Trafic à Toulouse - Pierre Léoutre - E-Book

Trafic à Toulouse E-Book

Pierre Léoutre

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Beschreibung

Toulouse, en 1995 : André Ormus, policier des services de renseignements français, assiste à un banal accident de voiture qui va le plonger dans une vaste enquête internationale sur la montée de l'Islam radical. La philosophie d'André Ormus : voir et comprendre. Un roman policier précurseur qui cherche à analyser sérieusement et sans faire d'amalgames les racines d'un problème contemporain, tout en distrayant son lecteur.

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Avertissement :

Ce roman policier est une œuvre de pure fiction et

n’engage en rien la responsabilité des organismes cités.

Sommaire

Préface & commentaires

RUMBA

VENISE

VENT D'AUTAN

PAGAÏE

CIBLES

PÉTROLE

RÉPONDEUR

LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

ISLAM

COOPÉRATION

CONVERSATION PERSANE

TRAFIC A LEIPZIG

AU BOUT DU COMPTE

22

FUITES

LES VALEURS LAÏQUES

INTELLECTUEL

RACKET

MENACES

TÉLÉVISION

PER STI LOCA !

Préface & commentaires

Dans cet ouvrage prémonitoire de mon ami Pierre Léoutre, qui connaît son sujet de l’intérieur, on sent la maîtrise des situations et l’emploi d’un certain vocabulaire auquel le profane est peu habitué, on trouve aussi plusieurs niveaux de lecture.

Les connexions sont multiples, avec les lieux, avec l’histoire récente, avec la vie des gens enfin ; on ne peut s’empêcher de faire des rapprochements et des analogies, surtout quand on vit dans le futur et qu’on sait, enfin à peu près et seulement de l’extérieur, ce qui semble s’être passé depuis.

Pertinent et éclairant, annonciateur aussi, son texte nous emporte vite et loin, vite et bien vers d’autres contrées et horizons, mais aussi vers d’autres questionnements, mais le choix de la forme romanesque ajoute des dialogues et épure le fond, qui n’est alors ni trop lourd ni trop rébarbatif pour ceux qui ne côtoient pas régulièrement la géopolitique.

S’inscrivant dans une lente dérive qui mènera notamment, sur les questions sociales, à un désinvestissement dans les cités et à la situation de fin 2005, on suit le fil d’un écheveau complexe dont la trame se délite comme le lien social et le vivre ensemble.

Que s’agrandisse le fossé bientôt devenu infranchissable entre certaines populations et la crise couve, le feu plutôt, prêt à embraser des pans entiers de notre société.

Les valeurs des 5 piliers souvent mis en avant et qui font notamment de la solidarité et de l’aide aux plus démunis une doxa qui s’assortit d’une praxis à la hauteur des enjeux et des situations vécues.

Alors oui, le tableau est sombre mais qu’on se souvient de la doctrine élaborée par le Pentagone sous Bush deux pour le Maghreb, qu’ils entendaient mettre en coupe réglée, une sorte de grand protectorat comme ce qu’ils avaient envisagé pour la France si le général de Gaulle ne s’y était pas opposé farouchement et par tous les maigres moyens dont il disposait alors pour se faire reconnaître comme l’ultime chef de la France libre. Alors on glosera savamment aussi sur les hypothèses de Samuel Huntington et cette fameuse « guerre des civilisations » qui serait à l’œuvre.

Mais pensera-t-on suffisamment au rôle de la prise de pouvoir des mollahs chiites et des Pasdarans à partir de 1979, alimentés par les exactions d’une police politique répressive, la Savakh du chah d’Iran, de l’invasion de l’Afghanistan qui a conduit la CIA à armer les Talibans ou encore de l’effondrement du mur de Berlin et du régime soviétique ?

Un monde à l’équilibre balbutiant et précaire, des tentations de toutes parts mais aussi des forces centrifuges qui broient et dispersent à l’encan.

Des populations pauvres et ignares, des leaders charismatiques à l’étoile pâlissante et surtout des réseaux qui s’étendent, tentaculaires, prennent appui sur toute sorte d’activités illicites pour prospérer et nourrir de l’intérieur le venin de la haine et de l’intolérance.

Alors cette montée aux extrêmes était prévisible mais pas certaine, envisageable mais pas souhaitée, et elle est là maintenant devant nous, entretenant une psychose collective aiguë, un malaise plus palpable et tangible encore.

Soulignons que quand le corps principal du texte, ce qui en forme l’ossature, a été écrit il y a une vingtaine d’années, bien malin qui aurait pu dire ce qu’il allait finalement advenir.

