Prisonnier de mon livre - Jose Miguel Rodriguez Calvo - E-Book

Prisonnier de mon livre E-Book

Jose Miguel Rodriguez Calvo

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Beschreibung

Résumé: Singulière histoire de la tumultueuse et dramatique vie d'un homme, oublié entre les pages d'un livre. Il reprend vie lorsque quelqu'un le découvre, abandonné au fin fond d'un rayon de bibliothèque, et l'ouvre enfin, pour découvrir son destin, et les péripéties de sa trépidante et particulière existence.

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Ce Récit est une fiction.

Toute ressemblance avec des faits réels, existants ou ayant existé, ne serait que fortuite et pure coïncidence.

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective.

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

« À nos petits Anges »

Résumé

Singulière histoire de la tumultueuse et dramatique vie d’un homme, oubliée entre les pages d’un livre. Il reprend vie lorsque quelqu’un le découvre, abandonné au fin fond d’un rayon de bibliothèque, et l’ouvre enfin, pour découvrir son destin, et les péripéties de sa trépidante et particulière existence.

Sommaire

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Chapitre 20

Chapitre 21

Chapitre 22

Chapitre 23

Chapitre 24

Épilogue

1

Ah ! Enfin ! Je commençais à désespérer, je pensais que tout le monde m'avait oublié, coincé là, entre les pages de ce bouquin, abandonné au fin fond d’un rayon délaissé et poussiéreux de cette vieille bibliothèque.

Merci ! Oui, mille fois merci beaucoup, car j'avais tant de choses à dire, j’avais tant besoin de m'exprimer.

Je me présente ! Je m’appelle Lucien, je suis né le premier avril 1935 dans un village corrézien de cette vieille France.

Aujourd’hui, je ne suis plus parmi vous, mais ce n’est pas important, mon histoire est là, coincée entre ces lignes, et si vous avez la curiosité et le temps, de les lire, vous me ramènerez pour un bref laps de temps à la vie.

Je ne suis en aucun cas aigri ou rancunier, je crois que depuis que j’ai eu l’âge de raison, et même avant, petit enfant, je n’ai jamais ressenti ces faibles penchants et travers de la conscience humaine.

Ce n’est pas que je me trouve parfait, ni même supérieur à quiconque de mes concitoyens, ce serait d’une détestable et odieuse pauvreté d’esprit, indigne de la signifier ou l’objectiver ostentatoirement, sans paraitre immédiatement, arrogant et prétentieux.

Non, je pense que je suis comme tout un chacun, ni bon ni mauvais, même s’il me semble un tant soit peu hautain et vaniteux de l’affirmer.

Ma vie, comme celle de tant d’autres hélas, n’a pas été un long fleuve tranquille, loin de là, mais je suis certain que je ne vous apprends rien, peu de gens dans ce monde, peuvent se flatter de ce privilège, même les plus chanceux ou fortunés doivent payer un jour ou l’autre leur part de « dîme » à la vie. Bien entendu, nous ne sommes hélas, pas tous égaux devant cette contribution. Cependant, croyez-moi, je peux vous l’affirmer, étant passé de l’autre côté depuis des lustres, toutes ces erreurs et non-sens accomplies par la prétendue cécité de la justice dans ce bas monde, seront rétablies avec justesse, dans l’au-delà.

En évoquant l’équité et le manque d’impartialité de la vie ici-bas, je dois obligatoirement aborder mon cas personnel, et avant celui-ci, celui de ma famille.

2

Mes parents vivaient, ou plutôt vivotaient, tant bien que mal dans une petite ferme du fin fond de la Corrèze, non en tant que propriétaires, mais comme simples employés.

Ma mère, Denise, s’essoufflait au travail. Non seulement elle devait s’acquitter des travaux domestiques et des repas des « Baloran, Alphonse et Gisèle », patrons des lieux, mais une fois ceux-ci finis, elle devait aider mon père pour la traite quotidienne de la vingtaine de vaches laitières.

Quant à mon père, employé en qualité de « commis de ferme », il devait assurer tout le lourd travail de l’exploitation, avec l’aide d’un jeune orphelin, Gustave, qu’ils avaient recueilli à ses douze ans, non par charité chrétienne, mais pour le mètre « au cul des vaches », comme on disait en ce temps-là.

J’avais aussi une grande sœur, que je connus peu de temps, car elle décéda à douze ans de la typhoïde, alors que j’allais à peine sur mes cinq ans.

La vie de mes parents n'a pas été simple, ils ont toujours vécu et évolué dans un milieu proche de la pauvreté. Cependant, ils ont toujours réussi à garder leur dignité malgré le manque de chance et de réussite.

Par leurs infatigables efforts, ils ont pu surmonter les épreuves et l’adversité pour ne pas sombrer, et même si par la suite nos vies se sont éloignées, j'ai toujours gardé une place privilégiée pour eux, dans mon cœur. Mais bien avant cela, juste après leur mariage qui avait eu lieu dans la jolie petite chapelle de leur village, et le singulier banquet champêtre organisé dans la grange d'un de leurs voisins, ils avaient pourtant réussi à économiser une coquette somme, sou après sou.

