leur texture soyeuse. Ils sont longs maintenant et lui descendent jusqu’à la taille, sa taille si fine. Elle ne s’est pas coupé les cheveux depuis presque deux ans.

Depuis son premier enlèvement.

En respirant, je sens son parfum, léger et fleuri, délicieusement féminin. Il s’y mêle une odeur de shampoing et sa propre odeur, et il me donne l’eau à la bouche. J’ai envie de la déshabiller entièrement et de suivre ce parfum partout sur son corps, d'explorer chaque rondeur et chaque creux.

Ma verge tressaute et je me souviens que je viens juste de la baiser. Mais peu importe. J’ai sans cesse envie d’elle. Ce désir obsédant me gênait, mais maintenant j’y suis habitué. J’ai accepté ma propre folie.

Elle semble calme, satisfaite même. J’en suis content. J’aime la sentir blottie contre moi, elle est la douceur et la confiance même. Elle connait ma véritable nature, et pourtant elle est en sécurité avec moi. Je le lui ai appris.

J’ai réussi à me faire aimer d’elle.

Après deux ou trois minutes, elle se met à bouger tout en restant entre mes bras, elle relève la tête et me regarde.

― Où allons-nous ? demande-t-elle en clignant des yeux, ses longs cils battant comme un éventail. Elle a des yeux à tomber par terre, des yeux doux, sombres, qui me font penser à un lit défait et à son corps nu.

Mais il faut que je me concentre. Rien n’altère ma concentration comme ses yeux.

― Nous allons chez moi, en Colombie, ai-je dit en guise de réponse. Là où j’ai grandi.

Cela fait des années que je n’y suis pas retourné. Pas depuis l’assassinat de mes parents. Mais le domaine de mon père est une véritable forteresse et c’est exactement ce dont nous avons besoin en ce moment. Ces dernières semaines, j’y ai ajouté de nouvelles mesures de sécurité pour la rendre pratiquement imprenable. J’ai fait en sorte que personne ne puisse plus m’enlever Nora.

― Seras-tu avec moi ? J’entends une note d’espoir dans sa voix et je hoche la tête en souriant.

― Oui, mon chat, je serai là. Maintenant que je l’ai retrouvée, le besoin impérieux de la garder près de moi est le plus fort. Autrefois, elle était à l’abri dans l’île, mais plus maintenant. Maintenant qu’ils connaissent son existence et qu’ils savent qu’elle est mon talon d’Achille. Il faut qu’elle soit avec moi, que je la protège.

Elle passe sa langue sur ses lèvres et mes yeux suivent son geste. Je voudrais empoigner ses cheveux et lui mettre la tête entre mes jambes, mais je résiste à mon envie. On aura le temps plus tard, quand nous serons plus en sécurité, et dans un endroit plus intime.

― Vas-tu encore envoyer un million de dollars à mes parents ? Elle me regarde de ses grands yeux candides, mais j’entends une subtile nuance de défi dans sa voix. Elle me met à l’épreuve, elle met à l’épreuve les limites de cette nouvelle étape dans notre relation.

Je lui fais un grand sourire et je tends la main pour lui remettre une boucle de cheveux derrière l’oreille.

― Tu voudrais que je le fasse, mon chat ?

Elle me regarde sans broncher.

― Pas vraiment, dit-elle doucement. J’aimerais bien mieux les appeler à la place.

Je soutiens son regard.

― Entendu. Tu pourras les appeler quand nous serons arrivés là-bas.

Elle écarquille les yeux et je m’aperçois que je viens de la surprendre. Elle s’attendait à ce que je la maintienne de nouveau en captivité, coupée du monde extérieur. Ce qu’elle ne réalise pas, c’est que ce n’est plus nécessaire.

J’ai atteint le but que je m’étais fixé.

Elle m’appartient complètement.

― D’accord, dit-elle lentement, je les appellerai.

Elle me regarde comme si elle n’arrivait pas à me comprendre, comme si j’étais une sorte d’animal exotique qu’elle voit pour la première fois. C’est souvent qu’elle me regarde comme ça, avec un mélange de méfiance et de fascination. Je l’attire, je l’attire depuis le début, mais d’une certaine manière elle continue à avoir peur de moi.

Le prédateur que je suis aime ça. Sa peur et sa réticence ajoutent un certain piment à toute notre histoire. Il n’en est que plus doux de la posséder, de la sentir blottie entre mes bras toutes les nuits.

― Parle-moi de ce que tu as fait chez toi, ai-je murmuré en l’aidant à se mettre plus à son aise sur mon épaule. En rejetant de la main ses cheveux en arrière je baisse les yeux vers son visage tourné vers moi. Qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps ?

Ses lèvres douces dessinent un sourire, elle se moque d’elle-même.

― Tu veux dire, qu’ai-je fait, à part souffrir de ton absence ?

Une douce chaleur se répand dans ma poitrine. Mais je ne veux pas l’admettre. Je ne veux pas y attacher d’importance. Je veux qu’elle m’aime parce qu’une perversité compulsive me force à la posséder entièrement et non pas parce que je ressens quelque chose pour elle en retour.

― Oui, à part ça, ai-je dit à voix basse en pensant à toutes les manières de la baiser quand je serai seul avec elle.

― Eh bien, j’ai vu certains de mes amis, commence-t-elle, et je l’écoute me résumer ce qu’elle a fait pendant les quatre derniers mois. J’en sais déjà l’essentiel parce que Lucas a pris l’initiative de faire discrètement surveiller Nora pendant que j’étais dans le coma. Dès que j’ai repris connaissance, il m’a fait un rapport détaillé sur tout ce qui s’était passé, y compris les activités quotidiennes de Nora.

J’ai une dette envers lui à cause de ça, et aussi parce qu’il m’a sauvé la vie. Depuis quelques années, Lucas Kent est devenu un membre précieux de mon organisation. Il n’y en a pas beaucoup qui auraient eu le cran d’intervenir comme il la fait. Même sans savoir toute la vérité sur Nora, il a eu l’intelligence de supposer qu’elle comptait pour moi et de prendre les mesures nécessaires pour assurer sa sécurité.

Mais il ne l’a pas empêchée de faire ce qu’elle voulait.

― Alors l'as-tu vu ? ai-je demandé avec nonchalance en levant la main pour jouer avec le lobe de son oreille. Je veux parler de Jake.

Elle reste dans mes bras, mais je la sens se pétrifier et raidir chaque muscle de son corps.

