La légende perdue de Crozon - Rémy Lasource - E-Book

La légende perdue de Crozon E-Book

Rémy Lasource

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Beschreibung

En terre douce de Bretagne, il existe des secrets seulement connus des pierres...

Une jeune écolière entend un étrange appel, tandis qu’une tempête venant de l’océan approche. Pendant ce temps, un druide échevelé se presse dans le bois du Kador, à la recherche d’informations précieuses, pendant que ses enfants courent la lande après d’évanescentes lueurs et s’égarent.
De vieilles choses enfouies vont se réveiller. Les gardiens présents sur les falaises ne sont qu’en sommeil et les fleurs secouées par le vent chantent leur retour.

Quand l’écume se mêle à la brume, entrez dans la lumière irréelle de la Bretagne. Peut-être entendrez-vous les galets vous raconter La légende perdue de Crozon.

Une légende bretonne sous la forme d'une épopée en vers qui mêle thriller et fantastique !

EXTRAIT

Entre les pins les deux garçons courent pleins d’ardeur
« — Gaëtan attend moi, après, tout seul, j’ai peur ! »
L’enfant tombe dans le houx, se blesse et pleure.
Puis il se console en voyant dans l’herbe une lueur.

Au bout d’un moment Gaëtan appelle en vain
Ronan son petit frère n’est plus derrière,
Il n’y a plus personne dans le bois de pins
Sauf l’océan qui rugit ample et fier.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Après avoir fait des études de droit, Rémy Lasource est devenu fonctionnaire.
Il a travaillé quelques années en banlieue nord de Paris au contact des policiers et des magistrats. Il vit aujourd'hui en limousin. Son univers littéraire se partage entre le fantastique et le thriller.

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Table des matières

Résumé

Livre I Comment la presqu’île est restée au continent

I Le vieux

II La presqu’île de Crozon

III Le druide dans le Kador

IV Les enfants

V Marie au château de Dinan

VI La tempête enfle

VII Des lucioles au Kador

VIII Le réveil

Livre II De l’île vierge à l’île des morts

I Loïc face à Marie

II Nuit de frayeur à Rostellec

III Impressions sur Camaret

IV Une nuit venteuse

V La leçon

VI L’épreuve

VII La Banshee

VIII Devenir silence

IX La traque

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Résumé

En terre douce de Bretagne, il existe des secrets seulement connus des pierres.

Une jeune écolière entend un étrange appel, tandis qu’une tempête venant de l’océan approche. Pendant ce temps, un druide échevelé se presse dans le bois du Kador, à la recherche d’informations précieuses, pendant que ses enfants courent la lande après d’évanescentes lueurs et s’égarent.

De vieilles choses enfouies vont se réveiller. Les gardiens présents sur les falaises ne sont qu’en sommeil et les fleurs secouées par le vent chantent leur retour.

Quand l’écume se mêle à la brume, entrez dans la lumière irréelle de la Bretagne. Peut-être entendrez- vous les galets vous raconter la légende perdue de Crozon.

Après avoir fait des études de droit, Rémy Lasource est devenu fonctionnaire.

Rémy Lasource

La légende perdue de Crozon

Poème épique et fantastique

ISBN : 978-2-37873-043-7

Collection Atlantéïs : 2265-2728

Dépôt légal mars 2018

© couverture Ex Aequo

© 2018 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays. Toute modification interdite.

Livre I

ILe vieux

Le vieux se réveille d’un sommeil sans fond

Et semble juste se rendre compte de son âge,

Ses songes que les bruits de l’horloge défont

S’enfuient au carillon en grand remue-ménage.

Le vieux est parmi nous dans ce présent vide

Mais l’arrière-petit-fils veut sa compagnie

Et réclame des légendes le regard avide,

Alors le vieux se requinque et réfléchit.

« — Attend mon Loïc, approche, je te raconte,

Quand je n’étais qu’un sale garnement

Nous croyions à l’Ankou, aux fées, rends-toi compte !

Écoute ce qu’on me disait quand j’étais enfant.

À la tombée du jour, en haut des falaises

Quand la nuit appelle la tempête on entend

Des gémissements venir du fond des grèves.

Les plaintes des disparus qu’apporte le vent.

C’est dans le jour finissant des cris terrifiants

Qui sortent de la gueule des eaux moussantes.

L’âme des naufragés sur terre revenant

Sortie hanter l’obscurité grandissante.

Quand les noyés pleurent les nuits en Bretagne

On entend leurs tourments le long des rivages

Il faut fuir avant que la mort ne vous gagne

Ou trouver une église dans les parages.

Car quand le démon a fait du vent un dément

Et les arbres et la lande des lieux malfaisants

Il faut courir et se réfugier prestement

Sous un calvaire ou une croix en suppliant.

Ces nuits sans lune sont un monde des ombres,

Ciel et mer ouvrent le gouffre de l’abîme

Où sortent les âmes des damnés sans nombre.

Dans le noir des halos blêmes flottent et s’animent.

