La chute du califat islamique de Daech - Christophe Stener - E-Book

La chute du califat islamique de Daech E-Book

Christophe Stener

0,0

Beschreibung

En juillet 2017, à la libération du Kurdistan irakien, la fin de l'Etat islamique a été imprudemment publiée. La chute du pseudo Califat est une victoire militaire, elle n'est pas la paix. L'absence de règlement politique en Syrie et l'impromptu retrait américain décidé fin 2018 peuvent relancer le conflit. Il renforce la capacité de résurgence de l'Etat islamique. Ce livre explique les origines du conflit par l'histoire longue et contemporaine, analyse l'essor puis la chute du pseudo Califat, trace un bilan des "gagnants" et des "perdants" du conflit pour analyser les perspectives d'un conflit qui a causé un demi-million de morts principalement civils. En août 201, l'ex pseudo Calife moquait la prétention américaine d'avoir éradiqué l'Etat islamique. Ce livre montre que ce n'est pas, malheureusement, pure forfanterie.

Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:

Android
iOS
von Legimi
zertifizierten E-Readern

Seitenzahl: 445

Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:

Android
iOS
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



« Ubi solitudinem faciunt, pacem appellant »

« Où ils ont fait un désert,

ils disent qu’ils ont donné la paix»

Tacite (58-120), Vie d’Agricola

« La défaite ou la victoire des moudjahidin et du peuple fidèle et pieux n’est pas une question de ville ou de village capturé … Les USA ont proclamé leur soi-disant victoire en expulsant l’EI des villes et campagnes d’Irak et de Syrie mais le pays de Dieu est vaste et le cours de la guerre est changeant » Abou Bakr Al Baghdadi (Août 2018) 1

1 Combating Terrorism Center – West Point https://ctc.usma.edu/selling-long-war-islamic-state-propaganda-caliphate/

Cet ouvrage est dédié

À monsieur Lakhdar Brahimi

Ancien ministre des Affaires étrangères d’Algérie Ancien Secrétaire général adjoint de la Ligue arabe Ancien Représentant spécial de l’ONU pour la Syrie

Pour son action, et, à travers lui, celle des organisations qu’il a honoré de sa participaton

Au petit Aylan Kurdi

trois ans, natif de Kobané, retrouvé noyé le 3 septembre 2015, sur une plage turque, symbole des centaines de milliers d’enfants, de femmes et de vieillards massacrés par un conflit engagé depuis 2011 2

2https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/video-a-bodrum-le-moment-ou-les-policiers-turcsdecouvrent-le-corps-de-l-enfant-syrien-mort-sur-la-plage_1067983.html

Sommaire

Préface d’Alain Juillet

Avertissement au lecteur

Interactivité

Sémantique

Introduction

Summary

Histoire du Moyen-Orient (1914–2011)

L’histoire longue éclaire celle contemporaine

Irak et Syrie, des Etats-nations ‘à la découpe’

Dépeçage de l’empire ottoman et reniements

Les accords Sykes-Picot

La conférence de Paris (01/19)

Création de l’Etat turque moderne

La délimitation et la gouvernance de l’Irak et de la Syrie

L’Arabie saoudite, promoteur du salafisme

La création de l’Etat d’Israël

La République islamiste d’Iran

Les guerres du Golfe

Guerre du Koweit - Première guerre du Golfe (01-02/91)

Guerre d’Irak - Seconde guerre du Golfe (20/03/03 – 18/12/ 2011)

Les Printemps arabes paniquent les monarchies du Golfe

Les Frères musulmans, un islamisme structuré

Obama sème le doute auprès des pays du Golfe

Histoire moderne de l’Irak

Synthèse

Economie

Démographie

Ethnies et religions

Un pays créé en 1919

L’Irak, un pays multi-ethnique

Une dictature miliaire (1958-2003)

L’irrédentisme kurde opprimé

L’Irak courtisé à la fois par l’Occident et l’URSS

La France soutien de Saddam Hussein

L’Iran, d’ « ennemi héréditaire » à allié

Une république laïque

La seconde guerre du Golfe (20/03-1/05/03)

Une unité et une souveraineté nationales préservées

Une gouvernance difficile

Histoire moderne de la Syrie

La fondation d’un Etat artificiel sous mandat français

Le clan Assad au pouvoir depuis 1971

Un patronyme récent (1927)

Une dynastie alaouite

Synthèse...........................................Erreur ! Signet non défini

.

Religions et ethnies..........................Erreur ! Signet non défini

.

Chrétiens du Moyen-Orient.............Erreur ! Signet non défini

.

La dictature politique instauré par Hafez al Assad (1971-2000)

La Présidence par défaut de Bachar al Assad (2000-)

La captation du pouvoir et de l’économie par un clan

Une dictature sanglante

Aloïs Brunner, criminel nazi, conseiller des services secrets syriens

L’éradication des Frères musulmans par Hafez el Assad

Les prisonniers massacrés par Bachar el Assad

Un fonctionnement clanique

Propagande et culte de la personnalité

D’Hafez el Assad

Du couple Bachar el Assad

Hagiographie de Bachar al Assad

Asma, l’atout glamour

Une mise en coupe réglée de l’économie

La Syrie en guerre contre Israël

Le Golan occupé puis annexé

Les constantes de la pratique diplomatique des Assad

La capacité de nuisance et la résilience

La proximité de la Russie

La nostalgie de la Grande Syrie

Les opérations séduction vers l’Occident

Hafez al Assad allié des occidentaux contre Saddam Hussein

Le Printemps de Damas (2000-2005)

Les relations compliquées de la France avec son ancien Protectorat

Programme nucléaire syrien Zamzam

Chiffres clés

Population et structure sociologique

Le Proche-Orient, mosaïque religieuse conflictuelle

Synthèse

Religions et ethnies

Chrétiens du Moyen-Orient

Un islam divisé

Synthèse

Divisions religieuses de l’islam

Chronologie 2011-2018 des guerres en irak et en Syrie

Synthèse

D’une contestation démocratique à un guerre civile religieuse

Deux guerres

« Pax russiana »

« Gagner la guerre n’est pas faire la paix »

L’essor de l’Etat islamique 2011-2015

2011, le printemps arabe syrien confisqué

Les Printemps arabes

15/03/2011 Le Printemps syrien

La chute annoncée du régime par les chancelleries occidentales

Répression des manifestants pacifiques syriens

Ben Laden mort, le djihadisme se redéploye

Bachar el Assad libère ses djihadistes

Décembre 2011, le retrait précipité des troupes américaines d’Irak crée un vide sécuritaire dans un pays en guerre civile larvée

2012-2013 De la contestation politique du régime syrien à une guerre civile confessionnelle

L’ONU empêché, les pays occidentaux protestent mais agissent peu

Fortes paroles de la diplomatie française

2012 Les défections de dirigeants syriens font croire au délitement du régime

2004-2010 D’AQI à l’Etat islamique

2011-2013 L’Egypte, d’une révolte populaire à un putsch militaire, rompt l’axe islamiste avec la Turquie

31 août 2013 : le pas de clerc de Barak Obama

14/09/13 Accord de Genève sur le désarmement de l’arsenal chimique syrien

2013-2015 Une conquête du Cham, apparemment irrésistible, par l’Etat Islamique

Conférence de Montreux

2014 La Coalition occidentale et arabe frappe l’EI mais n’arme pas l’ASL

Le reflux de l’Etat islamique 2015-218

Septembre 2014- Juin 2015 La bataille de Kobané, une victoire kurde

Septembre 2015 : L’entrée en guerre de la France puis de la Russie en Syrie

Reprise de Ramadi

25/03/15 L’extension au Yémen du conflit

30/9/15 L’entrée en lice de la Russie

2015 - L’exportation de l’EI en Lybie

2015 - ... Les attentats islamistes, à la fois représailles et provocation propagandiste