― Je l’ai croisé rapidement après un dîner avec Leah, mon amie, dit-elle calmement en levant les yeux vers moi. Nous avons pris un café ensemble, tous les trois, et c’est la seule fois que je l’ai vu.

Je soutiens son regard un instant puis je hoche la tête avec satisfaction. Elle ne m’a pas menti. Le rapport de Lucas en parlait. Et quand je l’ai lu, j’ai eu envie d’étrangler ce garçon de mes propres mains.

D’ailleurs, je risque encore de le faire si jamais il reprend contact avec Nora.

En pensant à un autre homme, une rage incandescente m’envahit. Selon le rapport, elle n’est sortie avec personne pendant notre séparation, sauf une fois.

― Et l’avocat ? ai-je dit d’une voix douce, faisant de mon mieux pour contrôler la rage qui bouillonne en moi. Vous vous êtes bien amusés, tous les deux ?

Elle pâlit sous son hâle.

― Je n’ai rien fait avec lui, dit-elle, et j’entends son appréhension dans sa voix. Cette nuit-là ? Je suis sortie avec lui parce que tu me manquais, parce que j’en avais assez d’être seule, mais il ne s’est rien passé. J’ai bu deux ou trois verres, mais je n’ai quand même pas pu m’y résoudre.

― Ah bon ? La colère me quitte presque entièrement. Je la connais suffisamment bien pour savoir quand elle ment, et en ce moment elle dit la vérité. Mais je me promets d’en savoir davantage. Si jamais l’avocat a mis la main sur elle, il le paiera.

Elle me regarde, et je sens qu’elle commence à se détendre. Personne ne devine aussi bien mon humeur qu’elle. C’est comme si nous étions exactement sur la même longueur d’onde. Avec elle, c’est comme ça depuis le début. Contrairement à la plupart des femmes, elle sait vraiment qui je suis.

― Non, dit-elle en faisant la grimace. Je n’ai pas pu le laisser me toucher. Je suis foutue maintenant, impossible d’être avec un homme normal.

Je lève les sourcils, amusé malgré moi. Elle n’est plus cette jeune fille effrayée que j’avais amenée dans l’île. Chemin faisant, les griffes de mon petit chat ont poussé et elle a commencé à apprendre à s’en servir.

― C’est bien. Je lui chatouille la joue puis je penche la tête pour sentir son doux parfum. Personne n’a le droit de te toucher, bébé, personne sauf moi.

Elle ne réagit pas, mais continue à me regarder. Elle n’a pas besoin de dire quoi que soit. Nous nous comprenons parfaitement. Je sais que je tuerai quiconque la touchera, et elle le sait aussi.

C’est étrange, mais je n’ai encore jamais été aussi possessif avec une femme. C’est nouveau pour moi. Avant de rencontrer Nora, toutes les femmes étaient interchangeables pour moi, elles n’étaient que des êtres doux et mignons qui traversaient ma vie. Elles venaient de leur plein gré, elles voulaient être baisées, elles voulaient souffrir, et je leur donnais ce plaisir en satisfaisant mes propres besoins en même temps.

J’ai baisé une femme pour la première fois quand j’avais quatorze ans, peu après la mort de Maria. C‘était une des putains de mon père ; il me l’avait envoyée après que je me suis débarrassé de deux des hommes qui avaient assassiné Maria en les châtrant dans leur propre maison. Il me semble que mon père espérait me détourner de ma quête de vengeance grâce à l’attrait du sexe.

Inutile de dire que son plan a échoué.

Elle était venue dans ma chambre vêtue d’une robe noire moulante, parfaitement fardée, sa bouche charnue et sensuelle mise en valeur par un rouge à lèvres rouge brillant. Quand elle a commencé à se déshabiller devant moi, j’ai réagi comme n’importe quel adolescent, un désir immédiat et violent m’a pris. Mais à ce moment-là, je n’étais pas n’importe quel adolescent. J’étais un tueur ; je l’étais depuis l’âge de huit ans.

Cette nuit-là, j’ai été brutal en prenant cette putain, en partie parce que j’étais trop inexpérimenté pour me contrôler, et en partie parce que je voulais la faire souffrir, faire souffrir mon père, faire souffrir le monde entier. Mes frustrations ont laissé leurs marques dans sa chair, avec des bleus et des morsures, et elle est revenue en redemander la nuit suivante, cette fois sans que mon père le sache. On a baisé comme ça pendant un mois, elle venait en cachette dans ma chambre chaque fois qu’elle le pouvait, et elle m’apprenait ce qui lui faisait plaisir… en prétendant que ça faisait plaisir à beaucoup d’autres femmes. Elle ne voulait pas que je sois doux et tendre au lit, elle voulait souffrir et subir ma force. Elle voulait quelqu’un qui lui donne l’impression d’être en vie.

Et je me suis aperçu que ça me plaisait aussi. Je l’entendais hurler et me supplier quand je la faisais souffrir et quand je la faisais jouir. La violence que j’avais dans la peau avait trouvé un nouveau champ d’action, et j’y avais recours dès que l’occasion s’en présentait.

Mais évidemment, ça ne me suffisait pas. La rage qui m’animait si profondément ne pouvait s’apaiser aussi facilement. La mort de Maria avait changé quelque chose chez moi. Elle était la seule source de pureté et de beauté dans ma vie et elle avait disparu. Bien mieux que l’apprentissage que m’avait donné mon père, sa mort réussit à tuer le peu qu’il me restait de conscience morale. Je n’étais plus un garçon qui suit malgré lui les traces de son père. J’étais un prédateur qui avait soif de sang et de vengeance. Sans tenir compte des ordres de mon père qui voulait que je laisse tomber, j’ai pourchassé les assassins de Maria l’un après l’autre et je les ai fait payer, en savourant leurs cris de douleur, leurs appels à la pitié et leurs implorations à en finir.

Après il y eut des représailles et des contre-représailles. Des morts. Les hommes de mon père. Les hommes de ses rivaux. La violence continua de monter jusqu’à ce que mon père décide d’apaiser ses associés en m’excluant de ses affaires. Il m’envoya à l’étranger, en Europe et en Asie… et là j’ai trouvé des douzaines d’autres femmes comme celle qui m’avait initié au sexe. De belles femmes consentantes dont les goûts rejoignaient les miens. Je satisfaisais leurs fantasmes pervers et elles me donnaient un plaisir momentané, un arrangement qui convenait parfaitement à mon style de vie, surtout quand je suis revenu diriger l’organisation de mon père.

