Lennox barbare - John-Erich Nielsen - E-Book

Lennox barbare E-Book

John-Erich Nielsen

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Beschreibung

Imaginez un château écossais à l’architecture incroyable…

Imaginez-le perdu, oublié, enfoui sous un amas de ronces comparable à celui de la Belle au bois dormant…

Imaginez enfin qu’il ait été le plus grand hôpital psychiatrique du pays…

Bien sûr, ça n’existe pas. Vous croyez ?… Bienvenue à Lennox Castle !

« Durant cette enquête, j’allais perdre ma capacité à répondre à une question pourtant simple : qui est fou, et qui ne l’est pas ? »

Inspecteur-chef Sweeney

Police criminelle d’Édimbourg

À PROPOS DE L'AUTEUR

John-Erich Nielsen est né le 21 juin 1966 en France.

Professeur d'allemand dans un premier temps, il devient ensuite officier (capitaine) pendant douze ans, dans des unités de combat et de renseignement. Conseiller Principal d'Education de 2001 à 2012, il est désormais éditeur et auteur à Carnac, en Bretagne.

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Seitenzahl: 134

Veröffentlichungsjahr: 2024

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Dans la même collection, l’inspecteur

Sweeney vous invite à vivre :

Meurtre au dix-huitième trou - 2005

Peur sur le volcan - 2005

Caviar et nuits blanches - 2006

L’étrange sourire de Pamela Dove - 2006

L’œil du totem - 2008

Mort au grand largue - 2009

Les démons de l’île de Skye - 2010

Le serment des Highlands - 2011

Crime à l’heure du Tay - 2012

Un poison irlandais - 2014

Mortelles Hébrides - 2015

Le pendu de St Andrews - 2016

Mystère Édimbourg et Docteur Stevenson - 2017

(Tomes A et B)

Orcades en eaux troubles - 2018

Dans les flammes de Gretna Green - 2019

Archie et le passager perdu - 2020

Le secret des brumes - 2021

Des ombres au paradis - 2021

La marque de la Bête - 2022

Lennox barbare - 2023

Enquête à Belmont House - 2023

En anglais :

Murder on the Green - 2011

En allemand :

Mord am 18. Loch - 2018

Der Fluch der Highlands - 2019

Das seltsame Lächeln der Pamela Dove - 2019

Les éditions HoH

présentent :

____

Lennox

barbare

____

Du même auteur, dans la collection

« Les enquêtes de Lucy Fourstripes » :

Des ombres au paradis - 2021

La Terre des Sept Péchés - 2023

Du même auteur, dans la collection

« Destins d’exception » :

Les roses de Sarajevo - 2015

Blue Baby - 2020

Disponible en version audio :

Meurtre au dix-huitième trou - 2023

John-Erich Nielsen
Lennox
barbare

Éditions HoH

B.P. 132 – 56343 CARNAC Cedex

www.hoh-editions.com

© JOHN-ERICH NIELSEN

ET HEAD OVER HILLS, 2023

Tous droits de traduction, de reproduction, d’adaptation, de représentation réservés pour tous pays.

SOMMAIRE

L’araignée

Un dimanche en famille

Vengeance

L’étrange docteur Graham

John Doe

Dédoublement de personnalité

Le nid de l’araignée

Home Sweet Home

Retour à Lennox

Marjorie

L’araignée

– Je savais que ça arriverait un jour !

Surpris, l’inspecteur-chef Sweeney, puis son coéquipier Ian McTirney, se retournèrent.

Cheveux au vent, un homme d’une soixantaine d’années, grand, brun, le visage harmonieux, les mains dans les poches d’un loden couvrant un costume sombre, et chaussé d’une paire de Balmoral neuves, fixait le lointain sans paraître voir les policiers. L’air plus navré que dégoûté, l’inconnu ne parvenait pas à détacher son regard de la scène de crime sur laquelle il venait de s’inviter.

– Qui êtes-vous ? l’interrogea un individu aux joues grêlées, la tête rentrée dans le col de son imper, tandis que son acolyte roux et barbu, vêtu d’un anorak, d’un pantalon froissé et de vilains brodequins, maintenait en équilibre sur son épaule un curieux club de golf.

– Je suis le docteur James Graham. J’ai dirigé cet hôpital jusqu’à sa fermeture en 2002… Et vous, Messieurs ? À qui ai-je l’honneur ?

– Inspecteur McTirney. Police criminelle, répondit l’homme à l’imper. Et voici mon supérieur, l’inspecteur-chef Sweeney.

Ce dernier salua le médecin d’un signe de tête, avant de s’étonner :

– Un hôpital ? Vous voulez dire que ce château en ruine était un hôpital ?

