Jihel - Pierre Léoutre - E-Book

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Pierre Léoutre

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Jacques Camille Lardie dit « Jihel », né le 26 juin 1947 à Périgueux, est un artiste français, auteur, lithographe, dessinateur de presse, caricaturiste... Après des études au lycée Gay-Lussac à Limoges, il suivit des études de philosophie à l'université de lettres de la Sorbonne, à Paris. Il fut longtemps directeur de deux maisons d'édition, les éditions du Triangle et les éditions de la canetille.

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Table des matières

- Jihel

- Sélection d’œuvres

- Annexes

- Photos souvenir

- Bibliographie de l’auteur

- Bibliographie sur Jihel

Jihel

Comment faire entrer dans un livre un univers en expansion ? C'est la difficulté pour qui souhaite rédiger un ouvrage sur Jacques Lardie, dit Jihel. Il faut renoncer à enfermer Jihel dans un moule, dans un cadre puisque de toute façon, cela ne correspond pas à la réalité de ce joyeux militant anarchiste. Alors il reste la liberté et le plaisir de tourner des pages et de se promener dans une - toute petite -partie de son firmament graphique.

Pierre Léoutre

Jacques Camille Lardie dit « Jihel », né le 26 juin 1947 à Périgueux, est un artiste français, auteur, lithographe, dessinateur de presse, caricaturiste… Après des études au lycée Gay-Lussac à Limoges,il suivit des études de philosophie à l’université de lettres de la Sorbonne, à Paris. Il fut longtemps directeur de deux maisons d'édition, les éditions du Triangle et les éditions de la canetille.

Jihel a résidé à Périgueux, Limoges, Bordeaux, Nice, Nîmes, Avignon, Turin, Draguignan et Beaucaire, ainsi que dans de nombreuses villes de la région parisienne dont Asnières, Le Vésinet et Paris, puis entre le sud de la France et la côte ouest des États-Unis. Il fut un soutien actif de son ami le dessinateur Siné après son éviction de Charlie Hebdo par Philippe Val (Affaire Siné, une polémique fondée sur une accusation d'antisémitisme à l'encontre du dessinateur et caricaturiste politique français Siné, de son vrai nom Maurice Sinet), avec la publication de nombreux dessins dans une série intitulée Fenêtres d'artistes aux Éditions du Triangle, qui met en scène entre autres ses amis artistes et écrivains : Ronald Searle, Guy Bedos, Jean-Jacques Loup, Bernard-Henri Lévy, Philippe Geluck, Plantu, Jean-Pierre Desclozeaux, Jacques Tardi, Cavanna, Cabu, Benoît Delépine, Tignous, Michel Onfray, Diego Aranega, Wilhem… et également une série de cartes reprenant, avec une caricature de Siné, les dix premières couvertures de Siné. Épris de théâtre, il se lancera dans les années quatre-vingt dans plusieurs séries de dessins, dont la plus célèbre est celle intitulée Sarah Bernhardt. Cette série passera en revue de nombreux acteurs comme Mounet-Sully, Édouard de Max, la Belle Otéro, Liane de Pougy, Réjane, etc.

Connu pour ses orientations politiques anarchistes, Jihel a tout au long de son parcours pictural, exercé son talent à la réalisation de nombreux dessins, cartes postales et affiches en soutien à la cause libertaire.

