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Chers voyageurs, amis des chemins, des roches, des bois, des déserts, des montagnes, du vivant... A vous tous trekkeurs amateurs, pèlerins anonymes, amoureux des GR, passionnées d'ailleurs, curieux des différences... Ce récit composé de fragments témoigne que la route est ouverte, encore possible, et qu'il y aura toujours de la place pour qui veut rejoindre l'aventure... Bon voyage sur mes traces !
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Seitenzahl: 79
Veröffentlichungsjahr: 2024
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Paru sous le titre « Le Rire du Monde »
Editions La Trace. 2018.
À Olivier, Marie-Laure et Julie Qui m’avez offert l’horizon…
À la mémoire de J.P, Mon compagnon de cordée.
À Antoni, À mes filleuls, Et à tous les enfants du monde.
Rester, c’est exister. Voyager, c’est vivre.Gustave Nadaud
Le monde est un livre, Ouvrons-le.
Anonyme.
Guide de voyage
Le Rire du Monde
Fragments 1 à 11: La base du cairn
1/ Top 10 du nomade
2/ Marcher
3/ Frontière
4/ Test
5/Autrement
6/ Rebondir
7/ Vite…
8/ Confiance
9/ Partir
10 / Monde
11/ En marche
Fragments 12 à 16: Le ciment
12/ Horizon
13/ Le retour
14/ Prendre le large
15/ Ebloui
16/ Katmandou/Népal
Fragment 17: La pierre triangulaire
17/ Le Kilimandjaro
Fragments 18 à 25: Les roches additionnelles
18 à 25/
Fragment 26: La faille du cairn
27/ L’Aconcagua
Fragments 28 à 31: Les sauts de puce
28 à 31/
Fragment 32: La pierre anniversaire
32/ Le Sri Lanka
Fragments 33 à l’infini: Sur le chemin de la vie
33 à l’infini/Sur le chemin de la vie
BONUS
BALI
USA
Chers lecteurs,
Amis des chemins, des roches, des bois, des déserts, des montagnes, du vivant et des paysages naturels où qu’ils se trouvent…
Bienvenue !
J’ai construit ce livre à l’image d’un cairn.
Vous savez, ces monticules de pierres que l’on trouve sur les sentiers de randonnées. Placés à dessein pour marquer un lieu particulier, baliser un endroit, honorer un sommet, ils sont pour le randonneur, (trekkeur, alpiniste) comme des points d’étape qui préfigurent le voyage accompli et restant à accomplir.
On les appelait autrefois des montjoies. C’est un terme polysémique mais ici, je l’utiliserai au sens littéral : des Monts de Joie.
Les miens. À moi. Oui je la joue perso mais vous les offre en partage.
Glanés depuis plus de 25 ans, fabriqués à l’aide de souvenirs, anecdotes, expériences, ressentis, ils ont formé un cairn géant qui raconte mon amour du voyage.
Pierre après pierre, pays après pays, au fil des rencontres, des échecs et des réussites. Tout ce qu’il m’a fallu traverser pour en ériger son vaniteux équilibre.
En ne gardant, toujours et encore, au fond des yeux, du cœur et de l’âme, que sa plus belle récompense :
Ces instants bénis où chaque souffrance endurée, chaque sueur perlée, chaque pas accompli ouvrent sur la rencontre. Avec soi bien évidemment mais aussi l’autre, cet étranger, ce galopin hors frontière.
Mon cairn personnel s’est bâti ainsi.
Avec des liens noués en un temps record, des milliers de sourires spontanés, de rires partagés, de complicité affranchie.
Il s’agit là d’expériences qui nous unissent tous.
Nous les voyageurs lambda, trekkeurs amateurs, pèlerins anonymes, amoureux des GR, passionnés d’ailleurs, curieux des différences, qui n’avons jamais commis d’autres exploits qu’oser suivre tous les rus du monde en espérant y épancher notre soif de découverte.
Nos noms ne figurent sur aucun palmarès, dans aucun livre de records, sur aucune plaque commémorative et pourtant nous sommes des milliers chaque année à oser franchir la barrière qui nous sépare de l’autre.
A s’aventurer sur des terres que d’aucuns trouveraient inhospitalières.
Ce récit composé de fragments (autant de petites et grandes pierres pour édifier un cairn) témoigne que la route est ouverte, encore possible et qu’il y aura toujours de la place pour qui veut rejoindre l’aventure.
Vous êtes un brin curieux, militant écolo, rêveur et /ou sportif. Vous sautez toujours sur la bonne occasion ou aimez les défis.
Vous souhaitez faire des rencontres, manger différemment. Vous avez besoin d’air ou seulement d’apprendre une nouvelle langue. Aucune recette. Aucun dosage. Une seule bonne réponse et vous êtes prêt au départ.
À noter pour mémoire :
Choses qui font le voyage
L’envie de partir dans l’idée
Qu’on puisse tout de même revenir.
Un sac d’essentiel, une brosse à dents,
Peut-être quelqu’un qui vous attend.
La curiosité du chemin,
De bonnes chaussures et du pain.
L’hypothèse d’un ailleurs
Où se croise un monde meilleur.
Sans doute une pointe de rêve
Avant que tout s’achève.
