Le sablier de la vie - José Carcel - E-Book

Le sablier de la vie E-Book

José Carcel

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Beschreibung

À partir d’une analyse de sang, Théodore, célèbre biologiste généticien, élabore une méthode, qu’il appelle « le logiciel de la vie », capable de déterminer le temps de vie qui nous est imparti et les maladies potentielles. Alors qu’il y voit une chance permettant à chacun de faire lucidement les meilleurs choix de vie, il se heurte à la résistance de l’obscurantisme véhiculé par les croyances…


À PROPOS DE L'AUTEUR


Psychologue clinicien, José Carcel a exercé dans plusieurs hôpitaux et tribunaux en tant qu’expert. Par ailleurs, il est auteur de plusieurs œuvres dont Le père aliénant et La médiocrité d’esprit.

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Seitenzahl: 85

Veröffentlichungsjahr: 2022

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José Carcel

Le sablier de la vie

Théâtre

© Lys Bleu Éditions – José Carcel

ISBN : 979-10-377-5759-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Du même auteur

Au pays de l’autre

(2007, Éditeur Indépendant)

L’écho des voix et du silence

- (2007, Éditeur Indépendant)

Le clown pleureur

- (2008, Edilivre)

L’échelle

- (2008, Edilivre)

La nuit des tambours

- (2008, Edilivre)

Le chant des sirènes

- (2008, Edilivre)

L’Architecte

- (2008, Edilivre)

Voyage au-delà du miroir

- (2008, Edilivre)

Capucine, passage d’un monde à l’autre

- (2008, Edilivre)

Les plus beaux sentiments

- (2008, Edilivre)

La dernière rive

- (2008, Edilivre)

Le temple invisible

- (2008, Edilivre)

Sur le chemin du souvenir

- (2008, Edilivre)

Sur le chemin des oubliés

- (2008, Edilivre)

Les naufragés de la vie

- (2008, Edilivre)

Félix, le père parfait

- (2008, Edilivre)

Le visage et le regard

- (2008, Edilivre)

La chose

- (2008, Edilivre)

Les retrouvailles

- (2009, Edilivre)

Quand l’automne arrivera

- (2009, Edilivre)

Le fils du poète

- (2009, Edilivre)

La bête folle

- (2009, Edilivre)

Les mauvais bergers

- (2009, Edilivre)

Le petit chercheur

- (2009, Edilivre)

L’hystérie de conversion

- (2009, Edilivre)

L’autre pays -

(Edilivre, 2010)

Le cirque universel

- (Edilivre, 2010)

Le grand rocher

- (Edilivre, 2010)

Mon île

- (Edilivre, 2016)

Les quatre mondes de Narcisse

- (Edilivre, 2016)

Mon enfant a été tué au nom de Dieu

- (Edilivre, 2016)

L’héritière

- (Edilivre, 2016)

Le fils de - l’autre

- (Edilivre, 2016)

Le postier et l’homme de lettres

- (Edilivre, 2016)

Émeraude et moi

- (Edilivre, 2016)

Un train peut en cacher un autre

- (Edilivre, 2019)

Le poète disparu

- (Edilivre, 2019)

Cinq pièces de théâtre (Edilivre, 2019) :

Quand on n’a que l’amour

Le dimitrisme

La pierre brute

L’emprise

Un heureux évènement

De l’univers psychologique à l’univers initiatique

- (Edilivre, 2019)

D’un inconnu à l’autre

- (2021, Éditions Le Lys Bleu)

l’Espoir sinon rien !

(2022, Éditions Le Lys Bleu)

Le procès du Procureur Félon

(2022, Éditions Spinelle)

Le père aliénant

(2022, Éditions Le Lys Bleu)

La médiocrité d’esprit

(2022, Éditions Le Lys Bleu)

Je veux… ! Au pays des « goélands » !

(2022, Éditions Le Lys Bleu)

Personnages de la pièce

Fred (grand-père)

Théodore

Martine (grand-mère)

Narcisse

Hyppolyte

Félix

Marc

Albert Aupif (psychiatre)

Ambroise

Albertine

Jack

Acte I

Scène 1

Théodore, 8ans, et son grand-père

(Théo tourne autour de son grand-père)

GRAND-PÈRE : Que fais-tu là à tourner en rond… approche-toi, mon petit, je sens que tu veux me dire quelque chose…

THÉODORE : Comment tu l’as deviné ? Grand-père, tu es très, très fort !