Depuis, le vent de l’histoire est passé par là, 2001, 2003, 2004, 2005, 2008 jusqu’à 2015 commencé en fanfare et sans risque d’accalmie sur le front de la violence.

Qui a ouvert cette onzième porte sans la refermer et quels poisons mortifères recèle-telle encore ? L’histoire s’écrit au jour le jour ; les romans, c’est une autre histoire.

Thierry Jamin

RUMBA

Une fois encore André Ormus n'avait pas reçu Le Monde, et il eut à nouveau envie de renoncer au confort de l'abonnement : il attrapa sa parka et plongea dans la rue en direction du kiosque à journaux. Après avoir échangé les plaisanteries habituelles avec la charmante jeune femme qui résistait vaillamment aux premiers frimas de l'hiver toulousain, il put enfin disposer des dernières nouvelles ; il décida de s'installer dans un café et après avoir commandé, ouvrit son journal.

André Ormus lisait attentivement depuis quelques semaines les articles consacrés à l'Algérie ; outre une vague nostalgie personnelle pour ce pays où vécut une partie de sa famille, la situation politique algérienne lui semblait être le laboratoire le plus actuel des tensions de l'Islam intégriste, après l’Iran chiite de Khomeiny quelques années plus tôt ; et pour s'en tenir à une vision strictement professionnelle, il était visiblement préférable depuis plusieurs années de ne pas être Policier en Algérie, si l'on forgeait des projets pour une longue et heureuse retraite.

L'agent secret français terminait à peine la lecture d'un reportage sur le spleen de ses collègues algériens, qui ne comptaient plus les victimes du terrorisme dans leurs rangs, quand soudain un grand choc lui fit lever les yeux : à quelques mètres du café où il passait son temps, une BMW venait de heurter très violemment un autre véhicule ; or, ce qui n'aurait pu être qu'un banal accident de la circulation sur la très encombrée Place du Capitole se révéla vite constituer tout à fait autre chose, a priori plus dans la spécialité d’André Ormus.

En effet, au lieu d'une simple dispute, comme le faisaient la plupart des conducteurs en de telles circonstances, André Ormus vit le premier chauffeur braquer le second avec une arme de poing ; et la scène ressemblait maintenant à un enlèvement digne d'un film de James Bond, puisqu'un troisième véhicule arrivait à point nommé pour que l'homme au revolver pût « inviter » la victime de l'accident à quitter immédiatement la Place du Capitole.

En moins de temps qu'il n'en fallait pour l'écrire, il ne restait de l'altercation qu'une voiture aux tôles froissées, dont la position transversale perturbait la circulation autour de la place de la Mairie. Le rapt se déroula tellement vite qu'à part des citoyens avertis dans le genre d’André Ormus, personne n'avait réalisé qu'un Toulousain était maintenant en fâcheuse posture, aux mains de personnes violentes et prêtes à tout. N'importe quel individu aurait désormais attendu l'arrivée du car de police, avec l'intention de faire une déposition aussi honnête que possible aux placides gardiens de la paix envoyés pour relever les premières constatations. André Ormus pour sa part trouva plus judicieux de replier son journal et de bondir hors du café ; oui, malgré la précipitation des événements, il prit le soin de plier le Monde ; car les protagonistes de son espèce avaient beau être formés et payés pour l'action, ils n'en étaient pas moins respectueux des médias dignes de ce nom.

Au moment où il sortait précipitamment du café, il aperçut une voiture, une Peugeot 205, qui ralentissait en passant près du véhicule abandonné ; c’était une réaction très ordinaire, maintes fois remarquée : il fallait croire que les gens gavés d'images télévisuelles et autres avaient une sorte de délectation morbide pour le malheur en direct.

Bref, celle qui freinait était conduite par une non moins jolie jeune femme aux cheveux courts et blonds, le nez affublé d'une paire de lunettes rondes. André Ormus agita son journal pour attirer son attention et lui demanda en criant :

– Lisez-vous Le Monde ?

– Non ! Je suis journaliste à la Dépêche du Midi.

– Parfait ! J'ai un scoop pour vous. Laissez-moi monter et suivez mes instructions, vous ne serez pas déçue !

Les réflexes professionnels de la journaliste lui firent oublier le ton un peu comminatoire d’André Ormus, et elle lui ouvrit la portière ; il s'installa à bord et lui indiqua la direction à suivre : il avait vu la BMW s'engager dans la rue Gambetta. Mais malgré sa rapidité à trouver un moyen de locomotion, ils avaient déjà au moins plusieurs minutes de retard, handicap pratiquement insurmontable dans une filature automobile. Il restait le facteur chance.