Et il y a dix-neuf mois, pendant un voyage d’affaires à Chicago, je l’ai enfin trouvée.

Nora.

La réincarnation de Maria.

La jeune fille que j’ai l’intention de garder pour toujours.

2

Nora

Assise ici entre les bras de Julian, je retrouve la sensation d’excitation mêlée à l’appréhension. Notre séparation n’a rien changé chez lui. Il est toujours celui qui a failli tuer Jake et qui n’a pas hésité à enlever la fille qu’il voulait.

Et celui qui a presque perdu la vie en venant à ma rescousse.

Maintenant que je sais ce qui lui est arrivé, je vois les marques que lui a laissées son épreuve. Il est plus mince qu’avant, sa peau bronzée est plus tendue sur ses pommettes saillantes. Il a une cicatrice rose irrégulière à l’oreille droite et ses cheveux noirs sont presque ras. À la gauche de son crâne, ses cheveux poussent de manière un peu irrégulière, comme s’ils cachaient une autre cicatrice à cet endroit.

Malgré ces minuscules imperfections, il est toujours le plus bel homme que je connaisse. Je ne peux détourner les yeux de lui.

Il est vivant. Julian est vivant et je suis de nouveau avec lui.

Mais ça ne parait toujours pas réel. Jusqu’à ce matin, je le croyais mort. J’étais persuadée qu’il avait trouvé la mort dans l’explosion. Pendant quatre longs mois épouvantables, je me suis obligée à être forte, à continuer à vivre et à essayer d’oublier celui qui est assis à côté de moi en ce moment.

Celui qui a volé ma liberté.

Celui que j’aime.

Levant la main gauche je suis doucement le dessin de ses lèvres de l’index. Il a la bouche la plus extraordinaire que je connaisse, une bouche faite pour le péché. Sous mon doigt, ses belles lèvres s’ouvrent et il m’attrape avec ses dents blanches coupantes, me mordille légèrement, puis me suce.

Je tremble d’excitation en sentant sa langue chaude et humide m’humecter le doigt. Mes muscles intimes se contractent et je sens ma culotte se mouiller. Mon Dieu, impossible de lui résister. Il lui suffit de me regarder, de me toucher, et je le désire. Mon sexe est un peu enflé et douloureux après la manière dont il m’a baisée tout à l’heure, mais mon corps a de nouveau envie de lui.

Julian est vivant et il m’emmène de nouveau avec lui.

Tout en commençant à réaliser ce qui se passe je sors mon doigt de sa bouche, tout à coup un frisson me parcourt et refroidit mon désir. Impossible de revenir en arrière et de changer d’avis. Julian contrôle ma vie, et cette fois c’est moi qui me suis précipitée dans le piège et qui me suis mise à sa merci.

Évidemment je me souviens que ça n’aurait servi à rien de résister. Je me souviens de la seringue qui était dans la poche de Julian et je sais que de toute façon le résultat aurait été le même. Consciente ou pas, je serais avec lui maintenant. C’est idiot, mais ça me réconforte et je repose la tête sur l’épaule de Julian en me laissant aller et en me détendant entre ses bras.

Il est inutile de lutter contre son destin, je commence à l’accepter.

Comme il y a de la circulation, le trajet pour se rendre à l’aéroport prend un peu plus d’une heure. Mais je suis surprise de m’apercevoir que nous n’allons pas à O’Hare, l’aéroport de Chicago. À la place, nous arrivons sur une petite piste d’atterrissage où un assez gros appareil nous attend. Sur sa queue, je lis l’inscription « G650 ».

― Il est à toi ? ai-je demandé à Julian quand il m’ouvre la portière de la voiture.

― Oui ! Mais il ne me regarde pas et n’en dit pas davantage. Il inspecte les alentours du regard comme s’il y cherchait un traquenard. Contrairement à autrefois, il est sur le qui-vive, et pour la première fois je comprends que pour lui aussi l’île était un sanctuaire, un endroit où il pouvait se détendre et ne plus être sur ses gardes.

Dès que je descends de voiture, Julian me prend par le coude et m’entraîne vers l’avion. Le chauffeur nous suit. Je le découvre, un panneau séparait le siège arrière de l’avant de la voiture, et je lui jette un coup d’œil en me dirigeant vers l’appareil.

Ce type doit être un des commandos de Julian. Ses cheveux blonds sont coupés court, ses yeux pâles sont glacés et il a de fortes mâchoires. Il est encore plus grand que Julian et il se déplace avec la même grâce athlétique, une allure guerrière dont chaque mouvement est parfaitement maîtrisé. Il tient un énorme fusil d’assaut et je suis sûre qu’il sait exactement comment s’en servir. Encore un homme dangereux… et un homme que bien des femmes trouveraient séduisant, avec ses traits réguliers et son corps musclé. Il ne m’attire pas, mais je suis trop gâtée. Il n’y a pas beaucoup d’hommes qui peuvent rivaliser avec l’apparence d’ange déchu de Julian.

― C‘est quelle sorte d’avion ? ai-je demandé à Julian en montant les marches de la passerelle et en entrant dans une cabine luxueuse. Je ne suis jamais allée dans un jet privé, mais celui-ci me semble particulièrement somptueux. Je fais de mon mieux pour ne pas être béate d’admiration, sans le moindre succès. Il y a d’immenses sièges en cuir couleur crème et un sofa derrière une table basse. Et derrière une porte ouverte à l’arrière de l’appareil j’entrevois un grand lit.

J’en reste bouche bée. Il y a une chambre dans cet avion !

― C’est l’un des Gulf Stream les plus haut de gamme, répond-il en me faisant pivoter pour m’aider à enlever mon manteau. Ses mains chaudes m’effleurent le cou et me font frissonner de plaisir. Un jet d’affaires long-courrier. Il peut nous emmener directement à destination sans avoir besoin de faire halte pour se ravitailler en fioul.

― C’est très joli, ai-je dit en regardant Julian mettre mon manteau dans la penderie qui se trouve près de la porte avant d’enlever son blouson. Je ne peux le quitter des yeux et je m’aperçois qu’une partie de moi redoute encore que tout ça ne soit pas réel, que je vais me réveiller et découvrir que ce n’était qu’un rêve… que Julian est vraiment mort dans l’explosion.

Cette pensée me fait frissonner des pieds à la tête et Julian s’aperçoit de ce mouvement involontaire.