2016 Reflux djihadiste sans solution politique

Synthèse

Juillet 2012-Décembre 2016 Reconquête d’Alep, apparence de plan de règlement onusien

Février 2016 – octobre 2017 La reprise de Raqqa, capitale administrative de l’Etat islamique

Multiplication des attentats en Irak

Les pays occidentaux s’efforcent de contenir l’expansion de l’EI en Lybie

Palmyre, un symbole

Juin 2016 – Reprise des villes de Ramadi et Falloujah

Août 2016 – Entrée en guerre de la Turquie

2014– 2 novembre 2017 Bataille de Deir ez-Zor (Syrie)

Octobre 2016 – Juillet 2017 Bataille de Mossoul

Décembre 2016 – La Russie décide d’un cessez-le-feu en Syrie

Février 2017 Bataille de Al-Bab (province d’Alep)

Mars 2017 - Le renforcement du soutien américain au Forces Démocratiques Syriennes par l’administration Trump irrite la Turquie

Le 9 avril 2017, des missiles de croisière américains frappent une base aérienne syrienne en représailles de l’attaque chimique de Khan Cheikhoun

10 Mai 2017 - Les FDS kurdes reprennent le barrage de Tabqa, le plus grand de Syrie

4 Mai 2017 – Les Accords d’Astana, sous l’égide de la Russie, de l’Iran et de la Turquie, organisent des zones de sécurité

Bataille de Raqqa 6 Juin-17 octobre 2017

Homs – Juin 2017

Juin 2017 Crise entre le Qatar et l’Arabie saoudite

Décès maintes fois annoncé d’Abou Bakr al Baghdadi

Tensions entre les USA et la Russie

Vers une partition temporaire de la Syrie

4 Juillet 2017 – Mossoul libéré de l’EI

7 Juillet 2017 – Accord russo-américain sur une zone de désescalade dans le sud de la Syrie

Idlib (Syrie) – Octobre 2017-…

Bataille de Mayadine - Septembre - Octobre 2017

Octobre 2017 – Bataille de Dibis (Irak)

La déroute de l’EI en chiffres

Communiqué commun Poutine-Trump (11/11/17)

2018 Synthèse

Reconquête de la Syrie par les forces loyalistes

Révision de la doctrine de Trump

Face à face militaire russo-américain

L’EI conserve une capacité léthale

Situation militaire à fin 2018

ISW - Situation militaire en Syrie à fin octobre

Les foyers de tension au Moyen-Orient

Crimes de guerre

Crimes commis par le régime syrien

Guerre non conventionnelle

Torture

Gaz de guerre

Armes à sous-munitions

Détentions arbitraires

Assassinat d’opposants

Crimes de guerre des groupes rebelles non islamistes

Crimes de guerre et persécutions commises par Daech

Massacres ethniques et religieux

Esclavage sexuel

Usage de gaz de guerre

Destruction de patrimoine

Exécution de prisonniers de guerre et de civils

Condamnation par la France

Juridiction des crimes de guerre

Attentats djihadistes

Origines et enjeux de la guerre syro-irakienne

Introduction

La déliquescence de l’Etat nation irakien, séquelle de la troisième guerre du Golfe, fonde l’alliance entre cadres baasistes et islamistes

Le retrait américain précipité d’Irak

Le ralliement de cadres baasistes à l’EI

Le soutien de l’Armée de Naqshbandiyya

Le soutien des tribus sunnites à l’EI

La surenchère d’exactions pour le leadership du djihadisme

Le printemps arabe syrien orphelin

La politique du pire de Bachar el Assad : « moi ou le chaos ! »

L’expansionnisme wahhabite empêché

La volonté iranienne de constituer un ‘croissant chiite’

31 Août 2013 : Le renoncement américain à l’option militaire en Syrie

Le gaz, l’enjeu caché du conflit ?

Les faits

L’hypothèse

Le jeu trouble de la CIA

La nostalgie grand ottomane

L’engagement militaire de la Russie sauve Assad et complique la sortie politique de la crise

La Chine, observateur inquiet

Opposition démocratique syrienne

Synthèse

Mouvements et structures politiques

La Coalition Nationale des Forces d’Opposition et de la Révolution (CNFOR)

Comité de coordination national pour le changement démocratique (CCNCD)

Le Forum démocratique

La Coalition nationale syrienne (CNS)

Le Haut Comité des négociations (HCN)

Le Conseil démocratique syrien (CDS)

Le Comité de négociation

Gouvernement syrien de transition

Effectifs

La Coalition nationale syrienne minée par les divisions internes…

… et par l’ingérence des parrains étrangers

L’abandon américain de l’opposition syrienne

Perspectives

L’Armée syrienne libre

Origine

Organisation

Front de libération syrien

Soutiens

Implantation

Capacité militaire

Al-Qaïda, la centrale historique

Les origines doctrinales de l’islamisme radical

Les Frères musulmans

Drapeaux des organisations islamiques

Front Al-Nosra

Synthèse

Origine

Zone d’influence

Idéologie

Financement et soutiens

Capacité militaire

Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA)

Parti Islamique du Turkestan (TIP)

Zarqaoui, le mentor de l’Etat islamique

Etat islamiste / Daech

Synthèse

Sémantique

L’EI, schismatique et rival d’Al-Nosra

L’alliance de miliciens islamistes et de cadres baasistes

Références historiques du califat et de l’EI

Idéologie et stratégie de conquête

L’EI est « satanique » selon Al Azhar

Ralliement des tribus sunnites

Succès et revers militaires de l’EI

La blitzkrieg de 2013-2015

Extension de l’EI à mi 2016

Capacité militaire de l’EI

Organisation étatique

Moyens financiers

Persécution des minorités religieuses et esclavagisme

Enfants soldats

Massacres et crimes de guerre

Propagande

Exportation du conflit

Alliés et ennemis

Recrutement international de djihadistes

Situation de l’EI à fin 2018

L’EI affaibli

… se réporganise …

… maintient sa capacité de nuisance…

… et appelle aux attentats dans le Dar al-Harb

Expansion internationale de Daech

Afghanistan

Egypte

Pakistan

Philippines

Afrique

Concurrence entre Al Qaeda et l’EI

Vers un califat virtuel

Autres mouvements islamistes

Introduction

Chambres d’opération

Mouvements soutenus par la Turquie et les pays du Golfe

Front islamique (22/11/13 – 15/12/16)

L'Armée des Moudjahidines (2014-2017)

Jabat al-Wataniya al-Tahrir, « le Front pour la Libération nationale (FLN)

Mouvements en rupture de l’Etat islamique

Front Ansar Dine (2014-2017)

Organisations issues et affiliés d’Al Nosra

Fathah al-Sham

Parti Islamique du Turkestan

Mouvements ralliés à l’EI

Front islamique de libération syrien (2012-2013)

Kurdes

Synthèse

Turquie

Syrie

Irak

Iran

Soutien militaire des Etats-Unis et ménagements de la Russie

Bataille de Racca

Perspectives

Coalitions militaires

Coalition arabo-occidentale

Pays engagés

Cadre juridique

2016

2017

2018

Bilan

Bilan militaire

Bilan diplomatique

Alliance Syrie-Iran-Hezbollah-Irak-Russie dite ‘4+1’

