Nietzsche en 60 minutes - Walther Ziegler - E-Book

Nietzsche en 60 minutes E-Book

Walther Ziegler

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Beschreibung

Nietzsche est considéré comme le plus provocateur et le plus controversé de tous les philosophes. L'appel qu'il lance à l'homme moderne est déconcertant. Nous devons devenir des » surhommes » et trouver des réponses radicalement nouvelles à la question du sens de la vie. Autrefois, nous pouvions trouver réconfort dans la religion. Ceci n'est plus possible désormais, car, selon Nietzsche : « Dieu est mort ! ». Après de nombreux siècles, nous nous sommes libérés de la croyance dans l'au-delà. Mais la plupart des hommes ne supportent pas le vide laissé par la mort de Dieu et cherchent leur salut dans les promesses du nationalisme, du socialisme, de l'antisémitisme ou du capitalisme. Or, au lieu de suivre de nouvelles idoles, nous devrions enfin commencer à nous faire confiance et à déployer notre « volonté de puissance ». Celle-ci se trouve aussi bien dans les plantes, les animaux et les humains. De même que les fleurs se tournent vers le soleil et que les animaux cherchent de la nourriture, l'homme aussi doit assurer sa vie et l'améliorer. Or, au quotidien, nous sommes souvent obligés de le faire au détriment d'autrui. Ainsi, un candidat qui obtient un poste intéressant cause inévitablement la déception parmi les candidats rejetés. « On favorise constamment son moi au détriment de l'autre », écrit Nietzsche. Mais la volonté de puissance peut se manifester sous différentes formes. L'artiste, le père de famille, le politicien, l'entrepreneur ou l'employé doivent chacun trouver leur voie propre vers l'épanouissement de soi. « Deviens ce que tu es ! » et « Sois ton propre législateur !», préconise Nietzsche. Qu'est-ce que cela signifie concrètement ? Ne dois-je donc plus me tenir à aucune morale ? Et surtout, comment devenons-nous des « surhommes » ? Le livre « Nietzsche en 60 minutes » explique sa philosophie en s'appuyant sur plus de 160 citations. Il est paru dans la collection à succès « Grands penseurs en 60 minutes ».

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Seitenzahl: 79

Veröffentlichungsjahr: 2019

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Je remercie Rudolf Aichner pour sa direction éditoriale infatigable, Silke Ruthenberg pour la délicate réalisation graphique, Angela Schumitz, Lydia Pointvogl, Eva Amberger, Christiane Hüttner, Dr. Martin Engler pour la relecture, et Eleonore Presler, docteur en philosophie, qui a effectué une dernière relecture linguistique et scientifique du texte français. Je remercie aussi monsieur le Professeur Guntram Knapp à qui je dois ma passion pour la philosophie.

Je tiens à remercier tout particulièrement mon traducteur Neïl Belakhdar

Lui-même philosophe, il a traduit en français, avec soin et précision, mon texte allemand, le complétant, là où nécessaire, de passages adaptés spécifiquement aux besoins du lecteur francophone.

Table des matières

La grande découverte de Nietzsche

La pensée centrale de Nietzsche

Le principe dionysiaque et le principe apollinien

L’apparition de la morale d’esclave – comment le christianisme et le judaïsme ont trahi la vie

L’origine de la mauvaise conscience

L’illusion du langage et de la vérité

La volonté de puissance au fondement de la vie

Le surhomme – facettes d’un nouvel art de vivre

L’éternel retour du même

À quoi nous sert aujourd’hui la découverte de Nietzsche ?

Nietzsche a-t-il raison ?

Sommes-nous des demi-hommes sans le mal ?

La vie dionysiaque

Deviens qui tu es ! Les trois stades vers le surhomme

Dire oui à la vie – embrasser ses peines et ses joies, entièrement !

Index des citations

La grande découverte de Nietzsche

Friedrich Nietzsche (1844-1900) est considéré comme le plus sombre, le plus radical et le plus controversé de tous les philosophes. Le plus sombre parce qu’il douta profondément de tout ce qui jusque-là avait donné espoir et réconfort à l’homme ; le plus radical, car il osa faire table rase de tout ce qui avait perduré durant des siècles ; le plus controversé, car sa philosophie provocante attire jusqu’aujourd’hui des critiques acharnés tout comme d’ardents défenseurs.

