Rousseau en 60 minutes - Walther Ziegler - E-Book

Rousseau en 60 minutes E-Book

Walther Ziegler

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Beschreibung

Rousseau remit en question toutes les valeurs traditionnelles. Sa vie durant, il défendit des positions à contre-courant de la pensée dominante. Il condamna la monarchie, l'Église, l'État en place, l'injustice, l'éducation traditionnelle, le mariage et le progrès technique. Rousseau a passé la majeure partie de sa vie en déplacement ou en fuite. Tantôt, il fut chassé par l'Église, tantôt par les gouvernements de nations différentes. Mais tous les mandats d'arrêt furent vains. Rousseau écrivit le livre « Du Contrat social », prépara le terrain de la Révolution française avec sa revendication de démocratie et devint un pionnier de la pensée écologique grâce à ces célèbres « Discours ». Mais ce n'est pas tout : il fonda aussi une nouvelle pédagogie, qui donna lieu à ce que nous qualifions aujourd'hui d'éducation antiautoritaire. Le livre « Rousseau en 60 minutes » explique les fondements de sa pensée en s'appuyant sur de nombreuses citations. Il a eu son inspiration décisive alors qu'il se rendait chez son ami Diderot alors en prison. En marchant, il lisait le journal « Le Mercure de France ». Un concours appelait les lecteurs à répondre à la question de savoir si le progrès a contribué à améliorer les moeurs des hommes. Tous répondirent par oui. Sauf Rousseau. L'Homme, écrit-il, est bon par nature, ce n'est que par la civilisation qu'il est devenu mauvais. Il gagna grâce à sa thèse provocante et devint célèbre dans toute l'Europe. En effet, il fut le premier philosophe à avoir reconnu le problème du monde moderne. Alors que le bon sauvage déambulait encore en toute liberté dans les bois, nous passons notre vie dans des bureaux étriqués où nous avons perdu nos instincts et notre liberté. Mais surtout, critiquait Rousseau, l'homme moderne se fond dans le courant dominant. A-t-il raison ? Sommes-nous trop conformistes ? Et surtout : que pouvons-nous faire ? Le livre est paru dans la populaire à succès « Grands penseurs en 60 minutes ».

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Je remercie Rudolf Aichner pour sa direction éditoriale infatigable, Silke Ruthenberg pour la délicate réalisation graphique, Angela Schumitz, Lydia Pointvogl, Eva Amberger, Christiane Hüttner, Martin Engler, Azyadé Belakhdar et Naoual Belakhdar, pour la relecture, et Eleonore Presler, docteur en philosophie, qui a effectué une dernière relecture linguistique et scientifique du texte français. Je remercie aussi monsieur le Professeur Guntram Knapp à qui je dois ma passion pour la philosophie.

Je tiens à remercier tout particulièrement mon traducteur

Neïl Belakhdar

Lui-même philosophe, il a traduit en français, avec soin et précision, mon texte allemand, le complétant, là où nécessaire, de passages adaptés spécifiquement aux besoins du lecteur francophone.

Table des matières

La grande découverte de Rousseau

La pensée centrale de Rousseau

Le bon sauvage

Les premiers pas hors de la nature –le mariage et le langage

La malédiction de la sédentarité

La vie hors de soi

Le mensonge de la propriété

L’État comme instrument d’oppression des plus démunis

Retour à la nature ?

Le contrat social comme solution

La volonté générale et la volonté de tous

L’éducation à la liberté naturelle

À quoi nous sert aujourd’hui la découverte de Rousseau ?

Penser par soi-même –contre les normes établies

Liberté, égalité, fraternité !

Oser plus de démocratie

Une vie conforme à la nature

L’éducation à la liberté

Sortir de la matrice – vivre intensément

Index des citations

La grande découverte de Rousseau

La pensée de Rousseau (1712-1778) est une pensée radicalement critique. Il remit en question presque tout ce que ses contemporains au XVIII? siècle tenaient pour vrai et pour bon : le droit divin, la société d’ordres, l’Église, l’éducation autoritaire, l’État monarchique et ses institutions.

Sa vie durant, il défendit des positions à contre-courant de la pensée dominante, et jusqu’à aujourd’hui, son œuvre n’a rien perdu de son potentiel radical. Bien qu’étant philosophe, artiste et dramaturge, Rousseau n’hésita jamais à critiquer la philosophie, l’art et le théâtre comme étant de simples divertissements, éloignant l’esprit des choses essentielles. Il contribua également au développement de la pédagogie. En plaidant pour le libre épanouissement de l’enfant comme principe d’éducation, il fut le fondateur de la pédagogie antiautoritaire.

