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Juanito, journaliste d’investigation, est chargé par le journal l’Arrière-Plan de faire une enquête sur la recrudescence de la médiocrité d’esprit dans la société. Suivant les conseils de son grand-père, il interroge Adolphe Lecamp, directeur de l’hôpital « Résurrection » connu par ses idées totalitaristes, son égoïsme et ses ambitions « gouvernementales ». Ce dernier y espère l’occasion de s’attirer les grâces de ses supérieurs. Seulement, manipulateur manipulé, Adolphe sert de fil conducteur à Juanito pour son analyse.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Psychologue clinicien,
José Carcel a exercé dans les hôpitaux et dans les tribunaux en tant qu’expert. Actuellement à la retraite, il partage une fois de plus avec les lecteurs les idées issues de ses constats cliniques au travers de La médiocrité d’esprit.
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Seitenzahl: 89
Veröffentlichungsjahr: 2022
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José Carcel
La médiocrité d’esprit
Roman
© Lys Bleu Éditions – José Carcel
ISBN : 979-10-377-5416-5
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Du même auteur
Au pays de l’autre
(2007, Éditeur Indépendant) ;
L’écho des voix et du silence
– (2007, Éditeur Indépendant) ;
Le clown pleureur
– (2008, Edilivre) ;
L’échelle
– (2008, Edilivre) ;
La nuit des tambours
– (2008, Edilivre) ;
Le chant des sirènes
– (2008, Edilivre) ;
L’Architecte
– (2008, Edilivre) ;
Voyage au-delà du miroir
– (2008, Edilivre) ;
Capucine, passage d’un monde à l’autre
– (2008, Edilivre) ;
Les plus beaux sentiments
– (2008, Edilivre) ;
La dernière rive
– (2008, Edilivre) ;
Le temple invisible
– (2008, Edilivre) ;
Sur le chemin du souvenir
– (2008, Edilivre) ;
Sur le chemin des oubliés
– (2008, Edilivre) ;
Les naufragés de la vie
– (2008, Edilivre) ;
Félix, le père parfait
– (2008, Edilivre) ;
Le visage et le regard
– (2008, Edilivre) ;
La chose
– (2008, Edilivre) ;
Les retrouvailles
– (2009, Edilivre) ;
Quand l’automne arrivera
– (2009, Edilivre) ;
Le fils du poète
– (2009, Edilivre) ;
La bête folle
– (2009, Edilivre) ;
Les mauvais bergers
– (2009, Edilivre) ;
Le petit chercheur
– (2009, Edilivre) ;
L’hystérie de conversion
– (2009, Edilivre) ;
L’autre pays
– (Edilivre, 2010) ;
Le cirque universel
– (Edilivre, 2010) ;
Le grand rocher
– (Edilivre, 2010) ;
Mon île
– (Edilivre, 2016) ;
Les quatre mondes de Narcisse
– (Edilivre 2016) ;
Mon enfant a été tué au nom de Dieu
– (Edilivre 2016) ;
L’héritière
– (Edilivre 2016) ;
Le fils de l’autre
– (Edilivre, 2016) ;
Le postier et l’homme de lettres
– (Edilivre, 2016) ;
Émeraude et moi
– (Edilivre, 2016) ;
Un train peut en cacher un autre
– (Edilivre 2019) ;
Le poète disparu
– (Edilivre 2019).
Cinq pièces de théâtre : (Edilivre 2019)
1) Quand on n’a que l’amour ;
2) Le dimitrisme ;
3) La pierre brute ;
4) L’emprise ;
5) Un heureux événement ;
De l’univers psychologique à l’univers initiatique
– (Edilivre 2019) ;
D’un inconnu à l’autre
– (2020) ;
Les morts symboliques
– (2020) ;
Quelque chose sinon rien
– (2020) ;
Les sans dents
– (2020) ;
D’un monde à l’autre
– (2020) ;
Tais-toi sinon
… (2020) ;
La vallée des loups
– (2021) ;
Force de vivre, force d’exister
– (2021) ;
L’espoir sinon rien !
