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« C’est curieux, les peintres et surtout les écrivains m’impressionnent depuis que je suis tout petit. Je me demande pourquoi. — Peut-être parce que tu les vois comme des magiciens... Jo, arrête de les idéaliser, ils sont des êtres en chair et en os comme toi et moi, dans leur monde il y a de tout, des amoureux de l’amour et des chercheurs de la vérité, des talentueux, des ignorants, des abrutis et des obsédés. »
À PROPOS DE L'AUTEUR
Psychologue clinicien,
José Carcel a exercé dans plusieurs hôpitaux et tribunaux en tant qu’expert. Par ailleurs, il est auteur de plusieurs œuvres dont
Fraternité, où es-tu ? et
Le sablier de la vie.
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Seitenzahl: 88
Veröffentlichungsjahr: 2023
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José Carcel
L’écrivain
© Lys Bleu Éditions – José Carcel
ISBN : 979-10-377-8650-0
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Du même auteur
- Au pays de l’autre, 2007, Éditeur Indépendant ;
- L’écho des voix et du silence, 2007, Éditeur Indépendant ;
- Le clown pleureur, 2008, Edilivre ;
- L’échelle, 2008, Edilivre ;
- La nuit des tambours, 2008, Edilivre ;
- Le chant des sirènes, 2008, Edilivre ;
- L’Architecte, 2008, Edilivre ;
- Voyage au-delà du miroir, 2008, Edilivre ;
- Capucine, passage d’un monde à l’autre, 2008, Edilivre ;
- Les plus beaux sentiments, 2008, Edilivre ;
- La dernière rive, 2008, Edilivre ;
- Le temple invisible, 2008, Edilivre ;
- Sur le chemin du souvenir, 2008, Edilivre ;
- Sur le chemin des oubliés, 2008, Edilivre ;
- Les naufragés de la vie, 2008, Edilivre ;
- Félix, le père parfait, 2008, Edilivre ;
- Le visage et le regard, 2008, Edilivre ;
- La chose, 2008, Edilivre ;
- Les retrouvailles, 2009, Edilivre ;
- Quand l’automne arrivera, 2009, Edilivre ;
- Le fils du poète, 2009, Edilivre ;
- La bête folle, 2009, Edilivre ;
- Les mauvais bergers, 2009, Edilivre ;
- Le petit chercheur, 2009, Edilivre ;
- L’hystérie de conversion, 2009, Edilivre ;
- L’autre pays, Edilivre, 2010 ;
- Le cirque universel, Edilivre, 2010 ;
- Le grand rocher, Edilivre, 2010 ;
- Mon île, Edilivre, 2016 ;
- Les quatre mondes de Narcisse, Edilivre, 2016 ;
- Mon enfant a été tué au nom de Dieu, Edilivre, 2016 ;
- L’héritière, Edilivre, 2016 ;
- Le fils de l’autre, Edilivre, 2016 ;
- Le postier et l’homme de lettres, Edilivre, 2016 ;
- Émeraude et moi, Edilivre, 2016 ;
- Un train peut en cacher un autre,Edilivre, 2019 ;
- Le poète disparu, Edilivre, 2019 ;
- Désirs mis en scène, Edilivre, 2019, 5 pièces de théâtre :
Quand on n’a que l’amour ;
Le dimitrisme ;
La pierre brute ;
L’emprise ;
Un heureux évènement ;
- D’un monde à l’autre, 2020, Lulu ;
- De l’univers psychologique à l’univers initiatique, Edilivre, 2019 ;
- Quelque chose plutôt que rien,2020, Lulu ;
- Le procès du Procureur Félon, Spinelle, 2022 ;
- D’un inconnu à l’autre, théâtre, 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- L’Espoir sinon rien ! 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- Le père aliénant, 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- La médiocrité d’esprit, 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- Je veux… Au pays des goélands, 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- La Vallée des Loups, 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- Tais-toi sinon, 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- Le sablier de la vie, théâtre, 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- Fraternité où es-tu ? théâtre, 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- La ruche, 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- Mourir à la française, 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- Vie, mort, morts symboliques, 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- Justice, où es-tu ?, 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- Force de vivre, force d’exister, 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- Les « égarés », 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- Ainsi parlait Lalimace. La maltraitance conjugale, Théâtre, 2022, Le Lys Bleu Éditions ;
- Le cri existentiel !, 2022, Le Lys Bleu Éditions.
C’était le premier jour du printemps 1979, une date qui hantait mon esprit. Les yeux fermés, alors que je me remémorais la tempête qui avait failli couler mon chalutier au large de l’Angleterre, Vincent s’approcha de moi avec une enveloppe jaune à la main.
— Ouvre les yeux mon ami, j’ai quelque chose à t’annoncer.
— Je crois savoir ce que tu veux m’annoncer… enfin l’éditeur parisien a décidé de publier tes livres, il était temps.
— Ce n’est pas ça, d’ailleurs il n’a même pas pris la peine de répondre à mon courrier.