Au bout de quelques mètres, ils furent bloqués dans un embouteillage provoqué par un camion de livraison ; les gens étaient patients et évitaient de klaxonner ; André Ormus sortit de la 205 et tenta d'apercevoir la voiture des ravisseurs ; il avait eu raison d'invoquer la chance, car la BMW était effectivement coincée elle aussi un peu plus loin.

Il hésita entre intervenir immédiatement, ou prolonger la filature ; mais le charmant sourire que lui adressa sa conductrice lui fit opter pour la seconde solution. La voiture redémarra ; la coéquipière d’André Ormus conduisait si bien qu’elle eut tôt fait de se rapprocher du véhicule qu'ils suivaient ; elle prenait grade toutefois de ne pas les faire repérer. Mais en grillant un feu à l'angle du Pont Neuf, elle déclencha la réaction indignée et klaxonnante d'un paisible automobiliste gersois qui arrivait par la rue de Metz ; la journaliste dit à André Ormus :

– Sur la banquette arrière, il y a un sac qui contient mon appareil photo ; attrapez-le et préparez-le, puisque vous m'avez promis un scoop.

– À vos ordres, Mademoiselle. Au fait, comment vous appelez-vous ?

– Hélène. Et vous ?

– André.

Ils se dirigeaient maintenant vers le quartier du Mirail ; Hélène demanda :

– Et que faites-vous dans la vie, à part proposer la lecture du Monde à d'honnêtes jeunes femmes dans la rue ?

– Je suis détective privé.

– Ah… Sommes-nous en train de suivre un mari jaloux, qui a enlevé le énième amant de sa femme afin de lui dire que trop, c'est trop ?

– Vous avez une vision particulièrement réductrice de ma profession.

– En tant que journaliste, j'ai parfois affaire à ce genre d'individu, et je connais la nature secrète de leurs activités.

– Rassurez-vous, ce n'est pas le cas. J'ai simplement assisté en direct à un enlèvement sur la place du Capitole, ce qui m’a poussé à agir.

– Va pour l'enlèvement, j'aurai peut-être de quoi faire un papier.

Ils roulaient maintenant au cœur du Mirail, le long d'artères rectilignes bordées de grands immeubles. À cette heure de l'après-midi, peu de gens circulaient, ce qui ne facilitait pas leur filature ; mais apparemment ils n'étaient toujours pas repérés. Soudain, alors qu'ils s'engageaient sur un rond-point du quartier de la Reynerie, ils aperçurent la BMW qui se mettait à ralentir ; puis l'une de ses portières s'ouvrit et un corps poussé hors de l'habitacle tomba sur l'asphalte. Le temps qu'Hélène et André arrivent à sa hauteur, la voiture avait repris de la vitesse et était déjà loin. Il était facile d'imaginer que la personne étendue sur le sol était celle qui avait été enlevée ; seul petit suspens : était-elle encore vivante ?

Ils se garèrent et s’approchèrent du corps ; la réponse fut hélas négative ; la victime avait succombé à ce que l'on appelait autrefois « le sourire kabyle » : la gorge soigneusement tranchée d’une oreille à l’autre, notre homme avait maintenant peu d'espoir de pouvoir répondre à une interview d'une journaliste de la Dépêche, qui sortit néanmoins son appareil photo. Tout en réglant la mise au point, elle dit :

– Je doute qu'ils me laissent passer ce cliché dans le journal . Trop sensationnel et pas assez ascensionnel pour faire grimper les ventes !

– J'admire votre conscience professionnelle et votre sang-froid. À défaut d'être publiées, vos photographies intéresseront certainement la Police.

– Oh, les flics… Ils ne nous passent jamais un tuyau, alors… Encore que sur une affaire comme celle-ci, il risque d'y avoir un peu de remueménage dans la bonne ville de Toulouse. Je vais préparer un papier gratiné.

– Vous n’allez pas parler de moi ?

– Cher Monsieur, je n'ai pas pour habitude de faire de la publicité gratuite aux détectives privés. Je suis désolée.

Par contre, laissez-moi vos coordonnées : si un jour mon futur mari me trompe, je ferai peut-être appel à vous.

Cette journaliste était décidément têtue dans ses jugements sur la profession supposée d’André Ormus ; si elle avait connu la nature réelle de ses activités, elle aurait en outre compris que son silence médiatique sur la présence du Policier français le comblait d'aise ; les agents de la DST avaient horreur de la publicité tapageuse.