Beaucoup de controverses, de ragots, beaucoup de langues indécises qui sous-estiment le message ou plus simplement ne le comprennent pas, il y a dans les traits d'humour de Jihel la passion de la vraie liberté, l'amour des mots traduit chez lui un grand esprit libertaire, tout part de l'anarchie pour se transformer en satire, humour ou caricature. Certains de ses dessins anarchisants sont signés « Anar », ou plus simplement d'un « A » dans un cercle. Une signature surprenante inclut le « A » dans la boucle du « J » de Jihel avec la tête de Talleyrand pour la lettre « E ». Beaucoup de collectionneurs pensent que c'est sa tête qui est représentée. En 1977, il réalise une affiche pour les journées libertaires de Barcelone (22 au 25 juillet). Cette affiche a donné lieu à plusieurs versions différentes. En 1991, il édite une affiche pour les 10 ans de Radio libertaire ainsi qu'une carte postale, cette affiche représente Léo Ferré, son ami de toujours. Dans les années 1970, il réalise une série intitulée L'idée noire sur fond rouge. Cette série est très symbolique et se réfère à mai 1968 et Louise Michel sur des textes libertaires. La série est constituée de 31 numéros avec le n° 0 qui sert de dessin de présentation. Une autre série intitulée Pierre noire, sur fond bleu, fait également référence à Louise Michel (nombre de numéros inconnu).

Des dessins isolés sur l'artiste Catherine Ribeiro, quelquefois sans texte, font rejaillir la révolte de la chanteuse, imprimés souvent en rouge et noir. S'inspirant de son jeu de scène, on retrouve presque toujours le portrait ou une courte citation de Louise Michel, en référence aux tendances libertaires de ces deux protagonistes. Il y a comme un lien fort dans ces planches entre les deux artistes qui laisse comme un goût d'attente au sens de l'orthographe réformée ; des interrogations subsistent au creux de chaque composition, sur au moins trois dessins un voile opaque comme un calque fait apparaître une vision apaisée de la déchirure. On peut retrouver l'ensemble de ces sérigraphies dans la catégorie Ribeiro sur le site de l'artiste. Des dessins de la série La Pierre Noire font référence à Catherine Ribeiro dans un graphisme un peu psychédélique. D'autres dessins très particuliers sont à la limite de la satire ou s'en approchent, ils semblent illustrer certaines chansons avec des thèmes comme la paix et la mort. Ces dessins se situent dans les années 1970 à 1990, certains sont datés au dos dans la signature, en effet la plupart des dessins sont signés autographes au dos avec la date. Une série appelée La carte philosophique délivre de nombreux messages anarchisants, on peut situer cette série dans le courant de l'année 1978. Nombreux dessins anarchistes également dans trois séries mythiques, L'allégorie sociale, Pan dans la gueule et La Petite Actualité. En 1975, Jihel réalise une série de cartes couleurs aux Éditions du Triangle sur des anarchistes célèbres comme Pierre Chardon, Monatte, Pierre Kropotkine, Benoît Broutchoux, Albert Libertad, Benjamin Tucker, Émile Armand, Han Ryner, Jules Vallès, Paul Lafargue, Malato, Charles-Ange Laisant, Proudhon, Sébastien Faure, Francisco Ferrer, Louise Michel, Élisée Reclus, Léo Campion, Bakounine, André Lorulot, May la réfractaire, etc.

En mai 1968, au cœur des événements, Jihel édite plusieurs cartes postales, dont une série de dessins intitulés « Les affiches de mai 1968 Beaux-arts déco », avec des détournements d'images et de textes, et créé une dizaine d'affiches anonymes. Jihel a créé une dizaine d'affiches anonymes en mai 1968. C’est à cette époque qu’il découvre la sérigraphie, qui va l’accompagner tout au long de son parcours artistique. Il édite plusieurs cartes postales en rapport avec mai 1968, dont une série de cartes intitulées « Les affiches de mai 1968 Beaux-arts déco » avec des détournements d'images et de textes et avec des caricatures de Talleyrand. D’après Fabien Zeller, dans le tome I de son étude sur la série Ciment de l’histoire, Jihel, alors étudiant aux Beaux-Arts, gère mal la fin de la révolte étudiante et comme beaucoup de ses camarades il tente l’« établissement » en usine à l’image de Robert Linhart, le surnom de l’établi le poursuivra jusqu’à la fin des années 1970. Il dira plus tard que cette immersion dans le monde prolétarien relève davantage de l’étude (non péjoratif, il voulait s’imprégner de la condition ouvrière de l’époque pour ne pas être en décalage dans ses discours et dessins) que de l’expiation, formule modifiée de son ami Linhart. Il poursuivra le goût de l’étude en fondant sa maison d’édition pour pouvoir publier ses propres dessins, la plupart du temps refusés par les rédactions de l’époque. Zeller le situe pour la période de mai 1968 dans l’anarchisme individualiste.

