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Les rêves de célébrité de Weber Yates sont sur le point d'être réduits à un emploi d'ouvrier agricole dans un ranch au Texas et sa seule relation est avec un homme, tellement hors de sa portée qu'il pourrait aussi bien se trouver sur la lune. Ou du moins, à San Francisco, où Weber s'arrête pour le voir une dernière fois avant de s'installer pour la vie humble et solitaire qu'une grenouille comme lui mérite. Cyrus Benning est un neurochirurgien de renom et les détails n'ont aucune prise sur lui. Un jour, il a repéré un prince dans les habits d'un cavalier de taureaux déchu. Mais voir Weber le quitter devient de plus en plus difficile et il ne sait pas combien de temps encore son cœur pourra le supporter. À présent, Cyrus a une dernière chance de prouver à Weber que ce n'est pas son travail qui fait de lui l'homme parfait pour lui, mais Weber lui-même. Avec l'aide de la famille nouvellement brisée de sa sœur, il est prêt à montrer à Weber que le foyer que cet homme cherche depuis toujours est juste là, avec lui. Cyrus avait posé un ultimatum une fois, mais maintenant, c'était devenu un serment : il ne laisserait jamais Weber sortir de sa vie à nouveau.
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Seitenzahl: 227
Veröffentlichungsjahr: 2015
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ILPLEUVAIT à verse quand je sortis utiliser le téléphone public. J'étais proche, je m'arrêterais ou attraperais un autre bus en fonction de la façon dont ça se passerait à l'autre bout du fil.
— Allo ?
Ce n'était pas Cy, mais la voix de quelqu'un d'autre et c'était bruyant là où se trouvait son téléphone. Je regardai ma montre, vingt heures, un vendredi soir. Il était probablement dans un club ou un bar, peut-être sorti dîner. Je le dérangeais.
— Allo ?
Je me raclai la gorge.
— Hum, excusez-moi, je... est-ce bien le numéro de Doc ?
— Doc ?
— Désolé, je veux dire, Cyrus.
— Oui, c'est le sien. Il m'a demandé de répondre parce qu'il range quelque chose dans le réfrigérateur. Qui est-ce ?
Je déglutis au lieu de raccrocher comme j'aurais dû le faire.
— Je suis Weber et je...
— Weber, qui ?
— Weber ?
Mon nom fut répété au loin.
— Hé, Cy, connais-tu quelqu'un qui s'appelle...
— Écoutez, commençai-je au moment même où il y eut des bruits étouffés à l'autre bout de la ligne, puis un léger coup, comme quelque chose qui tombait, peut-être le téléphone.
— Weber ?
Il semblait à bout de souffle et mon nom, puisque ce fut la seule chose dite, parut incroyable.
— Hé.
Je souris au téléphone même si la pluie entrait dans la cabine et me trempait à travers mes bottes de cow-boy usées.
— Je suis désolé de t'interrompre. Je n'ai pas réfléchi.
— Tu n'interromps rien. Où...
— Es-tu à une fête ?
— Non, je suis chez un ami, nous allions dîner.
— Alors, je vais te laisser et...
— C'est juste un groupe d'amis Web, ce n'est rien, m'assura-t-il. Où es-tu ?
Je commençai à trembler.
— Pas très loin, alors je pensais que je pourrais...
— Oui, me coupa-t-il, viens me voir. Je rentre à la maison tout de suite.
— Oh, non, tu...
— Web.
Il retint son souffle.
— S'il te plaît. Retrouve-moi là-bas.
— Je te rejoins dans la matinée, lui dis-je parce que je réalisai combien j'étais épuisé et que je voulais me doucher et me raser avant de le voir.
J'arrivais toujours en ayant l'air d'avoir dormi dans mes vêtements depuis une semaine. Il méritait mieux.
— Weber, je suis désolé, d’accord ?
— Tu n'as pas à être désolé.
Il y eut un long silence et après un moment, je compris. Je n'étais pas très brillant, malgré tout, je pouvais comprendre les choses.
— Ce n'est pas pour te punir. C'est simplement que j'ai une tête à faire peur et j'aimerais avoir meilleure mine, cette fois. Je te promets que je serai là.
— Tu le promets ?
— Oui, répondis-je alors que mes dents commençaient à claquer.
