Le Livre bleu - I - Du discours social - Nas E. Boutammina - E-Book

Le Livre bleu - I - Du discours social E-Book

Nas E. Boutammina

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Beschreibung

La caste dirigeante, ou Barons de la Finance, a assurément encore et toujours des projets pour ce bétail « humain » : les castes dirigées [populations ou plèbe]. Parmi ceux-ci, à ses yeux déterminants, sont l’abrutissement de masse et l'uniformisation d’une société composée d’individus atomisés à égocentrisme morbide, dépourvue de tout idéal, dénuée de toute cause noble, privée de toute haute valeur, bref d’humanité. Celle-ci est néanmoins très soucieuse de l’apologie du symbolisme [Liberté, Démocratie, Egalité, Justice, Droit, etc.] érigée en dogme. C’est afin de limiter une trop forte désagrégation du corps social et la destruction de toute capacité d’autorégulation de la vie en société que les théoriciens et les stratèges de la caste des « Elus » [les Seigneurs de l’Economie et de la Finance] s’accordent à annoncer une nouvelle ère dans laquelle les rapports socioéconomiques, culturels et mentaux qu’ils soient individuels ou collectifs seraient profondément régulés. Pour cela, un arsenal de moyens, de procédés, de méthodes, de techniques sont mis en œuvre et continuellement améliorés : médias [audio-visuels, littérature, presse, etc.], Education laïco-publique [instruction, enseignement], Législation [lois], etc. L’aube de ce XXIe siècle est celle de l’ère du droit, des règles, des prescriptions émanant de l'autorité souveraine, la Financratie pour tous les plébéiens avec l'obligation de s'y soumettre sous peine de sanctions.

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Veröffentlichungsjahr: 2014

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«[…] Tous les humains aspirent au pouvoir et à l’autorité : c’est dans leur nature. Rares sont ceux qui ne rêvent pas de devenir despotes à la moindre occasion, et bien plus rares encore sont ceux qui sont prêts à sacrifier les intérêts personnels au bien-être commun !

Les Humains sont des fauves féroces. Nous les avons apprivoisés et dirigés de manière imperceptible […]».

Ean Rad, « Satan, le Maître du monde »

Sommaire

Introduction

I - Situation globale

1 - Terminologie - Mots usités dans cet ouvrage

a - Plèbetail

b - Bourgeasite

c - Parasiche

C

LASSIFICATION DES GROUPES SOCIAUX CONTEMPORAINS

d - Filoutique

e - Filouticien - Filouticard

f - Financratie

2 - Le plèbetail et le bourgeasite - le rapport au monde

a - Comment le bourgeasite considère le plèbetail

b - Plèbetail et plèbetailisation

c - Le concept de plèbetail

d - La conscience du plèbetail ?

3 - L’activité professionnelle du plèbetail et le profit du bourgeasite

a - L'utilisation de l’activité du plèbetail

b - Soumission et discipline du plèbetail

c - Sociétés et plèbetail « sauvages »

d - Assujettissement du plèbetail

e - Les types de relations entre les bourgeasites et le plèbetail

f - Serviteurs plèbetailiens et dieux bourgeasites

g - Aliénation du plèbetail

h - Origine et étapes

i - Environnement et plèbetail

j - Plèbetail et évolution socioéconomique

4 - La Filoutique - Art de gouverner le plèbetail

a - Le filoutique comme défi à la raison

b - Les formes classiques du discours de la Filoutique

c - La dialectique de la Filoutique

d - Supprimer la Filoutique bras séculier du bourgeasisme

e - La Filoutique au service de l’Etat

f - La Filoutique, sa création, son rôle

5 - Le filouticien ou filouticard

a - Les tactiques du filouticien

b - Esprit du filouticien

c - Le fatum filouticien

6 - Qu’est-ce que le Gouvernement ?

a - Le mythe des débats publics

b - Opinion publique

c - Le Gouvernement, l’Etat : entité inconnue

d - Artifice du gouvernement

e - Signification philosophique du gouvernement

f - Gouvernement : un terme ambigu

g - Les pouvoirs du bourgeasisme

· Les relations avec le plèbetail

h - Scènes de théâtre : Parlement, Congrès, chambre des Lords…

i - Les modalités d'exercice de la bourgeasite

· La voix des bourgeasites : le filouticard parlementaire ou d’assemblée

7 - Partis filoutiques

a - Régimes filoutiques et réalités sociales

· Structures sociales et mentales de la collectivité

b - Régime autoritaire bourgeasite

II - Symboles fondateurs du Bourgeasisme :

Démocratie, Liberté, Justice, Egalité, Droit

1 - Démocratie

a - Définition officielle et officieuse

2 - Liberté

a - Définition officielle et officieuse

b - Panorama de la liberté

3 - Justice

a - Définition officielle et officieuse

4 - Egalité

a - Définition officielle et officieuse

b - Convention ou croyance en l’Egalité ?

c - Le mythe de l’Egalité

5 - Droit

a - Définition officielle et officieuse

6 - Vote - Suffrage

a - Définition officielle et officieuse

b - Le concept univoque du vote, du suffrage universel

c- Suffrage : technique mentale

III - Système de gouvernement - Régime filoutique

1 - L’Argent socle de la Constitution

a - La Financratie

· Définition concise

· Principes de la Financratie

- Le bien et la vérité inconnus de la Financratie

- Un pouvoir immuable et sans contestation

- Les formes et les moyens de la Financratie

· Financratie : tyrannie et absolutisme

- La Financratie filoutique

b - L’Ecocratie

· Définition concise

· Principe de l’Ecocratie

· La philosophie de l’Ecocratie

c - Crédit - Taux d’intérêt - Usure

· Notion de Crédit

· La notion de nuisances sociales du crédit

· Le substrat du crédit

· Intérêt - Usure

- L’Intérêt

- L’Usure

° L’institution de l’usure

° Justifications de l’usure ?

d - La Banque - Contrôle de la Finance

· Historique succinct

· La banque : entreprise privée

· La Banque centrale

· Banque centrale et l'État

- Le trafic de l’argent

- Un peu d’histoire

· Quelques financrates fondateurs de la Banque de France

- J.-F. Perregaux

- J.P. Benjamin Delessert

- La famille Mallet

° Affairisme, Opportunisme et Arrivisme financratiques

° Investir sur la Révolution

° La Banque de « France »