― As-tu froid ? demande-t-il en s’approchant de moi. Je peux faire modifier la température.

― Non, ça va. Mais la chaleur de Julian qui m’attire vers lui et me frotte les bras quelques instants me fait du bien. Je sens la chaleur de son corps traverser mes vêtements et chasser le souvenir de ces mois affreux où je pensais l’avoir perdu.

Je lui entoure la taille et je le serre farouchement dans mes bras. Il est vivant et je l’ai à mes côtés. Désormais, c’est la seule chose qui compte.

― Nous sommes prêts à décoller. Une voix masculine que je ne connais pas me fait sursauter et je lâche Julian ; je me retourne et je vois le chauffeur blond à côté de nous, il nous regarde avec une expression indéfinissable sur son visage dur.

― Bien. Julian ne me lâche pas et me serre plus près de lui quand j’essaie de me dégager. Nora, voici Lucas. C‘est lui qui m’a traîné à l’extérieur du hangar.

― Oh, je vois. Je lui adresse sincèrement un grand sourire radieux. Cet homme a sauvé la vie de Julian. Je suis très heureuse de faire votre connaissance, Lucas. Je ne sais comment vous remercier pour ce que vous avez fait…

Il hausse légèrement les sourcils comme s’il était surpris par mes paroles.

― Je n’ai fait que mon travail, dit-il d’une voix grave et légèrement amusée.

Les lèvres de Julian dessinent un léger sourire, mais il ne réagit pas. À la place, il demande :

― Est-ce que tout est prêt pour nous accueillir au domaine ?

Lucas hoche la tête.

― Tout est prêt. Puis il se tourne vers moi, le visage aussi impassible qu’avant. Moi aussi je suis heureux de faire votre connaissance, Nora. Et il se retourne pour disparaitre sans la cabine de pilotage à l’avant de l’appareil.

― C’est ton chauffeur et ton pilote ? Je demande à Julian quand Lucas a disparu.

― Il est très versatile, dit Julian en me conduisant vers les sièges bien rembourrés. C’est le cas de la plupart de mes hommes.

Dès que nous sommes assis, une brune exceptionnellement jolie arrive dans la cabine, elle vient de l’avant de l’appareil. Sa robe blanche semble avoir été cousue sur ses rondeurs et avec son maquillage élaboré elle est aussi glamour qu’une star de cinéma, sauf qu’elle porte un plateau avec une bouteille de champagne et deux coupes.

Elle me jette un bref regard avant de dire à Julian :

― Aimeriez-vous autre chose, M.Esguerra ? Et elle se penche pour poser le plateau sur la table qui se trouve entre nos sièges.

Sa voix est douce et mélodieuse et le regard avide qu’elle jette sur Julian me fait grincer des dents.

― Non, ça devrait suffire pour le moment. Merci, Isabella, dit-il en lui adressant un rapide sourire qui provoque immédiatement ma jalousie. Un jour, Julian m’a dit qu’il n’avait baisé personne depuis qu’il m’avait rencontré et pourtant je ne peux m’empêcher de me demander s’il a couché avec cette femme à un moment ou à un autre. Elle est incroyablement séduisante et son comportement indique clairement qu’elle serait ravie de donner à Julian tout ce qu’il veut, elle-même comprise, nue et sur un plateau d’argent.

Avant de laisser mes pensées se poursuivre dans cette direction je respire profondément et je m’oblige à regarder par le hublot, la neige tombe doucement. Je sais en partie que c’est de la folie, qu’il n’est pas logique d’être si possessive avec Julian. N’importe quelle femme douée de raison serait ravie de voir l’attention de son ravisseur se détourner d’elle, mais quand il s’agit de lui, je n’ai plus ma raison.

Le syndrome de Stockholm. L’attachement de la captive. L’attachement provoqué par un traumatisme. Ma thérapeute a utilisé tous ces termes pendant les brèves séances que j’ai passées avec elle. Elle a essayé de me faire parler des sentiments que j’éprouve pour Julian, mais c’était trop douloureux pour moi de parler de lui alors que je croyais l’avoir perdu, et je ne suis plus retournée la voir. Mais plus tard, j’ai cherché la définition de ces termes et je vois comment ils s’appliquent à ma situation. Mais je ne sais pas si c’est aussi simple que cela ni si cela a la moindre importance désormais. Et ce n’est pas en nommant quelque chose qu’on le fait disparaitre. Quelle que soit la cause de mon attachement pour Julian et des sentiments qu’il m’inspire, je ne peux la faire disparaitre. Je ne peux pas me forcer à l’aimer moins.

Quand je me retourne vers lui l’hôtesse est partie. J’entends gronder les moteurs de l’appareil et j’attache machinalement ma ceinture de sécurité comme on m’a toujours appris à le faire.

― Du champagne ? demande-t-il en prenant la bouteille sur la table.

― Oui, pourquoi pas ? Et je m’installe confortablement dans le vaste siège en savourant lentement les bulles tandis que l’avion commence à rouler.

Ma nouvelle vie avec Julian vient de commencer.

3

Julian

En savourant mon champagne, j’examine Nora qui regarde par le hublot, la terre disparait rapidement sous ses yeux. Elle est en jean et en sweat-shirt polaire bleu et ses petits pieds sont chaussés de bottines noires épaisses en laine de mouton, je crois qu’on appelle ça des Uggs. Malgré ces vilaines chaussures, elle est quand même sexy, mais je préfère nettement la voir en robe d’été quand sa peau douce resplendit au soleil.

En voyant son calme, je me demande ce qu’elle pense, si elle a des regrets.

Ce serait inutile. De toute façon, je l’aurais prise avec moi.

Comme si elle sentait que je la regarde, elle se tourne vers moi.

― Comment ont-ils pu me découvrir ? demande-t-elle à voix basse. Les hommes qui m’ont kidnappée, je veux dire. Comment ont-ils appris que j’existais ?

En entendant sa question, je me raidis. Je me souviens de ces heures insupportables qui ont suivi l’attaque de la clinique et pendant un instant je suis la proie de ce mélange explosif de rage intense et d’une peur qui me paralyse.

Elle aurait pu perdre la vie. Elle serait morte si je ne l’avais pas retrouvée à temps. Même si je leur avais donné ce qu’ils voulaient, ils auraient quand même pu la tuer pour me punir de ne pas avoir satisfait leur demande. Je l’aurais perdue, exactement comme j’ai perdu Maria.

Et comme nous venons de perdre Beth.