Synthèse

Iran

Motivation

Chronologie

En Irak

En Syrie

Moyens engagés

Perspectives

Irak

Hezbollah

Motivation

Chronologie

Moyens engagés

Russie

Synthèse

Motivation

Moyens engagés

Objectifs des frappes russes

Position de la France sur l’engagement russe

Crise diplomatique avec la Turquie

Bilan au 31 décembre 2015

Coalition engagée par l’Arabie saoudite au Yémen

Coalition islamique anti-terroriste

La rivalité entre le Qatar et Arabie saoudite

Les pays voisins face au conflit

Arabie saoudite et monarchies du Golfe

Arabie saoudite

USA-Arabie saoudite, une relation stratégique

La politique hasardeuse de Mohamed ben Salmane

Egypte

Emirats Arabes Unis

Israël

Iran

Jordanie

Liban

Lybie

Qatar

Tunisie

Turquie

Yémen

Une Europe désunie face au conflit irako-syrien

Synthèse

Une mobilisation progressive et partielle des pays européens dans la lutte armée

Aide humanitaire européenne aux réfugiés

Absence de solidarité européenne face au flux migratoire

.

Absence de gestion et de solidarité européenne dans l’accueil des réfugiés

Une gestion nationale des flux migratoires

L’ONU empêchée d’agir

Synthèse

Les raisons du blocage du Conseil de sécurité

Kadhafi, Assad, même combat

La Chine échaudée

La Russie soutien indéfectible de Bachar al Assad

Cadre juridique de l’intervention de la coalition occidentale

Résolutions et déclarations

Conseil de sécurité

Syrie

Plan de démantèlement de l’arsenal chimique syrien

Irak

Yémen

Assemblée générale

Secrétaire général

Initiatives diplomatiques de l’ONU

Représentants spéciaux du Secrétaire général pour la Syrie

Kofi Annan (05/12- 3/08/12)

Lakhdar Brahimi (08/12-05/14)

Staffan de Mistura (05/2014-10/2018)

(11/2108 -)

Conférences de Genève

Le Conseil constitutionnel pour la Syrie

Missions d’assistance pour l’Iraq

Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen

Aide humanitaire (OCHA)

L’action onusienne concurrencée

Initiatives de la Ligue arabe

Initiatives de la France et de l’Allemagne

Turquie et pays du Golfe

Processus d’Astana (2017-)

Accord de cessez-le-feu USA-Russie 26/02/16

Conférence internationale des amis de la Syrie (2012) boycotté par la Russie et la Chine

Initiative russo-américaine (11/11/17)

Sommet Turquie-Russie-France-Allemagne

Actions contre les organisations terroristes islamistes

Internet, arme de l’EI

Introduction

Les radiocassettes de Khomeini

La télévision d’Al-Qaïda

La revue Inspire d’AQPA

Internet 2.0 : L’Etat islamique

Synthèse

Organisation

Amaq, l’agence de presse

Contenu de la propagande

Doxa de l’EI

Une geste hagiographique

Films et vidéos

L’EI, une hydre médiatique

Dabiq

Dar al-Islam

Rumiyah

Mediaction

Internet, vecteur de recrutement et d’autoradicalisation

Capacité des acteurs d’internet et des Etats à lutter contre la e-propagande islamiste

Cyber-guerre

Réseau social Daech

Vers un califat virtuel

Terrorisme et sécurité publique en France

Introduction

Présidence Macron, continuité et inflexions

Renforcement des moyens de lutte

Inflexions de la ligne diplomatique

Une formulation fluctuante

Historique des attentats islamistes en France

Recrutement islamiste en France

Chiffres clés

Processus de radicalisation

Sécurité publique et lutte contre le terrorisme

Structures internationales

Cadre juridique

Présidence de Jacques Chirac (1995-2007)

Présidence de Nicolas Sarkozy 2007-2012)

Présidence de François Hollande (2012-2017)

Etat d’urgence

Projet de loi constitutionnel de protection de la Nation n° 2015-3381 du 23 décembre 2015

Reconduction de l’état d’urgence

Présidence Macron (2017-)

Dispositif législatif

Code de procédure pénale

Association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste (AMT)

Services de l’Etat mobilisés contre le terrorisme

Présidence de la République

Premier ministre

Ministère de l’intérieur

Structures de coordination

Services centraux

Préfectures

Fichiers de police

Ministère de la Défense

Ministère de la Justice

Direction de l’Administration Pénitentiaire

Ministère des finances

Mesures de sécurité publique

Plan Vigipirate

Opération Sentinelle

Contrôles aux frontières

Dispositif d’alerte et de signalement

Bilan de la lutte contre le terrorisme

Communication institutionnelle réfutant la propagande djihadiste

Radicalisation

Mesures de prévention et lutte contre la radicalisation

Prisons

Initiatives publiques

Lutte contre le salafisme

Initiatives privées (non exhaustif)

Centre de déradicalisation

Radicalisation des agents publics

Sensibilisation des acteurs de l’internet

Le risque reste très élevé

La gestion des français djihadistes de retour en France

..

Chiffres clé

Le dilemme de la gestion des enfants

Une doctrine gouvernementale critiquée

Actions en matière de déradicalisation

Jurisprudence

Doctrine gouvernementale

Engagement militaire de la France en Irak et en Syrie

Synthèse

Dates clés

Motivation de l’intervention française

En Irak

En Syrie

Doctrine gouvernementale

Présidence de François Hollande (15/05/12 – 14/05/17)

Ni Bachar, ni Daech

2013-... L’entente cordiale de la France avec les monarchies du Golfe

Dénonciation par la Syrie de la politique française

Présidence d’Emmanuel Macron (14/05/17 -)

Cadre juridique de l’engagement militaire français

Constitution de la Ve République

Droit international

Etat d’urgence

Forces engagées

Chiffres clés

Avertissement

Victimes civiles et militaires

Réfugiés

Hors de Syrie

En Syrie

Russie

Radicalisation

Perdants et gagnants à fin 2018

« Perdants et gagnants », une expression choquante

Une victoire sans la paix

Al Qaeda le retour ?

L’échec de Daech, une bonne nouvelle pour Al Qaeda ?

