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- Herausgeber: Le Lys Bleu Éditions
- Kategorie: Gesellschafts- und Liebesromane
- Sprache: Französisch
Jeannot, jeune journaliste du journal « l’Arrière-plan », est chargé de mener une enquête sur Jack Letruand, accusé, par Fred et Fabien, d'escroquerie, menaces et maltraitance psychologique. Cet homme, sans foi ni loi, aux discours fallacieux, s’acharne à nier les faits, voire à les retourner contre ses accusateurs… Mais où est donc la justice ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Psychologue clinicien,
José Carcel a exercé dans les hôpitaux et dans les tribunaux en tant qu’expert. Il nous invite à nous interroger sur les délits d’escroquerie et de maltraitance psychologique dans
Justice, où es-tu ?
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Seitenzahl: 115
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Ähnliche
José Carcel
Justice, où es-tu ?
Roman
© Le Lys Bleu Éditions – José Carcel
ISBN : 979-10-377-6471-3
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Du même auteur
- Je veux… Au pays des goélands, Le Lys Bleu Éditions, 2022 ;
- La vallée des loups, Le Lys Bleu Éditions, 2022 ;
- Tais-toi sinon… Le Lys Bleu Éditions, 2022 ;
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- Mourir à la française, Le Lys Bleu Éditions, 2022 ;
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I
Lorsque le directeur du journal « L’arrière-plan » apprit que monsieur Jack Letruand, dit « le grand menteur », risquait de comparaître de nouveau devant les juges, il demanda à Jeannot, un jeune journaliste passionné par les produits du terroir, de faire une enquête approfondie sur ses agissements…
Qui est Jack Letruand ? De quoi est-il accusé ? demandait le jeune journaliste aux habitants de Ralbolville qu’il croissait dans la rue. Formé à écrire des articles sur les produits du terroir, notamment sur les fromages et les vins, Jeannot semblait dépassé par la complexité de ce qu’il avait entendu le premier jour au sujet de monsieur Letruand.
Sitôt, il écrit un mot au directeur du journal :
« Monsieur Levrai,
Je tiens à vous informer déjà que les habitants de Ralbolville décrivent monsieur Letruand comme un être abject, répugnant, menteur, sans foi ni loi. Tous s’accordent pour dire que, pour lui, la relation avec les autres n’est rien d’autre qu’une partie de poker où tous les mensonges sont permis.
Son voisin le plus proche dit : “Letruand incarne ‘le mal radical’ ! Malgré la bonne l’image qu’il s’efforce de donner de lui-même, son comportement est surdéterminé par des pulsions destructrices.”
Voilà, monsieur Levrai, ce que j’entends au sujet de monsieur Letruand ici et là. L’enquête s’annonce passionnante ! »
***
Alors que Jeannot prenait un café sur la terrasse du centre-ville, un vieil homme au corps courbé comme un arc s’arrêta devant lui.
— Monsieur, je m’appelle Fred, j’aimerais m’entretenir avec vous.
— Moi, c’est Jeannot. Que désirez-vous ?
— J’ai appris chez le coiffeur que vous faites une enquête sur Letruand… je vous souhaite du courage.
— Oui, je viens de la commencer. D’après ce qu’on m’a déjà dit, c’est un sinistre personnage. Prenez place, monsieur, je vous offre un café.
— Un sinistre personnage, c’est peu dire… Souhaitez-vous savoir qui est-il en réalité ? Je suis en mesure de vous en parler. Ce que j’ai à vous raconter pourrait vous intéresser.
— Je vous écoute… Vous permettez que j’enregistre votre témoignage ?
— Bien sûr ! Avant de vous parler de ce qu’il m’a fait, je tiens à vous dire ce qu’un ami pense de monsieur Letruand. D’après lui, Letruand est un personnage aux multiples visages… Il le décrit comme un être « sans foi ni loi, arrogant, perfide, menteur, narcissique, mégalomaniaque, insensible à la souffrance d’autrui, amoral, intolérant à la frustration, avec un ego surdimensionné et une tendance à se survaloriser aux yeux des autres », et j’ajouterai pour ma part, il est con, très con ! Compte tenu de ce qu’il m’a fait, je peux vous confirmer que sa raison de vivre se résume en trois mots : mentir, dominer et punir ses victimes. J’en fais partie. Si j’avais vingt ans…
— Fred, quel âge avez-vous ?