— Oh, seigneur, tu es gelé. Es-tu... Où es-tu exactement ?
— À la gare routière Greyhound d’Oakland.
— Oh, mon Dieu, gémit-il. Tu es si près ?
— Doc...
— Weber.
Sa voix se brisa.
— S'il te plaît, ne me fais pas attendre jusqu'à demain. Je me fiche de ce dont tu as l'air. Laisse-moi venir te chercher... s'il te plaît.
— Je ne voulais pas interrompre ta...
— Web.
Il semblait si sérieux et j'aimais ça.
— Je te supplierai s’il le faut, veux-tu que je te supplie ?
— Tu n'as pas besoin de me supplier. Jamais.
— Écoute, dit-il d'une voix basse et rauque. Je... je suis désolé pour la dernière fois.
Il y a sept mois environ, j'avais dû aller à Reno, et quand j'avais été sur le point de partir, il m'avait posé un ultimatum. Rester pour toujours ou partir et ne jamais revenir. Il était fatigué d'attendre, ce dont je n'avais aucune idée, et il voulait soit que je reste avec lui, soit que j’oublie son numéro. En réalité, j'avais oublié cette dispute jusqu'à cet instant. J'avais tendance à ne me rappeler que des bons moments avec lui, aucun des mauvais.
— Oh, merde, Doc.
Je tremblai.
— Je n'aurais pas dû te déranger. Je n'ai pas réfléchi.
— Web...
— Seigneur, je suis trop con, gémis-je en me sentant plus que stupide. Tu parles d'un connard en manque d'affection !
— Non !
— Non ? Chéri, es-tu...
— Weber Yates, ne t'avise pas de raccrocher ce téléphone !
— Oui, mais...
— Je veux te voir !
Il devait se donner en spectacle chez la personne où il était.
— Calme-toi et arrête de crier. Je ne veux pas qu'on te dévisage comme si tu étais fou.
— Je m'en fiche ! Seigneur, Web, juste...
— Es-tu sûr de vouloir me voir ?
Il émit un bruit étranglé.
— Oui, s'il te plaît. Certain.
— Tu n'es plus en colère ?
— Non, bébé, je ne suis pas en colère. Je ne l'ai jamais été.
Je toussai doucement.
— C'était lui ?
Il y eut un silence avant qu'il me réponde.
— De quoi parles-tu ?
— Eh bien, la dernière fois que j'étais ici, tu as dit que tu étais en couple avec un homme qui voulait avoir une cérémonie d'engagement avec toi et...
— Non, ce n'était pas lui. J'ai fait tout ce que j’ai pu afin que cela fonctionne avec l'homme dont tu parles, mais... il s'avère que tu ne peux pas aimer quelqu'un simplement parce que tu le dois.
— Donc, c'est fini ?
— Oui, c'est fini. C'est fini depuis six mois.
— Parce que je ne veux pas mettre le désordre dans ta vie. Je pense que je t'en ai assez fait voir.
— Tu ne gâcheras rien, je t'assure. Je suis désolé de la façon dont nous... Bébé, je suis désolé pour ce que j'ai dit.
Je me rendis compte, entre son intonation et la manière dont sa voix tremblait, que j'avais peut-être fait une erreur.
— Tu sais, je suis un peu fatigué. Ce n'était peut-être pas une si bonne...
— Ça l'est, m'interrompit-il sèchement. C'est une idée géniale. C'est vraiment gentil de ta part de ne pas me laisser me sentir comme un connard pour le reste de ma vie.
Je pris une profonde inspiration.
— Tu n'es pas un connard.
— Mais la manière dont j'ai fait pression sur toi, les choses que j'ai dites... Je t'ai suivi, mais tu étais déjà parti.
— C'est vrai ?
Je m'égayai parce que c'était agréable à entendre.
— Oui. Seigneur, Weber, je suis tellement désolé.
— Oublie ça. Je viendrai te voir.
— Quand ?
Il me connaissait bien pour quelqu'un qui m'avait vu peut-être quinze fois en trois ans, il savait qu'il fallait demander une date précise. Parce que quand je lui disais que je le verrais, cela pouvait signifier tout autant aujourd'hui, demain ou avant de mourir.
— Weber ?
Je pris une inspiration.