Dans la carrière révoltée de Jihel, on peut distinguer deux périodes qui se sont entrelacées largement durant des décennies. La période dite Politique, de dessins de presse, caricatures souvent en noir et blanc et la période Philosophique et Ésotérique, haute en couleur et théâtrale sur des textes assez énigmatiques. Usant de symboles et jouant sur les époques, cet uchroniste inlassable (étudiant toute sa vie…) s'est intéressé à d'illustres personnages de notre histoire comme Cléo de Mérode, Talleyrand, Hugo Pratt, Guillaume II, mais également à la franc-maçonnerie, au cirque et aux Arts. Incisif et sans concessions, Jihel est aussi passé maître en matière de dessins satiriques s'attaquant aux puissants, aux politiques de tous bords, d'hier et d'aujourd'hui qui parfois même se côtoient dans des situations et des lieus dont seul l'imaginaire de l'artiste détient les secrets.

Il est un fervent adepte de la sérigraphie de nombreux dessins sont édités avec cette technique et ce à de très faibles tirages numérotés.

De nombreux appréciations ou commentaires de cet ouvrage sont extraits des livres de Fabien Zeller cités dans les sources.

Jacques Lardie signe ses œuvres sous de nombreux pseudos différents, le plus connu étant bien sûr Jihel. Il est ainsi possible de répertorier également Lardie, Lardie suivi d'une étoile, J., JL entrelaçés, Jack Rédali, JCL entrelaçés (dessins édités par Christian Bergues ou plus simplement comme le souligne Fabien Zeller la contraction des initiales de ses deux prénoms et de son nom.) JL suivi de trois points (certainement en rapport avec la Franc-maçonnerie), Jala (Ja pour Jacques et La pour Lardie), Camille du Sicard (Camille est son second prénom), Eidral (Lardie à l'envers), Eidral suivi d'une étoile, Jaro (diminutif de Jaroszewski), Jaroszewski (du nom de jeune fille de sa mère, pour des dessins sur la Pologne), Jack de Beucaire, Kholardi (pour des dessins sur l'Iran), Wanne-Eickel, X.P (en hommage à Xavier Pasquini), Dick, Laja-Jala, Olaicos, Jlaverte (pour des dessins liés à l'absinthe, Égrégore du nom de son chat noir (pour des dessins à connotation maçonnique), Giacomo (Jacques en langue italienne, pour des dessins édités à Turin où il résidait dans les années 1970, nombreux dessins pour soutenir Toni Négri et Marco Panella), la lettre A dans un cercle (pour des dessins sur l'anarchie), Anar (en rapport avec l'anarchie).

André Fildier, expert en autographes et vieux papiers, signale dans son livre sur les artistes la signature « Petrowski ». cet auteur décrit Jihel comme un anarchiste du crayon, incisif et sans concessions.

Patrice Boubet, expert à l'Uneco, dans son livre sur les artistes signale la signature « Boissonie ».

Pour la signature « JCL » entrelaçés, d'après Fabien Zeller, une polémique s'est engagée dans le monde des collectionneurs, certains affirmant que le « C » proviendrait de son second prénom Camille et d'autres insistant sur le fait que l'éditeur Christian Bergues avait demandé à voir figurer le « C » de Christian pour les éditions qu'il finançait. L'artiste ne s'est jamais prononcé sur le sujet.