– (Lys Bleu 2021) ;
L’enruchement
– (2021) ;
L’écrivain
– (2021) ;
Le cri !
– (2021) ;
La psychopathie
– (2021) ;
Le procès du Procureur Félon
– (Spinelle 2021) ;
L’Oncle d’Amérique
– (2021) ;
Le père aliénant
– (Lys Bleu 2021) ;
Le regard des aveugles
– (2021).
Après avoir écrit un article sur les aspirations de la « révolution » de Mai 68, le directeur du journal l’Arrière-Plan me demanda d’investiguer sur la montée en puissance de la médiocrité d’esprit.
Avant de commencer l’enquête, j’ai rencontré mon grand-père pour lui demander conseil.
— Grand-père, je m’apprête à investiguer sur la montée en puissance de la médiocrité d’esprit !
— Très beau sujet pour un jeune journaliste d’investigation ! J’aimerais le traiter, moi aussi, hélas, je n’ai plus l’âge ni les épaules assez larges pour le faire. C’est si complexe… Mon garçon, fais-tu une recherche sur la médiocrité d’esprit sous l’angle moral et psychologique ou sur la dynamique de la société qui contraint à être médiocre pour réussir ?
— Plutôt sur la médiocrité d’esprit !
— Alors, il faudra bien le préciser. La médiocrité, en tant que moyenne convoitée par la majorité est une chose, la médiocrité d’esprit en est une autre. L’une relève de la « norme » sociétale, l’autre du « mental ». Bien sûr, l’une peut rejoindre l’autre et inversement. Actuellement, la montée de la « médiocrité d’esprit » est due à des causes multiples : familiales, sociétales, psychologiques, religieuses, philosophiques, culturelles, etc. Néanmoins, il y a une qui mériterait d’être évoquée aussi : la promesse sans lendemain de la « révolution » de Mai 68 ! En somme, la montée de la médiocrité d’esprit c’est en partie une conséquence de la désillusion infligée par la « révolution de Mai 68 ! ». Et quelle « révolution » ! Les historiens auront du mal à la définir. À l’époque, ça, c’est vrai, nous rêvions d’un nouveau monde. En réalité, le monde dont nous rêvions a donné lieu, quelques années plus tard, à une grande déception. Les « révolutionnaires intellectuels » de Mai 68 sont en partie responsables de la perte des rêves, des valeurs et des repères… Depuis lors, la plupart de nos descendants ne songent qu’à extraire des entrailles de la Terre les métaux précieux qu’elle contient au risque de la polluer et de la faire disparaître. Avec la montée de la « médiocrité d’esprit », le nombrilisme a pris la place des chimères individuelles et collectives des soixante-huitards, la société est devenue une vaste scène de marionnettes sourdes et muettes, où personne ne sait ni ne veut savoir qui tire les ficelles. C’est une « peste » mortifère aux causes complexes, multifactorielles qui envahit comme une ombre toutes les couches de la société.
— En effet, c’est très complexe… J’aurais besoin de tes conseils.
— Juanito, c’est un terrain semé d’arbres qui cachent la forêt. Il faudra que tu prennes de la distance pour voir ce qui se cache derrière. Je pense que la montée de la « médiocrité d’esprit » n’est pas un hasard, je dirai même qu’elle est, actuellement, désirée et orchestrée. Nous sommes loin du temps où la parole donnée, le sentiment religieux, la foi en l’avenir, le partage des valeurs et le sens de l’honneur régissaient les rapports humains. Mon garçon, tu as du travail sur la planche…
— Qu’est-ce que tu me conseilles ?
— J’aurais du mal à te prodiguer des conseils, explore le terrain et tu verras bien qu’elle concerne les pauvres et les riches, les ignorants et les intellectuels, les travailleurs et les patrons… eh oui, elle sévit dans tous les secteurs de la société.
— Si elle est partout, par quel secteur me conseilles-tu de démarrer mon enquête ?