Suffit de marcher…
Ou encore cheminer, circuler, se promener, se rendre, avancer, déambuler, errer, flâner, arpenter, trainer, balader, clopiner, crapahuter, trotter, vagabonder, trottiner, naviguer, rôder, se déplacer, arquer, enjamber, baguenauder, rouler, se mouvoir, piétiner, faire route… et même ramper, glisser, faire de la Joëlette…
Autant de verbes auxquels notre verticalité s’arrime d’effort à aller vers…
Pour les plus hardis, trekker reste certainement le mot le plus usité. Peut-être parce qu’il résume à lui seul tous les espoirs, les rêves, les horizons que nous, bipèdes aventureux, espérons entrevoir
Et qu’il contient intrinsèquement le prix à payer : des torrents de sueur, de fatigue, de mauvais sommeil, d’endurance, de plaies, de bosses, d’échecs, de larmes, de risques, de dangers aussi parfois…
Certainement le terreau primaire, essentiel, constitutif de notre appétence au voyage.
Hors frontière.
Amman, Amsterdam, Athènes, Bamako, Buenos Aires, Le Caire, Katmandou, Sri Jayawardenapura, Erevan, Lisbonne, Madrid, Nairobi, Nouakchott, Ottawa, Quito, Oslo, Bergen, Londres, Rome, Tripoli, Tunis, La Valette, Varsovie, Vienne, Saint-Denis, Rabat…
Pouvoir un jour, se dire, j’y suis allée, en vrai.
Non, ce n’est plus un point sur une carte, un apprentissage fastidieux en cours de géographie, un JT de 20h, de vains clichés saturés de peur.
Oui je sais où ça se trouve, vraiment.
Restent alors ancrés pour toujours, des paysages, des odeurs, des visages, des goûts, des rencontres, des soleils. Des rires, des larmes, des partages qui tous m’ont convaincue que la Vie, elle, n’a aucune frontière.
Croyez-le, ou pas, de l’autre côté des lignes géopolitiques habitent des humains.
Il suffit d’en faire le test.
Je me souviens que mon premier séjour à l’étranger m’emmena en Angleterre. J’avais 18 ans. J’avais fait le pari de tenir neuf mois en tant que fille au pair. Ce fut un fiasco total. J’en suis revenue au bout de trois, bouffie de dix kilos supplémentaires et d’un dégout profond pour la langue. Ainsi que pour les petits pois. Crus.
Si j’avais dû m’en tenir à cette expérience, jamais je n’aurais retenté l’aventure de partir à l’étranger. Et pourtant depuis, j’ai traversé d’autres pays, expérimenté d’autres cultures.
Rester sur un échec, c’est inviter les prochains à se renouveler.
Un conseil : essayer encore. Autrement.
Mon second grand départ, je le fis à 23 ans.
Destination : la France. Toute la France.
Un périple de plusieurs mois où il était question de zigzaguer mon cher pays, nez au vent, guitare à la main. Genre rebelle tendance soixante-huitard.
Adoubé à mes envies, un duo de choc : mon ami Bruno et son fidèle destrier, Aliboron. Un superbe âne du Poitou. Un mâle d’environ 1.40 m au garrot. Une robe uniformément bai brun foncé, presque noire, avec le contour des yeux, le nez, le museau argenté bordé d’une auréole rougeâtre. Des poils longs, épais, tout entremêlés. Une tête longue et grosse. Et le caractère bien têtu de son espèce.
Pour tout bagage, un bât de fortune, nos sacs à dos et la touchante naïveté de nos ambitions. Aucun des trois n’étant entrainé ni préparé d’aucune sorte à cheminer ainsi.
Il avait suffi d’une envie ou peut-être d’un besoin. Casser la gueule au monde et à son absurde façon de tourner. 33 ans après, je ne suis pas loin de penser encore la même chose. D’autant plus en ayant visité une trentaine de pays (ce qui est peu en soi, je le confesse) et en être revenue totalement « jetlaguée » de notre système de penser, travailler et appréhender le monde.
Mais revenons au sujet qui nous préoccupe. Partir faire le tour de France.
Top départ un joli mois d’été, en plein cagnard corrézien. Non ça n’évite pas la pluie et même cela garantit de sérieux orages. Une petite vingtaine de kilomètres par jour, quand Monsieur Aliboron veut bien s’en donner la peine. Des nuits sous tente à regarder pousser les étoiles. Des douches sauvages quand nous croisions un ruisseau et un peu moins quand nous nous offrions le luxe d’un camping. Des diners en forme de soupe le plus souvent (poids oblige et jeunesse fauchée itou), agrémentés de vermicelle.
Quel régal !
Et je dis vrai.
Assez vite on se contente de peu et même ce peu devient un nectar tant la faim est grande après une journée de marche au grand air.
L’esprit de liberté se nourrit alors du paysage, de l’activité journalière et du soleil qui renait après l’averse. Aucun autre besoin, ici l’essentiel reprend ses droits et la magie du chemin fait le reste. Collonges la Rouge en tête !
Seul bémol, quand notre ami Aliboron trouve plus intéressant de fourrager en chemin que de porter le bât. Quand son envie de détente braie à gogo, la bandaison exponentielle et que toutes nos pauses deviennent les siennes. Bien plus souvent qu’il ne le faudrait. Pourtant, jour après jour, nous comptabilisons les kilomètres en nous éloignant de notre point de départ. Ce qui n’est déjà pas si mal.
Au bout de soixante jours, le rythme est pris. Le pari fou devient réalité.
A l’époque, les téléphones portables n’existent pas. La déconnexion est totale.
Excepté quelquefois pour nos proches.