Ainsi parlait Lalimace - José Carcel - E-Book

Ainsi parlait Lalimace E-Book

José Carcel

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Beschreibung

Affligée par les maltraitances conjugales subies par sa sœur Héloïse, Céline contacte son ami Fred, écrivain de métier, pour lui faire part de ses inquiétudes. Dans le but d’alerter les autorités publiques, ce dernier se propose d’écrire une pièce de théâtre à l’attention particulière des juges et des femmes maltraitées. Ainsi parlait Lalimace met en scène les difficultés et le désarroi des victimes de violences matrimoniales qui peinent à se faire entendre.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Psychologue clinicien, José Carcel a exercé dans les hôpitaux et dans les tribunaux en tant qu’expert. Actuellement à la retraite, il partage avec les lecteurs les idées issues de ses constats cliniques et, tout simplement, de son vécu.

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Seitenzahl: 91

Veröffentlichungsjahr: 2023

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José Carcel

Ainsi parlait Lalimace

La maltraitance conjugale

Théâtre

© Lys Bleu Éditions – José Carcel

ISBN : 979-10-377-6917-6

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Du même auteur :

- Au pays de l’autre (2007, Éditeur Indépendant);

- L’écho des voix et du silence (2007, Éditeur Indépendant);

- Le clown pleureur (2008, Edilivre) ;

- L’échelle (2008, Edilivre);

- La nuit des tambours (2008, Edilivre);

- Le chant des sirènes (2008, Edilivre) ;

- L’Architecte (2008, Edilivre) ;

- Voyage au-delà du miroir (2008, Edilivre) ;

- Capucine, passage d’un monde à l’autre (2008, Edilivre) ;

- Les plus beaux sentiments (2008, Edilivre) ;

- La dernière rive (2008, Edilivre) ;

- Le temple invisible (2008, Edilivre) ;

- Sur le chemin du souvenir (2008, Edilivre) ;

- Sur le chemin des oubliés (2008, Edilivre) ;

- Les naufragés de la vie (2008, Edilivre) ;

- Félix, le père parfait (2008, Edilivre) ;

- Le visage et le regard (2008, Edilivre) ;

- La chose (2008, Edilivre) ;

- Les retrouvailles (2009, Edilivre) ;

- Quand l’automne arrivera (2009, Edilivre) ;

- Le fils du poète (2009, Edilivre) ;

- La bête folle (2009, Edilivre) ;

- Les mauvais bergers (2009, Edilivre) ;

- Le petit chercheur (2009, Edilivre) ;

- L’hystérie de conversion (2009, Edilivre) ;

- L’autre pays (2010, Edilivre) ;

- Le cirque universel (2010, Edilivre)

- Le grand rocher (2010, Edilivre) ;

- Mon île (2016, Edilivre) ;

- Les quatre mondes de Narcisse (2016, Edilivre) ;

- Mon enfant a été tué au nom de Dieu (2016, Edilivre) ;

- L’héritière (2016, Edilivre) ;

- Le fils de l’autre (2016, Edilivre) ;

- Le postier et l’homme de lettres (2016, Edilivre) ;

- Émeraude et moi (2016, Edilivre) ;

- Un train peut en cacher un autre (2019, Edilivre) ;

- Le poète disparu (2019, Edilivre) ;

- Désirs mis en scène (2019, Edilivre) 5 pièces de théâtre :

- Quand on n’a que l’amour

- Le dimitrisme

- La pierre brute

- L’emprise

- Un heureux évènement

- D’un monde à l’autre (2020, Lulu) ;

- De l’univers psychologique à l’univers initiatique (2019, Edilivre) ;

- Quelque chose plutôt que rien (2020, Lulu) ;

- Le procès du Procureur Félon (2022, Spinelle) ;

- D’un inconnu à l’autre (théâtre) (2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- L’Espoir sinon rien ! (2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- Le père aliénant (2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- La médiocrité d’esprit (2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- Je veux… ! Au pays des goélands (2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- La vallée des Loups (2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- Tais-toi sinon (2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- Le sablier de la vie (théâtre,2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- Fraternité où es-tu ? (théâtre,2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- La ruche (2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- Mourir à la française (2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- Vie, mort, morts symboliques (2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- Justice, où es-tu ? (2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- Force de vivre, force d’exister (2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- Les « égarés » (2022, Le Lys Bleu Éditions) ;

- Ainsi parlait Lalimace. La maltraitance psychologique (théâtre,2022, Le Lys Bleu Éditions).