° Barons de la Financratie

- J.-B. Le Couteulx de Canteleu

- Jacques-Rose Récamier

· Discours sur la banque

- Activité et réactivité de la Banque

- Le contrat banquier ou contrat financratique

- L’antidémocratisme bancaire ou servitude bancaire

e - Les Impôts - L’Imposition

· L'art de l’imposition

· Objectifs et instruments de la Filoutique des impôts

· Le dosage nécessaire de l’imposition

f - Cour des comptes

g - Paupérisation - Inégalité sociale

· Définitions succinctes

· Paupérisation notions

- Une atteinte grave contre le plèbetail

· Inégalité sociale

2 - La famille

a - Le noumène familial

b - Famille dans la tradition classique

3 - L’Enseignement - L’Education nationale

a - Enseignement : définition concise

b - Homogénéisation éducative du plèbetail

· Privilèges et passe-droits

c - Le pouvoir de l’Enseignement élitiste

d - Programmes de l’utopie de l’Enseignement laïco-public

4 - Culture de masse - Culture de la futilité Abrutissement du plèbetail

a - Médias : manipulations et crédulité du plèbetail

· Qui détient les moyens de communication tient le monde

- Divertissement : art et stratégie

- L’instrumentalisation de la peur

b - Perversions des médias

c - Médias et psychanalyse

d - Abrutissement du plèbetail

e - La perspective dévastatrice des médias

5 - Le plèbetail est-il animal ? Mythe ou réalité ?

a - Plèbetailisation fardeau sémantique

· Ambiguïté du plèbetail

Conclusion

Index alphabétique

Table des matières

Introduction

L’époque contemporaine, plus qu’aucune autre époque est celle d’une ère, celle de la Finance, de l’Economie et d’un support qui leur permet d’asseoir et d’entériner leur puissance et leur autorité : la masse populaire ou plèbe. Cette dernière pense qu’elle ne détient aucun pouvoir que ce soit au niveau politique, économique ou financier. Bien entendu, elle se plie pour subir tous les maux que connaissent les sociétés modernes. Dans ce sens, et en donnant une connotation péjorative à l’expression « plèbe » qui assimile les notions de « masse » et de « foule » condamnables car aveugles. Elles sont soumises aux impulsions irrationnelles de leurs meneurs. La plèbe impulsive et déraisonnable serait-elle, toute entière tournée vers son annihilation et, pareil à un être collectif, elle fait perdre aux individus qui la constituent jusqu’à la conscience de leur propre identité, de leur propre humanité.

Pour la caste dirigeante ou Seigneurs de la Finance, la plèbe est assimilée à du bétail dont l’unique objectif est de les servir et de leur permettre de faire des profits. L’époque de la lutte des classes, du prolétariat, de la société capitaliste sont, par l’ambiguïté même que ces termes instaurent, dénaturent l’idée qui est : la société humaine perd-elle toute sa spécificité ? Est-elle réellement un troupeau hétéroclite de bestiaux ou est-elle si bouleversée par le système de la caste des « Elus » qu’elle se considère comme telle ?

La quête effrénée du profit ne se limite à aucun domaine, ni à aucune idéologie1.

Quoi qu’il en soit, la société humaine, telle qu’elle se conçoit, souligne un ordre social métaphysique permanent et concret qui n’a rien de commun avec les vues qui guident les « Réformateurs » dans leur construction conceptuelle d’un monde nouveau à leur image.

L’avènement d’un individualisme morbide et apologétique dissout lentement l’ordre social dans ce qu’il renferme de collectif et d’organique, d’humain dirons-nous. Pour les théoriciens de la caste dirigeante, l’individu issu de la plèbe doit nécessairement l’emporter sur le groupe [société d’humains], car l’individualisme crée la compétition [darwinisme social], et celle-ci engendre l’envie qui à son tour crée le besoin ; naturellement, ce dernier doit être assouvi par la consommation qui, fatalement, génère des profits. La boucle est bouclée et la plèbe est emprisonnée dans ce cercle infernal et immuable.

La plèbe apparait par conséquent comme une mécanique ajustée et bien maîtrisée dans laquelle chacun de ses éléments dépend jusque dans sa moindre partie de son existence de tous les autres. La plèbe est une superstructure ou hyperstructure sociale qui ne se construit finalement que sur sa désintégration continuelle. En conséquence, sur le triomphe d’un individualisme incontrôlable. Ces mêmes théoriciens, stratèges et experts conjecturent sur le moment où la plèbe [des milliards d’individus] ne conservera plus aucun rapport social et serait atomisée sous la haute surveillance d’un État mondial tout-puissant à la solde de la Finance. À ce stade, la société de la plèbe caractérise actuellement parfaitement cet agrégat d’individus isolés, incapables de raisonner sur un quelconque projet de société, impuissants également à s’administrer eux-mêmes et prêts à s'enflammer pour des partis ou des courants aux théories les plus farfelues, aux doctrines les plus contestables, aux systèmes les plus saugrenus.

Inspirer un zèle ardent, une admiration très vive ou un goût exalté pour le symbolisme comme la Démocratie, la Liberté, le Droit, l’Egalité, la Justice, etc., voilà une source d’inspiration illimitée pour la caste dirigeante qui nourrit, ainsi, la plèbe crédule et dépourvue de sens critique. Des traditions machiavéliques et quasi organiques analogues à celles-ci jalonnent les évènements et le cours de l’Histoire de l’Humanité.

Ne fait-on pas de l’enseignement de l’histoire l’apologie évènementielle de la caste dirigeante ?

La société humaine est constituée comme un système organique, sa désagrégation ne peut laisser place qu’à un individualisme désordonné lâchant cours à l’instinct, c’est à dire ce mouvement intérieur qui pousse un individu à exécuter des actes adaptés à un but dont il n'a pas conscience. Ce comportement est celui de l’animal. Il convient, enfin, de remarquer combien la caste dirigeante a façonné la notion de population ou plèbe ou encore société de masse.

1 Dans cette étude, divers thématiques n’ont pas été traités et qui sont sous la férule inconditionnelle des Seigneurs de la Finance et de l’Economie : immobilier, santé, agro-alimentaire [productivité], environnement, loisirs, tourisme, etc.

I - Situation globale

1 - Terminologie - Mots usités dans cet ouvrage

Pourquoi cette terminologie? Cet ensemble de termes est conçut pour, d’une part, bien appréhender l’essentiel de cet ouvrage qui traite des divers aspects sociaux humains ; d’autre part, la méthode suivie ici est d'atteindre une objectivité fondée sur des notions épistémologiques2 historiques du schéma classique telles que celles de la société de l’ère industrielle, la lutte des classes, le prolétariat, la lutte ouvrière, le capitalisme, la société capitaliste, etc. Certes, dans le fond, la problématique demeure toujours d’actualité, mais celle-ci a pris un aspect bien différent dans la forme mais qui demeure inchangé dans le fond. Par exemple, la société, l’ouvrier et ses conditions d’existence et de travail au XIXe siècle n’ont plus aucune similitude avec ceux du salarié vivant au XXIe siècle.

a - Plèbetail

Nom masculin, le terme plèbetail résulte des mots plèbe et bétail -plèbe & bétail-. Dans l'Antiquité, à Rome, la plèbe définit la classe sociale la plus basse. Péjorativement, la plèbe est la populace, le petit peuple, la masse populaire. Le bétail caractérise l’ensemble d'animaux d'élevage de ferme -bovin, ovin, caprin, volaille, etc.-. L’expression « traiter comme du bétail » signifie traiter « sans humanité ».

b - Bourgeasite

Nom masculin, le terme « bourgeasite » provient des mots bourgeois et parasite-bourge[ois] & [par]asite-. Le bourgeois définit un membre de la bourgeoisie. La bourgeoisie caractérise l’ensemble des bourgeois, de la classe riche, détentrice de la finance, des moyens de production, de gestion et de contrôle de la société [politique, économie, culture, social, etc.]. D’un point de vue général, le parasite caractérise l’inutile et l’importun. Par extension, le parasite désigne un être vivant [animal ou végétal] se nourrissant aux dépens de l'organisme vivant qui l'abrite. Le parasite est une personne oisive qui se fait entretenir par la société ou par d'autres personnes.