— J’ai fêté hier mes 93 printemps !
— Vous ne le faites pas, vous êtes plein d’énergie.
— Mon garçon, je ne suis plus que l’ombre de celui que j’ai été, l’arthrose m’empêche de bouger comme je voudrais… monsieur Letruand a de la chance… Vous savez, j’espérais que les juges fassent justice… C’est comme ça, monsieur Letruand a nié les faits et les juges l’ont cru ! Il parle si bien qu’il tromperait même ses propres parents.
— J’ai le sentiment que vous le connaissez bien.
— Je pourrais vous en parler des heures entières… Je ne lui pardonnerai jamais de m’avoir escroqué une partie de mes économies, de m’avoir trompé, injurié et maltraité. J’ai été obligé de porter plainte plusieurs fois contre lui, hélas, mes plaintes ont été classées sans suite… Ah ! la justice ! Il faut la côtoyer de près pour savoir de quoi elle est capable dans ce beau pays ! Je vous en parlerai après de mon expérience, de mes courriers au procureur, du résultat de mes plaintes… Vous savez, aujourd’hui, on ne parle que de l’insécurité… certains disent que c’est un « sentiment ». Non, mon garçon, jamais l’insécurité n’a été aussi réelle qu’aujourd’hui, je me demande ce que la justice attend pour mettre hors d’état de nuire tous les truands qui nous empoisonnent la vie. Bon, revenons à monsieur Letruand. Celui-là n’a pas fait l’école de la magistrature, mais connaît le système judiciaire aussi bien que les juges et les avocats. Quel sinistre personnage ! Je l’ai vu grandir dans un environnement familial « bizarre » où les « secrets de famille » étaient bien gardés. Son enfance est une énigme, personne ne sait vraiment ce qu’il a vécu chez lui. Il a commencé à se révéler à l’occasion de ses premières « rencontres » avec les femmes et avec le monde des affaires… Mon ami dit que ses conduites sont révélatrices du « défaut fondamental » dont il a été victime dans son enfance… Je ne suis pas psy, mais lorsque je regarde le rapport qu’il entretient avec le monde, avec l’autre, avec la loi, avec les femmes et les personnes âgées, j’imagine qu’il a subi un traumatisme grave au cours de son enfance. Monsieur Jeannot, croyez-moi, Letruand est obsédé par l’argent et le désir d’instrumentaliser les autres, il a un besoin exacerbé de laisser libre cours à ses tendances destructrices. Je n’invente rien.
— Pouvez-vous me donner un exemple de son « parcours de vie » pour illustrer sa façon d’être ?
— Je pourrais vous en donner des dizaines… Par exemple, à l’époque où il était « chef » d’atelier dans une entreprise de cosmétiques, il n’était heureux que lorsqu’il humiliait les ouvriers en les obligeant à exécuter des tâches blessantes. Souvent, sous prétexte de les aider à monter en grade, il leur demandait de calomnier le patron de l’entreprise qu’il jalousait secrètement. En ce moment-là, Letruand ne songeait qu’à devenir « patron » par tous les moyens. Eh oui, devenir « patron » à tout prix, c’était son rêve le plus cher ! Monsieur Jeannot, personne ne sait réellement ce qu’il est ni de quoi il est capable. D’ailleurs, il dit lui-même : « Je suis capable de tout ». Quel sale personnage ! Les habitants de Ralbolville disent qu’il ne rêve que de bonnes « affaires » ! On raconte qu’il est toujours affût des entreprises en faillite qu’il voudrait acheter à un euro symbolique ! Eh oui, Letruand se prend pour un grand homme « d’affaires » ! Hélas, il les a ratées à tous les coups. Le jour où il apprit que l’entreprise de conception de costumes « prêt-à-porter » était en vente, comme il ne rêvait que de devenir patron, il fit la démarche pour l’acheter, hélas, il n’avait pas l’argent nécessaire pour réaliser son rêve… Soudain, une idée traversa son esprit, s’inscrire dans un site de rencontres où il espérait trouver une femme fortunée, la femme de sa vie ! Pour atteindre son objectif, il n’hésita pas à se présenter comme un homme aimant, d’une intelligence supérieure, de bon conseil, charitable, généreux, désintéressé, serviable, la tête pétrie de rêves et d’idéaux ! Avec un profil aussi « flatteur », il espérait attirer sur lui les « papillonnées » perdues dans l’obscurité de la nuit ! C’est ainsi qu’il réussit à s’attirer l’attention d’une femme riche… Homme de conseil de haut vol, c’est comme ça qu’il se qualifiait lui-même, déjà connu pour ses exploits, il déploya aussitôt son « savoir-être » et son « savoir-faire » afin d’appâter, épater et ferrer la pauvre malheureuse… Personne n’a jamais su ce qu’il lui avait dit ou promis… quelques jours plus tard, ils partageaient déjà le même toit ! Trois semaines plus tard, alors que l’entreprise de conception de costumes « prêt-à-porter » était toujours en vente, Letruand l’acheta aussitôt ! Personne n’a jamais su où il avait trouvé l’argent pour l’achat, certains disaient qu’il avait gagné au loto, d’autres pensaient plutôt qu’il avait fait une « bonne affaire »… C’est ainsi qu’il devint tout à coup « patron » ! Le rêve de sa vie !