Bilan

Une Arabie saoudite va-t’en-guerre affaiblie

L’Iran, une paranoïa iranienne

Mohamed ben Salmane, prétendue modernisation et diplomatie hasardeuse

Bilan

Bachar al Assad, un jusqu’au-boutisme payant

Résilience du pouvoir alaouite

Bachar al Assad fait partie de la solution politique

Bachar al Assad a gagné la guerre

« Moi ou le chaos », une dialectique perverse mais efficace

Bilan

Etat islamique, une hydre

Résilience de l’EI

L’exportation du djihad comme ‘relai de croissance’

Bilan

L’Europe inaudible

La crise humanitaire fracture l’Europe

… incapacitant la diplomatie européenne

Bilan

La France, fer de lance dans la guerre mais sans grande influence sur le règlement politique

La sécurité nationale préservée face aux attentats

Un effort de guerre significatif

Du devoir d’ingérence à la Realpolitik

Une capacité diplomatique limitée

Bilan

Irak

Synthèse

L’unité nationale irakienne préservée mais fragile

Les Kurdes syriens privés d’indépendance

Les Chiites divisés

Un gouvernement de compromis

La reconstruction de l’Irak, un business convoité

Bilan

Iran

Après la normalisation le retour à un statut de paria

La Syrie, un allié obligé pas un féal

Les USA, ennemi déclaré

L’Irak, un allié stratégique

Des relations positives avec la Turquie

La Russie, un allié tactique

Bilan

Israël, observateur engagé du conflit

Une non-ingérence vigilante

L’Iran à la frontière d’Israël

Bilan

Kurdes

Les Kurdes, entre irrédentisme irakien et réalisme syrien

Kurdes irakiens

Kurdes syriens

L’impossible union des Kurdes

L’ONU empêchée

Russie

Une démonstration militaire

… malgré l’échec des mercenaires russes

Le retour de la Russie en Méditerranée

La Russie s’est engouffré dans le vide créé par la réticence d’Obama à s’engager en Syrie

La Russie maître du calendrier diplomatique

Le gaz, enjeu non avoué

Une brillante guerre d’image

La Russie désargentée ne peut financer la reconstruction de la Syrie dévastée

Bilan

Syrie

La Syrie, ni guerre ni paix

Bilan

Turquie

L’aventurisme turc ‘grand ottoman’

La tactique de pivot (fin 2018-)

Bilan

Les USA entre retrait et risque d’enlisement

Obama, l’engagement réticent et a minima

Trump change d’ennemi

Le lobbying, arme non conventionnelle

Des think tank, pas toujours neutres

Bilan

Perspectives

Introduction

Les bases d’un règlement politique

Ce qui est acquis

Ce qui est incertain

Une victoire sans paix

« Extension du domaine de la lutte »

Une division durable de la Syrie

Affrontements ponctuels entre alliés par milices interposées

Crise humanitaire

Epilogue

Trump adepte sans nuances de la doctrine Monroe

Table des documents

Cartes

Photographies

Vidéos et animations

Glossaire

Table des sigles

Table des noms

Organisations

Bibliographie

Ouvrages

Revues de relations internationales

Sites internet

Internationaux

Gouvernement américain

Gouvernement français

Syrie

Russie

Kurdes syriens

Cartographie

Think tanks

Université française

ONG

Statistiques

Bibliographie de l’auteur

Table des mots clef

Préface d’Alain Juillet

Dans le monde moderne la toute-puissance de l’information et sa rapidité de circulation rendent souvent compliquées des choses simples. La surmédiatisation du détail empêche d’appréhender l’essentiel. L’interprétation des experts réels ou autoproclamés se croisent et s’opposent avec des visions politiques ou idéologiques qui vont de la haine à l’admiration et de la promotion au dénigrement. Les Etats, selon leurs relations internationales et leurs objectifs diplomatiques, contribuent à fausser le jugement à travers des actions d’influence donnant une vision partiale ou partielle qui les arrangent. Il s’y ajoute les médias qui choisissent leur camp en fonction de leur ligne éditoriale ou de leurs actionnaires. Enfin, on ne doit pas oublier les actions des services secrets dont les actions « couvertes » contribuent à changer le cours des choses derrière le mur des apparences. Il est donc difficile pour celui qui veut comprendre sans se faire manipuler de trouver le chemin critique qui lui permettra de savoir le plus objectivement possible ce qui se passe vraiment et pourquoi on en est arrivé là.

Le cas du conflit en Syrie et en Irak, qui deviendra un cas d’école, est rendu encore plus emblématique par sa localisation dans une partie du monde où les alliances se font et se défont au gré des intérêts conjoncturels, l’ennemi d’hier pouvant devenir l’ami d’aujourd’hui et réciproquement. Dans le même esprit la religion y est partout présente sous une forme ou une autre, chiite ou sunnite, chrétienne ou juive, possédant chacune ses intégristes, ses fanatiques et ses docteurs de la foi, l’athéisme étant rejeté par tous. Si l’on y ajoute la puissance financière de certains, la pauvreté des autres, la pression de multinationales qui tirent d’immenses profits des exploitations locales, et celles de grandes puissances voulant contrôler partie ou totalité de la zone pour des raisons stratégiques on découvre la complexité de la situation et des solutions à y apporter. L’Orient compliqué ne permet pas sa réduction à un manichéisme primaire.

Comme toujours en géostratégie on ne peut comprendre ce qui se passe si on ignore la géographie, l’histoire locale, et l’économie ou si l’on se refuse à analyser les jeux d’influence respectifs. De l’empire perse à l’empire ottoman, des français installés au début du siècle dernier au Liban et en Syrie aux anglais qui étaient partout ailleurs dans le cadre d’un accord dont nous vivons encore les conséquences, des villages de pauvres pêcheurs du golfe devenus des émirats richissimes aux villes saintes de la péninsule arabique enlevées au bédouin Cherif Hussein pour les donner au wahhabite Ibn Saoud, de l’échec des américains en Irak à l’importance de la base stratégique de Tartous pour les russes, tout a contribué à la situation présente. Vouloir tout ramener à un simple conflit entre un peuple révolté et un dictateur qui protège les minorités et se trouve être le plus laïque du moyen orient était à l’évidence erroné et manipulateur. Le déroulement de la guerre a montré que c’était beaucoup plus compliqué et la fin en cours fait découvrir combien les divergences d’intérêt politiques économiques et stratégiques peuvent amener à des ruptures, des renversements d’alliances, et des abandons d’alliés ou de partenaires. « Il faut que tout change pour que rien ne change » faisait dire Visconti au héros du Guépard.

On ne peut étudier le présent et son environnement sans se souvenir que tout est parti de la volonté iranienne de construire à travers l’Irak une conduite de gaz jusqu’à la côte syrienne pour avoir un débouché sur la méditerranée pour la production du gisement de South Pars. Dans le même temps il semble bien que les Qataris, appuyés par les Saoudiens et les Turcs, ont eu l’idée d’en construire un autre vers l’Europe à travers l’Arabie, la Turquie et les Balkans ce qui le faisait traverser la Syrie. Bachar El Assad refusa ce projet. La Syrie venait de connaître un mouvement très important des populations rurales attirés par les villes qui n’étaient pas capables de répondre à leurs attentes ce qui créait un mécontentement croissant. C’est à cette époque et sur ce substrat, que commença un soulèvement populaire. Il fut initié par des groupes, financés et armés de l’extérieur, dont les principaux leaders se révélèrent très vite salafistes, puis djihadistes, et, pour le plus violent, directement inspiré de la doctrine d’Al Souri pratiquée par l’irakien Zarquawi qui avait combattu Saddam Hussein puis les américains au nom d’Al Qaeda.

Ce qui n’était pas exclusivement un conflit entre syriens aurait pu rester un conflit moyen-oriental mais les grandes puissances s’y sont impliquées directement ou indirectement pour des motifs radicalement différents. Dans ce jeu d’acteurs aux intérêts variés, dans lequel la défense des droits de l’homme ou la religion servait de paravent à des objectifs moins avouables, les alliances ont évolué, certains n’hésitant pas à en utiliser ou en armer d’autres pour remplir leurs objectifs comme on l’a vu avec l’ASL et plus tard avec les kurdes.

Ne voulant pas interférer dans les explications fort bien documentées et les éclaircissements lumineux donnés dans ce livre pédagogique et didactique, je tiens simplement à dire qu’il couvre méthodiquement, en remontant loin dans l’histoire, toutes les facettes du problème tant au niveau des acteurs que des enjeux, de la manière la plus objective possible. Il va permettre au lecteur d’en savoir plus sur les questions fondamentales du terrorisme islamique de sa conception à sa mise en œuvre, de la guerre dans son évolution et ses alliances, et de la manipulation de l’information par tous les participants.