Amusé par la mine ébahie des deux officiers, le docteur expliqua en souriant :

– Oui. Lennox était un hôpital psychiatrique. Le plus grand d’Écosse. À mon époque, nous hébergions plus d’un millier de patients. Dans les années 70, la structure avait même accueilli jusqu’à mille six cents pensionnaires. Entre 1940 et 1960, le château disposait également d’une maternité.

Stupéfaits, les deux inspecteurs contemplèrent un bâtiment délabré aux dimensions imposantes, dont les murs rose orangé, marqués par d’innombrables traces de suie, portaient la trace d’un incendie récent. Au cœur de cette matinée d’automne humide et fraîche, Lennox semblait un lieu étrange, oublié des hommes et du temps, perdu dans la campagne à vingt kilomètres au nord de Glasgow. En raison d’une arche majestueuse surmontée d’un blason sculpté, sur lequel deux hommes armés d’un gourdin encadraient la devise I’ll defend1(1), il se dégageait de ces ruines un romantisme aussi furieux que lugubre.

– Tu étais au courant ? finit par demander Sweeney à son collègue.

– Absolument pas. C’est la première fois que je mets les pieds dans le coin. Jusqu’à ce matin, j’ignorais même le nom du château. Et toi ?

– Idem, camarade.

Un peu assommés par le caractère très particulier du site, les officiers s’adressèrent de nouveau à celui qui s’était présenté comme l’ultime directeur de l’établissement.

– Comment êtes-vous arrivé là ? voulut savoir McTirney. Le château n’est pas indiqué. Plus aucune route ne le dessert. Il est impossible de venir là par hasard.

– C’est vrai. Je suis passé par le terrain d’entraînement des Celtics. Dorénavant, c’est le prestigieux club de football qui loue l’ancien parc. Mais, je vous l’ai dit, j’ai travaillé ici pendant plus de cinq ans.

– Non, corrigea Sweeney, ce que mon collègue sous-entendait : qu’est-ce qui vous a incité à venir jusqu’ici ce matin ?

– Ah oui, je comprends… Je roulais vers l’hôpital de Surehaven. C’est la structure médicale que je dirige actuellement. Sur mon trajet, une ambulance, puis deux voitures de police, m’ont dépassé à toute vitesse, sirène hurlante et gyrophare allumé. Aussitôt, j’ai eu comme un pressentiment. Je me suis douté qu’ils se rendaient à Lennox… Et ça n’a pas loupé, vous êtes là.

Puis l’homme se tut, scrutant de plus belle la scène de crime sur laquelle s’affairait, trente mètres plus loin, une équipe d’experts de la scientifique.

Ses deux interlocuteurs exprimant une même mine soupçonneuse, le docteur Graham crut bon de se justifier :

– Quand j’ai décidé de monter à Lennox, ça m’est passé par la tête avant même que je n’aie eu le temps de réfléchir. Comme un sixième sens qui m’aurait alerté.

Le visiteur farfouilla dans la poche intérieure de son manteau, avant de s’approcher des inspecteurs.

– Voici ma carte, dit-il en remettant celle-ci à McTirney.

Sweeney lorgna sur le bristol. Il y aperçut l’inscription « Docteur James Emmett GRAHAM – Directeur de l’hôpital de Surehaven ». Puis, retrouvant le fil de sa pensée, le policier au club de golf demanda au médecin :

– Dites… Par hasard, est-ce que vous connaîtriez la victime ?

Le sexagénaire replaça les mains dans les poches de son loden, avant de répliquer :

– Eh bien, justement. Je crois que oui.

L’air satisfait, l’inspecteur-chef adressa un clin d’œil à son coéquipier, puis il dit au témoin :

– Venez.

Le trio se mit en mouvement. Remontant une clôture faite de piquets métalliques hauts de deux mètres, qui interdisait l’accès à l’ensemble des ruines, le médecin et les enquêteurs atteignirent le site où l’équipe du légiste Mark Williams effectuait son méticuleux travail. Engoncés dans leur combinaison de plastique, les experts parurent ne pas remarquer la présence des trois spectateurs.

Rapidement, le docteur Graham constata qu’il s’agissait d’une mise en scène effroyable : pieds et poignets liés aux extrémités d’une toile faite de cordelettes tendues le long de la grille, un homme d’environ soixante-dix ans, totalement nu, chauve, gras, au faciès de garçon boucher, avait été éviscéré sur place. Brutalement libérés par le couteau, ses organes s’étaient répandus sur l’étroite route goudronnée couverte de feuilles qui bordait Lennox. Dans la froidure du petit matin, une étrange vapeur s’échappait encore des entrailles de la victime.