GRAND-PÈRE : À ton âge, quand je voulais que mon grand-père me donne une pièce pour acheter des bonbons, je tournais autour de lui, alors il arrêtait de bricoler et me disait : « Mon petit Fred, dis-moi ce que tu veux ». Je lui répondais : « Rien ! » Il fouillait dans ses poches et me donnait un franc.

THÉODORE : Arrête de me dire « mon petit » comme grand-mère, je suis grand, j’ai 8 ans !

GRAND-PÈRE : C’est vrai, grand-mère ne se rend pas compte que tu as beaucoup grandi. Mon grand, tu veux un euro ?

THÉODORE : Grand-père, un euro fait presque sept francs… Non, grand-père, je n’ai pas besoin d’un euro maintenant, je voudrais te dire quelque chose… tu sais, j’ai réfléchi à mon avenir… quand je serai plus grand, je serai apiculteur comme toi !

GRAND-PÈRE : Mon grand, tes professeurs disent que tu es surdoué, il faut penser à faire un autre métier. La Principale te voit bien dans l’exploration de l’infiniment petit ou de l’infiniment grand.

THÉODORE : Pourquoi elle dit ça ?

GRAND-PÈRE : Elle a remarqué que tu t’intéresses à la raison d’être de tout ce que tu vois sur la terre et dans le ciel.

THÉODORE : Grand-père, elle dit n’importe quoi, moi, j’adore les abeilles… je serai apiculteur comme toi !

GRAND-PÈRE : Je sais que tu les adores, tu n’as d’yeux que pour elles ! Je suis sûr qu’elles t’adorent aussi.

THÉODORE : Dis, grand-père, pourquoi les abeilles font du miel ?

GRAND-PÈRE : Voyons, voyons, pour la même raison que les pommiers font des pommes !

THÉODORE : Grand-père, je te signale que les pommiers ne mangent pas les pommes.

GRAND-PÈRE : Tu as raison, mon exemple n’est pas bon. Voyons, voyons… pourquoi elles font du miel ? Simplement parce que c’est leur seule raison de vivre.

THÉODORE : Dis, grand-père, tu es apiculteur pour la « seule raison » de récolter leur miel ?

GRAND-PÈRE : Non, mon grand, je suis apiculteur pour des tas de raisons… la récolte du miel en est une parmi d’autres.

THÉODORE : Es-tu sûr que les abeilles n’ont qu’une seule raison de vivre ?

GRAND-PÈRE : « Sûr, sûr »… je ne suis pas sûr, je dis ce que j’ai entendu de la bouche des apiculteurs, ils disent que Dieu les a créées pour ça !

THÉODORE : Je crois que tu blagues… dis-moi la vérité.

GRAND-PÈRE : Mon grand, je n’en sais rien, on raconte qu’elles ont été programmées pour faire du miel et rien d’autre.

THÉODORE : Comme les ouvriers de l’usine où travaille papa ?

GRAND-PÈRE : Ils ne sont pas des abeilles mais le patron les traite comme s’ils étaient des abeilles.

THÉODORE : Grand-père, quand je regarde les abeilles autour des ruches, j’ai le sentiment qu’elles parlent entre elles… de quoi parlent-elles ?

GRAND-PÈRE : De quoi veux-tu qu’elles parlent ? Du miel ! Tu leur as posé la question ?

THÉODORE: Arrête grand-père, je n’ai pas cinq ans ! tu devrais savoir que leur langage nous échappe.

GRAND-PÈRE : En tout cas, même si nous ne les comprenons pas, elles sont contentes de nous offrir leur miel.

THÉODORE : Grand-père, je te fais remarquer que faire du miel et être contentes d’offrir leur miel, ça fait déjà deux raisons de vivre…

GRAND-PÈRE : Non, mon grand, les abeilles ne font du miel que pour elles. C’est leur nourriture pour traverser l’hiver.