― C’était l’aide-infirmière à la clinique. Ma voix semble froide et distante et je pose ma coupe de champagne sur le plateau. Angela. Depuis le début, elle était payée par Al-Quadar.

Les yeux de Nora se mettent à briller de tous leurs feux.

― Cette pute, murmure-t-elle. J’entends la douleur se mêler à la colère dans sa voix. Quand elle replace sa propre coupe sur la table, sa main tremble. Cette sale pute !

Je hoche la tête en essayant de contrôler ma propre rage quand je me repasse mentalement les images de la vidéo que Majid m’a envoyée. Ils ont torturé Beth avant de la tuer. Ils l’ont fait souffrir. Beth dont la vie n’avait été que souffrance depuis que son salaud de père l’avait vendue à un bordel de l’autre côté de la frontière mexicaine à l’âge de treize ans. Qui fut l’une des rares personnes dont je n’ai jamais remis la loyauté en cause.

Ils l’ont fait souffrir… et maintenant je vais les faire souffrir encore bien plus.

― Où est-elle maintenant ? La question de Nora me fait sortir d’une agréable rêverie où chaque membre d’Al-Quadar est misérablement à ma merci. Quand je la regarde sans comprendre elle précise :

― Angela.

La naïveté de sa question me fait sourire.

― Tu n’as pas besoin de t’en préoccuper, mon chat. Il ne reste d’Angela que des cendres dispersées sur la pelouse de la clinique des Philippines. Le mode interrogatoire de Peter est brutal, mais efficace, et il se débarrasse ensuite toujours des preuves. Elle a payé pour sa trahison.

Nora avale sa salive et je sais qu’elle comprend exactement ce que je veux dire. Elle n’est plus la jeune fille que j’ai rencontrée dans une boîte de nuit de Chicago. Je vois des ombres dans ses yeux et je sais que j'en suis responsable. Malgré tous mes efforts pour la protéger sur l’île, la laideur de mon univers l’a touchée et a souillé son innocence.

Al-Quadar devra aussi m’en rendre compte.

Ma cicatrice à la tête commence à me faire mal et je l’effleure de la main gauche. J’ai encore mal à la tête de temps en temps, mais à part ça j’ai presque entièrement retrouvé la santé. Si l’on considère que j’ai passé les quatre derniers mois dans un état végétatif, je suis assez satisfait de la situation.

― Est-ce que ça va ? Nora montre son inquiétude et tend la main pour la poser au-dessus de mon oreille gauche. Ses doigts fins sont d’une grande douceur sur mon cuir chevelu. Souffres-tu encore ?

Ses caresses me font frissonner de plaisir. C’est ce que j’attends d’elle, qu'elle s’occupe de mon bien-être. Je veux qu’elle m’aime, bien que je lui ai volé sa liberté et qu’elle serait parfaitement justifiée de me haïr.

Je n’ai plus d’illusions sur moi-même. Je suis un de ces hommes qu’on montre au journal télévisé, ces hommes dont tout le monde a peur et que tout le monde méprise. J’ai enlevé une jeune femme parce que je la désirais et sans aucun autre motif.

Je l’ai prise, elle est devenue mienne.

Je ne cherche pas à justifier ce que j’ai fait. Et je ne ressens aucune culpabilité. Je désirais Nora et maintenant elle est avec moi et me regarde comme si j’étais la personne la plus importante de sa vie.

Et je le suis. Je suis exactement celui dont elle a besoin maintenant… celui qu’elle désire. Je lui donnerai tout et je lui prendrai tout en échange. Son corps, son esprit, sa loyauté, je veux tout cela. Je veux sa souffrance et son plaisir, ses craintes et sa joie.

Je veux être toute sa vie.

― Oui, ça va, ai-je dit en réponse à la question qu’elle m’a posée. C‘est presque guéri.

Elle enlève ses doigts et je lui attrape la main, ne voulant pas renoncer au plaisir de ses caresses. Sa main dans la mienne est fine et délicate, sa peau douce et chaude. Elle essaie de me la retirer machinalement, mais je ne la laisse pas faire et mes doigts se resserrent autour des siens. Comparée à moi, elle n’a aucune force ; elle ne peut m’obliger à la lâcher que si je le veux bien.

Et d’ailleurs, elle ne veut pas que je la lâche. Je sens monter l’excitation en elle et mon propre corps se raidit, une sombre avidité se réveille de nouveau chez moi. Je tends l’autre main par-dessus la table et lentement, résolument, j’ouvre sa ceinture de sécurité.

Puis je me lève sans lui lâcher la main et je l’emmène à la chambre qui se trouve à l’arrière de l’appareil.

Elle garde le silence quand nous entrons dans la chambre et que je ferme la porte derrière nous. La pièce n’est pas insonorisée, mais Isabella et Lucas sont à l’avant de l’appareil, nous devrions être tranquilles. D’habitude, ça m’est égal si quelqu’un me voit ou m’entend quand je fais l’amour, mais c’est différent avec Nora. Elle est à moi et je ne veux rien partager. En aucune manière.

Je lui lâche la main, je vais vers le lit et je m’assieds, je me penche en arrière et je croise les jambes. Une posture nonchalante, alors que je suis tout sauf nonchalant quand je la regarde.

Mon désir de la posséder est violent, il me consume tout entier. C’est une obsession qui va au-delà d’un simple besoin sexuel, bien que mon corps la désire ardemment. Ce n’est pas seulement que je veuille la baiser ; je veux laisser mon empreinte sur elle, laisser mes marques sur elle et en elle afin qu’elle n’appartienne jamais à personne d’autre que moi.

Je veux qu’elle m’appartienne entièrement.

― Déshabille-toi ! lui ai-je ordonné en soutenant son regard. Ma verge est si dure qu’elle me donne l’impression qu’il y a des mois que je ne l’ai pas prise et pas seulement quelques heures. J’ai besoin de tout mon sang-froid pour ne pas lui arracher ses vêtements, la faire se pencher en avant sur le lit et la marteler jusqu’à ce que j’explose.

Je me contrôle parce que je ne veux pas baiser en vitesse. J’ai d’autres projets en tête aujourd’hui.

En respirant profondément, je me force à rester immobile et je la regarde se déshabiller lentement.

Son visage est congestionné, sa respiration plus rapide, et je sais qu’elle me désire déjà, que son intimité est chaude et glissante, prête à m’accueillir. En même temps, je sens son hésitation dans ses gestes, je vois la méfiance dans ses yeux. Il y a encore une part d’elle qui a peur de moi, qui sait de quoi je suis capable.