Le mot parasite définit, ici, le bourgeois qui vit et qui existe au détriment du peuple, la plèbe, la populace, la population, la masse populaire : le plèbetail.

Bourgeasisme. Dénomination générique de la doctrine, de la philosophie, de l’état d’esprit et de la sensibilité du système éducatif et existentiel de la bourgeoisie.

c - Parasiche

Nom masculin, le terme « parasiche » provient des mots parasite et riche-paras[ite] & [r]iche-. D’un point de vue général, le parasite caractérise l’inutile et l’importun. Le parasite désigne un être vivant [animal ou végétal] se nourrissant aux dépens de l'organisme vivant qui l'abrite. Le parasite est une personne oisive qui se fait entretenir par la société ou par d'autres personnes.

Le mot parasite définit, ici, le riche qui vit et qui existe au détriment du peuple, la plèbe, la populace, la population, la masse populaire.

Le riche est une personne qui possède une grosse fortune ; celui dont la situation financière est prospère [« parvenu » à détenir des moyens de production].

Le parasiche provient du groupe social du plèbetail dont il est issu mais il n’appartient pas à la classe du bourgeasite. Le parasiche peut être intronisé dans le bourgeasisme par confluence d’intérêt [mariage d’intérêt, actionnariat, collaboration, association de capitaux, etc.]. Ainsi, le parasiche s’embourgeasite, c’est à dire adopte les manières, les habitudes, les préjugés de la vie bourgeasite. Parfois, avec le temps, de l’assiduité, de très bonnes relations et un ensemble de comportements propres à la société bourgeasite [règles de vie, modèles de conduite, projets communs, etc.], c’est à dire plus ou moins imposé par celle-ci à ses membres.

CLASSIFICATION DES GROUPES SOCIAUX CONTEMPORAINS

ORDREDENOMINATIONCARACTERISTIQUE1BourgeasiteClasse [ou individu] séculaire succédant à la noblesse, détentrice des moyens de production [Economie] et de la Finance.2ParasicheEnsemble des individus qui possèdent une considérable fortune. Individus dont la situation financière est prospère ou « nouveaux riches ». Détenteurs de moyens de production et financiers.3PlèbetailEnsemble des individus qui composent les secteurs économiques du primaire3, du secondaire4, du tertiaire5 ; au bas de l’échelle, le quart-monde6 [les « gueux » ou populace sans instruction, à la limite de l’illettrisme : cas sociaux ou « parasites sociaux », chômeurs invétérés, etc.].

CLASSIFICATION DE LA SOCIETE HUMAINE

d - Filoutique

Nom féminin, le terme « filoutique » provient des mots filou et de politique -filou & [poli]tique-. Un filou est celui qui vit du vol, de l'exploitation des autres ; c’est un tricheur adroit.

Le politique est une personne s'occupant des affaires publiques; ce qui concerne le pouvoir, son organisation et la manière de l'exercer. La politique caractérise l’ensemble des affaires publiques d'un pays ; manière de gouverner un État ou de gérer les relations avec les autres États.

e - Filouticien - Filouticard

Nom masculin, le terme filouticien provient des mots filou et de politicien -filou & [poli]ticien-. Le Politicien est une personne ayant une activité politique. Par analogie, le filouticien ou filouticard est une personne ayant une activité filoutique.

f - Financratie

Nom féminin, le terme Financratie provient des mots Finance et de cratie-Finan[ce] & cratie ou cratia-. Par définition, la Finance est l’activité liée à l'argent, aux banques7. La Financratie est le régime politique dans lequel la Finance [l’argent, le capital, etc.] gère les affaires des gouvernements et, de ce fait, des plèbetails.

2 - Le plèbetail et le bourgeasite - le rapport au monde

a - Comment le bourgeasite considère le plèbetail

« […] - Préparer un plan d’action cohérent nécessite de tenir compte des caractères dominants des populations humaines qui sont l’indignité, la vilenie, l'inconstance et leur inaptitude à saisir les préceptes de leur propre vie et de leur bien-être. Nous savons par expérience, et l’histoire nous le démontre, que la populace est aveugle, bestiale, fougueuse, dénuée de tout jugement, à l’écoute obséquieuse de tout et de rien ! […]8 »

Il convient de porter sur le monde un regard libéré de la perspective trop analytique du rationalisme. « Tout est affairisme », l'expression a été répétée jusqu'au galvaudage.

Le primat du bourgeasite sur le plèbetail étant posé a priori, les événements ne seront plus ramenés à leurs apparentes causes sociales. Les valeurs seront aussi bien morales, spirituelles que matérielles. L’individu sera libéré, la considération régira les rapports humains. Dans cette optique, les questionnements sur le morcellement et la gestion de la société du plèbetail, les interrogations induites par les bourgeasites pour une compréhension plus globale des phénomènes d’asservissement économique prélude à l’aliénation. Toutes ces démarches sont précieusement analysées et minutieusement intégrées aux démonstrations du nouveau Désordre mondial.

Certes, les révoltes du plèbetail [quand il y en a eu] ont toujours échoué. Pas étonnant, ce sont les bourgeasites qui les fomentent et qui les étouffent. Les causes de ces échecs successifs s’avèrent multiples : la difficulté d'organiser un soulèvement global dans une structure constructive, durable et en dehors de la sphère d’influence du bourgeasisme. La faible densité démographique mobilisée, le manque de désintéressement et de noblesse pour de hautes valeurs du commandement [meneurs] et, encore une fois, de l’absence de détermination des insoumis et son ignorance abyssale. Mais sans doute faut-il également alléguer le défaut de cohésion des rebelles autour d'un chef et d'un programme social ou civilisationnel. Peut-être les idées d'une gestion ou d'une revendication formulée ne pénétraient-elles pas les masses des révoltés plèbetails ?