— Êtes-vous au courant des raisons pour lesquelles il a été convoqué par les gendarmes ?
— Oui… tous les habitants de Ralbolville sont au courant. Fabien, sa nouvelle victime, pourrait vous en parler mieux que moi. Il a été victime comme moi d’une escroquerie et il a porté plainte aussi contre Letruand. Je crains que sa plainte finisse comme la mienne… Vous savez, Letruand a l’art et la manière de tromper la vigilance des juges et même de les convaincre qu’il est victime de la malveillance de ses accusateurs. Pourtant, il suffirait que le procureur ordonne une enquête sérieuse pour faire justice. Monsieur Jeannot, c’est malheureux à dire, face à la justice, les menteurs, les beaux parlers, ont souvent raison… c’est hallucinant !
— Monsieur Fred, j’aimerais rencontrer Fabien.
— Attendez quelques minutes, je vais le chercher.
Fabien est arrivé aussitôt.
— Monsieur Jeannot…
— Merci d’être venu.
— Vous souhaitez que je vous parle de Letruand ?
— Oui…
— J’aurais beaucoup à vous raconter… Je vous ai amené le « procès-verbal » que les gendarmes m’ont donné ce matin suite à ma plainte. Je vais vous le lire.
MADAME LARAIDE :Qui êtes-vous ?
FABIEN : Je m’appelle Fabien, je voudrais vous parler de Letruand.
MADAME LARAIDE : Letruand ?
FABIEN : Oui…
MADAME LARAIDE : Monsieur, qu’avez-vous à me dire sur cet inquiétant personnage ?
FABIEN : Madame, êtes-vous au courant de ce qu’il m’a fait subir ? J’ai été victime d’une escroquerie il y a deux ans, je lui ai prêté 20 000 euros en liquide pour payer une dette et il a toujours refusé de me les rendre, pire encore, il m’accuse de vouloir l’escroquer… Letruand est une pourriture.
MADAME LARAIDE : À qui le dites-vous !
FABIEN : Je voudrais porter plainte contre lui.
MADAME LARAIDE : Ça y est, il recommence… c’est la faute des juges, s’ils m’avaient écoutée…
FABIEN : Madame, « parole contre parole », comme vous avez pu vous en apercevoir dans le conflit qui opposait Fred à Letruand, le doute profite toujours à l’accusé. Letruand ment toujours et s’acharne à faire croire qu’il est victime du comportement des autres, lui, il n’est jamais pour rien.
MADAME LARAIDE : C’est exactement ça, il disait aux juges : « Je suis innocent, je suis victime du délire du vieux fou ! » Avez-vous la preuve écrite de l’argent que vous lui avez prêté ?
FABIEN : Non, il m’a prié de lui faire confiance…
MADAME LARAIDE : J’ignorais totalement qu’il vous avait escroqué… mon pauvre monsieur, vous pouvez faire une croix sur votre argent.
FABIEN : Madame, je porte plainte pour maltraitance, injures et calomnies. Je suis déterminé à lui barrer la route.
MADAME LARAIDE