Peu impressionné, James Graham déclara :

– Oui, c’est lui. Aucun doute. C’est bien lui.

– Lui qui ? s’agaça l’inspecteur McTirney.

– Ah oui, désolé… Tim Stack. Plus exactement Timothy Stack. Même de loin, je me suis douté que c’était lui… Mister Stack était l’un des anciens gardiens de l’hôpital. Un homme violent, sournois, qui tyrannisait la plupart des patients. C’est pour cette raison que, lorsque je l’ai aperçu, je me suis écrié : « Je savais que ça arriverait ! ».

Le médecin enchaîna :

– Avec son tatouage sur le biceps, je suis formel.

– L’araignée ? remarqua Sweeney.

– Oui. Je me souviens que c’était sa fierté. Une fierté un peu malsaine d’ailleurs. Stack portait en permanence des chemises aux manches relevées, même l’hiver, pour mieux l’exhiber. Tim Stack était un dingue lui aussi, mais pas assez pour être enfermé avec les autres.

Puis Graham conclut :

– Cette fois, l’araignée semble avoir été prise dans sa propre toile.

Contemplant la funeste mise en scène, le duo d’enquêteurs jugea que l’interprétation du docteur pouvait s’avérer pertinente. Archibald Sweeney fut le premier à réagir. Il suggéra à son coéquipier :

– Alors, qu’en dis-tu ? Une vengeance ?

– Ça peut y ressembler. En tout cas, la piste est intéressante, concéda l’inspecteur McTirney.

– Une vengeance ? répéta leur témoin. Si vous pensez à l’un de mes anciens patients, alors la liste des suspects risque d’être longue. Ce gardien prenait un malin plaisir à humilier les malades. Il abusait sans cesse de son pouvoir. Même le personnel soignant se plaignait de ses allusions scabreuses. Toutefois, sans preuve, il m’était difficile de le renvoyer. À la fin des années 90, les premières caméras de surveillance ont fait leur apparition. Avec mon adjoint de l’époque et l’aide d’une infirmière, nous avons tendu un piège à Stack. Un jour, nous lui avons demandé de venir surveiller une vieille dame un peu agitée. Sur l’enregistrement vidéo, nous avons alors observé qu’au prétexte de la calmer, il lui assénait des gifles totalement injustifiées. Cette fois, son compte était bon.

– En quelle année cela s’est-il passé ? voulut savoir le policier au club de golf.

– 1998, si je me souviens bien. Je n’étais pas en poste depuis très longtemps.

Le médecin continua d’expliquer :

– Oui, je me rappelle… Tout le monde le surnommait « l’araignée ». Il faisait peur non seulement aux patients, mais aussi aux infirmières. Des gestes déplacés, précisa-t-il… Bref, chacun a été soulagé de le voir quitter Lennox.

– Est-ce que vous l’avez revu après ça ? l’interrogea McTirney.

– Non, jamais. J’ignorais ce qu’il était devenu après son licenciement. Je ne savais même pas qu’il habitait toujours la région.

– Ça, nous n’en savons rien, tint à préciser Sweeney. Cependant, grâce à votre témoignage, nous venons de gagner un temps précieux. Merci, docteur.

– Ah ? Vous ne connaissiez pas son identité ? comprit enfin James Graham. Ravi si j’ai pu vous aider.

Le psychiatre enchaîna :

– Pardon, Messieurs. Je vais devoir vous laisser. L’hôpital va s’étonner de ne pas me voir arriver. Je ne voudrais pas que mon équipe s’inquiète. En outre, on m’attend pour une réunion à onze heures.

– Pas de souci, rétorqua McTirney. Voici nos coordonnées.

James Graham empocha la carte du policier.

L’enquêteur précisa :

– Voilà, vous avez notre ligne directe. Notre service se trouve dans Fettes Avenue à Édimbourg. Si un souvenir important concernant Mister Stack vous revenait, n’hésitez pas à nous appeler.

– Bien sûr, confirma le médecin.

– De toute façon, ajouta Sweeney, nous vous contacterons très vite pour un entretien dans nos locaux. Votre connaissance de la victime pourrait nous faire gagner du temps.

– Je reste à votre disposition… Bien, je dois me sauver.

Le docteur Graham tourna les talons, puis il remonta la route sur laquelle il avait abandonné son véhicule.

Dès qu’il se fut suffisamment éloigné, Ian dit à Archie sur le ton de la plaisanterie :

– Eh bien, quel coup de bol ! Timothy Stack… Je ne pensais pas l’identifier aussi vite.

– En effet… En seulement quelques minutes, nous venons d’obtenir un nom, une fonction, un profil psychologique et, qui sait, peut-être même un mobile.

– La vengeance ?