Elle a raison d’avoir peur : il y a quelque chose chez moi qui se délecte de la souffrance des autres et qui veux leur faire mal.

Qui veut lui faire mal.

Elle enlève d’abord son sweat-shirt en polaire, révélant le haut noir qu’elle a dessous. La bretelle rose de son soutien-gorge apparait, cette couleur qui symbolise l’innocence m’excite encore plus et m’envoie une nouvelle giclée de sang directement dans la verge. Après, c’est le tour du haut noir et quand elle a enlevé ses bottines et son jean, je suis prêt à exploser.

Avec son soutien-gorge rose et sa culotte assortie, elle est l’être le plus délicieux que je connaisse. Son corps délicat est athlétique et musclé, les muscles de ses bras et de ses jambes sont subtilement définis. Malgré sa minceur, elle est très féminine, avec son petit derrière rebondi et ses petits seins ronds quand même. Ses longs cheveux qui lui flottent dans le dos lui donnent l’air d’un mannequin du catalogue de lingerie Victoria’s Secret en miniature. Son seul défaut est la petite cicatrice à droite de son ventre plat, en souvenir de son opération de l’appendicite.

Il faut que je la touche.

― Viens ici ! ai-je dit d’une voix rauque. Ma verge se frotte douloureusement contre la fermeture éclair de mon jean.

Elle me fixe de ses grands yeux noirs et s’approche avec précaution et avec hésitation, comme si j‘allais l’attaquer d’un instant à l’autre.

Je respire encore profondément pour m’en empêcher. À la place quand elle est à ma portée je me penche pour l’attraper fermement par la taille et l’attirer vers moi et la mettre entre mes jambes. Sa peau est douce et fraîche, sa cage thoracique si étroite que je peux presque en faire le tour de mes mains. Il serait si facile de l’abîmer, de la briser. Sa vulnérabilité m’excite presque autant que sa beauté.

En levant le bras, je trouve l’attache de son soutien-gorge et je libère ses seins de leur emprisonnement.

Quand son soutien-gorge glisse le long de ses bras ma bouche devient sèche et tout mon corps se contracte. Même si je l’ai vue nue des centaines de fois, chaque nouvelle occasion est une révélation. Elle a des petits tétons d’un brun rose et ses seins sont légèrement dorés comme le reste de son corps. Incapable de résister, je prends ces petits monticules ronds et doux dans les mains, je les presse et je les pétris. Sa chair est lisse et ferme, ses tétons se raidissent dans mes mains. Je l’entends reprendre son souffle quand mes pouces se frottent contre leur rigidité et ma faim de la posséder s’accentue encore.

Je lui lâche les seins, je mets le doigt sous l’élastique de sa culotte et la lui fais descendre le long des jambes puis je mets la main droite sur son sexe. Mon majeur pénètre sa petite ouverture, et ma verge tressaute de la sentir mouillée. Quand mon pouce calleux lui appuie sur le clitoris, elle en perd le souffle, sa main m’agrippe l’épaule et ses petits ongles acérés me griffent la peau.

Je ne peux plus attendre une seconde de plus. Il faut que je la possède.

― Va sur le lit ! Ma voix est pleine de désir quand je retire la main de son sexe. Je veux que tu te mettes sur le ventre.

Elle obéit à toute vitesse pendant que je me lève et que je me déshabille à mon tour.

C’est une bonne élève. Quand j’ai enlevé mes vêtements, elle est déjà couchée sur le ventre, toute nue, un oreiller soulève son petit derrière rebondi. Elle me regarde sous ses longs cils et je sens son impatience mêlée de nervosité. En ce moment, elle me désire tout en me craignant.

Son regard exacerbe mon excitation et réveille une autre faim chez moi. Un besoin plus sombre, plus pervers. Du coin de l’œil, j’aperçois la ceinture de mon jean qui est par terre. Je la ramasse, je me l’enroule autour de la main et je m’approche du lit.

Nora ne bouge pas, bien que son corps se raidisse sous mes yeux. Mes lèvres murmurent :

― Comme tu es sage...

Elle sait que si elle résistait ça serait pire pour elle. Évidemment elle a aussi appris que sa douleur sera adoucie par son plaisir et qu’elle aussi en profitera.

Je m’arrête au bord du lit, je tends ma main restée libre et je laisse glisser les doigts le long de sa colonne vertébrale. Elle tremble sous mes caresses et sa réaction provoque une sombre excitation chez moi. C’est exactement ce que je veux, ce dont j’ai besoin, ce lien profond et pervers qui existe entre nous. Je veux me désaltérer à sa peur, à sa souffrance. Je veux l’entendre crier, la sentir se débattre inutilement, puis la sentir fondre dans mes bras quand je la fais jouir sans relâche.

Cette jeune fille provoque ce qu’il y a de pire chez moi et me fait oublier le peu de sens moral que je possède. Elle est la seule femme que j’ai forcée à venir dans mon lit, celle que j’ai désiré plus que toute autre… et d’une manière aussi mauvaise. L’avoir ici, à ma merci est plus qu’enivrant, c’est la drogue la plus puissante que j’aie jamais goûtée. Aucun autre être humain ne m’a jamais fait ressentir une chose comparable et savoir qu’elle est à moi, que je peux en faire ce que je veux me donne une ivresse inégalable. Avec toutes les autres femmes que j’ai connues on jouait un jeu, on se grattait là où ça démangeait, mais avec Nora c’est différent. Avec elle, c’est tellement plus

― Comme tu es belle… ai-je murmuré en caressant la douce peau de ses cuisses et de ses fesses. Une peau qui va bientôt être écorchée, mais dont je savoure la perfection provisoire. Tellement belle… Je me penche sur elle pour embrasser légèrement le bas de son dos et sentir son chaud parfum de femme en laissant monter notre impatience. Elle est parcourue d’un frisson et je souris, l’adrénaline coule à flots dans mes veines.

Je me relève et fais cingler la ceinture.