Pendant la période où il fut libraire, Jihel édita de nombreux artistes dont le principal fut Marc Lenzi, peintre de l'école de Nice, d'esprit proche de son éditeur (Talleyrand, la Franc-maçonnerie, la ville de Nice, le Kaiser, les pieds nickelés, Hugo Pratt, Jules Verne, la Commune de Paris, etc.) Il édita également dans les années 1990 un artiste lyonnais, Patrick Moiriat, avec notamment une série remarquée sur les échecs. S'ensuivent des éditions isolées pour des artistes comme Barned, Cybart, Armand, Godefroy, Acunzo, Mill Reinberg (période outre-Atlantique), Milo Mariani (période italienne), Priss Artold (période allemande), Kris Adzel Haërde, Litt, Thinlot, Claude Fagé… Il édita également dans une série pour la célébration du bicentenaire de la Révolution en 1989, les dessinateurs Cabu, Piem, Pagès, Foré, Veyri, Solo, Léo Kouper, Oziouls…

Dans la préface du tome II de Fabien Zeller, Roger Leray décrit Jihel comme un amateur et collectionneur éclairé d'art contemporain et d'art premier, qui ne manque aucune occasion dans son œuvre dessinée de relier des artistes de renommée internationale, à une actualité brûlante, c'est le cas de Chagall, Picasso, Otto Dix, Dubuffet, Chaissac, Viallat, Matisse, Sonia Delaunay, Basquiat, Niki de Saint Phalle, Dali, etc. Une planche de Jihel reliant Otto Dix à Hitler et Guillaume II sur un fond de crane symbolise le penchant historique de l'auteur et son horreur de la guerre. Plusieurs planches sérigraphiées de Jihel rendent un hommage bleu à Yves Klein associant pour cela les créateurs Morten Lonvig et Floc'h. Plusieurs planches rendent un hommage marqué à un peintre qu'il admirait pardessus tout Kurt Schwitters, anarchiste individualiste comme lui. Jihel n'arrêtera jamais de dénoncer le cynisme inhérent à la création contemporaine, dépassant souvent les préjugés, il taxera de mots très durs les donneurs de leçons, ceux qui par le mensonge et l'incohérence s'attribuèrent les petites places de juges.

Dans son Argus de 1998, Gérard Neudin attribue à Jihel 281 photos événementielles et également 482 montages photographiques. Dans son Argus de 1992 entièrement consacré à la photographie, il cite Jihel, pages 439 et 440, pour des photoreportages sur les événements dans les villes de Thiers, Beaucaire, Saurat, Avignon, Saint-Paul-les-Trois-Châteaux, Saint-Martin-de-Crau, Draguignan, Nîmes, Saint-Ouen, Marseille, en Auvergne et en Savoie. Jihel participe du 3 au 5 juillet 1988 aux Journées de l’image professionnelle (JIP) à Fontvieille aux Baux-de-Provence en tant qu’intervenant libre.

