L'estime de soi pour aider à grandir - Bruno Humbeeck - E-Book

L'estime de soi pour aider à grandir E-Book

Bruno Humbeeck

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Beschreibung

Avoir confiance en soi pour affronter la vie !

Les enseignants, les psychologues, les travailleurs sociaux ou les parents se trouvent de nos jours confrontés à un singulier défi : restaurer, stimuler ou maintenir l'estime de soi de leur élève, de leur patient ou de leur enfant... sans pouvoir identifier clairement l'objet de leur préoccupation.

Nous proposons précisément dans cet ouvrage de définir concrètement ce que sous-entend le concept d'estime de soi en permettant aux parents, aux professionnels engagés dans une mission pédagogique ou sociale d'acquérir une connaissance plus précise des mécanismes qui la fondent. Il s'agira notamment à travers le cheminement que propose ce livre de comprendre l'ensemble des processus par lesquels l'enfant, l'adolescent ou l'adulte apprennent à se connaître, se construisent une image plus ou moins positive d'eux-mêmes et parviennent à s'aimer.

Un ouvrage clé pour développer une image positive de soi-même !

EXTRAIT 
Se connaître sans se comprendre : l’art de plonger en surface. Le souci de se connaître suppose paradoxalement la capacité de mettre en lien la sphère intime avec le domaine public. Qu’est-ce que je sais de moi ? Qu’est-ce que je donne à connaître de moi ? Que savent les autres à mon sujet dont je ne suis pas conscient ? Qu’est-ce que je sais à mon propos mais qu’ils ignorent ? Autant de questions qui interrogent fondamentalement le rapport particulier que j’établis entre le domaine public et le domaine privé. La forme de connaissance de soi dont nous faisons état ici ne suppose pas nécessairement l’exploration approfondie de son espace intime. Cette connaissance de soi ne se confond en effet pas avec l’analyse de soi. Dans ce contexte, je peux par exemple très bien me connaître sans pour autant toujours me comprendre. Je peux aussi être capable d’identifier mes émotions sans pour autant parvenir à remonter à leur source inconsciente. L’attitude introspective dont il est ici question se retrouve sans doute davantage dans la prise en compte de cet espace identitaire spécifique dans lequel s’expriment à la fois le sentiment d’intériorité et le souci d’extériorité. 

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Tu vaudras aux yeux des autres ce que tu seras à tes yeux.

Cicéron

INTRODUCTION

« Naviguer à l’estime », c’est une manière, en pleine mer, de s’orienter en utilisant des repères approximatifs. L’estime, c’est en effet, à l’origine, le nom de la boussole qui permettait au marin d’envisager de manière imprécise la direction à prendre. Avec ce type d’évaluation, le bateau courait sans doute moins de risque de se perdre en route mais n’était en rien assuré de trouver son chemin…

L’estime c’est donc d’abord une métaphore. Or, les métaphores sont parfois dangereuses notamment lorsqu’elles s’égarent dans les sciences humaines. Elles mettent en effet les pensées en image et donnent alors généralement l’illusion de leur évidence… Forte de cette flagrance, une notion comme celle d’estime de soi aurait alors vite fait de devenir un « mot bateau », un de ces mots qui, pour paraphraser Valery, « chante plus qu’il ne parle ».

C’est effectivement le sort de beaucoup de ces concepts imagés. Mis à toutes les sauces, ils gagnent en popularité chaque fois qu’ils parviennent à se passer d’une définition trop précise pour s’ébaudir sur un terrain où ils n’étaient pas attendus. Les enseignants, les psychologues, les travailleurs sociaux ou les parents se trouvent ainsi confrontés à un nouveau défi : restaurer, stimuler ou maintenir l’estime de soi de leur élève, de leur patient ou de leur enfant… sans pouvoir identifier clairement l’objet de leur préoccupation.

Entachée d’une définition floue, imprécise ou élastique l’idée d’estime de soi n’est pourtant pas d’une grande utilité. Elle pousse même à l’inertie pédagogique, au repli de l’action sociale, à la frilosité de l’aide psychologique ou à la tétanie éducative chaque fois qu’elle amène en son nom à renoncer à contrôler, à sanctionner, à corriger ou à conseiller.

Par contre, lorsqu’elle parvient à se démarquer précisément des notions qui lui sont voisines – c’est par ailleurs à cela que servent les définitions –, la notion d’estime de soi devient alors un concept opérationnel, ou, pour le dire plus simplement, un terme « prêt à l’emploi » bien utile pour affiner les interventions psychosociales ou éducatives parce qu’il évite de parasiter le développement harmonieux de ceux qui en sont la cible.

Ainsi, ce n’est qu’une fois clairement circonscrite dans une définition qui en précise les limites que l’estime de soi justifie pleinement l’intérêt croissant que lui accordent tous ceux qui se préoccupent de l’épanouissement humain. L’attention qui lui est portée permet sans doute alors d’éviter de blesser inutilement voire de détruire en touchant l’autre dans son inaliénable part d’humanité.