Je n’y suis pas allé fort, mais elle sursaute quand même quand la ceinture touche les globes ronds de son derrière et un léger gémissement échappe de ses lèvres. Elle n’essaie ni de bouger ni de se dérober ; au contraire, elle s’agrippe aux draps et ferme les yeux. Je frappe plus fort la deuxième fois, et puis encore et encore, mes mouvements prennent un rythme hypnotique, comme dans une transe. À chaque coup de ceinture je m’enfonce de plus en plus profondément dans les ténèbres, les frontières de mon univers se rapprochent jusqu’à ne plus voir qu’elle, ne plus entendre qu’elle, ne plus sentir qu’elle. Sa tendre chair rougie, ses soupirs de douleur, les sanglots qui viennent de sa gorge, sa manière de frissonner et de trembler sous chacun de mes coups, je m’en abreuve, ma dépendance s’en nourrit, la faim éperdue qui ronge mes entrailles s’apaise.

Le temps n’existe plus et s’éternise. Je ne sais pas si cela a duré des minutes ou des heures. Quand je finis par m’arrêter, elle est allongée, inerte et immobile, les fesses et les cuisses couvertes de marques roses. Son visage couvert de larmes est hébété, presque extasié, et son corps mince tremble, elle a la chair de poule.

Je jette la ceinture par terre et je prends doucement Nora dans mes bras, je m’assieds sur le lit et je la prends sur mes genoux. Mon cœur bat à se rompre, mon esprit se ressent encore de l’extraordinaire plaisir que je viens d’éprouver. Elle frissonne, se cache le visage contre mon épaule et recommence à pleurer. Lentement, je lui caresse les cheveux pour la réconforter, l’aider à revenir à elle-même après cette poussée d’endorphine tout comme je reviens à moi-même.

Voilà ce dont j’ai besoin maintenant, la réconforter, la sentir dans mes bras. Je veux être tout pour elle : son protecteur, son bourreau, sa joie et sa peine. Je veux me l’attacher physiquement et émotionnellement, m’imprimer si profondément dans son esprit et dans son corps qu’elle ne pense jamais à me quitter.

Quand ses sanglots s’apaisent, mon désir revient. Mes caresses pour la réconforter se font plus pressantes, mes mains se promènent sur son corps avec l’intention d’éveiller son excitation, et non plus seulement de la calmer. Ma main droite glisse entre ses cuisses, mes doigts appuient sur son clitoris et en même temps mon autre main lui agrippe les cheveux, les tire pour l’obliger à me regarder dans les yeux. Elle semble toujours dans un état second, ses lèvres douces sont entrouvertes quand elle me regarde, et je me penche pour lui prendre la bouche dans un long baiser profond. Elle gémit dans ma bouche, ses mains m’attrapent les épaules et je sens la chaleur monter entre nous. Mes bourses me remontent le long du corps en se contractant, ma verge désire sa chair glissante et chaude.

Je me lève sans la lâcher et je la mets sur le lit. Elle fait une grimace et je m’aperçois que les draps frottent sur ses écorchures et lui font mal.

― Tourne-toi bébé, ai-je murmuré, maintenant je ne cherche que son plaisir. Elle m’obéit en roulant sur le ventre, dans la même position qu’avant, et je la mets à quatre pattes, les coudes pliés.

Quand elle est dans cette position, avec le derrière relevé et le dos légèrement cambré, personne ne pourrait être plus sexy. Je vois tout, les plis de son sexe délicat, le petit trou de son anus, les courbes délicieuses de ses fesses marquées de rose par les coups de ceinture. Mon cœur bat à se rompre dans ma poitrine et ma verge vibre douloureusement quand je prends Nora par les hanches, place mon gland en face de son ouverture et m’enfonce en elle

Je suis entouré de sa chair chaude et mouillée, elle me va comme un gant. Elle gémit, se cambre vers moi pour me prendre plus profondément, je le fais avec plaisir en me retirant un peu avant de revenir d’un coup. Un cri vient de sa gorge et je recommence, le dos hérissé de plaisir en la sentant si étroite quand elle se resserre sur moi. Des vagues de chaleur déferlent en moi et je commence à pousser sans me contrôler, me rendant à peine compte que mes doigts s’enfoncent dans la chair douce de ses hanches. Ses gémissements et ses cris augmentent en volume, et je la sens jouir, ses muscles intimes se contractent autour de ma verge pour en aspirer le contenu. Incapable de me retenir plus longtemps, j’explose, et la force avec laquelle ma semence se projette dans les profondeurs chaudes de son corps est telle qu’elle m’aveugle.

En haletant, je m’effondre sur le côté en l’entraînant avec moi. Nous sommes trempés de sueur qui nous colle l’un à l’autre et mon cœur s’emballe. Elle aussi respire péniblement, et je sens son vagin se contracter encore le long de ma verge qui perd sa raideur. Ce sont les derniers soubresauts de l’orgasme qui se propagent en elle.

Nous sommes couchés l’un contre l’autre, notre respiration commence à s’apaiser. Je tiens Nora tout contre moi, les rondeurs douces de son derrière appuyées contre mon entrejambe, et une sensation de paix, de satisfaction commencent lentement à m’envahir. Il y a quelque chose chez elle qui calme mes démons intérieurs, qui me permet de redevenir presque normal. Presque… heureux. Je ne peux ni l’expliquer ni le rationaliser ; mais c’est là. C’est la raison pour laquelle le besoin que j’ai d’elle est si éperdument intense.

Si dangereusement pervers.

― Dis-moi que tu m’aimes, ai-je murmuré en lui caressant l’extérieur de la cuisse. Dis-moi que je t’ai manqué, bébé. Elle se retourne dans mes bras pour être devant moi. Quand son regard croise le mien, ses yeux sont empreints de solennité.

― Je t’aime, Julian, dit-elle doucement en posant sa main délicate sur ma mâchoire. Tu m’as manqué plus que la vie. Tu le sais bien.

Je le sais, mais j’ai quand même besoin de l’entendre. Depuis quelques mois, les sentiments me sont devenus aussi nécessaires que le sexe. Cette étrange fantaisie m’amuse chez moi. Je veux que ma petite captive m’aime, je veux compter pour elle. Je veux être davantage que le monstre qui hante ses cauchemars.

En fermant les yeux, je resserre mon étreinte autour d’elle et je me permets de me détendre.

Dans quelques heures, elle sera à moi dans tous les sens du mot.

4

Nora

Je dois m’être endormie dans les bras de Julian, car je me réveille quand l’avion commence sa descente. En ouvrant les yeux, je fixe des yeux l’endroit peu familier où je me trouve, et mon corps est vraiment douloureux après avoir fait l’amour.