Jihel collabore à différents journaux de la presse nationale, dont Le Monde. Il participe régulièrement de 1981 à 1995 au journal Élan poétique littéraire et pacifiste de Louis Lippens. Présent avec un dessin pleine page en première de couverture dans les n° 88,119,126,127 et 129. Participe au n° 100 de la revue avec Cabu, Plantu, Cardon, Siné, Piem. Dans le n° 125, avec Cabu, Faizant et Léo Ferré, sa participation est une sérigraphie limitée au tirage du journal. Le n° 129 renferme un hommage au déserteur Marcel Mouloudji, mort le 14 juin 1994, figurent sur ce dessin les symboles de la paix et de l’anarchie. Il est à l’origine de planches sérigraphiées traduites en cartes postales en rapport avec les Pieds Nickelés, dont des hommages à Louis Forton (au moins six dessins), Pellos, Jicka (Jacques Kalaydjian), Jacarbo (Jacques Arbeau), Aristide Perré, Maric (Raymond Chiavarino)… et une exposition remarquée sur ce sujet à Nice en 1974 où il fut expulsé par le maire de l’époque Jacques Médecin. Il a souvent lié les Pieds Nickelés à l’Anarchie, dont il fut un compagnon de route. Il se servira surtout de Croquignol comme personnage. Il participe à une conférence-débat le 26 août 1988 au centre national et musée Jean Jaurès, n° 2 place Pélisson à Castres, à l’initiative du directeur Alain Boscus sur le thème « La carte postale politique, histoire et représentations historiques, motivations d’un dessinateur sur Jean Jaurès. » Il crée des fanzines satiriques sur les villes de Nice (Nice vécu, La Griffe niçoise), Limoges (Limoges Limousinage), Beaucaire (La voix socialiste ; 24 numéros), Élan libertaire (12 numéros) qui font également l’objet de séries de cartes postales. Parmi ses principales séries de cartes postales, on peut citer : Nos Absintheurs, Allégorie sociale, La Petite Actualité, Pan dans la gueule, Les p’tits métiers de Lardie, Nos illustrateurs, Nîmes vécu, Fenêtres d’artistes, Nice surréaliste, Le Grenier, Le Mail (ces deux dernières séries étant sur la ville d'Orléans), La Pataphysique uchronienne, Les démophiles (sur la ville de Tours), L'idée noire, La carte philosophique (101 numéros). Il publie des dessins en couverture pour de nombreuses revues dont Nord Cartophilie n° 33 de 1982, Cartorama n° 110 de 1985, Cart’ postale ancienne et contemporaine n° 7 à 16 entre 1984 et 1986, etc. Il dessine la couverture pour La lettre de Nouvelle-Calédonie n° 10 d'avril 1985, et deux dessins représentant pour le premier Edgard Pisani en grand sorcier blanc franc-maçon, et le second traitant de la mort d’Éloi Machoro. Il dessine la couverture du Boubet’s Gazette n° 6 de juin 1982 avec une charge arcimboldesque sur Marcel Dassault. Il fournit les illustrations d’un livre pour adultes, intitulé Messages libres… libre… mais sage aux Éditions Le livre à l’unité, sur des maximes de Jean Marc Bonnel. Son livre sur Beaucaire, mémoire en images, est publié en 1999 aux Éditions Sutton. Sa couverture pour Élan n° 104 (1986) montre une caricature de Charles Hernu en francmaçon dénudé à la suite de l’affaire Greenpeace. Il édite et participe à l’édition d’une série collective de dessins pour la célébration du bicentenaire de la Révolution française avec l’aval de la mission du Bicentenaire, sise n° 7 rue de Talleyrand à Paris, dirigée par Didier Hamon et sous le patronage du ministre de la Culture Jack Lang, une exposition itinérante se déplaça dans toute la France pendant un an. Outre Jihel, les artistes Cabu, Oziouls, Piem, Siné, Wolinski, Foré, Pagés, Ergon, Lenzi, Léo Kouper, Lardie ont collaboré à cet ensemble. Gérard Neudin, expert en cartophilie, signale dans son Argus de 1998 que Jihel a produit une série de dessins en 1997 en opposition à l’exposition « Tintin » de Draguignan. Il signale également une face cachée de cet artiste, la photographie et les montages photographiques, il enregistre environ 800 cartes éditées de ce type. Il situe Jacques Lardie comme le premier créateur cartophile de tous les temps pour la France avec Xavier Sager.

Jihel a fait de nombreuses expositions, notamment :

- Exposition avec Siné, Hall de la Défense près de Paris, tour Fiat hall de la Coupole, du 18 au 20 juin 1982, dessins en commun avec Siné qui ont donné lieu à l'édition de cartes postales à l'initiative de Patrice Boubet.

- Exposition à l'Assemblée nationale sous la présidence de Philippe Séguin, Paris, septembreoctobre 1994.

- Exposition le 16 avril 2005 à Valence pour la célébration du 90e anniversaire du génocide arménien (articles de presse dans Le Dauphiné libéré du 10 avril 2005).

- Exposition le 11 mars 2006, Docks des suds à Marseille, sous le parrainage d'Ariane Ascaride et Jean-Pierre Darroussin, en présence de Jean-Claude Gaudin.