Sa critique de toute forme d’oppression ainsi que ses revendications politiques de démocratie et d’égalité ont préparé le terrain à la Révolution française et ont même inspiré les premières utopies socialistes ainsi que le marxisme et la théorie critique de l’École de Francfort. Mais il a également influencé des courants de pensées bien différents, tels que le romantisme ou la philosophie de Nietzsche. En un mot : Rousseau, le non-conformiste, a bouleversé toute l’Europe. Les impulsions intellectuelles auxquelles il a donné lieu furent tout aussi diverses et turbulentes que sa propre vie. Aucun autre philosophe n’a eu de biographie aussi riche.

À la fin de sa vie, à 66 ans, Rousseau aura exercé douze métiers différents, changé de confession deux fois et adopté trois nationalités différentes. Il habita dans plus d’une douzaine d’endroits et aima un nombre considérable de femmes.

Comme si tout cela ne suffisait pas, Rousseau, avec son esprit de contradiction, réussit à se mettre à dos presque tous ceux qui lui avaient été proches et l’avaient soutenu. Au cours de sa vie, il se disputa avec Voltaire, Diderot, d’Alembert et les autres encyclopédistes, tout comme avec Hume, le philosophe écossais, qui l’avait pourtant accueilli chez lui lorsqu’il dût se réfugier en Angleterre à cause de ses écrits.

Rousseau passa la plus grande partie de sa vie sur les routes, à voyager, à errer ou à fuir, persécuté tantôt par l’Église, tantôt par les gouvernements de nations différentes. Recherché à plusieurs reprises par la République de Genève puis par le parlement de Paris, il trouva refuge pour quelque temps à Neufchâtel, une enclave du royaume de Prusse, dont le roi, Frédéric Guillaume, était connu pour son ouverture d’esprit et sa tolérance.

Durant ses longues années de voyage, Rousseau exerça diverses professions : il fut professeur de musique, domestique, professeur particulier, aide d’avo-cat, copiste, romancier, philosophe, dramaturge et compositeur d’opéras, mais ne gagna jamais assez d’argent pour pouvoir fonder son propre foyer. Il ne fut pourtant pas dénué de talents : il développa ainsi un nouveau système de notation musicale, qui ne réussit cependant jamais à s’imposer, publia des œuvres philosophiques et des romans qui firent fureur. Il composa également des opéras et des drames qui connurent un certain succès.

Sa mère décéda à sa naissance. C’est donc son père qui assura son éducation et qui l’introduisit à la littérature. Mais celui-ci dût s’enfuir de Genève après avoir blessé un officier avec son épée lors d’une altercation et Rousseau, à l’âge de dix ans, fut placé sous la garde de son beau-frère, puis de sa tante à Genève, où il débuta une formation d’horloger. Un dimanche qu’il revint d’une promenade à une heure tardive, il trouva les portes de la ville fermées. Craignant alors d’être battu par le maître horloger, le jeune adolescent âgé de seize ans décida de tourner le dos à Genève à jamais et de partir. Il gagna sa vie par des emplois occasionnels. En beau jeune homme plein d’esprit, il fut nourri et logé par plusieurs nobles. C’est lors de l’un de ces séjours qu’il tomba amoureux de Madame de Warens, alors âgée de vingt-huit ans et qu’il appelait « maman » pour sa tendresse, même plus tard, lorsqu’ils devinrent amants. Le jeune homme se fit rapidement un nom, ce qui lui valut alors de nombreux soutiens et bienfaiteurs, dont Madame d’Épinay, avec laquelle il entretint également une longue liaison. Rousseau passa la plus grande partie de sa vie à fréquenter les cours de riches mécènes, alors même qu’il ne cessât d’appeler dans ses livres à l’égalité entre tous les citoyens et à la suppression de la noblesse.

Toutes ces contradictions faisaient partie intégrante de sa vie. Mais il faut rendre justice à Rousseau et rappeler qu’il était un homme de principe. Lorsqu’en 1756, le roi de France lui proposa une rente viagère pour le récompenser d’un opéra qu’il avait composé, Rousseau, bien que dans le besoin, refusa pour pouvoir continuer à s’exprimer en toute liberté.