C’est pour cela que toute réflexion sur l’estime de soi doit nécessairement amener à poser les questions qui engagent l’ensemble du champ sémantique dans lequel la notion parvient à s’émanciper : quel rapport entretient-elle avec la honte ? Est-elle incompatible avec la timidité ? Fait-elle obstacle à l’humilité ? N’est-elle pas liée à une forme de prétention ? Suppose-t-elle une indéfectible confiance en soi ? Impose-t-elle l’affirmation de soi ? Oblige-t-elle à renoncer à l’effacement ?

Nous proposons dans cet ouvrage de répondre à ces interrogations essentielles en évoquant avec précision ce qu’est l’estime de soi et l’utilisation qui peut en être faite. Pour cela, il convient sans doute dans un premier temps de revenir à l’image qui l’a fait naître. Ce sera sans doute la meilleure manière de prendre nos distances par rapport à elle.

Revenons-en donc à notre vieille boussole pour vérifier en quoi l’image pourrait stimuler notre pensée. Utile pour naviguer, l’estime ne prétendait pas, au cours du XVIIe, désigner autre chose qu’un instrument d’orientation plutôt approximatif qui servait aux marins à s’aventurer dans des mers inconnues avec un minimum de repères. Évoquée à partir de notre boussole ancestrale, l’estime suggère donc l’idée d’une évaluation imprécise qui donne une direction tout aussi floue… Voilà sans doute une première ébauche de définition bien de nature à alimenter notre travail de réflexion.

Que signifie en effet ce concept lorsqu’il s’applique à soi ? Que le sujet qui n’en dispose pas est nécessairement déboussolé ? Que celui dont l’estime de soi est trop faible ne sait plus où il va et s’impose de naviguer sans repère dans l’océan de sa vie ? Sans doute pas… En avançant comme cela, nous serons bientôt nous aussi pris au piège du langage imagé. A priori, l’estime de soi suppose en réalité d’un point de vue étymologique l’idée d’une évaluation cognitive approximative. A posteriori, il suggère qu’une connaissance de soi même rudimentaire permet d’y voir plus clair et d’avancer d’un pas plus assuré dans sa propre vie.

L’acte de naissance du concept d’estime de soi mentionne donc clairement son origine cognitive. Est-ce à dire qu’il s’agit uniquement par là de remettre au goût du jour le « gnoti seauton » de Socrate ? L’estime de soi ne serait dans ce cas que l’actualisation, la mise en pratique du fameux « Connais-toi toi-même » du philosophe Grec ? Sans doute pas, nous le verrons. Pour disposer d’une solide estime de soi, il ne suffit pas de connaître, il faut aussi aimer. Née dans un registre cognitif, l’estime de soi s’épanouit dans un paradigme affectif. L’amour de soi en devient ainsi un constituant essentiel.

L’estime de soi fait ainsi figure de synthèse cognitive et affective complexe. Il s’agirait non seulement de pouvoir dans une même attitude se décrire et s’analyser sommairement mais aussi de le faire en montrant en toutes circonstances suffisamment de bienveillance envers soi. Une forme de lucidité pleine de mansuétude en somme…

« Connais-toi toi-même et aime-toi malgré tout… ». L’estime de soi suppose effectivement que l’auto-évaluation n’empêche pas le sujet de s’apprécier lui-même. Au contraire, dans la synthèse qu’elle propose, connaissance de soi et amour de soi s’étayent nécessairement réciproquement et, le cas échéant, se renforcent mutuellement.

L’estime de soi suppose cette aptitude de chacun à envisager dans une même représentation ses qualités et ses défauts. Elle sous-entend également la capacité de métaboliser le tout sur le plan affectif. En outre, elle se manifeste tout autant à travers la possibilité de les intégrer dans un ensemble cohérent susceptible de constituer sur le plan social l’image de soi.

Connaissance de soi, amour de soi et image de soi constituent dans cette optique les clés de voûte sur lesquelles prend appui l’estime de soi.

Nous proposons dans les pages suivantes de cheminer à l’intérieur de ce triple soubassement. Pour chacun d’eux, nous proposerons ensuite de remonter à la source. Nous verrons ainsi où prend naissance le désir de se connaître. Nous vérifierons également quel terreau est le plus favorable pour que l’amour de soi s’enracine durablement. Enfin nous retournerons aux origines infantiles de ce regard sur soi qui façonne l’image que l’on se fait de soi-même. En parsemant notre parcours de conseils éducatifs et de suggestions pour mieux vivre nous rendrons en outre à ce détour théorique sa véritable fonction : aider à grandir.