Ce livre va également l’amener à se poser des questions sur la réalité et les choix des uns et des autres. La France, par exemple, s’est-elle lancée dans ce conflit en toute connaissance de cause ? S’est-elle lancée dans l’aventure pour des intérêts directs ou indirects, pour la défense de principes, sous la pression de partenaires, pour des histoires de règlements de comptes personnels, ou par méconnaissance de la réalité du dossier ? Au moment où la fin du conflit arrive mais la paix est loin d’être faite, quelle est sa position par rapport à ses alliés ? Que peut-elle espérer après un engagement réel sur le plan militaire mais une marginalisation de son rôle au plan politique ? Le président syrien est-il un monstre à sang froid, un dictateur classique ou un chef de parti pratiquant la brutalité avec ses opposants comme beaucoup de chefs d’Etats de la région ? Qui avait intérêt à voir les islamistes de Daech créer un Etat bordant la Syrie, le Kurdistan, la Turquie, l’Irak chiite et d’un peu plus loin l’Arabie saoudite ? Pourquoi les kurdes ont-ils été bloqués dans leur progression vers la mer par les turcs et lâchés par les américains ? Comment comprendre les évolutions successives de la Turquie, membre clé de l’Otan, qui achète de la défense sol-air russe ? Quels sont le rôle et les motivations de l’Iran ? Comment la Russie s’est-elle imposée sur tous les fronts ? Les questions sont multiples et les réponses varieront selon la sensibilité du lecteur et son interprétation des textes. Une chose est sûre. La manipulation de l’information a été générale, chaque acteur l’utilisant pour justifier ses positions apparentes et jeter l’opprobre sur ses adversaires. Comme souvent dans les conflits modernes aucun des belligérants n’avait le monopole de l’horreur. Il faudra qu’on m’explique la différence éthique entre la caisse d’explosif larguée d’hélicoptère et la bombe de précision lancée d’un avion en altitude pour celui qui la reçoit sur la tête. La destruction de Mossoul valait bien celle d’Alep et, au-delà des montages, des attaques chimiques ont bien eu lieu quelles qu’en soit l’origine. On a même vu la mise en œuvre par les russes de procédures de cesser le feu puis d’exfiltration des combattants encerclés vers d’autres zones pour éviter un long combat et les morts qui l’accompagnent. Le problème c’est que ces exfiltrés allaient combattre dans ces autres zones où ils n’étaient pas attendus ce qui compliquait la situation des combattants qui s’y trouvaient en modifiant les rapports de force. D’où l’importance du choix des zones d’exfiltrations qui étaient comme par hasard en zone de combat américano- kurdes.

Comme l’auteur l’analyse la guerre se termine mais la paix reste à construire car rien n’a été résolu. S’il n’a plus de Califat, Daesh n’est pas totalement éliminé et Al Quaida s’est relancé aux yeux de ses zélateurs. La reconstruction sera longue et coûteuse. Le retour des réfugiés sera très lent car la confiance sera difficile à retrouver après tant de morts pour rien. Au plan régional il va falloir négocier des alliances avec les uns et les autres pour relancer l’économie. Mais derrière cette évolution nécessaire restera le risque d’un nouvel embrasement car les mêmes causes produisent les mêmes effets.

A l’heure des réseaux sociaux et des télévisons d’information, le citoyen, qu’il soit jeune ou vieux, doit apprendre à se forger sa propre opinion. Il n’est plus possible de faire totalement confiance aux moyens d’information pour nous explique la réalité. Nous devons apprendre à développer notre esprit critique pour ne pas être dupe, savoir recouper les informations qui circulent, aller chercher à l’extérieur d’autres voix et d’autres interprétations pour approcher le plus possible de la vérité objective et en tirer le maximum de profit. C’est tout le mérite de ce livre, novateur par le choix du sujet et la manière de le traiter, que de le permettre. Souhaitons qu’il soit suivi de beaucoup d’autres.

Paris, le 3 janvier 2019

Alain Juillet

Président de l’Académie d’Intelligence Economique

http://www.academie-intelligence-economique.org/

Avertissement au lecteur

Interactivité

Nous recommandons la lecture de cet ouvrage dans sa version électronique qui permet d’activer les liens hypertexte et de consulter les articles, documents, photographies et cartes afin d’en approfondir sa lecture et de se forger sa propre opinion sur des points controversées. Certains liens permettent au lecteur de disposer sur d’une information actualisée et donc à jour à date de sa lecture réduisant le risque d’obsolescence d’un ouvrage dont le sujet est l’actualité parfois immédiate. Cette documentation en ligne fourniront également matière aux enseignants pour constituer des dossiers pédagogiques. Les liens hypertexte externes et les renvois internes au sein de l’ouvrage sont signalés par un soulignement. Un index des mots clés, une table des cartes, un glossaire des mots étrangers, une table des sigles et acronymes ainsi qu’une bibliographie facilitent les recherches.

Sémantique

La désignation de l’Etat islamique fait l’objet de débats qui ne sont pas sémantiques mais politiques. Par simplicité, nous désignerons l’Etat islamique en Irak et au Levant comme EI, Etat islamique, Daech ce qui ne doit en rien dissimuler qu’il s’agissait d’un pseudo Etat et d’un pseudo Califat.

Introduction

Cet ouvrage présente les dimensions historiques, économiques, culturelles et cultuelles, du conflit irako-syrien pour permettre d’en comprendre les origines, les enjeux, le déroulement et les perspectives.

Le présent ouvrage s’adresse notamment aux enseignants par sa documentation (cartes photographies, images et video) et aux universitaires par un appareil de notes et références bibliographiques. Cet ouvrage prolonge l’ouvrage collectif Le conflit en Irak et en Syrie expliqué aux lycéens rédigé sous la direction de l’auteur par des professeurs de collège et lycées membres de l’association des Clionautes et édité en 2016 et réédité en 2017.

L’ouvrage présente une analyse des « perdants » et des « gagnants » du conflit et des hypothèses sur l’évolution possible du conflit car, si la guerre conventionnelle est gagné contre le pseudo Etat islamique, la paix est loin d’être acquise. Le retrait unilateral américain tweeté le 19 décembre 2018 par le Président Trump confirme la victoire de facto du Président Assad, victoire qui n’est pas la paix.

Nous remercions vivement monsieur Lakhdar Brahimi d’avoir bien voulu accepter notre respectueuse dédicace et monsieur Alain Juillet d’avoir bien voulu le préfacer.

Summary

The fall of Daesh’ Islamic Califate is victory not peace. Abou Bakr al Baghdadi claimed a « long war » ahead rebutting the United States for celebrating its “so-called victory in expelling the [Islamic] State from the cities and countryside in Iraq and Syria, but the land of God is wide and the tides of war change.” 3 Iraqi army supported by both western coalition and Iran liberated its cities, but ISIS is still committing attacks. Iraqi Kurdish are frustrated from their voted and then vetoed national independence. Iran friendly Adil Abdul Mahdi Iraqi government is facing both Sunni and Shiite contestation, but national unity has been preserved and economic reconstruction is on the way.