— Pourtant on raconte que tu es un bon écrivain.
— Mais non, je ne suis pas un écrivain, j’écris simplement pour le plaisir de partager mes idées.
— Que veux-tu m’annoncer ?
Vincent s’empressa d’ouvrir l’enveloppe et dit d’une voix joyeuse :
— Regarde Jo, c’est une surprise… tu vas en rire.
— De quoi s’agit-il ?
— J’ai le plaisir de t’annoncer que le directeur régional de l’AUB et madame la Comtesse de Courtesprit m’invitent à participer au colloque annuel des écrivains bretons. Il aura lieu demain dans le château Kerfourtout de madame la Comtesse de Courtesprit.
— Mais non, c’est une blague.
— Non, non, c’est sérieux, c’est signé par les deux.
— Félicitations, c’est un grand évènement ! C’est étrange qu’on te compte parmi les écrivains bretons alors que tes romans ne parlent que des facettes de « l’âme universelle ».
— Tu sais, en parlant de l’âme universelle, je parle obligatoirement de « l’âme bretonne ». Je parle aussi de toutes les « âmes locales ».
— Vincent, je suis content pour toi, enfin tes écrits commencent à être reconnus par tes pairs et manifestement par les aristocrates aussi !
— Jo, ce n’est pas pour ça, j’ai été invité probablement parce que je suis membre bénévole de l’AUB.
— C’est quoi l’AUB ?
— C’est l’Association des Urémiques de Bretagne où l’on soigne les malades des reins. Elle est composée d’infirmières, de docteurs, de malades et de bénévoles comme moi.
— Ah bon ! Madame la Comtesse de Courtesprit s’intéresse aussi aux dialysés ?
— Peut-être, je n’en sais rien. Tu sais, les nobles des temps modernes aiment bien donner de leur temps pour les grandes « causes » humanitaires… Jo, j’aimerais que tu m’accompagnes.
— Attends, qu’est-ce que je vais faire parmi tous les intellos bretons ? Je ne sais parler que de la pêche au grand large.
— Jo, s’il te plaît, viens avec moi, j’aurai le plaisir de te présenter le personnel soignant et les docteurs du Service de Dialyse de l’hôpital de Lorient. Tu verras, ils sont très sympas.
— Vincent, pourquoi veux-tu que j’aille au colloque ? Je ne vois pas comment aborder les écrivains ni les questions que je pourrais leur poser.
— Ne t’inquiète pas, tout se passera bien.
— C’est curieux, les peintres et surtout les écrivains m’impressionnent depuis que je suis tout petit. Je me demande pourquoi.
— Peut-être parce que tu les vois comme des magiciens… Jo, arrête de les idéaliser, ils sont des êtres en chair et en os comme toi et moi, dans leur monde il y a de tout, des amoureux de l’amour et des chercheurs de la vérité, des talentueux, des ignorants, des abrutis et des obsédés.
— Bon, j’irai avec toi.
— Merci, ça me fait beaucoup de plaisir.
— Tu connais les écrivains qui participent au colloque ?
— Non, pas un seul.
— Peut-être qu’ils aiment ta façon d’écrire… C’est bizarre, pourquoi ils ne t’ont pas contacté avant ?
— Je ne sais pas. Tu sais, le « monde des écrivains » est particulier… même si chacun œuvre pour soi, ils sont ravis de pavaner dans les colloques. L’AUB leur donne l’occasion de se faire connaître dans l’univers médicale.
— Au fait, comment as-tu connu l’AUB ?
— Grâce à une tante qui se faisait dialyser deux ou trois fois par semaine… Un jour, elle me dit : « Vincent, j’aimerais que tu viennes dans le service nous lire un roman pendant les séances de dialyse ».
— Tu es le seul à donner de ton temps ?
— Nous sommes trois, deux anciens malades et moi. Jo, tu pourrais te joindre à nous…
— Pourquoi pas… je pourrais leur raconter des histoires de marin…
— Ils seront ravis.
— Vincent, je trouve bizarre cette histoire de « colloque » organisé par l’AUB…
— C’est vrai, je ne comprends pas non plus. Il y a là quelque chose qui m’échappe. Avant-hier, j’ai animé une activité dans le service, les infirmières et les médecins ne m’ont rien dit… C’est bizarre.
— Ils ont voulu te faire une surprise !
— Non Jo, il y a quelque chose dans cette histoire qui ne va pas, je me pose des tas de questions…
— Arrête de te torturer l’esprit, madame la Comtesse de Courtesprit te donnera la réponse demain matin. Puis-je te poser une question ?
— Je t’en prie…
— Comment fais-tu pour écrire des livres de cent pages et plus ?
— Jo, pour moi, écrire c’est comme marcher, j’écris en écrivant… la quantité de pages importe peu pourvu que l’histoire donne à réfléchir au lecteur.
— D’accord, mais toi, comment fais-tu ?