- Exposition sur la Commune de Paris en 1976 à Nice qui a donné lieu à de nombreuses éditions de planches, tirées en cartes postales à tirage limité dans la série « Ciment de l'histoire ».

- Exposition sur le thème de l'absinthe en juin 1975 à Nice.

Ses œuvres sont également présentes dans des collections publiques :

- Cahors, musée de Cahors Henri-Martin.

- Centre national et musée Jean Jaurès : environ 500 dessins.

- Nouméa, musée de la ville de Nouméa : environ 300 dessins.

- Paris, musée de la franc-maçonnerie.

Mail art

Créateur d'art postal ou mail art, Jihel commence très tôt son utilisation de la poste pour faire passer ses idées plutôt libertaires contre l'État, en se servant justement d'un moyen de communication contrôlé par ce même État. Ses premières enveloppes datent du début des années 1970, alors que cet art sommeille, pour une correspondance avec ses amis artistes. Il poursuivra tout au long des années qui suivent cet héritage issu du mouvement futuriste Fluxus avec pour idée maîtresse que tout peut être art. C'est dans les années 2000 que les expositions sur l'art posté s'emballent, il sera de toutes les manifestations importantes, dont :

- Exposition Internationale Art Postal Pézenas, du 2 mars au 1er avril 2001, Médiathèque place Frédéric Mistral (catalogue consulté) ;

- Exposition d'art postal Envoie-moi un mouton, fête de la transhumance à Die, du 22 au 24 juin 2001 (catalogue consulté) ;

- Exposition le garage Laurent a dix ans, du 24 juin au 16 juillet 2001, boulevard Bouche à Forcalquier (catalogue consulté) ;

- Exposition ACCP la passion partagée, 5 route du château de Malle Toulenne à Langon ;

- Exposition internationale d'Art Postal, les nuits de la correspondance du 26 au 30 septembre 2001 à Manosque (catalogue consulté) ;

- Exposition festival d'art singulier de Roquevaire, du 4 au 27 octobre 2002 (catalogue consulté).

Pour essayer de comprendre le travail de Jihel, il convient de prendre en considération la notion de séries et d’imaginer l’artiste naviguer dans son océan d’illustrations, se raccrocher à telle ou telle thématique selon ses humeurs et ses sources d’inspiration du moment. Cependant, il ne s’agit pas de créations erratiques au gré des jours et du vent ; mais de la richesse d’une pensée fertile animée par des convictions solides. La révolte et les amours de Jihel sont intègres.

Timbre-monnaie

Parfaite alliance entre numismatique et philatélie, les Timbres Monnaie sont témoins de l'Histoire. À travers cette splendide série, Jihel nous propose une escapade hors du commun, mêlant l'uchronie, la dérision et l'imaginaire, pour explorer les recoins d'une société happée par la nécessité… En compagnie d'Égrégore et Mouse, la balade s'annonce sonnante et trébuchante…

Absinthe

Auteur de très nombreux dessins sur l'absinthe, il est représenté dans le livre de Pierre-André Delachaux par un dessin représentant François Mitterrand et le président Aubert attablés devant une absinthe (Pierre-André Delachaux, Absinthe drôles d'images, Éditions Gilles Attinger, Hauterive, 2000, p. 139). Jihel se retrouve dans ce livre avec son ami Siné. Une exposition sur le thème s'est tenue à Nice en 1975. Jihel est également cité dans le livre de Marie-Claude Delahaye, L'absinthe ses dessinateurs de presse (Auvers-sur-Oise, édition du Musée de l'absinthe, p. 453). Il a réalisé plusieurs séries de cartes sur l'absinthe :

- L'absinthe et le jeu, série de 6 cartes sur Monaco signée Cyrus II.

- La roulette, le démon et l'absinthe, série de 12 cartes signée Cyrus II.

- Les dégusteurs d'absinthe, 26 numéros connus signés Cyrus II et JL.