— Eh bien, si ça ne te pose pas trop de problèmes, je pense que tu pourrais venir me chercher à l'arrêt de bus.
Il laissa échapper un long souffle.
— D'accord. Je serai là. Ne pars pas. S'il te plaît.
— Ce n'est pas à toi de t'inquiéter.
— Non, je sais, mais je... Tu m'as manqué et je n'avais aucun moyen de te joindre... Je suis tellement heureux que tu aies appelé. Tu n'as pas idée.
Et parce que je le connaissais, je savais qu'il l'était réellement.
NOUSNOUS étions rencontrés au Texas quand je domptais des chevaux sur un ranch entre deux rodéos. Lui et quelques amis venaient pour chasser la caille et le guide était retenu avec un autre groupe, donc mon patron de l'époque m’avait demandé d’aller rapidement en ville chercher ces hommes pour les conduire au ranch. Je n'aurais jamais pensé que l'homme aux yeux marron, aux cheveux châtains et à la peau dorée prendrait la peine de me regarder. Même sous le soleil sans pitié du Texas, il était sur son trente-et-un. Frais, élégants et bien repassés, le costume et la chemise sur mesure qui coûtaient plus que tous mes biens terrestres réunis s'accrochaient aux longues lignes de son corps et accentuaient les muscles en dessous. Je pouvais à peine respirer.
Dans le SUV, je fixais la route, en silence et concentré, pour ne pas bouger dans tous les sens. Quand ils étaient tous sortis de la voiture après avoir roulé jusqu'à l'immense maison du ranch, j'avais poussé un profond soupir de soulagement. Puis j’avais pratiquement sauté au plafond un instant plus tard, quand il y avait eu un coup frappé sur la vitre. Je l’avais descendue en déglutissant difficilement, ma bouche plus sèche que le désert.
— Quel est votre nom ? me demanda ce dieu alors que je faisais tout mon possible pour m'en souvenir.
Je toussai.
— Web. Weber Yates, réussis-je à répondre. Et le vôtre ?
— Cyrus. Cyrus Benning.
Je lui souris, submergé par l'or dans ses yeux chocolat au lait que vous ne pouviez remarquer que de près. Il avait de longs cils sombres et épais, des traits ciselés et de larges épaules. Cet homme était attirant et le plus beau que j'aie jamais vu de ma vie.
Il hocha la tête et je vis ses yeux s'étrécir alors qu'il s’humidifiait les lèvres.
— En temps normal, je ne…
Il se racla la gorge.
— Et vous n'êtes probablement pas... mais accepteriez-vous de venir dîner avec moi ?
Je ne voulais pas passer par le dîner.
— Ou nous pouvons simplement trouver un hôtel et baiser, dis-je avant même de le réaliser.
La bouche de cet homme, ses lèvres pleines et sculptées me faisaient vouloir des choses que je ne devais pas désirer. En le regardant, je devenais courageux.
Il acquiesça, son sourire s'élargissant malicieusement.
— Nous pourrions faire ça, oui, mais j'aimerais aussi vous inviter si vous le voulez bien.
— Ce n'est pas vraiment sûr dans cette ville.
Il hocha de nouveau la tête tandis qu'il s'appuyait contre la portière et se penchait vers moi, glissant le dos de ses doigts le long de ma gorge.
— D’accord, donc, ce sera room service et sexe. Quand ?
— Je finis à dix-huit heures.
— Dix-neuf heures, alors ?
Je réussis à hocher la tête.
— Où ?
Je lui donnai le nom du meilleur endroit de la ville.
— Je peux prendre la chambre, dis-je.
Même si ça me ruinait et retardait mon exode de deux autres semaines. Mais ça le vaudrait bien pour ramper dans un lit avec l'homme qui remplirait mes fantasmes pour le reste de ma vie.
— Je prendrai la chambre, m'assura-t-il, la courbe de ses lèvres m'enivrant. Alors, dix-neuf heures, d'accord ?
— Dix-neuf heures, très bien.
Ses yeux étaient partout sur moi et je l'entendis reprendre son souffle.
— Seigneur, j'espère vraiment que tu es...
— Actif, l'interrompis-je, ayant besoin d'éclaircir les choses dès le départ.
Je n'avais jamais eu suffisamment confiance en qui que ce soit pour être passif et je n'allais pas commencer avec un étranger que je voulais baiser, peu importe à quel point il était sexy.