L’œuvre de Nietzsche est bien plus qu’un jalon majeur dans l’histoire de la philosophie ; elle est un éclair fulgurant et représente un tournant essentiel dans la conscience de soi de l’humanité. Le cœur de sa pensée s’est profondément ancré dans la conscience moderne. En une seule phrase, il exprima ce qui allait devenir un des problèmes essentiels de la civilisation occidentale jusqu’à nos jours :

Cette courte phrase est connue du monde entier, même parmi ceux qui n’ont jamais entendu parler de Nietzsche. Car elle exprime un sentiment qui s’est emparé des hommes avec l’avènement des sciences modernes pour ne plus jamais les quitter ; un sentiment qui culmina dans l’athéisme de masse et qui nous oblige à reposer la question du sens de manière radicalement nouvelle. Cette mort de Dieu, proclamée par Nietzsche dans son œuvre majeure Ainsi parlait Zarathustra en 1885, ne fut pas un évènement singulier mais un processus lourd de présages :

Durant presque deux-mille ans, le christianisme a su nous expliquer le monde. Durant deux-mille ans, les hommes pensaient être des créatures de Dieu. Nietzsche fut l’un des premiers à sentir que cette ancienne vision du monde allait irrémédiablement voler en éclats.

Peu de temps avant lui, son contemporain Darwin développa la théorie de l’évolution selon laquelle l’homme ne serait qu’un mammifère supérieur, et non pas une créature de Dieu. Au même moment, Marx appela l’humanité à prendre son histoire en main ; dans le monde entier, la physique, la médecine et les autres sciences expérimentales entamèrent leur marche triomphale. Tout ce qui ne pouvait être prouvé fut remis en question : la Genèse, la doctrine de la conception virginale et, finalement, Dieu lui-même. Mais selon Nietzsche, les scientifiques et les chercheurs n’ont pas été les seuls à ôter à Dieu sa puissance d’explication du monde ; nous y avons tous progressivement contribué.

Nietzsche se qualifia lui-même « d’antéchrist » et « d’immoraliste », mais sa pensée ne peut nullement être réduite à la critique du christianisme et de la morale. Non – il s’intéressa surtout à une chose : qu’adviendrait-il si, dans les deux siècles à venir, la croyance dans l’au-delà devait perdre toute sa force ? Qu’arriverait-il si le nihilisme se propageait et si le sentiment religieux de quiétude devait se perdre une fois pour toutes ?

Nietzsche pose là le grand problème de l’identité à l’époque du nihilisme montant. Avec la mort de Dieu, les dix commandements, la piété et l’humilité perdent de leur puissance structurante. Existe-t-il alors encore des valeurs pour lesquelles il vaudrait la peine de vivre et de mourir ?

Ces questions sont encore d’une très grande actualité, et c’est la raison pour laquelle Nietzsche est considéré comme le premier penseur postmoderne. Pourquoi postmoderne ? La modernité était encore portée par l’optimisme et la croyance dans le progrès propres aux Lumières. Des penseurs comme Rousseau, Voltaire, Montesquieu, Kant, Locke et Hume voulaient libérer l’homme de la superstition et de la servilité. Mais Nietzsche est plus radical. Il va plus loin en posant la question de savoir ce qui doit advenir après cette libération. Qu’est-ce qui peut encore donner un sens à la vie si toutes les visions mythiques et religieuses du monde sont détruites ? Sa réponse est conséquente :