J’avais oublié comment c’était avec Julian. À quel point ces montagnes russes de douleur et d’extase sont destructrices et cathartiques. Je me sens à la fois vide et exaltée, lessivée et pourtant revivifiée par cette avalanche d’émotions.

En m’asseyant avec précaution, je fais la grimace quand mon derrière couvert de bleus touche les draps. Les coups de ceinture étaient particulièrement forts tout à l’heure, je ne serais pas étonnée que les bleus mettent du temps à guérir. En jetant un coup d’œil autour de la pièce, je vois une porte et je suppose qu’elle mène à la salle de bain. Julian n’est pas dans la chambre si bien que je me lève pour y aller, j’ai besoin de faire ma toilette.

À ma surprise, la salle de bain a un petit bac à douche ainsi qu’un vrai lavabo et des toilettes. Avec tout cet équipement, le jet de Julian ressemble davantage à un hôtel volant qu’à aucun des avions de ligne dans lesquels j’ai déjà voyagé. Il y a même une brosse à dents enveloppée dans du plastique, du dentifrice et du rince-bouche posés sur une petite étagère le long du mur. Je me sers des trois et ensuite je prends une douche en vitesse. Alors je me sens vraiment mieux et je retourne dans la chambre pour m’habiller.

Quand j’entre dans la cabine centrale, je vois Julian assis sur le sofa avec son ordinateur portable ouvert devant lui. Il a relevé les manches de sa chemise, dénudant ses avant-bras bronzés et musclés, la concentration lui fait froncer les sourcils. Il a l’air sérieux, et sa beauté est tellement dévastatrice que j’en ai le souffle coupé.

Comme s’il avait senti ma présence, il relève les yeux, ses yeux bleus brillent.

― Comment ça va, mon chat ? demande-t-il d’une voix grave et tendre, en guise de réaction tout mon corps reçoit une vague de chaleur.

― Ça va bien. Je ne sais que dire d’autre. J’ai mal au derrière parce que tu m’as fouetté, mais ça va parce que tu m’y as habituée ? Ben voyons…

Lentement, ses lèvres se mettent à dessiner un sourire.

― Bon. Je suis content de l’entendre. J’allais justement venir te chercher. Tu devrais t’asseoir, on va bientôt atterrir.

― Entendu. Je fais ce qu’il me dit en essayant de ne pas broncher, le simple fait de m’asseoir me fait mal. Il est clair que je vais avoir des bleus pendant quelques jours.

J’attache ma ceinture et je regarde par le hublot, curieuse de savoir où nous sommes. Quand l’appareil traverse la couche de nuages, je vois s’étaler une grande ville à nos pieds, elle est bordée de montagnes.

― Où sommes-nous ? ai-je demandé en me tournant vers Julian.

― À Bogota, répond-il en refermant son ordinateur portable. Il le prend et vient s’asseoir à côté de moi. Nous n’y resterons que quelques heures.

― Pour affaires ?

― En quelque sorte. Il semble vaguement amusé. Je veux y faire quelque chose avant d’arriver au domaine.

― Quoi ? ai-je demandé avec méfiance. Quand Julian a l’air amusé, c’est rarement bon signe.

― Tu verras. Et en rouvrant son ordinateur, il se concentre de nouveau sur ce qu’il faisait.

Une voiture noire semblable à celle qui nous a conduits à l’aéroport nous attend à notre descente d’avion. De nouveau, c’est Lucas qui conduit tandis que Julian continue de travailler sur son ordinateur. Il semble absorbé par ce qu’il fait.

Ça ne me dérange pas. Je suis trop occupée à regarder les rues pleines de monde. Il y a une atmosphère désuète à Bogota que je trouve fascinante. J’y trouve partout des vestiges de l’héritage espagnol mêlés avec ce qu’il y a d’unique en Amérique latine. Ça me donne envie de manger des arepas, ces galettes de maïs que j’achetais dans la rue chez un Colombien à Chicago.

― Où allons-nous ? ai-je demandé à Julian quand la voiture s’arrête devant une imposante vieille église dans un quartier résidentiel. Étrangement, je n’avais pas l’impression que mon ravisseur était pratiquant.

Au lieu de répondre, il descend de voiture et me tend la main.

― Vient Nora, dit-il, nous n’avons pas beaucoup de temps.

Du temps pour quoi ? Je veux lui poser d’autres questions, mais je sais que c’est inutile. Il ne me répondra que s’il en a envie. En mettant la main dans la grande main de Julian je descends de voiture et je le laisse me conduire vers l’église. Peut-être y va-t-il pour rencontrer ses associés, mais je me demande pour quelles raisons il veut que je sois là.

Nous entrons par une petite porte latérale et nous nous retrouvons dans une petite pièce très jolie. Des bancs de bois anciens en bordent les côtés et il y a une chaire ornée d’une croix aux motifs sophistiqués.

Sans savoir pourquoi cette vue me rend nerveuse. Une pensée absurde et folle me traverse la pensée et mes mains deviennent moites.

― Hum, Julian… Je lève les yeux vers lui, il me regarde avec un étrange sourire. Pourquoi sommes-nous ici ?

― Tu n’as pas deviné, mon chat ? dit-il doucement en se retournant vers moi. Nous sommes ici pour nous marier.

D’abord, je me contente de le fixer des yeux en silence tellement le choc est grand. Puis un rire nerveux m’échappe.

― Tu plaisantes, n’est-ce pas ?

Il hausse les sourcils.

― Je plaisante ? Non absolument pas. Il me reprend la main et je sens qu’il glisse quelque chose à mon annulaire gauche.

Le cœur battant à se rompre, je regarde ma main gauche sans en croire mes yeux. Cette bague ressemble à ce que pourrait porter une star de Hollywood, c‘est un fin anneau de diamants surmonté d’une grosse pierre brillant de tous ses feux. Un bijou à la fois délicat et ostentatoire, et elle me va parfaitement, comme si elle avait été faite spécialement pour moi.

La pièce disparait, des éclats de lumière me dansent devant les yeux et je m’aperçois que pendant quelques secondes je me suis arrêtée de respirer. En inspirant éperdument je lève les yeux vers Julian, tremblant de tous mes membres.

― Tu… Tu veux m’épouser ? Ma voix ressemble à un murmure horrifié.

― Bien sûr que oui. Il plisse légèrement les yeux. Sinon pourquoi t’aurais-je amenée ici ?

Je ne sais pas quoi répondre ; je me contente de rester là et de le regarder fixement avec l’impression d’être en hyperventilation.

Me marier. Me marier avec Julian.