I

Lorsque Céline s’éveilla la nuit, au sortir d’un sommeil agité, elle regarda le réveil et s’exclama : « Mon Dieu, quel affreux cauchemar a vécu ma sœur Héloïse ! » Les conduites et les paroles abjectes qu’Héloïse avait combattues pendant des années étaient omniprésentes dans son esprit. Céline se leva en sueurs, exténuée de fatigue, mit sa robe de chambre à la hâte et se pencha sur la fenêtre. Le regard fixé sur l’ombre des arbres de son jardin, elle se remémorait avec effroi les propos mortifères de l’ex-compagnon d’Éloïse, Jack Lalimace. « Je vais te faire vivre l’enfer, tu vas crever à petit feu », lui disait-il jour après jour depuis des années. Céline alluma son portable et écrit un SMS à un vieil ami, Fred :

Fred, si la justice ne condamne pas Lalimace pour tout le mal qu’il a fait à ma sœur, si elle l’abandonne, elle perdra tout espoir de faire reconnaître sa parole, nul ne connaîtra la vérité des maltraitances qu’elle a subies jour après jour, le « crime » restera impuni à jamais.

Quelques instants après…

— Bonjour Céline, qu’elle ne baisse pas les bras, la justice finira par mettre en lumière la perversité de Lalimace et les injustices qu’Héloïse a subies. Ce n’est qu’une question de temps. Elle a le sentiment que ses plaintes n’ont servi à rien parce qu’un procureur les a classées sans suite… Crois-moi, le « crime » ne restera pas impuni.
— Fred, je ne crois plus en la justice.
— Céline, ne désespère pas, tôt ou tard, Lalimace sera démasqué.
— Comment ?
— J’ai une idée… j’aurais besoin d’un maximum d’informations… Si Héloïse m’autorise, je vais écrire quelque chose à l’attention des juges où ils pourront apprécier la personnalité, les paroles et la portée des agissements de Lalimace.
— Elle veut bien te confier ses écrits, tous insultants, menaçants, dénigrants, mais, pour le procureur, ils ne représentent pas une « preuve tangible »…
— C’est hallucinant ! As-tu des documents qui prouvent qu’elle a alerté la justice ?
— Bien sûr, elle a écrit plusieurs fois au procureur. S’il arrive un malheur, il ne pourra dire « je ne savais pas ». Autre chose, Lalimace fait une fixation sur notre frère aîné, il l’a menacé plusieurs fois de l’envoyer en « enfer »…
— Des mots, rien que des mots… Lalimace est un lâche.
— Mon frère ne tolère plus ses propos abjects ni ses menaces, ça risque de finir par un drame.
— Céline, nous en parlerons demain, j’aimerais que tu me parles du contenu des lettres que ta sœur a adressées au procureur. Je viendrai te voir chez toi à quatorze heures. Essaie de dormir un peu.

***

Le lendemain

Les larmes aux yeux, Céline posa sur la table tous les documents qu’Héloïse lui avait confiés.

