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- Herausgeber: Books on Demand
- Kategorie: Geisteswissenschaft
- Sprache: Französisch
Jamais auparavant et jamais plus un philosophe n'eut d'impact aussi considérable que Karl Marx. Sa grande vision d'une société sans propriété privée reçut un écho mondial. Des révolutionnaires, des partis politiques, des gouvernements et des États entiers se réclamèrent de lui et de sa philosophie. Le marxisme se répandit dans le monde entier. Des révolutions eurent lieu dans des pays aussi divers que la Russie, la Chine, le Vietnam, Cuba, le Nicaragua et le Mozambique, jusqu'à ce que près d'un tiers de l'humanité vive sous le communisme. Près de cent ans après la mort de Marx, le monde communiste qu'il avait contribué à établir s'effondra. Nombreux furent alors ceux qui dirent que Marx s'était trompé et que le capitalisme était finalement l'unique système économique viable. On espérait pouvoir concilier la démocratie, l'économie de marché et une répartition équitable des richesses. Mais cet optimisme n'allait être que de courte durée. Les crises financières et économiques globales allaient profondément ébranler la confiance dans l'économie de marché. De plus en plus, il s'avère que le capitalisme souffre précisément des faiblesses structurelles décrites par Marx dans son oeuvre principale « Le Capital ». Certaines de ses prédictions, quant à la monopolisation progressive ou à l'écart grandissant entre riches et pauvres, se sont désormais réalisées. D'autres se profilent déjà à l'horizon. Sa critique fine et acerbe du capitalisme est donc plus que jamais d'actualité. Indubitablement, Marx a encore beaucoup de choses à nous dire. Sur la base de soixante-dix citations, le livre « Marx en 60 minutes » offre un éclairage sur sa philosophie de l'histoire, sa théorie de l'infrastructure-superstructure, sa critique de la religion ainsi que ses analyses sur la plus-value, l'accumulation et la paupérisation. Dans la deuxième partie du livre, ses conclusions sont appliquées à la situation actuelle. Le livre est publié dans la collection à succès « Grands penseurs en 60 minutes ».
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Seitenzahl: 61
Veröffentlichungsjahr: 2019
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Merci à Rudolf Aichner pour son infatigable travail de rédaction critique, à Silke Ruthenberg pour la finesse de son graphisme, à Angela Schumitz, Lydia Pointvogl, Eva Amberger, Christiane Hüttner, Dr. Martin Engler pour leur relecture attentive, et à Eleonore Presler, docteur en philosophie, qui a effectué une dernière relecture linguistique et scientifique du texte français. Je remercie aussi monsieur le Professeur Guntram Knapp à qui je dois ma passion pour la philosophie.
Je tiens à remercier tout particulièrement mon traducteur
Bruno Rousselet
Lui-même philosophe, il a traduit en français, avec soin et précision, mon texte allemand, le complétant là où nécessaire de passages adaptés spécifiquement aux besoins des lecteurs et lectrices francophones.
Table des matières
La grande découverte de Marx
La pensée centrale de Marx
Les besoins matériels fondamentaux
Le travail
Base matérielle et superstructure
La religion comme opium du peuple
L’histoire comme lutte de classes
La théorie de la plus-value
Accumulation et concentration
Paupérisation et révolution
Dépérissement de l’État
Aliénation
Le dépassement de l’aliénation
Le royaume de la liberté
À quoi nous sert aujourd’hui la découverte de Marx ?
La mise en garde contre le sorcier – comment garder le contrôle ?
Chaque époque a son idéologie – y compris la nôtre. Critique de l’idéologie aujourd’hui
Réaliser le royaume de la liberté – le travail n’est qu’une étape
Si l’égoïsme peut fonctionner, c’est seulement en tant qu’être générique que l’homme atteint à la perfection
Index des citations
La grande découverte de Marx
L’effort philosophique entrepris par Marx (1818-1883) est colossal. Il est le premier à avoir tenté de déchiffrer la loi du mouvement général de l’histoire de l’humanité. Il voulait tirer des enseignements précis du déroulement de l’histoire passée pour son évolution future et lui donner une orientation sensée.
Une telle entreprise semble de prime abord impossible voire mégalomane. Quel philosophe – aussi clairvoyant fût-il – pourrait prédire l’avenir et influencer l’évolution de l’histoire ?
Et pourtant, du passé et des évènements de son époque, Karl Marx est parvenu à tirer des conséquences philosophiques, économiques et sociales qui se vérifieront par la suite dans de nombreuses nations. Quelque cent ans après sa mort, un tiers de l’humanité vivait selon un modèle de société qui portait son nom. Ce qu’on appelle le marxisme s’est répandu dans le monde entier. Jamais auparavant ni depuis lors, un philosophe n’eut à lui seul un retentissement aussi considérable.