Incontestablement, ceux-ci se seraient joints au mouvement de révolte plus par appât du gain, par colère ou par désespoir que dans l’objectif de reconstruire une société plus humaine à leur égard. L'Empire bourgeasite voit constamment son existence exposée aux soulèvements qu’il transforme aussitôt, lorsque ceuxci lui échappent, en guerres civiles afin de « noyer le poisson dans l’eau ». Mais ces conflits, sans préjudice pour lui, ne font qu'aboutir à des renforcements successifs de son autorité établie.

La déconsidération singulière du plèbetail, l'importance des moyens que le bourgeasisme met en jeu et les retombées économiques que celui-ci récupère de leur vaste aliénation fait de cet investissement une des plus grosses affaires filoutiques de la finance internationale. Il est d'ailleurs très significatif et bien caractéristique que cette dernière profite aisément de l'insuffisance des réseaux de solidarité des peuples ainsi soumis au dictat financier.

Les stratèges de la Finance [banquiers, affairistes] avaient eu le génie d'inventer la lutte des classes et le darwinisme social dans le seul but de transformer les travailleurs en plèbetails. Ainsi, le constat est que les entraves de l’asservissement ne se sont pas relâchées.

Et l'Homme que le bourgeasisme enserrait se trouvait toujours englobé dans une forme moderne d’assujettissement, celle du salariat absolu !

Les mesures bourgeasites concernant le plèbetail firent preuve de la plus grande imprévoyance ou de la négligence la plus démesurée. Elles n’ont pas prévu ou ignoré en toute connaissance de cause, en effet, les structures qui auraient permis au plèbetail de travailler sans être asservis. En effet, les stratèges et la nomenklatura bourgeasite inventaient des considérations philosophiques en accordant le minimum « vital » au plèbetail.

En fixant celui-ci dans l’esclavage moderne du salariat, les bourgeasites sous-estiment le problème social si aigu [densité démographique élevée, paupérisation accrue, sous-emploi, etc.] faute d'une plus juste répartition des retombées financières des moyens de production, ce qui engendre des crises récurrentes sans grands dommages pour le bourgeasisme.

On peut annoncer, de ce fait, qu'une grande partie des germes de mécontentement se développe actuellement, dans un milieu que des mesures d'exploitation, d’abrutissement et de surconsommation à crédit à outrance auront rendu si favorables.

b - Plèbetail et plèbetailisation

À toute expansion économique, il faut des raisons financières. Le concept de plèbetail est différent de celui de classe laborieuse. La classe ouvrière est une conception sociologique et, comme telle, complexe et multiforme appartenant à une époque historique [XIXe-XXe siècle] : l’ère industrielle. En effet, la classe ouvrière homogène du point de vue de la qualification, de l’instruction, du niveau de revenu, de la situation dans la production, dans les conditions de travail, etc. n‘existe plus. La définition du plèbetail repose sur trois aspects fondamentaux découlant de l'analyse économique issue du mode libéral de production. Le plèbetail est le produit de l'organisation industrielle de l’activité salariale et il n'existe que dans et par la grande industrie.

Le plèbetail est le producteur du bénéfice [gain, plus-value] qui souscrit à la reproduction élargie du capital. De ce fait, le plèbetail est à l’origine de tout le progrès économique et technologique !

L'insécurité du travail est un élément constitutif de la situation plèbetailienne. Cette insécurité n'est pas liée aux aléas de la conjoncture, mais au mode de production bourgeasite lui-même qui a besoin de l'existence d'une armée de réserve industrielle pour rectifier les mécanismes du marché. Du point de vue du concept bourgeasite, le plèbetail ne se réduit pas à la seule couche des salariés ; par contre, il n'englobe pas forcément toute la population active.

Il est caractérisé par sa place dans les rapports de production : auteur réel du profit, le plèbetail est exclu de la propriété et de la gestion desdits moyens de production. C'est cette situation singulière qui octroie au plèbetail sa spécificité historique en tant que groupe social !

Le bourgeasisme qui a lutté pour la conquête du Pouvoir dans l'histoire préindustrielle passée ne luttait que pour assurer sa domination sur les autres couches de la société plèbetailienne et en éradiquant la monarchie, l’aristocratie et la théocratie. Le plèbetail, parce qu'il est la catégorie sociale sur laquelle repose toute l'infrastructure de la société moderne, ne peut se libérer qu'en libérant du même coup tous les plèbetails du monde.

La société du plèbetail demeure l’antithèse même du système d’exploitation tels que le mode bourgeasite de production l’a engendré, mais auquel celui-ci impose des contraintes, génératrices de crise. Néanmoins, le plèbetail, en tant que groupe social crée par le model économique bourgeasite, est marqué principalement par la Finance : il est déshumanisé. Il ne peut aboutir à bâtir sa propre conscience de classe, qu'au travers du mouvement salarié.

La société bourgeasite définit le concept de plèbetail qui a connu d'importantes mutations. Les caractéristiques essentielles qui déterminent l'existence du plèbetail et qui le fixe est l’essor du model économique libéral. Ce dernier a appauvri des couches sociales de plus en plus importantes et a élargi cette plèbetailisation à l'ensemble de la planète.

Dans cette mutation, en profondeur et en surface, la société de la Finance ou bourgeasite expérimente toutes les possibilités pour éviter que ne s’accomplisse cette rencontre si redouté du plèbetail et du soulèvement. En effet, l’'expansion de la paupérisation, l’abrutissement et la déshumanisation du plèbetail engagent aujourd'hui la planète toute entière vers unes inéluctable lutte globale !

c - Le concept de plèbetail

« […] J’ajouterai ceci ! De toute évidence, la corruption, l’avilissement et l’imbécillité ne peuvent émaner que d’un cerveau animal, celui de la plupart des humains. En effet, viendra, peut-être, un jour où les populations seront au courant, mais cela sera déjà trop tard [...]9 ».

Dans le discours des salons feutrés des bourgeasites, le plèbetail est considéré comme une créature sous-humaine, du bétail à visage humain qui est sous leur dépendance absolue et toute puissante !

Le mot utilisé dans la littérature politique des débuts du XXIe siècle, c'est avec une consonance nettement misérabiliste. Le plèbetail est, en quelque sort, la couche inférieure, celle des serviteurs dociles ou esclaves modernes.

Groupe social résiduel, produit de l'aveuglement et de l'obscurantisme des classes dirigeantes, le plèbetail peut et doit se perpétuer dans une évolution servile qui donnera à tout bourgeasite cette part de domination et d’autorité, sans laquelle il n'est pas d’ordre social !

La classe bourgeasite, elle qui est créatrice de la richesse sociale, par opposition à celle du plèbetail, synonyme d’indigence et de frustration. Cette dernière est ainsi solidement retranchée dans sa qualification socioprofessionnelle. Bien entendu, le plèbetail actuel se distingue de la classe ouvrière traditionnelle. Il ne plonge pas, comme elle, ses racines dans une couche particulière de l'ancienne société constituée que de travailleurs manuels ; loin de là.

