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Ma présence en Corse n'était pas simple à expliquer, non plus. J'ai voulu maintenir une petite flamme familiale vacillante, jetant mes dernières forces dans ce projet camusien qui peut se résumer à une vue spectaculaire sur la montagne et le ciel bleu, le Monte Rotondo qui s'inscrit dans les rares nuages blancs, gris ou noirs, et le soleil flamboyant, rouge et jaune, qui envahit le regard à chaque heure du jour et du soir.
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Seitenzahl: 67
Veröffentlichungsjahr: 2023
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Début du texte
LA PIERRE ILLUMINÉE
LÉGENDES VENACAISES: La Légende de San-Eliseo
LÉGENDES VENACAISES: La Prise du Castel di Teula
LÉGENDES VENACAISES: Les Portes des Fées
CONTES ET LÉGENDES: La Ruine d'Ostriconia
CONTE CORSE: Il aurait voulu savoir
CONTES DE JADIS: Autour du « Fugone »
CARNAVAL D'ANTAN À VENACO: À Buttiglia d'Aquavita
VIEUX DICTONS: Altiani… et ses « Aulx »
VIEUX DICTONS: « Se la va… »
L'existence humaine était assez brève. Et elle comprenait des phases, plus ou moins intéressantes. Grosso modo, le début de la vie avait peu d'intérêt, le milieu pouvait être intéressant mais dépendait de divers facteurs qui n'étaient pas tous directement gérables et la fin de vie n'avait strictement aucun intérêt. Ce dernier mot, répété à plusieurs reprises pour qualifier les étapes de l'existence humaine, était essentiel, dans un monde construit autour de l'argent et in fine, de l'Ehpad. Le mot intérêt avait trois définitions : ce qui est utile, avantageux, ce qui convient, ce qui importe. Capital, part qu'une personne a dans une affaire. Somme due par le débiteur au créancier en plus du capital prêté. Le troisième volet de cette définition avait indubitablement et politiquement pris le dessus, à tous les niveaux, et c'était désolant. Presque autant que les perspectives de fin de vie, que j'avais signalée comme étant synonyme dans bien des cas de longues périodes à végéter dans un Ehpad, établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, solution qu'avait trouvée la société pour gérer le vieillissement de la population, tout en continuant le plus longtemps possible à faire un peu de profit en faveur des actionnaires qui avaient investi dans l'or gris. Ce constat n'était guère reluisant, j'en conviens. Il fallait par conséquent trouver des solutions ou, au moins, des compensations. Et poser de nombreuses questions. L’intérêt de l’existence ? C’est-à-dire le sens de la vie ? Le sujet n’était pas nouveau et la meilleure réponse apportée à ce jour restait celle de Monty Python : et il est vrai qu’à bien y réfléchir, le parcours terrestre de l’être humain n’est guère plus enviable que celle du poisson dans son aquarium. En ce moment, il m’arrive souvent de penser aux Pakistanais et aux Indiens qui sont en train de crever de chaleur, aux Ukrainiens qui se font massacrer par l’armée russe et au genre humain qui compte ses doses de vaccin. Vraiment une drôle d’époque, très éloignée des années disco. Selon Wikipédia, « le disco est un genre musical et une danse ayant émergé aux États-Unis au milieu des années 1970. Issu des genres funk, soul, pop, salsa et psychédélique, le disco est particulièrement popularisé pendant les années 1970, et revivra brièvement pendant quelque temps. Le terme dérive du mot en français discothèque. Son public initial est issu des communautés afro-américaine, latino-américaine, italo-américaine et psychédélique de New York et Philadelphie à la fin des années 1960 et début des années 1970. Le disco émerge en tant que réponse à la domination de la scène rock et à la stigmatisation de la musique dance par la contre-culture durant cette période. À son apogée, le genre se popularisa parmi de nombreux groupes et artistes », comme le Français Patrick Juvet (Où sont les femmes ? en 1977 ; I Love America en 1978) ; sauf que Patrick Juvet est suisse et est mort l’an dernier à Barcelone, en Espagne. Rien n’est simple. En outre, j’étais pour ma part rock’n’roll. Mais aussi blues ; jazz. Et musique classique (même si j’avais un peu de mal avec l’opéra, j’en conviens, hormis ceux de Mozart, dont je suis un inconditionnel. Bien entendu, je connais les réserves des puristes sur ce compositeur autrichien : plus génial qu’inventif, etc. Mais honnêtement, comment ne pas être à jamais subjugué par son Requiem ?). Si je synthétise ces premiers propos, le sens de la vie, c’est par conséquent la musique. La plus spectaculaire étant, naturellement, la Musique des Sphères (ou harmonie des sphères), cette théorie pythagoricienne qui veut que l'univers soit régi par des rapports numériques harmonieux ; supposition intéressante qui fut balayée par Aristote : « fort ingénieuse et fort poétique ; mais il est tout à fait impossible qu'il en soit ainsi. » Fermez le ban ; ou pas : les moines bouddhistes entendent aussi bien les sons humains que les sons célestes et Platon évoque le kosmos (où neuf sphères se meuvent et produisent un son) comme une harmonie cosmique. À suivre, donc. Les sondes envoyées dans l’espace par la Nasa nous envoient des images fascinantes et un jour viendront des sons tout aussi fascinants. En attendant, que continue la musique, les Rolling Stones, Pink Floyd, Miles Davis, ce que vous voulez, pourvu que les autorités religieuses de la Somalie nous laissent tranquilles. Leibniz en 1712 : « la musique est un exercice caché d'arithmétique, l'esprit n'ayant pas conscience qu'il est en train de compter » (Pythagore considérait déjà la musique comme une science mathématique). Béla Bartók et Iannis Xenakis utilisaient le nombre d’or et Einstein était un violoniste remarquable. Rien n’est simple.
J’avais toujours eu envie d’apprendre à jouer du piano mais je n’y étais jamais parvenu. L’un de mes amis pianistes avait tenté de me convaincre de la facilité de l’exercice et devant moi, avait plaqué ses deux mains sur le clavier tout en m’affirmant : « ce ne sont que des mathématiques ! ». Mais j’étais désespérément littéraire. Dans cette approche volontaire du Phi, j’ai alors cherché une association d’idées, afin de rendre plus compréhensible pour mon niveau de connaissances ces questions complexes. Et de fil en aiguille, j’en étais arrivé au mot âme