— Oui.
— Je le suis, lui certifiai-je.
Il hocha la tête.
— Dois-je amener une corde ? le taquinai-je pour voir jusqu'où je pouvais le pousser.
— Tout ce que tu veux du moment que tu me baises.
Ça allait être une soirée d'enfer.
— Ne t'inquiète pas pour ça. À ce soir, alors.
— À ce soir, répondit-il, mais il ne bougea pas.
Tout le monde était rentré et le SUV était positionné parallèlement à la route et suffisamment grand pour cacher la vue de la maison. Je me penchai par la fenêtre.
— Tu veux avoir un avant-goût dès maintenant ?
En réponse, il laissa tomber le sac de voyage qu'il tenait, saisit mon visage entre ses mains et me regarda.
— Donne-moi ta langue, ordonna-t-il, et je me rendis compte que pour un passif, il était très autoritaire.
J'eus une seconde pour sourire avant que ses lèvres rencontrent les miennes, sa bouche ouverte et avide, écrasante et rugueuse, juste comme je l'aimais. Mon halètement de plaisir fut étouffé, me faisant gémir profondément dans sa bouche, un son qui amena un grondement de plaisir de sa poitrine.
Il prit ce qu'il voulait et je le laissai faire, le baiser dur et exigeant, sa langue caressant la mienne, s'enroulant et poussant profondément tandis qu'il me goûtait et me mordillait, ravageant mes lèvres comme si je lui appartenais.
Quand je le repoussai, nous étions tous les deux pantelants.
— Seigneur, haleta-t-il, ses grands yeux bruns, doux, humides et attirants et ses lèvres gonflées et sombres alors qu'il déglutissait encore et encore.
— Recule, lui ordonnai-je en me sentant mieux, plus fort et plus seulement un pauvre substitut du prince qu’il cherchait, embrassant manifestement des grenouilles pour le trouver.
Tandis qu'il se décalait pour me permettre d'ouvrir la portière et de sortir, je me rappelai que j'étais vraiment bon à ce jeu-là, le jeu de la baise. La romance ? L'engagement à long terme ? Oubliez. Mais maintenant, brûlant et vivant l'instant présent, ça, je pouvais le faire.
— Qu'est-ce que tu...
— Viens.
J'attrapai durement son biceps au moment où je claquai la portière, le soulevant presque du sol et le traînant derrière moi.
— Où est-ce que tu...
Je me tournai si vite qu'il me rentra pratiquement dedans, s'arrêta rapidement, dut lever la main afin de ne pas me heurter, et la posa à plat sur mon torse.
— Veux-tu que je te baise ou non ?
Il hocha la tête, je me retournai et le tirai à ma suite, vers le côté de la maison, en bas d'une petite colline et à travers des buissons en direction de la grange où les engins étaient stockés. Je pris à gauche et le poussai contre le mur d'une petite cabane où étaient conservés les outils à main. Personne ne venait ici au milieu de la journée, sous la chaleur, même si c'était ombragé. J'entendrais quiconque viendrait de la gauche marchant sur le gravier et à droite, il y avait d'épaisses broussailles. Nous étions en sécurité.
— Enlève ce pantalon, lui dis-je en sortant un préservatif lubrifié de la poche arrière de mon jean. Et cette chemise aussi.
Il trembla, mais il fit ce que je lui dis en se déshabillant sur mon ordre. À la seconde où je vis son corps ferme et sculpté, son torse et son ventre ciselés, et son magnifique membre, long et circoncis, danser librement, je tombai à genoux devant lui et le pris au fond de ma gorge.
— Putain de merde, gémit-il d'une voix rauque, sa main empoignant immédiatement mes cheveux roux, épais, qui tombaient sur mes épaules.
Je souris autour de sa hampe et il gémit en baissant les yeux vers moi, les fermant tandis que sa tête s’appuyait contre les lattes de bois de la cabane à outils.
— C'est si... Je ne pensais pas que ça pouvait être si... Mon Dieu.
Je le suçai, l’aspirai, enroulai ma langue autour de sa longueur veloutée, goûtant le liquide séminal et jouant avec sa fente. Quand il commença à bouger, son corps sursautant violemment avant qu'il entame un lent mouvement de va-et-vient dans ma bouche, je reculai, laissant son membre palpitant glisser de mes lèvres avant de me relever.