Les diverses fonctions participant à la création du produit économique, y compris celles qui se situent en amont du processus de production -recherches et création des conditions de la recherche-, sont intégrées dans cette vigueur productive socialisée. Dégagé de la signification misérabiliste qui marque le concept à ses origines, le plèbetail demeure le guide collectif de l'économie moderne.

Le salariat est donc la forme spécifique d'existence du plèbetail moderne !

d - La conscience du plèbetail ?

À l'aliénation du plèbetail consécutive à son exploitation caractérisée par la production d'une part plus ou moins importante de travail non rémunéré, le plèbetail a vu s'ajouter un troisième fléau, la fameuse insécurité de l'emploi.

Le profit est, bien sûr, pour une partie, utilisée à la satisfaction des besoins, voire des caprices luxueux de la classe dirigeante - parasiche et bourgeasite-. Pour l'essentiel, elle sert à accroître le « capital constant » des entreprises, c'est-à-dire les moyens de production aux mains des parasicho-bourgeasites.

À l'origine, le plèbetail n'a pas de conscience « politique » propre, il n'a même pas, contrairement au bourgeasite, de « conscience de classe ». C'est le parasichisme lui-même qui, jadis, - au XVIIIe siècle- pour réaliser ses propres fins filoutiques -la lutte contre l'aristocratie foncière-, s’est forcé de mettre en mouvement le plèbetail tout entier. Dans le même temps, ce même bourgeasisme invente, diffuse et concrétise les théories communistes ou socialistes. En effet, ces dernières sont conceptualisées dans une large mesure par un certain nombre de théoriciens bourgeasites10.

De nouvelles théorisations -modernes- voient le jour et qui définissent le matérialisme comme l'ultime phase de la découverte de la raison et l’ultime aboutissement des sens. L’avènement de la « consommation », de la « surconsommation » et du mercantilisme apparaît et avec lui le règne de la Finance !

Les théories bourgeasites se caractérisent toutes par le fait qu'elles n'envisagent pas l’évolution sociale comme le fait du plèbetail, mais comme le fait des subterfuges des stratèges de la Finance agissant pour le bien du bourgeasisme. Les théoriciens issus directement du plèbetail et conscients de l'immaturité politique de celui-ci, du manque d’idéal, de cause à défendre et surtout de son émiettement, ont du mal à l'orienter vers la création de mouvements idéologiques et socioéconomiques de type solidaire ou coopératif.

Ce manque d’organisation ou absence de solidarité des plèbetails engendre une mise à l'écart de toute lutte politique directe avec le bourgeasisme.

Le syndicalisme11, dans sa tendance activiste comme dans sa tendance réformiste, restera marqué par cette mainmise de « récupération » du dynamisme plèbetail par les partis filoutiques bourgeasites ou en voie de bourgeasisme. A l’aube de ce XXIe siècle, le syndicalisme appartient désormais à un passé à jamais révolu.

On peut, dans une large mesure, affirmer aujourd'hui que non seulement l'affrontement entre plèbetail et bourgeasitoparasiche fait le fondement de l'histoire moderne, mais encore qu'il contribue à réorienter l'humanité toute entière. L'élargissement, en profondeur et en surface, du modèle libéral et ultralibéral à l'ensemble de la planète et à l'ensemble des activités humaines est dans une large mesure une expansion linéaire bourgeasite, poussée par sa logique propre de domination, mais également le produit de cette suprématie.

3 - L’activité professionnelle du plèbetail et le profit du bourgeasite

Le bourgeasite a depuis ses origines une vie parallèle avec le plèbetail. Aussi loin que remontent les vestiges humains dans les sites archéologiques, le plèbetail est associé au bourgeasite. Très tôt, le bourgeasite domina le plèbetail [plèbe, esclave], et celui-ci lui procura une part importante de ses moyens d'existence. Le développement des sociétés humaines est lié à l'exploitation du monde plèbetail par le bourgeasite.

Les moyens d'utiliser le plèbetail et les avantages qui sont tirés de celui-ci sont nombreux et d'une diversité infinie. Qu'on en juge. Par exemple, pour son alimentation, le bourgeasite prélève la meilleure part de sa production. Toute l’action, toute l’œuvre et toute l’énergie physique et mentale du plèbetail sont utilisées comme moyens d’assouvir l’appétence bourgeasite, qu’elles soient d’ordre matériel ou mental. De même, l'utilisation du plèbetail par le bourgeasite couvre tous ses besoins les plus pernicieux.

Le bourgeasite, et c’est là son grand intérêt, utilise aussi l’activité du plèbetail pour s’enrichir. Il a observé à travers le temps que le monde du plèbetail satisfait à merveille leur pensée dogmatique à savoir que « le plèbetail est crée uniquement pour honorer et servir les élus, c’est à dire les bourgeasites ». Pour cela, un vocabulaire spécialisé a été forgé, classifiant le plèbetail, les évoquant dans leurs représentations du monde et dans la société ; leur attribuant des valeurs et entretenant avec eux des relations d'ordre maître-esclave.

L'étude des rapports entre la société bourgeasite et le monde plèbetail a favorisé la création d'un art spécialisé, la Filoutique ou la manière de gouverner une société, un État ou de gérer les relations avec les autres États et par extension qui concerne les affaires publiques ou le gouvernement. La Filoutique a été forgée par les stratèges bourgeasites afin de cerner l'ensemble de l’existence du plèbetail et des relations avec les bourgeasites !

On se bornera à présenter quelques exemples montrant l'ampleur du sujet.

a - L'utilisation de l’activité du plèbetail

Les capacités des plèbetails sont ainsi domptées et a permis les grandes transformations du monde bourgeasite et, à un moindre degré, celui du plèbetail. Ainsi, l'usage du travail du plèbetail transforme le bourgeasite en une classe sociale non-productive et le développement sans cesse croissant de sa richesse matériel et de son capital financier. Ce dernier investissant sur l’accroissement grandissant des moyens de production et, finalement, à un surcroît de paupérisation du plèbetail.