— Fred, merci d’être là, je ne me sens pas très bien…
— Céline, j’aimerais faire quelque chose pour aider Héloïse et toutes les femmes maltraitées…
— C’est gentil, qu’est-ce que tu voudrais faire ?
— Je te l’ai déjà dit, écrire quelque chose pour sensibiliser les juges à la maltraitance conjugale…
— Je ne suis pas aussi optimiste que toi, manifestement ils ont d’autres chats à fouetter. Fred, encore une fois, je n’ai plus confiance en la justice.
— Céline, il ne faut pas confondre la justice avec certains juges…
— Ne te fais pas d’illusions… la plupart sont incapables de cerner la personnalité des pervers, pour eux, les méfaits de leur perversité ne sont pas des « crimes ». Quand les victimes poussées à l’extrême se défendent pour survivre, elles sont jugées comme de vulgaires criminels…
— Céline, la légitime défense existe.
— Ça c’est la théorie, en réalité, la légitime défense n’est quasiment jamais reconnue, il y a toujours un juge pour dire que la riposte n’a pas été proportionnelle à la gravité de l’attaque.
— Céline, parle-moi des lettres qu’Héloïse a adressées au procureur.
— Il y en a plusieurs. La première remonte à des années en arrière où elle lui disait déjà qu’elle était victime de maltraitance physique et psychologique. Depuis rien n’a changé, voir tout c’est aggravé. À l’époque, Lalimace avait entamé son « œuvre » dévastatrice en la dénigrant au quotidien avec des insultes, mensonges, humiliations, fausses accusations, manipulations voire des menaces de mort. Terrorisée par ses propos menaçants, elle a rencontré un avocat avec l’intention de demander le divorce. Surpris par sa démarche, Lalimace s’est affiché devant l’avocat comme un homme responsable et noble d’esprit. Hélas Héloïse a tort de le croire sur parole et elle a accepté de reprendre la vie commune.

Quelques semaines plus tard, il a changé radicalement de comportement vis-à-vis d’elle en adoptant des attitudes de plus en plus tyranniques, en proférant des menaces à son encontre et des propos humiliants. Fragilisée par ses dires et surtout par les menaces de mort à peine voilées, Héloïse était perdue, elle avait besoin d’aide et de protection. Fred, je crois pouvoir dire que le fonctionnement psychique de Lalimace lui permet de faire fi des lois sans le moindre scrupule ni culpabilité… il y a en lui un versant volontairement caché qu’il agit dans la scène privée en évitant toujours de laisser des traces derrière lui. En bon connaisseur des rouages de la Justice, il disait avec un plaisir affiché qu’au Tribunal il faut pouvoir donner des preuves tangibles… « Comme je suis insoupçonnable, disait-il, ce sera parole contre parole », et à ce jeu tu auras du mal à faire entendre la tienne. « Lalimace, disait ma sœur, est un homme aux attitudes volontairement contradictoires, intolérant à la frustration, menteur, manipulateur, sadique, manifestement aux prises avec des tendances de personnalité maladives ».

— Héloïse a mis le doigt sur les choses essentielles. Qu’a répondu le procureur ?
— Rien, rien du tout. Quelques mois plus tard, elle a écrit de nouveau au procureur pour attirer son attention sur l’évolution du comportement de Lalimace car il lui avait envoyé un texto où il disait que notre frère était un « ivrogne », « nuisible pour la société », « dictateur » ; où il l’accusait d’avoir écrit des lettres diffamatoires qu’il n’avait jamais écrites ; où il le menaçait de lui faire regretter tout ce qu’il avait fait.

Fred, ce n’est pas la peine de continuer, Héloïse parle dans toutes les lettres de la même chose. Les propos de Lalimace à son égard sont les mêmes aujourd’hui que dans le passé. Elle a remarqué qu’il est en train de mettre en place un processus de « victimisation » qui n’est, pense-t-elle, que le prélude d’autres conduites à venir, probablement, plus graves. C’est qui s’est confirmé. À son avis, la mise en place de ce processus s’explique par le fait, d’une part, qu’il a compris qu’elle ne reviendrait plus à ses côtés, d’autre part, parce qu’il est persuadé à tort qu’elle était manipulée par notre frère. Voilà pourquoi il lui a déclaré la « guerre totale » et qu’il va tout faire pour la rendre malheureuse jusque la fin de mes jours.

— Merci Céline, tout cela donne à penser. Je vais écrire quelque chose en m’inspirant de son vécu et du vécu d’autres victimes.
— Tu vas écrire pour Héloïse ?
— Pour Héloïse et pour toutes les femmes qui sont confrontées à la perversité de leur compagnon.
—