La situation sociale qui prévalait du temps de Marx, en particulier les conditions de travail dans les manufactures qui voyaient le jour à cette époque, était catastrophique. Les hommes, mais aussi les femmes et les enfants devaient travailler douze à quatorze heures par jour. Les conditions de logement et d’hygiène dans les quartiers miséreux des ouvriers étaient inhumaines. Marx estimait de son devoir de prendre parti pour la population indigente et de faire advenir une transformation révolutionnaire.
Cependant, pour Marx, ce n’est pas à lui seul mais à tous les philosophes qu’incombe la tâche de concourir à l’amélioration de la société. Il estimait qu’il ne fallait plus se contenter de comprendre et d’interpréter le monde comme cela avait été le cas au cours des deux millénaires passés. En accord avec le philosophe Feuerbach, Marx affirme dès lors :
Durant des années, le jeune Marx, en tant que journaliste et philosophe, observa la politique de son temps, l’histoire et le développement économique de l’Europe jusqu’à ce qu’il pensa avoir trouvé la cause de toute transformation. Toute l’évolution de l’humanité, de l’Antiquité à nos jours, ne serait que la succession nécessaire de grands affrontements entre divers groupes sociaux :
À intervalles réguliers, nous dit Marx, surviennent de grandes révolutions qui transforment radicalement le système de domination et, partant, les fondements économiques de la société. Lui aussi vécut avec sa famille à une époque de mutation. Dans ses articles de journaux, il soutint la révolution de 1848 en Allemagne et rédigea avec son ami Engels le célèbre « Manifeste communiste ».
Cet appel à la révolution lui valut l’animosité féroce du roi de Prusse. Il fut pourchassé et dut fuir en France. Dans son pays d’origine, la Prusse, il aurait immédiatement été arrêté. On lui aurait même retiré la nationalité. Lorsque le roi de Prusse le poursuivit finalement jusqu’en France et exigea son extradition, il ne lui resta plus qu’à fuir en Angleterre avec sa famille. Il continua néanmoins à travailler à ses écrits révolutionnaires.
L’argent qu’il tirait de la vente de ses livres et articles de journaux ne suffisait toutefois pas pour nourrir les six membres de sa famille. À son ami Engels, qui le soutenait financièrement depuis l’Allemagne, il écrit, dans une lettre du 8 septembre 1852 :
Marx éprouva donc la pauvreté dans sa propre chair. Il vécut pendant l’industrialisation et vit autour de lui les villes croître rapidement, de plus en plus de
gens migrer des campagnes vers les métropoles pour y travailler jour et nuit dans les manufactures. Il vit les enfants produire des quantités gigantesques de tissus pour un salaire de misère sur les machines des usines textiles. Et il vit de nouvelles voies ferrées sortir de terre, des mines se créer et des bateaux à vapeur remplis de marchandises naviguer entre l’Amérique et l’Europe.
Il analysa de manière étonnante le développement industriel en constante progression et arriva à la conclusion que le mode de production capitaliste moderne avait permis de produire comme jamais auparavant quantités de marchandises, mais que la majorité des humains restait exclue de la richesse et du bien-être générés. Il était aussi fermement convaincu que le libre jeu de l’offre et de la demande s’effondrerait à long terme et engendrerait des crises mondiales. C’est pourquoi il critiqua le système capitaliste et préconisa l’abolition de la propriété privée. À la place, un nouveau mode de production commun, dit communisme, devait être mis en place.
Ces réflexions eurent des répercussions considérables : dans des pays aussi différents que la Russie, la Chine, Cuba, le Nicaragua, le Mozambique et bien d’autres, des révolutions communistes eurent lieu. Pendant près d’un siècle, des gouvernements communistes et socialistes se réclamèrent de la philosophie historique et sociale de Marx.
Cependant, la production économique planifiée de ces États se révéla poussive et, dans de nombreux domaines, inefficace. Quelque cent années après la mort de Marx, le monde communiste qui vit le jour grâce à Marx s’est effondré. Depuis la dissolution de l’Union soviétique dans les années 1990, le communisme est considéré dans le monde entier comme un échec. Après la chute du Rideau de fer, beaucoup de gens pensaient que Marx s’était trompé et que le capitalisme était finalement le seul système économique prometteur. On espérait concilier démocratie, économie de marché et répartition équitable de la prospérité. Mais cet optimisme fut de courte durée.
Les crises économiques et financières globales des dernières décennies ont ébranlé la foi en l’autorégulation du capitalisme. Il apparaît de plus en plus clairement que le capitalisme présente lui aussi des faiblesses structurelles. Certaines prévisions de Marx, comme la monopolisation croissante et le fossé de plus en plus grand entre pauvres et riches, se sont déjà réalisées, d’autres se dessinent d’ores et déjà à l’horizon de l’histoire. Sa critique perspicace du capitalisme est donc plus actuelle que jamais. Nul doute que Marx a encore beaucoup de choses à nous dire.