— Weber.
Il souffla mon nom en signe de protestation.
Je le poussai au sol et il ouvrit la bouche pour moi, mais je plissai les yeux avant de le retourner et de le pousser en avant, sur ses mains, dans l'herbe. Il me regarda par-dessus son épaule, à quatre pattes devant moi.
— Baisse ton visage.
Il ne discuta pas et l'abaissa, appuyant sa joue sur l'herbe douce et odorante tandis qu'il relevait ses fesses en même temps.
Je crachai plusieurs fois dans ma main puis me penchai et fis la même chose à son bel orifice frémissant. La salive n'était pas mon lubrifiant favori, mais j'avais été pris au piège par la passion et n’étais donc pas préparé. Le préservatif que j'avais sorti de ma poche arrière était glissant. J’achetais toujours ceux qui étaient lubrifiés, ce dont j'étais reconnaissant, mais il n'y eut aucun bruit autre qu'un gémissement de désir quand je glissai un doigt en lui. La salive semblait très bien fonctionner.
— Oh, mon Dieu ! S'il te plaît…
Cet homme était à ma merci, totalement abandonné, et se tortillait à présent sur le second doigt que j'avais ajouté au premier. Doucement, je fis des mouvements de ciseaux, des cercles, tout en conservant un contact constant, le détendant, l'étirant, alors même que je me penchais en avant et embrassais sa colonne vertébrale. Sa peau était comme de la soie et vu que j'étais rarement autorisé à me livrer à mes moments favoris lors d’une relation sexuelle, comme faire courir mon nez, embrasser ou caresser, je me rassasiais sur mon ami de la ville.
Normalement, sur les circuits de rodéos, le sexe était brutal et rapide, on ne faisait jamais l'amour, seulement une baise dans les toilettes ou les écuries, pas même dans les chambres d'hôtel au cas où quelqu'un vous surprendrait à y aller à deux. Dans les petites villes, avec des gens encore plus étroits d'esprit, tout le monde était méfiant, discret et effrayé. Sans vigilance, cela pouvait vous valoir une raclée, ou pire. Je ne voulais pas finir avec ma cervelle éclaboussée partout sur la route et qu'il ne reste pas assez de moi pour m'identifier.
Mais ça, sur le ranch où je travaillais pour l'été, un lieu qui pourvoyait aux besoins d'hommes riches qui voulaient prétendre se gorger d’air pur pour un week-end, c'était un endroit où je pouvais me permettre une certaine spontanéité, du moins brièvement.
— Weber, haleta-t-il alors que j'ôtais mes doigts. Je...
Je glissai mes mains le long de son corps, sentant les muscles onduler, des muscles de gymnaste, longs, nerveux et magnifiques. Quand mes mains atteignirent ses hanches, il commença à me supplier.
Écartant mes jambes et me baissant, puisque j'étais plus grand que son mètre quatre-vingt, je me penchai en avant et, lentement, doucement, je commençai à me frayer un chemin en lui.
— Seigneur, cow-boy, tu es énorme !
C'était la raison pour laquelle je ne prenais jamais, jamais, personne sans préparation. Pour toutes les fois où j'avais douloureusement été traité dans ma vie, je n'en serais jamais la cause pour les autres. Et surtout, je ne blesserais jamais un homme qui me faisait confiance pour être l'actif.
— Dis-moi si je te fais mal.
— Mon Dieu, non ! Non, ne t'arrête pas, s'il te plaît, ne t'arrête pas !
Les sons qu'il émettait, les gémissements, les geignements, la litanie de mon nom, les contractions des muscles de ses fesses, chaudes et serrées. J'étais prêt à le chevaucher, durement.
— Oh, bébé, s'il te plaît…
J'aimais les mots doux plus que tout, mais je mourrais avant de lui dévoiler mon âme. Alors que je balançais mes hanches, tenant les siennes si fermement que je savais que j'allais lui laisser des contusions, il cria mon nom.
À quel point étais-je censé y aller fort ?
Mon contrôle fut anéanti par le corps chaud et accueillant de cet homme, ses yeux fondants et sa peau dorée. En empoignant ses cheveux, je le tirai rudement en arrière, le pliant dans le plus bel arc de soumission, le dos cambré et les fesses surélevées, le sifflement aigu de sa respiration m'envoyant dans une frénésie de mouvements.