L'appropriation de la force de travail du plèbetail grâce au salariat permet l’enrichissement du bourgeasite ; accroissant ainsi le rendement, assurant des bénéfices plus nombreux et plus importants : intensification des horaires de travail qui provoque un « éclatement » de l’équilibre mental et conduit à la formation du paysage névrotique, d’aliénation du monde actuel. Dans le même temps, l’individu plèbetail est utilisé d'une manière plus générale pour satisfaire le bien-être du bourgeasite. Ainsi, l'emploi de la force de travail, c’est à dire le salariat coïncide avec l’apparition de l'esclavage matériel et imposable. Ce dernier entraîne une élévation du servage au bénéfice du développement des marchés financiers et industriels de la caste bourgeasite. L'intervention plèbetailienne se retrouve à tous les niveaux d’existence du bourgeasite.

b - Soumission et discipline du plèbetail

« […] Selon notre plan d’éducation, un tiers de nos fidèles surveille sciemment le reste de leur concitoyen, par sentiment du devoir, caractère fondamental de tout fonctionnaire à notre service. Le fonctionnaire, de nature frustrée et complexé par son caractère d’infériorité physique ou intellectuelle dont l’a dotée la nature voue son corps pour sa hiérarchie et son âme pour l’Etat qui demeure pour lui sacral. Voyez-le tel un chien attaché à son maître jusqu’à la démesure ! […]12 ».

Soumettre, endoctriner et utiliser le plèbetail à gage pour la docilité et la discipline du « gibier » plèbetail récalcitrant, les rebelles, les révoltés, les « antisociaux », les « révisionnistes », etc. sont des pratiques largement répandues à travers le monde bourgeasite. Il s'agit le plus souvent d’une frange du plèbetail apprivoisée par l’appât du gain et la recherche du « paraître » qui exécute le « sale boulot ».

Le cas du fonctionnaire ou l’insignifiant employé d’Etat13 issu du plèbetail est un peu particulier, car cet individu a été « domestiqué » par certains avantages issus de sa fonction [conditions de travail, garantie de l’emploi, retraite avantageuse, plan de carrière évolutif, etc.]. Une connaissance très fine des caractéristiques plèbetailiennes [environnement, besoins, comportements, etc.] permet aux bourgeasites de repérer, d’attirer et de sélectionner ce type de créature.

Le fonctionnaire [d’Administration, de l’Education, de l’Action sociale, etc. 14] est dévoué corps et âmes envers son « employeur » étatique [ou bourgeasito-parasiche].

c - Sociétés et plèbetail « sauvages »

La « culture » bourgeasite pratique des formes diverses de distinctions associées à l'exploitation du plèbetail sauvage. Tous les plèbetails peuplant le monde dans lequel se meuvent les bourgeasites sont à priori susceptibles d'être contrôlés et utilisés, car tous sont capables effectivement d’être à la base de l'existence quotidienne des bourgeasites de tout pays.

d - Assujettissement du plèbetail

La marge entre l'exploitation rationnelle du plèbetail, telle qu'elle vient d'être décrite, et l’asservissement n'est pas bien grand. La phase intermédiaire est d'ailleurs l’espérance en une vie meilleure des plèbetails.

On connaît bien le processus et les raisons ayant conduit à l’asservissement des plèbetails. Il y en a très certainement plusieurs, et on peut affirmer que les bourgeasites les ont assujettis dans le salariat uniquement dans le but de se servir d’eux pour assouvir leur désir maladif de conserver leurs acquis, leur style d’existence [vie facile, confort, luxe, l’apparat, etc.].

Tous les bourgeasites tirent tous leurs moyens de subsistance des plèbetails, tant pour l'alimentation, leurs biens matériels et leur confort que pour leurs plaisirs et leurs divertissements !

La technologie et les sciences produites par les plèbetails qui se sont ajoutées à leur servitude des plèbetails, a profondément bouleversé le mode de vie des bourgeasites en leur permettant ainsi de s'affranchir d'une certaine dépendance à l'égard de l’espace et du temps, d'augmenter la productivité des plèbetails, avec comme conséquence un accroissement considérable de leurs richesses.

La technologie et les sciences où s'est instauré l’asservissement des plèbetails n'ont cessé d'agrandir le cercle de l’influence des bourgeasites, jusqu'à engloutir complètement l’existence des sociétés plèbetailiennes, dans un immense mouvement d'uniformisation. Ainsi, leur monde ne cesse de se déployer sous leurs yeux.

On doit souligner ici que le processus de sujétion a eu une influence profonde sur les rapports entre les bourgeasites et les plèbetails et des conséquences désastreuses quant aux relations interplèbetailiennes.

e - Les types de relations entre les bourgeasites et le plèbetail

À ce stade de notre présentation, nous pouvons tenter de déterminer les types de relations existant entre le monde bourgeasite et celui du plèbetail. Notons qu'il s'agit de classer les attitudes des bourgeasites à l’encontre du plèbetail :

- absence de relation : le plèbetail est ignoré. Pas d'existence ethnozoologique15. Etant donné que le terme ethnie est indiqué pour le bourgeasite et celui de zoologique pour le plèbetail.

- assujettissement : le plèbetail est abruti dès son plus jeune âge. L’ignorance, la tromperie, la mystification sont un ensemble de moyens particulièrement efficaces utilisés par le bourgeasite pour maintenir les plèbetails dans l’infériorité et la soumission.

- asservissement à action indirecte : les plèbetails sont asservis par le système économique du salariat16, en groupe, sans contact réel avec les bourgeasites qui leurs font croire qu’ils restent « libres ».

- interdiction du contact : les bourgeasites vivent dans un environnement géographique exempte de toute présence plèbetaille.

À ces relations, on peut encore ajouter celles du bourgeasite avec le plèbetail d'appartement dans la culture du servage domestique17 ; celles avec les individus plèbetailiens intellectuels ou scientifiques qui permettent aux bourgeasites d'accéder, à travers l'étude des plèbetails, à une meilleure connaissance de leurs mœurs, et en définitive à une meilleure connaissance de leur domination et de leur contrôle.

Les modes de relation du bourgeasite au plèbetail reflètent aussi les rapports, plus généraux, de ces bourgeasites entre eux. Les Sciences humaines montrent qu'il existe un lien profond entre la manière de traiter l’environnement socioéconomique de cette ressource plèbetaille, et la manière d’en tirer des bénéfices au maximum.

Ainsi le système libéral, issu de la « révolution industrielle », où l'action du bourgeasite sur le cheptel plèbetail est directe, voire brutale, va de pair avec le pouvoir du maître bourgeasite qui planifie son intervention directe sur les plèbetails.

Considérant ces derniers comme ses ressources de droit, il dispose du travail de ceux qui le servent. C'est dans ce contexte que se sont développés des philosophies, des systèmes filoutiques qui transcendent, des morales qui ordonnent et l'idée des « élites » qui commande, telles des divinisés.