Une connaissance plus précise des mécanismes d‘acquisition de ces trois composantes essentielles de l’estime de soi permettra en effet au lecteur d’en comprendre les rouages. À partir de là, nous montrerons comment il est possible d’en maintenir, d’en stimuler ou d’en renforcer les effets chaque fois que nous sommes confrontés à un apprentissage nouveau, à un choix déterminant ou plus généralement à une situation difficile.

Pour l’enseignant, l’éducateur, le travailleur psychosocial ou plus généralement le parent, l’estime de soi ne sera dès lors plus cette formule magique qui, mise à toutes les sauces, ne se révèle en définitive pas d’une grande utilité. Elle deviendra au contraire un argument décisif pour aider à progresser par beau temps, pour inciter à avancer en zone de turbulence ou pour permettre de continuer malgré la tempête. Alors seulement, l’estime de soi constituera ce « concept pratique » essentiel pour donner du sens aux techniques éducatives et se poser en véritable socle de résilience.

Partie 1 Les composantes de l’estime de soi Connaissance de soi, amour de soi et image de soi

Toute destinée, si longue et si compliquée soit-elle, compte en réalité un seul moment : celui où l’homme sait une fois pour toutes qui il est.

J.-L. Borges

LA CONNAISSANCE DE SOI

Se connaître

Se connaître sans se comprendre : l’art de plonger en surface

Le souci de se connaître suppose paradoxalement la capacité de mettre en lien la sphère intime avec le domaine public. Qu’est-ce que je sais de moi ? Qu’est-ce que je donne à connaître de moi ? Que savent les autres à mon sujet dont je ne suis pas conscient ? Qu’est-ce que je sais à mon propos mais qu’ils ignorent ? Autant de questions qui interrogent fondamentalement le rapport particulier que j’établis entre le domaine public et le domaine privé.

La forme de connaissance de soi dont nous faisons état ici ne suppose pas nécessairement l’exploration approfondie de son espace intime. Cette connaissance de soi ne se confond en effet pas avec l’analyse de soi. Dans ce contexte, je peux par exemple très bien me connaître sans pour autant toujours me comprendre. Je peux aussi être capable d’identifier mes émotions sans pour autant parvenir à remonter à leur source inconsciente.

L’attitude introspective dont il est ici question se retrouve sans doute davantage dans la prise en compte de cet espace identitaire spécifique dans lequel s’expriment à la fois le sentiment d’intériorité et le souci d’extériorité.

Cette forme de connaissance de soi, de cette partie de soi-même qui se met en scène dans les espaces publics ou intimes, n’implique pas, comme nous venons de le dire, l’analyse de soi.

Pour le dire plus simplement : celui qui cherche à se connaître sommairement peut très bien se passer d’une immersion dans l’inconscient. Il peut sans préjudice renoncer à cette forme de plongée en profondeur dans laquelle les rais de lumière illuminent sporadiquement les zones d’ombre que suppose par exemple la psychanalyse. L’analyse de soi implique d’explorer les bas-fonds. La connaissance de soi permet sans dommage de rester en surface. Il ne s’agit pas pour le sujet de fouiller en lui-même pour comprendre fondamentalement qui il est. Il est plutôt question pour lui de se maintenir à flot et d’éviter de sombrer parce qu’il ne maîtrise plus ce qu’il donne à connaître de lui.

Certains nageurs refusent de mettre la tête sous l’eau. Leur style est peu efficace mais ils n’en avancent pas moins à leur rythme, tant bien que mal. De la même façon, un sujet peut très bien renoncer à se comprendre tout en préservant, par une connaissance intuitive de son identité individuelle, une aptitude suffisante à évoluer dans les relations interpersonnelles.

La connaissance de soi suppose ainsi l’identification des goûts que le sujet s’attribue (J’aime/Je n’aime pas), des compétences qu’il se reconnaît (Je connais/Je ne connais pas), du sens qu’il attribue à ses actions (Mes échecs/Mes réussites) et des caractéristiques personnelles qui le définissent à ses propres yeux (Mes défauts/Mes qualités).

La connaissance qu’un individu a de lui-même dépend alors de la clairvoyance avec laquelle il se situe sur ces quatre axes (identification de ses goûts, reconnaissance de ses (in)compétences, conscience de ses qualités et de ses défauts, lucidité par rapport à ses échecs et ses réussites). L’intersubjectivité le mettra par ailleurs ensuite en jeu dans la manière dont il se donnera à connaître sur ces quatre plans auprès de ceux qui partagent sa vie. Pour ce qui relève de l’estime de soi, la connaissance de soi se passe en effet mal de la reconnaissance par l’autre.