Cela leur avait permis d'acheter une modeste parcelle de terre, sur laquelle ils avaient pu, par je ne sais quel miracle, construire une jolie maisonnette et une cabane dans laquelle ils élevaient une douzaine de poules pondeuses et quelques lapins.

Et avec les modestes revenus de la vente des œufs, des léporidés, et de quelques légumes qu'ils faisaient pousser dans leur potager, que ma mère vendait fièrement sur le marché, les samedis, ils avaient réussi à se hisser hors de cette pauvreté qu’ils fuyaient comme la peste.

Je dois avouer que ce furent pour moi les meilleures années de ma vie.

Avec ma grande sœur Solange, nous faisions les quatre cents coups et lorsque nous partions ensemble, chaque matin à l'école du village, main dans la main, j'étais fier et orgueilleux devant mes petits copains.

Dans notre école, nous étions tous ensemble et c'était l'instituteur « Monsieur Brujet », qui faisait la classe à tout le monde.

J'ai toujours gardé une certaine nostalgie de cette époque, qui, malgré les nombreux aléas et difficultés de la vie, ne m'a jamais quitté.

Et puis, je n'ai jamais su pourquoi, tout s'est écroulé. Mes parents ont dû vendre tout ce qu'ils possédaient, y compris la jolie maisonnette que j'aimais tant.

À partir de là, ils ont dû chercher du travail pour nous nourrir et un toit pour nous abriter.

Ce fut à ce moment-là, que l'on allait se retrouver chez les « Baloran ».

Pour nos parents, ce fut la descente aux enfers et pour ma sœur et moi, la fin de nos belles années.

Les Patrons, avaient consenti à nous héberger dans une unique pièce, qui servait jusqu'alors d'entrepôt de céréales et pour laquelle ils devaient payer un loyer qui leur était retenu de leur déjà modeste salaire.

Pour eux, ce fut un terrible coup au moral. Après avoir réussi à fonder une famille et surtout à la faire vivre dignement, ils se retrouvaient soudain tout en bas de l'échelle, rattrapés par cette maudite misère, qu'ils avaient tant fui, et qui venait maintenant, telle une sournoise ombre malfaisante, s'accrocher avec délectation à leurs pas, pour ne plus jamais les quitter. Car hélas, il en fut ainsi, quelques mois plus tard, je m'en souviens parfaitement, ma sœur tomba malade, et malgré les bons soins du docteur Delbant, que les patrons avaient enfin consenti à faire venir à contre-coeur, alléguant, une simple grippe, malheureusement nous quitta.

Je devais alors me rendre seul à l'école, et bien entendu, plus jamais avec cette joie et fierté d'avant, surtout que de plus, j'eus à faire face à des incessantes remarques, désobligeantes et cruelles moqueries de mes camarades, non par méchanceté, j'en suis certain, mais plutôt par bêtise, cette bêtise qui caractérise bien les enfants de cet âge.

Pour mes parents, ce fut le coup de grâce, surtout pour mon père, qui n'allait plus jamais s'en remettre.

Il allait décéder à peine un an plus tard, mort de fatigue et d'une cirrhose du foie, s'étant donné à la boisson, pour oublier le terrible sort qui s'abattait tel un ouragan sans fin sur sa vie et sa famille.

C'est alors que ma mère fut congédiée du jour au lendemain par les « Baloran ».

— Il nous faut un couple jeune et en bonne santé, pour notre exploitation !

Et je nous revois, ma mère et moi, partir avec un simple baluchon sous le bras, où tenaient tous nos maigres avoirs, quitter la ferme, sur le seul chemin caillouteux qui y menait, sans but ni argent, le patron ayant refusé de verser à ma mère le dernier mois de salaire, sous prétexte que mon père ne l'avait pas complété.

— Comme elle est bien moche et injuste parfois, cette âme humaine !

3

« Brive-la-Gaillarde »

Notre déambulation nous conduisit jusqu’à la ville, où ma mère pensait pouvoir trouver un emploi, quel qu’il soit. Alors, nous sommes arrivés à « Brive-la-Gaillarde ».

C’était une ville d’environ trente mille habitants en ce temps-là. Pour nous, une énorme métropole.

Grâce à sa légendaire débrouillardise, et son inégalable sens du contact humain, elle ne tarda pas à trouver un emploi de concierge, dans un immeuble chic des beaux quartiers.

Nous avions à notre disposition une petite loge de vingt mètres carrés tout au plus, ce qui nous suffisait amplement pour nos deux frêles personnes, et avec le maigre salaire qu’elle percevait, et tous les « à cotés » qu’elle effectuait, comme ménage, lessive et repassage, chez les propriétaires des appartements, elle réussissait à nous faire vivre modestement, sans avoir à mendier ni quémander, notre pain quotidien à quiconque. Naturellement, ma mère s’empressa de m’inscrire à l’école du quartier.

Là, je dus me familiariser avec à peu près tout.