— Je te conseille d’interroger, par exemple, le directeur de l’hôpital « Résurrection ». Tu trouveras en lui de quoi te faire une idée. Je te préviens, c’est un personnage surprenant… Tu pourras, ensuite, poursuivre l’enquête en interrogeant les PDG, les DRH, les ministres, les députés, les chefs de service, ou madame et monsieur « tout le monde »… Chacun à sa façon, à travers les rapports qu’il entretient avec autrui et le monde te permettra de dévoiler les facettes de la médiocrité d’esprit.
— Grand-père, tu connais le directeur ?
— Bof ! Il ne m’intéresse pas, je… je ne l’ai jamais vu.
— En principe, vu son statut dans la société, il devrait être moins concerné par le sujet que les autres…
— Juanito, tu es naïf, on peut être directeur d’hôpital, ministre, professeur, psy ou médecin et être en même temps un pauvre d’esprit. Demande-toi pourquoi les « politiques » les plus « médiocres » occupent souvent les plus hauts postes de responsabilité.
— Cela donne à penser… merci, grand-père, je vais suivre ton conseil en espérant que le directeur de « Résurrection » accepte de répondre à mes questions.
— Je n’ai aucun doute, s’il y voit l’occasion de redorer son image, il acceptera volontiers.
— Merci, grand-père.
— Juanito, je vais te rappeler quelque chose d’amusant… Tu avais six ans quand tu as dit à grand-mère :
— Quand je serai grand, je serai « médiocre » comme mon papa !
— Mon Dieu ! Qu’est-ce que tu me dis mon petit ? Ton papa n’est pas « médiocre »… Qui t’a dit qu’il est médiocre ?
— Maman lui dit tout le temps : « Pourquoi tu tiens tellement à être médiocre ? »
— Ta maman exagère… mon fils est très intelligent.
— Grand-mère, tu n’as pas compris : « Être médiocre, c’est un métier ! »
*
J’ai parlé au directeur de l’Arrière-Plan de mon intention de débuter l’enquête en interrogeant le directeur de « Résurrection ». Il m’a mis en garde aussitôt :
— Fais attention aux questions que tu lui poses, d’après ce qu’on m’a dit c’est une « coque vide », un type bizarre, un nettoyeur idéologue, affairiste et dogmatique… il ne songerait qu’à devenir calife à la place du calife. As-tu sollicité une rencontre avec lui ?
— Oui, je le vois demain.
— Bon courage.
*
Vêtu d’un costume gris et d’une cravate rose, Monsieur Adolphe Lecamp m’a reçu dans son bureau, le regard hautain, sûr de sa personne.
— Monsieur le journaliste, asseyez-vous. On m’a dit que vous investiguez sur l’hôpital…
— Oui et non. Je m’interroge certes sur le climat qui règne entre les salariés et la direction, mais le but de mon travail est d’explorer les causes de la montée en puissance de la médiocrité d’esprit dans l’hôpital comme ailleurs.
— Monsieur le journaliste, sur ce point je ne vois pas en quoi je pourrais vous aider, je ne suis pas un « médiocre d’esprit », au contraire, les autorités d’en haut me reconnaissent comme l’un des meilleurs directeurs du pays. En ce qui concerne le climat qui règne entre les salariés et la direction, j’aurais beaucoup à dire sur les « médiocres » qui m’entourent. Je vous préviens tout de suite, les autorités d’en haut me soutiennent, elles m’ont confié une mission que j’entends mener d’une main de fer jusqu’au bout.
— Puis-je savoir qu’elle est la mission ?
— Réduire drastiquement les dépenses de l’hôpital. Désormais, les médecins, les soignants et les malades devront se serrer la ceinture. Ils ne sont pas contents mais ils finiront par comprendre que le patron c’est moi ! J’ai le pouvoir de faire et défaire à ma guise.
— Sans aucune concertation ?
— Ils sont là pour travailler, pas pour parler et encore moins pour négocier… !
— Monsieur le directeur, vous avez licencié une dizaine de soignants… ils ont une famille à nourrir, une maison à payer…
— Ce n’est pas mon problème, qu’ils aillent chercher du travail ailleurs.
— Vous ne craignez pas que les malades souffrent du manque de personnel ?
— J’ai une mission à accomplir, c’est ça qui compte pour moi.