- Nos absintheurs, série signée JL et Jihel (environ 40 cartes)

- Les personnalités et l'absinthe.

- Absinthe pas sainte, série de 12 cartes signée Jlaverte.

- Les absinthés, série de montage photos.

La ville de Nice

Dans le tome I du livre de Fabien Zeller, l'auteur décrit un artiste très engagé sur cette ville, sa production de cartes postales, fanzines, sérigraphies, lithographies et sculptures est très abondante. Pour la partie cartes postales, plusieurs séries retiennent son attention : Ciment de l'histoire, Nice surréaliste, Bulles de Nice et La griffe Niçoise.

La Joconde

Jihel est l'auteur de très nombreuses Joconde surréalistes traduites en lithographie et en cartes postales à tirage confidentiel. La liste est longue, Mon'Andy Warhol, Mon'assassin, Mon'archie, Mon'anarchie, etc. Sa première Joconde daterait des événements de mai 1968 et se traduirait en affiche avec cette légende « L'art n'est pas à vendre ».

Une Joconde pour son exposition à Turin en 1974 intitulée Jocond'Mania.

Une Joconde en hommage à Roman Cieslewicz parue en 1996.

Une Joconde en Louise Michel avec les symboles maçonniques parue en 5979 (1979 pour les profanes)

Une Joconde en Willette antisémite tenant dans ses bras Sarah Bernhardt (dessin daté de 1975)

Une Joconde sur la ville de Nice se démultipliant avec les armes de la ville.

Une Joconde avec la tête de Beethoven regardant les symboles maçonniques et serrant dans ses mains Guillaume II.

Une série de cinq cartes en rapport avec les pays, l'Italie, l'Allemagne, la France, l'Algérie et la Chine.

Une Joconde intitulée « Mon'Andy-warhol » avec la caricature du chef de file du pop'art tenant un chat dans ses bras.

Une Joconde sur le peintre Dubuffet.

Deux Jocondes en rapport avec Yves Klein.

Une Joconde portraitisant Otto Dix tenant une colombe, dans une bulle la tête de Hitler est rayée en rouge.

Une Joconde avec un papillon à la tête de Hitler qui tourne autour de son visage.

Une Joconde sur le peintre Dali.

Une série de Jocondes avec des têtes de chats tenants des souris ou inversement.

Une Joconde avec la tête de Guillaume II tenant un casque à pointe ensanglanté.

Une Joconde en Marilyn Monrœ tenant une grenouille.

Une Joconde en Bécassine tenant un pot de chambre.

Une Joconde, dont le visage a été découpé en quatre lamelles, observée par un chien bouledogue français.

Une série de six Jocondes avec les emblèmes maçonniques (tirage en 100 exemplaires).

De très nombreux dessins avec la Joconde dans les séries « L'idée noire » et « La carte philosophique ».

La franc-maçonnerie

Auteur de séries de cartes postales satiriques historiques, il construit cette démarche essentiellement autour de Talleyrand, de la révolution, du premier Empire, de la Royauté et de la troisième République, dans une série intitulée Ciment de l'histoire, qui comporte 600 numéros connus mais constituerait au total de plus de 1 000 numéros, la plupart des dessins faisant référence à l'appartenance maçonnique du prince. Certains numéros se penchent sur la ville de Nice et la politique contemporaine de l'ère Médecin et ce au travers de l'empereur allemand Guillaume II, créant ainsi un mélange des genres assez cocasse. Dans le cours de cette série apparaissent très souvent des animaux comme le bouledogue français surnommé Géo, ou un chat noir appelé Égrégore, ou encore un rat dénommé Maus. Les numéros les plus recherchés[réf. nécessaire] sont ceux faisant référence à Catherine Talleyrand (Catherine Noël Worlee), Guillaume II, Louise Michel, Beethoven, Le duc D'Enghien, Louis XVII ou bien encore Clovis Hugues.

Talleyrand Franc-Maçon