– Mais oui… Quoi qu’il en soit, il nous faudra défricher cette piste. Au minimum, c’est un point de départ solide.

Détournant le regard vers la chaussée où leur témoin venait de disparaître, Ian finit par déclarer :

– Dis-moi, qu’est-ce que tu en penses ? Il en jette ce gars, non ?

– Je suis de ton avis. Il a de la prestance… De l’allure, du charisme même. Tu sais à qui il me fait penser ?

Amusé, McTirney répliqua :

– Non. Dis toujours.

– Liam Neeson, l’acteur. Tu ne trouves pas ?

– Maintenant que tu le dis. Oui, pourquoi pas ? sourit son collègue.

Mais soudain, comme si une même idée leur traversait l’esprit, les deux enquêteurs pivotèrent de nouveau pour faire face à l’impressionnante silhouette de Lennox Castle. Car le choix de ce site ne devait rien au hasard. Le meurtrier paraissait avoir soigneusement préparé sa mise en scène. Le corps du supplicié se situait exactement dans l’axe d’entrée du château puis de la tour centrale, la plus élevée entre toutes.

Archibald songea : L’assassin souhaitait cette perspective… Il voulait que la toile de « l’araignée » se trouve au premier plan. Il y a forcément une dimension symbolique… Maintenant, qui est la véritable araignée ? La victime, avec son surnom et son tatouage ? Ou bien le meurtrier ? Ou encore, envisagea-t-il, la toile d’araignée ne serait-elle pas le château lui-même ? Après tout, il s’agit d’un ancien hôpital psychiatrique. Ne dit-on pas que les fous auraient une « araignée au plafond » ? s’amusa-t-il à penser.

Finalement, l’attention de l’inspecteur-chef fut une fois encore captée par la présence magnétique des ruines de Lennox. Sweeney se dit : Il se dégage de cet endroit une ambiance oppressante. Elle est palpable. J’ai l’impression de pouvoir ressentir les souffrances endurées par les milliers de malades qui ont séjourné entre ces murs. Oui, c’est cela, se persuada-t-il. Ces traces noires sur les parois, ce n’est pas de la suie. C’est plutôt la douleur qui suinte de l’intérieur du château, plus de vingt ans après sa fermeture. De la douleur pure…

Apercevant l’escalier tordu qui, depuis l’incendie survenu en 2008, se dressait encore au-dessus du vide dans une contorsion aussi improbable que tourmentée, il songea également : Dans ces murs, combien de vies ont-elles été tordues elles aussi ? À jamais déformées, comme cet escalier qui ne mène plus nulle part ?

– Archie, est-ce que tu es là ?

La voix de son coéquipier le fit sursauter.

– Désolé, Ian… Non, tu as raison. J’avais la tête ailleurs.

– Allez, camarade. On a du boulot : il va falloir arpenter les alentours pour vérifier si le ou les auteurs du crime n’ont pas laissé des traces de leur passage ; aller poser quelques questions aux employés du club de foot, puis aux riverains du lotissement qui se trouve en contrebas ; récupérer les coordonnées de ce Timothy Stack ; prévenir sa famille s’il en a une ; canaliser la probable frénésie journalistique ; appeler le patron pour lui faire un point de situation, etc.

Enfin, filant un coup de coude bien senti dans le bras de Sweeney, il conclut en affirmant :

– Bref, la routine quoi !

– Tu as raison, Ian. La routine, rien que la bonne vieille routine…

Pourtant, comme si le château était aimanté, Sweeney ne put s’empêcher de se retourner pour l’observer une dernière fois. Il pensa : Je ne sais pas pourquoi, mais je n’aime pas cet endroit. J’ai comme un mauvais pressentiment…

Un dimanche en famille

Aberdeen, Victoria Road – Dimanche après-midi

La famille Sweeney s’était rassemblée pour partager un dimanche en famille. Après un déjeuner roboratif composé de quatre plats différents, dont un bœuf en sauce et un pudding à l’orange, thé et café avaient été servis dans le petit salon donnant sur la rue. En observant la table basse couverte de tasses et de soucoupes en fine porcelaine, de napperons ou d’assiettes débordant de succulents shortbreads, Archibald avait la sensation de revivre les merveilleux week-ends de son enfance où, protégé par l’amour de sa tante, il lui semblait que même les automnes les plus grincheux ne pouvaient empêcher Aberdeen de devenir, pour au moins quelques heures, la ville la plus chaleureuse du monde. Combien de temps avait-il passé dans cette pièce, la plus accueillante de l’austère maison en briques, à lire, à faire ses devoirs, ou bien à regarder les matchs de rugby à la télévision ?

Sur le canapé central, Ilona avait pris place