Je plongeai profondément et il hurla, son canal se resserrant autour de mon sexe alors que je le relâchais, ce qui permit à sa tête de retomber sur l'herbe. J'agrippai ses hanches, le pilonnant durement, claquant en lui alors qu'il se repoussait en même temps pour venir à la rencontre de chaque violente poussée.
— Putain, je te sens bien, grognai-je en glissant une main du bas de son dos jusqu'entre ses omoplates, l'ancrant au sol et à moi en même temps.
— Moi aussi…
Il frissonna sous moi et j'entendis les accrocs de sa voix.
— Je vais jouir. Je ne peux pas... Cette douleur est là depuis si... ne t'arrêtes pas.
Une balle dans la tête aurait été la seule façon de m'arrêter.
Mes hanches le martelaient rapidement et je frappai sa prostate, comme je pus le comprendre d'après le cri aigu qui déchira sa gorge.
— Jouis pour moi, ordonnai-je d'une voix rauque et basse tandis que je me balançais contre lui et que l'air chaud et immobile autour de nous était empli de l’odeur de sueur et de sexe au lieu d'être épais et lourd.
Ce fut comme si son souffle était coupé et il se figea un instant alors que je sentais la longueur de mon membre étroitement pressée dans un étau soyeux et brûlant. Il cria sa jouissance et je continuai à m'enfoncer alors que mon propre orgasme arrivait, augmentait et enfin, me submergeait. Je ne pouvais pas me souvenir de la dernière fois où j'avais joui si durement, si violemment.
Tombé en avant et drapé sur son dos, mon torse pressé contre lui, je finis par me rendre compte, alors que le nuage de passion s’estompait, que je devais sûrement l’écraser.
— Attends…
Je ne bougeai pas.
— Ce soir, je te veux nu dans le lit pour que, lorsque nous le referons, je puisse sentir ta peau contre la mienne.
— Tu es beau de partout. Je ne suis en rien comme toi.
Il émit un bruit du fond de sa gorge.
— Je veux te sentir contre moi avec toute cette puissance et je veux voir tes fabuleux avant-bras nervurés... et tes mains... j’en veux plus. Je veux tout voir de toi.
Je souris et frottai ma mâchoire mal rasée entre ses omoplates. Je savais que chaque centimètre de lui était excessivement sensible, mais je m'en fichais. Le sexe sans morsures, ecchymoses ou égratignures n'était pas drôle du tout.
— Seigneur, cow-boy !
Je ris et me retirai lentement tandis qu'il roulait sur le dos, dans l'herbe. Il semblait bien, allongé là, repu, ravagé, toute cette peau lisse et dorée prête à être de nouveau touchée tandis que je nouais le préservatif et le posais doucement sur le sol.
Il était étendu, sans bouger, me regardant, son sexe flasque reposant contre son ventre doux et plat, un bras replié derrière la tête et l'autre sur son torse.
— Tu devrais te lever, chéri, avant que tes amis viennent te chercher.
— Viens ici, dit-il en me faisant signe.
Je lui souris en finissant de me rhabiller, remontant ma fermeture éclair et bouclant ma ceinture avant d'enjamber ses cuisses et de m'asseoir sur ses hanches, les chevauchant et me penchant pour que ma bouche plane au-dessus de la sienne.
— Tu es un homme étrange.
Il leva la main vers mon visage, me fixa, tandis que je me penchais et l'embrassais. Il s'ouvrit instantanément pour moi et je pillai sa bouche, l'embrassant au point de lui couper le souffle, l'embrassant jusqu'à ce qu'il se cambre sous moi et l'embrassant alors même que je prenais sa virilité dans ma main et le caressais encore et encore.
Quand je sentis la soyeuse longueur durcir à nouveau, je rompis le baiser en riant et glissai mon pouce sur la pointe évasée, dans la fente et en dessous. Il vibra sous mes mains, frissonnant à nouveau de désir.
— Hum, quand as-tu été convenablement baisé pour la dernière fois ?
— Jamais, apparemment.
Son souffle vacilla.
— Mon Dieu, mais qui es-tu ?
Notre alchimie était combustible, mais nous n'aurions pas pu être plus différents si l'un de nous venait de la lune.