Bashar al Assad won the war against ISIS thanks ironically to Arabic-western coalition which initial objective was to topple him down. He crushed democratic opposition. « Where they leave a desert, they call it peace » wrote Tacite. Syria is divided, partly occupied by Turkish army and by US supported FDS militia. This book takes the long history perspective to explain war roots, ISIS surge and fall, analyzes openly and uncovers rationale which perverted a democratic Arabic Spring contestation in a religious and then international proxy war.

In the end of 2018, the 400 000-death toll is awful, 5 million Syrian people are refugees, humanitarian crisis will be long-lasting, Bashar al Assad procrastinates to support political settlement. This war is « one of the most cynical, I faced » declared Staffan de Mistura. De facto, there are « winners and losers » e.g. Saudi Arabia is a big looser, Russia a big winner, Israel’s outcome is mixed, US tactics fluctuating tactics success uncertain.

This book is updated as of Jan. 1st, 2019. USA Président Donal Trump snap decision likely impact to withdraw US troops from Syria (19/12/19) is discussed in fine. We strongly question his affirmative “Isis is defeated” bragging affirmation. ISIS may resurge. Syria war is very likely to resume.

Quotes and references will help the reader to check facts and figures and help him or her to form own opinions on controversial geopolitical assessments.

3 Combating Terrorism Center – West Point https://ctc.usma.edu/selling-long-war-islamic-state-propaganda-caliphate/

Histoire du Moyen-Orient (1914–2011)

L’histoire longue éclaire celle contemporaine

L’histoire moderne du Moyen-Orient depuis 1914 éclaire la compréhension des causes et des perspectives du conflit en cours en Irak et en Syrie. L’histoire plus longue encore, celle antique, explique la rivalité ancestrale entre l’Iran et l’Arabie saoudite, entre le monde arabe et celui issu des empires mésopotamiens, rivalité géopolitique pour le contrôle des pays du Cham (Grande Syrie), rivalité religieuse pour le magistère de l’oumma divisé entre sunnites dont l’Arabie saoudite gardienne des Lieux saints prétend être le leader naturel et l’Iran promotrice de l’Islam chiite. La décolonisation, la guerre froide, le conflit israélo-arabe, la révolution islamique iranienne, les guerres modernes (guerre irako-iranienne et guerres du Golfe), le printemps arabe, les rivalités économiques sur la ressource pétrolière et gazière, sont venus renforcer et complexifier les jeux d’alliance et de concurrence entre les acteurs régionaux. La guerre en Irak et en Syrie liée à l’irruption de l’Etat Islamique (EI) dans ses origines et son déroulement ne peut être comprise qu’à la lumière de la lecture de l’histoire longue mais en évitant la simplification propagandiste de faire de l’un seul des foyers de tension, le conflit israélo-arabe ou la concurrence entre l’Arabie saoudite allié des USA et l’Iran antiaméricain l’unique explication d’une réalité complexe.

Zones culturelles historiques au Moyen-Orient (M. Izady)

Irak et Syrie, des Etats-nations ‘à la découpe’

Les Etats-nations Irak et Syrie sont le résultat non de la restauration de pays-nations unis par une civilisation ancestrale mais du dépeçage de l’empire ottoman par la France et la Grande-Bretagne après la Grande guerre. Les promesses trahies des puissances mandataires à l’égard des chefs musulmans ayant lutté aux côtés des Alliés, le reniement des promesses faites aux Kurdes, la politique de gouvernance confessionnelle du Liban par la France ont contribué à l’embrasement actuel d’un conflit tout à la fois politique et religieux, d’une guerre à la fois civile et internationale.

Dépeçage de l’empire ottoman et reniements

La victoire alliée de 1918 donne enfin aux pays européens menacés à plusieurs reprises par l’ambition ottomane de briser sa puissance en sécurisant leurs empires, colonies françaises du Maghreb, et protectorat anglaise sur l’ Egypte. Ce dépeçage opportuniste se fera sans et contre les peuples et par une série de trahisons des dirigeants arabes aussi arméniens et kurdes.

Les accords Sykes-Picot

Plusieurs ferments des conflits contemporains sont issus du partage à la découpe de l’Empire ottoman par les accords Sykes- Picot (16/05/1916) 4 puis les Accords de San Remo (26/04/1920) et le Traité de Sèvres (10/08/1920). Les accords Sykes-Picot sont en effet remis en cause par la révolte du roi du Hedjaz Hussein ibn Ali et la révolution conduite par Mustapha Kemal Ata Türk qui aboutissent à la création de l’Etat turque moderne et du royaume d’Arabie saoudite. Les Etats-Unis se désolidarisent de cette découpe, ils s’empareront de l’espace d’influence britannique au sortit de la seconde guerre mondiale.

Carte des accords Sykes-Picot

La conférence de Paris (01/19)

Lors de cette conférence, la France impose la création d’un Grand Liban (1/09/20) et d’une Syrie sous mandat français ruinant le projet du roi Hussein du Hedjaz d’un grand royaume chérifien du Yémen jusqu’à la Syrie pourtant à lui promis par l’Angleterre. 5

Création de l’Etat turque moderne

Les traités de Sèvres (1920) puis de Lausanne (1923) délimitent la Turquie moderne privant les Arméniens d’une nation en reniant la promesse occidentale. La perte par la Turquie de son espace ottoman est dans la mémoire turque une privation. Le nationalisme islamiste actuel du Président turc Erdogan fait fond sur cette nostalgie et exalte un retour à un magistère régional de la Turquie sur le monde sunnite en concurrence avec l’Arabie saoudite.

Carte des traités de Sèvres et Lausanne

La délimitation et la gouvernance de l’Irak et de la Syrie

Cf. Histoire moderne de l’Irak & Histoire moderne de la Syrie

L’Arabie saoudite, promoteur du salafisme

Alors que Hussein, descendant du Prophète, roi du Hedjaz, avait, conseillé par Lawrence d’Arabie, emporté Aqaba et chassé les turcs de Damas, il se détrôner par Ibn Seoud qui avait lancé la conquête de la Péninsule arabique en 1902 et fonde la dynastie hachémite (22/09/1932) 6 restaurant et élargissant un royaume fondé vers 1744 par l’alliance d’un chef tribal local, Mohammed Ibn Saoud avec le prédicateur Ibn Abdelwahhab (1703-1792) 7 fondateur du wahhabisme, une interprétation rigoriste sunnite. Le royaume hachémite se place successivement sous la garantie britannique (traité de 2015) puis américaine (Accord de Quincy 02/45) qui s’assure un accès privilégié au pétrole saoudien découvert en 1938. L’Arabie saoudite, depuis sa création, repose sur le paradoxe d’un alignement stratégique sur l’Occident et sur la promotion d’un islamisme radical qui rejette les valeurs occidentales. Les Frères musulmans, le salafisme et le djihadisme ont été nourris et financés par l’Arabie saoudite. Cette relation paranoïaque entre les USA à la fois protecteur et victime du foyer principal de promotion du salafisme, un islamisme anti-occidental, conduira aux errements de l’armement conjoint des saoudiens et de la CIA des moudjahidin de Ben Laden pour chasser les Soviétique d’Afghanistan pour devoir depuis combattre Al Qaïda dont l’EI est une faction schismatique comme le reconnaît sans fard Hillary Clinton en 2009. 8 Malgré l’implication documentée de l’Arabie saoudite dans le financement du 11/09/ 2001 9 l’Arabie saoudite reste, avec l’alliance avec Israël, le pivot de l’influence américaine au Moyen-Orient. 10 La prise de la Grande Mosquée de La Mecque (20/11 – 4/12/ 1979) où fut impliquée la famille Ben Laden illustre la contestation de la légitimité de la dynastie par des fondamentaliste islamistes 11. Le pouvoir saoudien menacé par le fondamentalisme surveille et réprime, après les avoir choyé, les Frères musulmans, soutenus par le Qatar, car fauteur des Printemps arabes. 12 Le pouvoir saoudien se méfie de sa minorités chiites (environ 20 % de sa population 13 par crainte d’un irrédentisme nourri par leur forte fécondité, par la répression marquée par l’exécution du cheikh Nimr al-Nimr (01/16) et fomentée par l’Iran ennemi, crainte dont la guerre engagée au Yémen est l’expression.14 L’ouverture de la terre sainte de la Mecque aux troupes américaines lors des guerres du Golfe est perçue comme un blasphème par les musulmans fondamentalistes. L’EI, après d’autres, dénoncera les compromissions saoudiennes aux impies. Malgré l’assassinat de Oussama Ben Laden par des SEAL américains (2/05/11), les USA ne s’opposeront pas au financement par les monarchies du Golfe des milices d’Al Nosra en Syrie et même de l’EI selon un mail (17/08/14) de Hillary Clinton révélé par Wikileaks : « Nous devons utiliser notre diplomatie et profiter des atouts de nos services de renseignement pour mettre sous pression les gouvernements du Qatar et de l'Arabie saoudite, qui fournissent un soutien financier et logistique à Daech et à d'autres groupes radicaux dans la région » 15