Se faire reconnaître

La reconnaissance de soi : la part de l’autre

Le souci de connaissance mutuelle constitue le ferment des relations humaines les plus profondes. Impossible d’aimer si l’on a renoncé à connaître. Difficile de se sentir aimé si l’on se sent faiblement reconnu ou peu digne d’intérêt. Dans un couple, comme dans une relation parentale, c’est rarement un problème de ne pas comprendre l’autre. Les « je t’aime mais je ne te comprends pas » ont ainsi servi de toiles de fond à de merveilleuses histoires d’amour. Les « je t’aime mais je ne te comprends plus » ont aussi permis à de nombreux parents d’ado de survivre patiemment à la crise. Par contre les « je t’aime mais je ne te connais pas » alimentent davantage les thrillers et les « je ne veux plus rien savoir de toi » sonnent généralement le glas des espérances amoureuses ou des élans affectifs à vocation durable.

Beaucoup de couples se sont ainsi égarés dans leur volonté permanente de se comprendre, ignorant sans doute qu’en se comprenant trop ils ne parviendraient plus à s’étonner. Beaucoup de parents se sont également perdus dans le souci de comprendre un adolescent qui faisait tout pour échapper à leur entendement. Ils auraient sans doute tiré avantage à concevoir que pour évoluer, s’affranchir de son état antérieur, l’adolescent gagnait beaucoup à ne pas être compris.

Sans doute est-il alors parfois plus judicieux de se contenter d’un prudent conseil : n’essayez pas à tous les coups de comprendre votre partenaire. Ne tentez pas à la moindre occasion de comprendre votre ado, mais ne renoncez jamais à vous intéresser à ce qu’il (elle) aime, à souligner ses qualités, à identifier gentiment ses défauts ou à vous réjouir de ce qu’il (elle) considère comme ses réussites. Dans une relation amoureuse ou parentale, il est souvent plus avantageux de s’intéresser l’un à l’autre, de chercher à se connaître mutuellement que de s‘évertuer envers et contre tout à se comprendre complètement l’un et l’autre.

C’est pour cela sans doute que les enfants dès leur plus jeune âge tiennent tant à être enveloppés du regard des adultes. Pendant des années la quête d’un regard constitue même la toile de fond de chacune de leurs expériences puériles. Sans doute cherchent-ils par là moins à être compris par leurs « apprentis psychologues » de parents qu’à vérifier l’aptitude que ces derniers manifestent à s’intéresser à eux et à les investir pleinement.

Les « papa, regarde ce que je fais » et autres « maman, admire mon dessin » contiennent sur ce point un enjeu vital : c’est par l’attention que manifeste un regard humain que l’enfant parvient à donner du sens à ce qu’il fait. C’est sans doute pour cela qu’il le sollicite tant et que le regard un peu bête d’un chien ou d’un chat même familier ne produit généralement pas sur lui le même effet.

Voilà dès lors une règle essentielle pour réguler l’économie affective au sein des familles : L’amour se nourrit davantage de l’intérêt que l’on suscite chez l’autre que de la certitude d’être pleinement compris par lui.

Si vous voulez tester cette hypothèse et si vous ne craignez pas de vérifier à quel point votre conjoint s’intéresse suffisamment à vous pour ne pas renoncer à vous connaître, soumettez-le à ce test : peut-il identifier vos goûts ? Est-il capable de dire ce que vous n’aimez pas ? Peut-il énumérer les qualités que vous vous attribuez comme les défauts que vous vous reconnaissez ? Que saitil des échecs que vous estimez avoir vécus et des réussites que vous vous attribuez ? Comment envisage-t-il les domaines dans lesquels vous faites preuve de compétence, comme ceux qui vous confrontent à votre insuffisance ?

S’il fait un sans-faute, vous voilà rassuré(e). Votre partenaire manifeste par là que vous suscitez suffisamment d’intérêt pour qu’il (elle) cherche à vous connaître et identifie clairement les caractéristiques essentielles à partir desquelles vous parvenez à vous définir. Dans le cas contraire, s’il se trompe sur toute la ligne, confond vos goûts avec ceux de sa mère, s’attribue vos réussites ou vous assigne les siennes, s’il se montre incapable d’énumérer vos qualités et ignore jusqu’à vos défauts, vous plongerez immédiatement en pleine incertitude. « Peut-il m’aimer en profondeur sans savoir, au moins en surface, qui je suis ? » « Peut-on tous les deux continuer à vivre sereinement ensemble en s’ignorant aussi superbement ? »

Ce sont par ailleurs sans doute ces mêmes questions qui, dans le contexte ludique et forcément superficiel des jeux de couple télévisés, justifient que les conjoints se distribuent d’amicaux coups de pancarte quand ils constatent que l’autre se trompe aussi lourdement sur des aspects d’eux-mêmes qui leur semblaient si évidents.

La mise à l’épreuve de soi ne se réalise pas exclusivement à travers la mise en scène de nos goûts. L’identification des compétences de chacun met également en jeu le principe de reconnaissance mutuelle qui sous-tend l’altérité.