C’est à nous-mêmes qu’incombe « la tâche immense » de définir les buts à suivre sur terre. Voici la grande liberté qui nous revient après la mort de Dieu. Or, dit Nietzsche, au lieu de prendre conscience de cette liberté et de s’en servir, les hommes se créent aussitôt de nouveaux dieux et de nouvelles idoles qui leur offrent consolation et repères. À la place de l’ancienne adoration de Dieu, pronostique-t-il, les « petits esprits » dirigeront leurs espoirs vers de nouvelles formes de salut matériel. Ils courront aveuglément derrière le nationalisme, le socialisme ou le racisme, ou derrière les « miracles » du capitalisme et de la démocratie moderne. Nietzsche critique ces nouvelles formes d’idolâtrie de manière très perspicace. En Européen convaincu, il est particulièrement agacé par le chauvinisme germanique de ses contemporains et par toute forme de tendance nationaliste :

À côté de ces « nationalistes de bêtes à cornes », il existe également de nombreux « moutons » qui, à la place de l’ancienne religion, ont besoin de courir après un leader :

Nietzsche qualifie de « zéros » ces masses qui courent ainsi après un leader sorti de leur propre rang :

L’antisémitisme également constitue selon lui une tentative pour des esprits mesquins de donner un sens et une pseudo-élévation à leur propre existence :

Il n’y a aucun doute. On peut reprocher beaucoup de choses à Nietzsche – mais pas d’avoir été un nazi. La seule chose qu’Hitler a véritablement héritée du philosophe fut sa canne, que sa sœur, Mme Förster-Nietzsche, offrit au dictateur après sa mort. Hitler n’avait jamais lu Nietzsche.

Tout comme il condamna le nationalisme et l’anti-sémitisme, notre philosophe mit en garde contre les dangers du socialisme. Celui-ci offre de nouvelles promesses de salut aux hommes déracinés après la mort de Dieu. Or, au lieu de la libération espérée dans un paradis des travailleurs, c’est l’oppression de toute individualité qui les attend :

De manière tout aussi acerbe, Nietzsche critique le mode de production capitaliste et la nouvelle dépendance à la consommation. Toutes les valeurs sont soumises au jeu de l’offre et de la demande, jusqu’à l’homme lui-même :

La « malédiction de l’argent », la consommation de marchandises et la recherche de plaisirs éphémères constituent ainsi une nouvelle idole à laquelle se soumet tout le monde occidental :

Or, la vénération de nouvelles idoles juste après la mort de Dieu et la recherche de réconfort dans le nationalisme, l’antisémitisme, le socialisme ou le capitalisme témoignent d’un esprit lâche et servile. Selon Nietzsche, c’est d’abord à nous-mêmes que nous devons adresser la question de l‘après dans toute sa radicalité :

Nietzsche répond à cette question par un oui catégorique. Après la mort de Dieu, nous devons avoir le courage de façonner notre vie de manière autonome et par notre seule volonté, sans nous faire manipuler par ces fausses idoles que sont les idéologies. Le nihilisme montant ne pourra être dépassé que si nous prenons la place de Dieu en nous hissant à une nouvelle et plus haute forme d’être, le surhomme :

Le surhomme est entièrement responsable de lui-même. Mais avant d’être apte à donner librement du sens à sa propre existence, l’homme doit tout d’abord développer et perfectionner ses capacités et ses potentiels. Ce projet philosophique du « surhomme » fut si présomptueux qu’il parût chimérique non seulement aux représentants de l’Église, mais également à d’autres contemporains bien plus ouverts d’esprit. Car avant Nietzsche, personne n’avait osé appeler au développement de l’humanité de manière aussi radicale :

La voie que Nietzsche nous recommande alors de suivre est périlleuse. D’une part, nous ne devons ni oublier ni perdre nos précieux instincts et notre origine animale ; de l’autre, nous devons regarder vers l’avant et évoluer vers un type d’humain supérieur :

Nietzsche se qualifiait lui-même de « philosophe au marteau » qui démolit l’ancien pour faire de la place au nouveau. Mais en quoi consiste cette nouveauté, au-delà des idéologies et des nouvelles formes d’ido-lâtries ? Comment pouvons-nous dépasser notre état actuel ? La réponse de Nietzsche est d’une brièveté et d’une clarté étonnante :

Il ne s’agit pas tant pour Nietzsche de se mettre à la recherche de soi, mais bien plutôt d’assumer sans limites ses propres potentialités. Cela signifie avant tout que l’homme doit laisser libre cours à la partie