Islam sunnite et islam chiite au Moyen-Orient

La création de l’Etat d’Israël

Les Accords Sykes-Picot plaçaient opportunément la Palestine sous contrôle international en organisant par la Déclaration Balfour (2/11/17) un espace de peuplement pour les Juifs tout en préservant les droits civils et religieux des communautés non juives de Palestine. 16 Le rejet par les Palestiniens du plan de partage de la Palestine proposé par les Nations Unis (24/11/47) provoque une guerre civile et la proclamation unilatérale de l’Etat d’Israël par David ben Gourion (14/05/48). Depuis cette date, la récusation du droit d’Israël à exister en tant qu’Etat est un thème mobilisateur pour les dirigeants arabes et pour les mouvements islamistes. La succession des guerres entre Israël et ses voisins ponctue l’émergence d’un leader résolu à restaurer les Palestiniens sur leurs terres confisquées en 1948 : Nasser à partir de 1954 puis Saddam Hussein, Khadaffi se feront les hérauts d’un panarabisme anti-sioniste. Les pays du Golfe financent les mouvements islamistes mais restent prudemment à l’écart des guerres contre Israël conduites par la Syrie, l’Egypte et la Jordanie : guerre des Six jours (5-10/06/67) 17, guerre du Kippour (6-25/10/73) 18. Après cette dernière guerre s’engage la voie diplomatique quoi aboutit à la paix entre Israël et l’Egypte par les Accords de Camp David (17/09/78) 19 et avec la Jordanie (1994). Le blocage des discussions de paix entre Palestiniens et Israéliens aboutit en 1987 à la première intifada et à une division entre l’OLP et le Hamas, mouvement inspiré par les Frères musulmans. La situation faire aux Palestiniens depuis 1948 entretient la propagande islamiste qui fait de la destruction d’Israël un thème de propagande. Après la normalisation des relations entre Israël et deux des pays des pays, Egypte et Jordanie, ayant participé aux guerres précédentes, seule la Syrie reste en guerre mais n’a pas la capacité d’affronter Tshahal et la situation est un cessez-le-feu durable sur la ligne du Golan occupé par l’Etat hébreu. L’occupation par Israël de tout ou partie du Liban (1978- 2000) 20 a contribué au renforcement du Hezbollah, mouvement libanais islamiste chiite financé par l’Iran qui intervient dans le conflit en Syrie. Le désengagement américain des négociations de paix et le soutien militaire et diplomatique des administrations américaines n’a connu qu’une amodiation sous l’administration Obama mais a été réaffirmé par celle Trump avec l’installation de l’ambassade américaine à Jérusalem. Les pays arabes ont considérablement réduit leur soutien à la cause palestinienne, au-delà des postures de principe. Les pays du Golfe ont engagé des contacts officieux ou officiels (visite du Premier ministre Netanyahu à Oman 21/10/18) avec Israël avec qui ils partagent un ennemi commun l’Iran.

Menahem Begin Jimmy Carter et Anouar el-Sadate à Camp David

La République islamiste d’Iran

Rez Khan prit le pouvoir par un coup d’Etat (1925) sur la monarchie iranienne, constitutionnelle depuis 1906, et fonde la dynastie pahlavi. Son fis Mohamad Reza Chah instaura après le renversement du gouvernement nationaliste de Mohammad Mossadegh (08/53) par les services secrets britanniques et américains, 21 une dictature militaire pro-occidentale. 22 Le renversement de la dynastie pahlavi par une insurrection populaire conduit à l’instauration d’une République islamique (11/02/79) par l’ayatollah Rouhollah Khomeiny de retour d’exil en France, après un long exil en Irak et la perte d’un allié stratégique des USA au Moyen-Orient. L’Iran redevient pour les pays du Golfe l’ennemi héréditaire. Sorti invaincu du conflit avec l’Irak (1980-1988), l’Iran rivalise avec l’Arabie saoudite pour l’hégémonie régionale et l’influence sur l’oumma incarnant un islamisme chiite critique des ambiguïtés du wahhabisme d’Etat saoudien (modération relative sur la défense de la cause palestinienne, alliance militaire avec les USA) et des persécutions de la minorité chiite saoudienne. Pour Israël, après la chute de Saddam Hussein, (30/12/06) l’Iran devient et reste à date, l’ennemi principal. Les conflits en Syrie ainsi qu’au Yémen sont des guerres frontales entre Arabie saoudite et Iran par alliés interposés, des ‘proxy wars’.

Rouhollah Khomeiny

Les guerres du Golfe

L’Irak baassiste sous la dictature de Saddam Hussein fut courtisé à la fois par les soviétiques et par les occidentaux. Le pétrole irakien historiquement chasse gardée des britanniques attire le convoitises des majors américains et français. L’Irak est un acheteur important d’armements occidentaux et russes. La France aide l’rak à se doter d’une filière dont le fleuron Osirak sera détruit préventivement à toute divergence vers le nucléaire militaire par une frappe israélienne (Opération Opéra 7/01/81).23

Guerre du Koweit - Première guerre du Golfe (0102/91)

Epuisée par la longue guerre contre l’Iran (1980-1988) l’Irak est étranglée par les exigences de remboursement de ses dettes par les USA. L’invasion du Koweït en quelques jours (2-4/08/1990) par l’armée irakienne provoque une réplique américaine. La première guerre du Golfe (01-02/91) libère le Koweït.