Seule lumière dans la noire nuit sans fond

L’écume étincelle en tourbillons glacés.

C’est de son suaire que sortent les moribonds

Pour un effrayant défilé des trépassés.

On voit des lueurs défiler dans la lande

En quête d’une tombe dans leur terre aimée,

Il faut te cacher, il faut que tu attendes

Car un spectre dans ton corps pourrait s’incarner.

On perçoit dans les cris du vent sa charrette,

L’Ankou court la lande avec son rire glacé

Et prie pour qu’auprès de toi il ne s’arrête,

Qu’avec sa faux il ne te fasse trépasser.

Alors avec de la bruyère et du genêt

Dépose un bouquet en offrande et joins tes mains

Afin qu’une fée s’envole vers un clocher

Et qu’elle souffle ton salut au sacristain.

Si dans la nuit le curé sonne l’angélus

Sache que les cloches offrent un cercle sacré,

Cours te réfugier dans l’église de Jésus.

Et le lendemain, offre un bijou à la fée. »

Le petit garçon sautille sur son siège

Excité, mais un peu apeuré quand même,

« — Papi, les fées, on peut leur tendre des pièges ?

IILa presqu’île de Crozon

Loïc rigole, mais ses yeux bleus pétillent.

Le vieillard s’enorgueillit, aussi il poursuit :

« — Nous avions des fées et un druide en presqu’île.

Sais-tu pourquoi elle existe encore aujourd’hui ? »

Le garçon ne sait pas si le papi blague

Mais non, il est sérieux, alors Loïc attend

Le vieil homme prend un air rêveur et vague

Comme s’il allait parler de lui à présent.

Le vieux tient la main de l’arrière petit fils

Il respire longtemps, ses yeux sont presque blancs,

Il cherche ses souvenirs, ses joues pâlissent

Puis il s’agite et part d’une traite, bruyamment.

« — Des collines recouvertes de bruyères

Avec au bout des falaises déchiquetées,

Où les nuées combattent aux cieux la lumière

Où le vent charrie des tempêtes écartelées,

Des criques, grottes, des anses en arc de cercle

Des plages où les rouleaux se déroulent écumants

Un relief d’île que l’océan encercle

Où le grandiose a des murmures envoûtants,

Des caps, pointes, véritables promontoires

Balcons sur l’immensité atlantique

La presqu’île, cette terre en moratoire

Dessine sur l’eau une étoile Armorique.

Ici les collines courent vers l’océan

La lande est de laine épineuse, les crêtes

Une couche d’herbe longue peignée de vent,

Des mégalithes y gardent une foi secrète,

Une mer de bruyères encercle les pierres

Les collines montrent au ciel muet ses autels fleuris

Qui semblent être pour les étoiles une prière

Un passage entre l’océan et les cieux gris.

L’avancée de grands contreforts déchiquetés

Défie l’océan dans son immensité

Et les falaises d’éprouver avec dureté

Le choc des vagues et leur assaut illimité.

Ces plateaux de schiste montagneux fendent loin

La houle océanique, et sur leurs hauteurs

Des pierres sont dressées depuis des temps lointains

Que des hommes premiers ont priées avec ferveur.

À la vue de l’affrontement monumental

Entre le continent et l’infini des eaux

On éprouve une peur, un recul animal

Que le grandiose efface et exalte aussitôt.

C’est ivre que l’on va malmené par les vents

Sur ces hauts balcons que la lande a envahis

Comment ne pas être grisé, être vivant

Sur ce bout du monde par les eaux assailli ?

Cheminer sur ces promontoires antiques

Entre le genêt d’or et la pourpre bruyère,

Des pierres sacrées aux forces telluriques,

C’est se baigner dans une étrange lumière.

Peut-être sommes-nous dans un sanctuaire

Ces pierres choisies, levées et alignées

Dans les secrets du calendrier lunaire

Suggèrent que l’endroit est un lieu désigné.

La nuit quand l’océan assoupi s’étale

Que la Voie lactée aux cieux nus se dévoile

Les mégalithes ont un mystère minéral,

Car dressées, ces pierres alignées parlent aux étoiles.

La presqu’île est théâtre des passions du temps

Où combattent aux cieux des tempêtes meurtrières

Et des éclaircies d’or ; la presqu’île est leur champ

Terre de batailles entre ombre et lumière. »

Le vieux s’arrête, au bord de l’essoufflement

Loïc qui boit ses paroles est admiratif

Et attend la suite du récit poliment

Alors le vieux, soudain flatté, prend un ton vif.

« — À errer sur ces hauteurs aux portes des cieux

Surplombant l’océan, ce monstre sauvage,

Entre ciel et terre, sur le sol d’anciens dieux

Où l’écume au vent remonte le rivage,

Hante la lande de silhouettes de brume

De spectres floconneux aussitôt évanouis

Fantômes du vent retournant à l’écume ;

Marcher entre ces pierres et leur mystère enfoui

Errer sur ce promontoire océanique