— Embrasse-moi encore, supplia-t-il.
— Lève-toi et je le ferai.
— J'ai besoin de toi.
Il avait besoin que je m'enfouisse à nouveau en lui, mais je savais comment résoudre son problème.
Le remettant sur ses pieds, je le jetai contre le mur de sorte qu'il soit obligé de se rattraper avec les mains et qu'elles le soutiennent afin qu'il ne finisse pas la tête la première dans le bois. Crachant dans ma main, j'empoignai fermement son membre dur et commençai à le caresser.
— Je...
— Tais-toi ! aboyai-je doucement en le masturbant, tout en levant mon autre main à son visage et glissant mes doigts dans sa bouche.
Le laisser me sucer les doigts alors que je masturbais sa queue l'amena rapidement vers une autre jouissance. Il y eut peu de sperme, mais suffisamment pour qu'il jaillisse sur le côté de la cabane à outils alors que je mordais son épaule.
— Putain ! rugit-il, paraissant en colère avant de se retourner et de se jeter sur moi.
Nous allions passer la journée dehors, recouverts d'herbe, de sueur et de sperme s'il n'arrêtait pas de m'embrasser. Il essaya de fourrer sa langue dans ma gorge et mon grondement le fit trembler dans mes bras, enroulés étroitement autour de lui. Ça semblerait étrange si quelqu'un venait vers nous. J'étais complètement habillé, il était glorieusement nu, excepté ses chaussettes et sa luxueuse montre.
Je finis par rompre le long baiser humide et lui souris en regardant ses yeux magnifiques et en repoussant les cheveux de son visage tandis que je lui demandais s'il voulait toujours me voir ce soir.
— Quoi ?
Je haussai les épaules en souriant largement.
— Nous avons pris un genre de dessert avant le dîner, n'est-ce pas ?
— Tu plaisantes ? Je veux y aller maintenant. Je veux manger et m'allonger sur un lit, et je veux que tu m'attaches pendant que tu me baiseras encore et encore.
Je grognai avant de me pencher et de l'embrasser, quelque chose au sujet de la bouche de cet homme, de la douceur et de la fermeté de ses lèvres ainsi que de son goût, me rendait dingue. Heureusement qu'il n'y avait personne aux alentours pour me voir craquer totalement.
— Promets-moi, dit-il en rompant le baiser pour reprendre son souffle, que tu me rejoindras à dix-neuf heures. Jure-le-moi !
— Oh, je te le jure, lui assurai-je en inclinant sa tête en arrière de mon nez, dévorant sa gorge, la mordillant, inspirant son odeur et la suçant durement.
Je voulais laisser des marques partout sur lui.
— Tu ferais mieux de remettre tes vêtements, gloussai-je en faisant courir une main le long de la peau soyeuse de son dos jusque sur la rondeur ferme de ses fesses.
Je les empoignai et il rua contre moi.
— Avant que j'enfonce la porte de cette cabane, que je te pousse à l'intérieur et que je te baise si fort que tu ne pourras plus marcher.
— Est-ce une menace ?
Je lui souris.
— Ce soir, avant de me voir, lave-toi bien et je te montrerai ce que je peux faire avec ma langue.
Il dut se retenir avant que ses genoux cèdent.
Je plissai les yeux vers lui.
— Tu m'apprécies déjà un peu, non ?
C'était mignon la façon dont ses yeux s'ouvrirent en grand tandis qu'il acquiesçait.
— Oui, juste un peu.
Je fis bouger mes sourcils ce qui le fit bruyamment gémir.
Le regarder s'éloigner de moi – je devais lui laisser le temps de rentrer en premier et aussi me débarrasser du préservatif usagé quelque part en chemin – fut très agréable. Les fesses de cet homme, même sous un pantalon de costume, étaient une œuvre d'art. Quand il me regarda par-dessus son épaule, il me fut difficile de respirer. Personne ne s'était soumis à moi si totalement et si tendrement de toute ma vie. Il était un cadeau et ce serait vraiment dommage que je ne sois pas capable de le garder.
Plus tard, cette nuit-là, allongé sur le lit avec lui dans le motel Willow Tree, je compris à quel point l'écart était grand entre un cow-boy de rodéo et un neurochirurgien.