Là s’est développée la philosophie de l'immanence de la Filoutique et des systèmes civiques fondés sur des modèles qui suggèrent aux uns, les bourgeasites, de gouverner et aux autres, les plèbetails, d’obéir. Aux uns, le rôle d’élus ayant le droit d’être servis et aux autres les soumis d’avoir l’obligation d’être à leur service. Dès lors, dans le monde se développent des sociétés à castes du type « jardin zoologique », où des groupes humains sont différenciés et considérés comme des espèces zoologiques distinctes, ne devant avoir entre elles aucune alliance amicale, aucune solidarité socioéconomique possible. Ainsi, la mondialisation montre un État de gouvernance centralisé à l'extrême où tout, terres, plèbetail, ressources naturelles, etc. appartient aux maîtres, les bourgeasites.

f - Serviteurs plèbetailiens et dieux bourgeasites

« […] La quête du pain quotidien est une nécessité pour les humains. Cette dernière n’est satisfaite que par un autre besoin, le travail. Par eux, nous soumettons les hommes et accentuerons, de ce fait, la prescription absolue du silence. Asservis, ils sont nos esclaves discrets. Parmi eux, nous choisissons nos serviteurs dévoués et attitrés pour qu’ils puissent philosopher et convaincre de divers sujets prétendument logiques et scientifiques à travers nos médias ! […]18»

Le plèbetail, être doué d’utilité, de mouvement servile, d'instinct de vénération, a, plus que l’animal ou la plante, profondément intéressé le bourgeasite. Dans toutes les sociétés, de par le monde, les bourgeasites utilisent les plèbetails comme instruments dans leur accaparement du monde.

Le plèbetail a sa place à tous les niveaux de la vie des bourgeasites, de la même manière qu’il apparaît à chaque instant de leur vie matérielle. Nombreux sont les individus du plèbetail qui occupent une place intéressante au service du bourgeasisme.

Il faut souligner ici l'importance ontologique de la conception humaine de la « plèbetailité ». Pour le bourgeasisme seule l'enveloppe extérieure de l'humanité varie. Dans leur conception de l’être, les bourgeasites seuls participent à une même essence : Dieu est avec ses élus, c’est à dire les bourgeasites. En leur offrant autorité et richesses, ces derniers sont par la volonté divine appelés à dominer, à soumettre les plèbetails et leur nature. Il est, dès lors, évident que le comportement des plèbetails, profondément marqué par ces conceptions ontologico-philosophiques, s'en ressent considérablement.

g - Aliénation du plèbetail

Le plèbetail est un des aspects de la transformation du monde par les bourgeasites, en fonction de ses finalités spécifiques. Elle s'inscrit initialement dans le processus général de supériorité et de domination des bourgeasites sur les plèbetails. Elle s'accompagne progressivement de leur transformation en un sens utile aux bourgeasites. Cela suppose que ces derniers découvrent des moyens propres à dominer leurs besoins alimentaires, leur biologie de la reproduction et envisager leur comportement social, culturel et économique. Ainsi, s'instaure une possibilité de contrôle continu de la part des bourgeasites sur le plèbetail qui pénètre et se fixe dans un irrémédiable processus d’aliénation - physique et mentale-.

Fondamentalement, le bourgeasite introduit dans les rapports avec le plèbetail des relations plus vastes et plus complexes que n'en établissent les autres degrés de dépendance comme le commensalisme et le parasitisme.

Parmi les éléments plèbetailiens, tous n'ont pas le même intérêt pour les bourgeasites. Si tous sont considérés comme des animaux, une hiérarchie animale les distingue.

Dès lors, ils ne sont pas classés de la même façon. Ainsi, deux grands types peuvent être reconnus : le plèbetail « sauvage » et le plèbetail « domestique » [de loin le plus important] dont une des vocations principales reste la servitude plus ou moins marquée au confort des bourgeasites ; le plèbetail « domestique » confiné au rôle principal : servir à l'accumulation des biens, à promouvoir les honneurs et à stimuler la quête de la notoriété et de la gloire des bourgeasites intéressant directement la santé de leur renom.

Faut-il enfin qualifier les distractions, les réjouissances ou les divertissements, l'utilisation accessoire du plèbetail par les bourgeasites !

h - Origine et étapes

Étymologiquement, le plèbetail domestique ou plèbetail du fonctionnariat fait partie d'une « maison » [domus] et vit sous l’autorité d'un maître, l’Etat, le Gouvernement et ceux qui le représentent auquel il se dévoue, il rend service. Bien que, cette définition n'est pas entièrement satisfaisante, il faut, pour la compléter, à la fois évoquer l’avantage qu’en tire ce type de plèbetail, le plèbetail du fonctionnariat, à savoir des conditions de salariat confortable [souplesse du planning de travail, garantie de l’emploi, plan de carrière, retraite plus tôt, revalorisation salariale continuelle, etc.]. Le plèbetail du fonctionnariat serait alors celui qui, « domestiqué » ou « éduqué » de génération en génération sous la surveillance de l'appareil étatique bourgeasite. Dès lors, il évolue de manière à constituer un groupe social, ou pour le moins une « communauté sociale », différente de la forme autochtone dont il est issu et qu’il considère comme antagoniste, dévouement au bourgeasite oblige. Diviser pour régner, tel est l’adage bourgeasite !

Le nombre d’individus du plèbetail qui a réussi à gravir les rangs du parasichisme19 est peu important. En effet, le parrainage des « privilégiés » qui peuvent prétendre à être autorisés à rejoindre le cercle très fermé des bourgeasites est draconien. Il se fait par le parrainage, par des alliances, par des services rendus, par le mariage d’intérêt. Quoi qu’il en soit, les tentatives sont peu nombreuses pour s’assimiler aux bourgeasites dès lors que l’on présente des ressources financières et relationnelles des plus généreuses.

A l’aube du XXIe siècle, un déséquilibre socioéconomique dramatique s’effectue entre les bourgeasite, les tenants des ressources naturelles, de la richesse et des décisions politiques et le plèbetail confiné au salariat, à l’imposition et à l’obéissance.

Cet état de fait reflète absolument cette inégalité de répartition des richesses, socle qui va conduire à une réaction de conservation du plèbetail. Les relations entre les bourgeasites et le plèbetail cultivé se compliquent au cours du temps et obligent à poser le problème, non seulement en termes socioculturels ou en termes de comportement, mais également en termes de rapports financiers et économiques de productivité.

i - Environnement et plèbetail

Les plèbetails vivent en groupes sociaux plus ou moins importants à l'intérieur desquels s’exprime une hiérarchie généralement stricte assurant la cohésion du groupe dans toutes ses activités socio-existentielles. Quoique cette tendance soit encline à disparaître et à faire place à une homogénéisation plèbetailienne et à la disparition de ses classes dites « moyennes ». Par ailleurs, les bourgeasites en s’accaparant les outils et les moyens de productions économiques ; l’usure et la finance étant le vecteur capital, les ont utilisés sciemment comme procédé de remplacement de l’esclavage antique, formulation archaïque et inadaptée aujourd’hui et contraire à leurs intérêts et à leurs stratégies, par le salariat et la taxation. Ainsi, les bourgeasites créent des caractères de comportement, produisant ainsi entre les plèbetails et lui un lien très fort de subordination-dominance dont les stimuli signaux étaient d'autant plus stabilisés que les plèbetails avaient été endoctrinés plus jeunes par l’un des outils : l’Education.