Guerre d’Irak - Seconde guerre du Golfe (20/03/03 – 18/12/ 2011)

A la différence de la première guerre du Golfe qui avait été une réplique du pouvoir légitime à une invasion étrangère, la seconde guerre est une guerre d’agression décidée par Georges W. Bush et Tony Blair qui devant l’échec du montage de propagande sur un supposé arsenal d’armes de destruction massive du régime irakien à obtenir un mandat des Nations-Unis prirent le parti d’envahir l’Irak malgré la protestation de la France (discours de Dominique de Villepin à l’Onu 20/01/03) . Cette guerre entrait dans la lutte contre le terrorisme islamiste engagée par l’administration Bush après le 11/09/01. Les USA entendaient prendre le contrôle de la ressource pétrolière irakienne et garantir la sécurité de ses alliés : pétromonarchies et Israël. Succès militaire rapide, l’occupation de l’Irak par les forces américaines engagea jusqu’au retrait par l’administration Obama (18/12/11) les USA dans un piège compte tenu de leur incapacité à construire un consensus national autour du pouvoir intérimaire (06/04) provoque une guerre civile (2006-2008) qui aboutit à la prise de pouvoir de Nouri al-Maliki, Premier ministre chiite. Les policiers et militaires du régime bassiste licenciés en masse par l’administrateur américain Paul Bremeur constitueront les cadres des mouvements islamistes sunnites : al Nosra et EI qui prendront les armes contre le gouvernement chiite jugé oppressif et l’armée d’occupation américaine. Des milices islamistes chiites de Moqtaba al-Sadr prospérèrent également. 24 Ces milices s’aguerriront lors des batailles de Falloujah (2004), Najaf (2004) et commettent de multiples attentats tandis que le scandale d’Abou Grahïb (tortues et traitements humiliants de prisonniers irakiens par des Gis) déconsidère l’intervention américaine dans l’opinion internationale. Une seconde guerre confessionnelle (12/13-12/17) est provoquée par la politique sectaire de Nouri al-Maliki et les attaques de l’Etat islamique en Irak et au Levant. Le Printemps arabe irakien de 2013 est violemment réprimé. 25 L’alliance de tribus sunnites et de l’Etat islamique en Irak et au Levant lance l’offensive de juin 2014 qui aboutira à la prise de contrôle de Tikrit, Mossoul et d’un tiers du territoire irakien par l’EI. La décision de Barak Obama d’accélérer le retrait des forces américaines (16/12/11) dans le cadre des Accords SOFA (17/11/08) 26 laissa la charge au gouvernement irakien de préserver la sécurité et l’unité nationale. L’histoire montra qu’il céda devant l’insurrection islamiste. La réalité de la situation aurait du conduire de la part des deux parties, irakienne et américaine à plus de circonspection. Le Premier ministre Nouri al-Maliki sur la pression iranienne se refusa à toute prolongation de la présence de Gis, retrait imposé donc qu’Obama présenta comme le respect d’un engagement de campagne. « La marée de la guerre recule. La guerre en Irak sera finie d’ci la fin de l’année » affirma à l’époque de manière bien hasardeuse Barak Obama critiqué par John Mc Cain comme une reculade devant l’Iran 27 .

Cf. Décembre 2011, le retrait précipité des troupes américaines d’Irak crée un vide sécuritaire dans un pays en guerre civile larvée

Cf. 2013-2015 Une conquête du Cham, apparemment irrésistible, par l’Etat Islamique

Tony Blair et Georges W. Bush (06/04)

Saddam Hussein lors de son arrestation (12/03)

Scandale d’Abou Grahib28

Les Printemps arabes paniquent les monarchies du Golfe

Les Printemps arabes renversèrent à la surprise des chancelleries occidentales plusieurs dirigeants arabes : Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Egypte, Khadafi en Libye . Tous les pays arabes connurent leur printemps arabe. La Turquie dirigée par un parti islamiste d’inspiration soufie resta en dehors de ce mouvement. Répression, subsides publiques, promesses de réforme selon les régimes épargna de la vague les régimes marocains, algériens. Un « hiver islamiste » succéda au Printemps arabe avec l’installation par la voie d’élections de gouvernements islamistes en Tunisie. 29

Les monarchies du Golfe furent parmi les plus inquiètes de cette révolte populaire qui menaçait les clans princiers qui confisquaient le pouvoir et les richesses. La main des Frères musulmans dans l’exploitation politique d’un mécontentement populaire et la colère d’une jeunesse sans perspective résolut l’Arabie saoudite à déclarer l’organisation terroriste le mouvement des Frères musulmans 30 et à œuvrer au renversement du gouvernement de Morsi par un coup d’Etat fomenté par son ministre des armées le général Sissi. Les errements du gouvernement

Barak Obama qui avait ouvert son premier mandat par le discours du Caire qui se voulait refondateur de la relation entre les USA adopta une ligne conciliante et même de travail avec le nouveau pouvoir islamiste égyptien qui intervint comme modérateur vis-à-vis du Hamas. Cette attitude fut jugée complaisante et dangereuse par Israël et les pétro-monarchies. Des éditoriaux la qualifièrent même de trahison inspiré par l’hérédité africaine même du Président. Les USA furent ainsi plus spectateurs qu’acteurs du renversement du Président Sisi. La perte de crédit de l’administration Obama dans l’opinion des dirigeants arabes du Golfe sera aggravée par sa reculade en août 2013 après le franchissement de la ligne rouge posé à Bachar al Assad sur les frappes chimiques. Le rôle joué par la chaine Al Jazeera dans la promotion des Printemps arabes et le soutien avéré et maintenu malgré les objurgations saoudienne à la Confrérie des Frères musulmans (accueil de Youssef al Qaradawi en exil) aggrava la colère du royaume saoudien contre la rivalité médiatique et diplomatique de ce petit Etat du Golfe dont la vassalité lui semblait acquise jusqu’à l’avènement de l’ambitieux Hamad ben Khalifa Al Thani. La Turquie s’est porté au secours du Qatar depuis la tentative d’embargo saoudo-émirati (06/17). 31

Cf.31 août 2013 : le pas de clerc de Barak Obama

Les Frères musulmans, un islamisme structuré

La société des Frères musulmans fondée en 1928 par Hassan el Banna en Egypte est un mouvement islamiste sunnite qui prône un islam rigoriste et le refus des valeurs occidentales laïciste par des voies non violentes. 32L’organisation depuis sa création joue selon les époques le rôle d’appui ou de contre-pouvoir aux régimes en place. Les Printemps arabes lui « redonna un nouveau souffle » 33 virent ses candidats Mohamed Morsi en Egypte et le parti Ennadha 3435en Tunisie prendre le pouvoir. Le coup d’Etat en Egypte du général Sissi (07/13) et la perte du pouvoir en Tunisie de Rached Ghannouchi du parti Ennadha (2015) marque un reflux provisoire des Frères musulmans. 36 Les Frères musulmans sont actifs publiquement au sein du CNS. Violement réprimés en Egypte et en Arabie saoudite, ils constituent un risque sécuritaire pour de deux Etats. Saïd Qutb 37, en rupture de ban avec les Frères musulmans jugés par lui trop prudents est l’un des inspirateurs de l’islamisme djihadiste. Il fut pendu par Gamal Nasser (29/08/66) qui pourchassa les Frères musulmans après une lune de miel. Le Président Anouar al Sadate en fut membre mais fut assassiné par des dissidents. Moubarak les rétablit pourtant. 38

Cf. Idéologie et stratégie de conquête de l’EI

Réunion des Frères musulmans en Egypte 07/11

Obama sème le doute auprès des pays du Golfe

Par son discours du Caire « A new beginning » (4/06/09 ), Obama prit le contre-pied de la guerre de civilisation conduite par Georges W. Bush et veut renouer avec le monde arabe. Les références au Coran, la volonté affichée de rechercher un apaisement avec l’Iran sur le dossier nucléaire, la critique de la ligne dure du gouvernement israélien ponctuent le discours. 39