THÉODORE : C’est injuste…

GRAND-PÈRE : Qu’est-ce qui est injuste ?

THÉODORE : De leur voler le miel à la fin de l’été.

GRAND-PÈRE : Mon grand, entre les apiculteurs et les abeilles le vol n’existe pas.

THÉODORE : Tu en es sûr ?

GRAND-PÈRE : Oui, un peu… bon, au fond tu as raison, nous leur volons le fruit de leur travail.

THÉODORE : Grand-père, qui est le plus grand voleur du monde ?

GRAND-PÈRE : Un seul, l’homme lui-même !

THÉODORE : Et le plus grand le prédateur ?

GRAND-PÈRE : L’homme aussi !

THÉODORE : Et qui est le plus grand ennemi de l’homme ?

GRAND-PÈRE : L’homme a beaucoup d’ennemis mais le temps est son plus grand ennemi !

THÉODORE: Tu blagues… le temps n’a pas de griffes ni de dents.

GRAND-PÈRE : Mon grand, le temps a la capacité de dévorer tout ce qui vit sur terre.

THÉODORE : Tu es sûr qu’il va nous dévorer ?

GRAND-PÈRE : Je suis totalement sûr !

THÉODORE : Quand ?

GRAND-PÈRE : Je ne sais pas, ce n’est qu’une question de temps.

THÉODORE : Je vais réfléchir à ce que tu as dit. J’aimerais te poser d’autres questions…

GRAND-PÈRE : Tu me les poseras mercredi prochain… il faut que je m’occupe des ruches.

THÉODORE : S’il te plaît, grand-père…

GRAND-PÈRE : Bon, je t’écoute encore un peu.

THÉODORE : Tu as dit : « Dieu a créé les abeilles pour faire du miel et rien d’autre… C’est Dieu qui l’a dit ou les apiculteurs ? »

GRAND-PÈRE : Tu me poses une question trop compliquée. Parfois, on fait dire au Dieu de la bible des choses qu’il n’a pas dites. Je dois dire qu’il n’a pas été très clair au sujet des abeilles… Cela dit, une chose est sûre, mon grand, il a mis les abeilles au service des apiculteurs…

THÉODORE : Grand-père, tu es heureux d’être le « maître » des abeilles ?

GRAND-PÈRE : Tu es trop petit pour comprendre, le problème ne se pose pas comme ça. Entre les abeilles et les apiculteurs, il n’y a pas des « maîtres » et des « esclaves », cela n’existe que dans le monde des humains. Les apiculteurs ne sont pas là pour dominer les abeilles mais pour les respecter et les soigner, en échange elles partagent le miel avec eux.

THÉODORE : Elles sont indépendantes ?

GRAND-PÈRE : Tu sais, dans l’univers du vivant, nous sommes tous interdépendants.

THÉODORE : Grand-père, les abeilles sont sensibles comme nous ?

GRAND-PÈRE : Bien sûr ! La sensibilité est le propre de toutes les espèces animales.

THÉODORE : Je comprends pourquoi elles sont si gentilles avec toi.

GRAND-PÈRE : Tu crois ?

THÉODORE : Oui grand-père, j’ai remarqué qu’elles ne te piquent pas quand tu leur caresses les ailes ! J’ai remarqué qu’elles ne font pas comme grand-mère… pourquoi elle te « pique » pour tout et pour rien ?

GRAND-PÈRE : Théo, je n’ai pas la même relation avec grand-mère… tu sais, la relation entre les humains n’est pas facile… leurs raisons de vivre sont tellement contradictoires ! Tu t’en apercevras plus tard.

THÉODORE : Parle-moi de ta relation avec les abeilles…

GRAND-PÈRE : Je suis loin de comprendre le mystère de la relation que les abeilles entretiennent avec moi. Tu sais, je ne sais pas si elles ont des sentiments mais je suis sûr qu’elles partagent avec moi la sensation de faire partie d’un même univers. Tu comprends ce que je veux dire ?

THÉODORE : Ce n’est pas difficile à comprendre… Dis grand-père, si elles comprenaient la langue française, que leur dirais-tu ?

GRAND-PÈRE : Je leur dirais ce qu’elles savent déjà, « je vous aime » !

THÉODORE