Les caractères généraux de comportement favorables ou défavorables aux bourgeasites par le plèbetail sont soigneusement étudiés par les diverses disciplines des Sciences humaines [Sociologie, Ethnologie, Economie, Histoire, etc.] au sein des divers centres de recherches des Instituts et des Observatoires.

Toutes les caractéristiques comportementales étant égales, les possibilités du plèbetail dépendent fondamentalement du maintien de sa fécondité lorsque les conditions de l'environnement socioéconomiques changent. Celles-ci sont examinées par les études statistiques, [INSEE] et économiques. Ainsi, par exemple, le planning familial20 en est un parfait exemple de l’adaptation de la main d’œuvre plèbetail à l’environnement économique des bourgeasites.

j - Plèbetail et évolution socioéconomique

L'évolution socioéconomique du plèbetail salarié diffère de celle des formes fonctionnaires, professions libérales, artisanales, principalement en ce que la sélection bourgeasite la contrôle. Celle-ci s’exerce par l’imposition, par la contrainte à la surconsommation des biens matériels et des services, ce qui favorise une pression sélective qui se porte sur ceux qui sont utiles ou dangereux pour le Système bourgeasite régit par la Finance.

L'évolution socioéconomique, donc le changement ou l’élévation des catégories sociales du plèbetail considérée comme changement économique, culturel ou de comportement. Ce dernier, accompagné d'une transformation de la mentalité du plèbetail qui se trouve favorisée dans ses progrès par l'apparition de niches socioéconomiques non occupées. Or, les pratiques culturales des bourgeasites créent et contrôlent ces nouvelles niches en transformant la nature existentielle du plèbetail. Mais le bourgeasite y ajoute une sélection directrice dans les couches sociales des plèbetails [le salarié, le libéral, le domestique, le fonctionnaire, l’artisan] bien visible dans ses résultats, par exemple chez les employés de l’industrie, les professions libérales, les agents de l’Etat, les artisans, etc.

La sélection exercée par le système bourgeasite peut produire des effets évolutifs convergents ou divergents. Par exemple, la profession libérale ou celle des artisans a fourni un groupe social sélectionné pour leur fonction d’intérêt public [service]. Le résultat de cette sélection par le système bourgeasite éloigne les deux groupe sociaux l'une de l'autre et rapproche davantage, quant à l’action envers le plèbetail.

Au cours d'une telle sélection catégorielle, il n'est pas besoin d’introniser le groupe social dans l’environnement bourgeasite, il suffit d'agir sur les barrières intellectuelles, culturelles, éducatives qui, pour une part, isolent les individus plèbetailiens soumis à l'évolution socioéconomique naturelle. Mais le système bourgeasite va plus loin, brisant l'isolement « écologique », socioculturel ou comportemental plèbetailien en rassemblant artificiellement les individus de souches sociales différentes.

Ces procédés accélèrent considérablement les processus de l'évolution naturelle.

4 - La Filoutique - Art de gouverner le plèbetail

« […] Préparer un plan d’action cohérent nécessite de tenir compte des caractères dominants des populations humaines qui sont l’indignité, la vilenie, l'inconstance et leur inaptitude à saisir les préceptes de leur propre vie et de leur bien-être. Nous savons par expérience, et l’histoire nous le démontre, que la populace est aveugle, bestiale, fougueuse, dénuée de tout jugement, à l’écoute obséquieuse de tout et de rien ! Comment un malvoyant peut-il en guider d’autres ? L’arriviste issu de la populace, aussi doué et talentueux soit-il, s’il n’est pas initié à la politique... par « politique », j’entends l’art de tromper autrui, ne peut aspirer la mener, sans risquer d’égarer tout son cheptel ! […]21»

La Filoutique et la gestion du Gouvernement sont le centre névralgique de la pieuvre « bourgeasite ». Décapiter la Filoutique, c’est décapiter le bourgeasisme qui est le vecteur principal du Désordre et le fléau principal de l’Humanité !

Le propre de la Filoutique tient en ceci qu'il ne peut être nommé, pensé, vécu qu'en relation avec une certaine idée du plèbetail. Que ce que les hommes appellent le bien est relatif aux situations et aux cultures, et la Filoutique se trouve radicalement relativisée, elle qui du coup peut être le bien d'hier, de demain ou d'ailleurs.

Qu'il y ait un absolu de la Filoutique, un « souverain filoutique » et le filoutisme sous la forme de l’aliénation ou de la perdition, se trouve ici encore cerné et délimité. Au moins sur l'une de ses frontières, comme le contraire de ce bien, tout en gardant quelque chose d'obscur et d'indéfini, semblable à la part d'ombre filoutique dans un monde que la lumière ne saurait visiter. Selon la philosophie des Stratèges -bourgeasites détenteurs de la Finance-La Filoutique est antonyme du bien général. La relation du filoutique au bien est à sens unique, car si la Filoutique n'est jamais telle que par rapport à un bien au moins possible et représentable.

L'idée du filoutique, qui doit avoir quelque réalité, puisque abondent et surabondent de tout temps et en tout lieu les discours sur la Filoutique, est donc dialectique et interrogative. Dialectique, puisqu'elle n'est pensable que par un entrecroisement de négations, c'est-à-dire par référence à la norme ou à la valeur que le filoutique nie existentiellement, lesquelles à leur tour la nient rationnellement ou idéalement. Interrogative, car la Filoutique, ne pouvant être appréhendée que comme expression scandaleusement bourgeasite, pose par l'équivoque même de sa nature le problème de son origine et de sa signification.

La Filoutique, en effet, ne saurait se montrer sans être aussitôt dialectiquement mis en question, et, de plus, il n'y a de filoutique dans le monde et dans l'histoire que parce qu'il existe pour l'homme un problème de domination sur son semblable !

Deux assurances, qui font antinomie, commandent et animent toute réflexion sur le filoutique. D'une part, si le filoutique ne suscitait la question : « pourquoi le filoutique ? », il ne serait pas le filoutique. D'autre part, si la réponse à la question : « pourquoi ? » allait de soi dans une évidence naturelle, le filoutique disparaîtrait en même temps que serait effacée l'angoisse de la question.

Si la problématique du filoutique, engendrée par une dialectique destructrice, ne serait pas un faux problème, cela contraint ainsi à avouer son caractère idéologique.

Mais l'interrogation sur le problème laisse intacte l'alternative. Il se pourrait que, même si toute solution au problème du filoutique relevait d'une idéologie, le problème lui-même doive se formuler avec une rigueur universelle, invincible à toute réduction idéologique.

Ce problème du filoutique, obsession à psychanalyser, l'homme raisonnable se l'est posé à travers tous ses modes de pensée, philosophiques, religieux.

a - Le filoutique comme défi à la raison