VENISE

La dernière fois qu’André Ormus était venu à Venise, il était accompagné d'un mannequin danois ; et l'on pouvait dire beaucoup de choses sur Simon, sauf qu'il ressemblait à un mannequin danois. L'agréable souvenir scandinave s'estompa rapidement car l'air soucieux de Simon était là pour rappeler à André Ormus qu'ils n'étaient pas en vacances et qu'allait maintenant commencer le petit jeu de celui qui en dirait le moins à l'autre, et en apprendrait le plus. A priori, Simon avait un handicap car André Ormus ne savait presque rien ; en outre, c'étaient les Israéliens qui étaient demandeurs de l'intervention française sur l’intégrisme musulman ; effectivement, Simon passa un certain message, dont il ressortait que l'Islam mondial était sous le choc d'une césure grave : d'un côté, un islam tolérant, progressiste, voire séculariste, de l'autre une poussée intégriste indéniable, dangereuse et vindicative, répondant aux doux noms de Frères Musulmans, Hezbollah, mollahs, FIS, HAMAS, etc.

Pour l'heure, André Ormus n'en apprit pas beaucoup plus qu'en lisant un bon journal : à ceci près que deux pays aussi différents que la France et Israël, avec des diplomaties et des intérêts différents, partageaient la même analyse ; soyons précis : qu'un officier de la DST et un agent du Mossad parlaient un langage similaire, ce qui n'excluait nullement qu'au même moment se tenaient à Londres ou à Madrid des rendez-vous à la fois identiques et parfaitement contradictoires… Même Simon et André ne partageaient pas tout à fait la vision de la situation territoriale au Proche-Orient : Simon était attentif à tout ce qui pouvait constituer une menace pour la sécurité d'Israël, et il ne fallait pas grand-chose pour l’inquiéter ; quant à André Ormus, il avait une analyse du bonheur et de l'avenir de l'Europe qui était quelque peu différente. Cela dit, ils avaient accès aux mêmes dossiers de la CIA.

Les deux ouvriers spécialisés du renseignement firent une pause et commandèrent un café ; André Ormus regarda le décor superbement classique de leur entretien : installés dans la salle Cinese du Caffé Florian, il pouvait voir de sa place les arcades, peu encombrées en raison de la saison hivernale, et puis aussi la Place Saint Marc, vaste enclos sophistiqué qui connaîtrait dans quelques semaines le chassé-croisé théâtral des masques du carnaval. André Ormus possédait chez lui un masque de clown, et pourtant il ne faisait pas un métier d'artiste : magie vénitienne qui métamorphosait les symboles. Encore que son métier étrange pouvait faire de lui une sorte d’histrion, d’acteur de composition avec un autre masque de son cru.

André Ormus s'étira : le trajet Toulouse-Venise avait été rapide, tout comme le transfert de la Place du Capitole à la Place Saint Marc – liaison qui fera plaisir aux Toulousains, et confortera les Italiens quant à l'universalité de leur joyau vénitien – ; mais, à vrai dire, André Ormus reviendrait une autre fois rêver à Venise : son travail l'attendait. Simon avait lui aussi cédé au vagabondage des pensées, principale offrande de la cité des doges à ses visiteurs ; puis les agents secrets se tournèrent l'un vers l'autre, prêts à reprendre leur discussion : même si leur relation était fondée sur la confiance, ce qui était exceptionnel et appréciable dans leur métier, leur formation les conduisait à essayer d'obtenir un renseignement au détriment de l'autre ; en la circonstance, cela allait se faire d'une manière décontractée, mais allait se faire ; c'est pourquoi, comme ils étaient tous deux conscients de cet impératif, ils quittèrent peu à peu les généralités géopolitiques pour en arriver à des informations plus pointues.

André Ormus possédait une « bille » – c’est-àdire une information négociable dans le cadre d’une discussion professionnelle avec l’un de ses homologues – : la mort d'Ahmed ; même si Simon était déjà au courant, ce dont André n’était pas encore certain, il ne savait pas dans quelles proportions l'agent français s'intéressait à cette disparition, et surtout le premier ne connaissait pas les limites de la mission du second ; or il fallait savoir qu'à la DST, il n'y avait jamais de limites – sinon dans les moyens employés, en raison des principes démocratiques de la société que défendait ce Service – ; encore que… En vérité, il n’y avait que le résultat qui comptait dans le cadre d’une mission.

André Ormus avait déjà vu des gens sourire devant une telle affirmation : les gens qui fantasmaient sur les services de renseignement, qui y voyaient une pieuvre tentaculaire et amorale livrée à ellemême : cette vision fausse déclenchait chez ceux qui travaillaient à l'intérieur de la prétendue pieuvre sourires ou lassitude ; les services secrets dans une démocratie comme la nôtre n'ont pas de pouvoirs directs, si ce n’est un pouvoir de nuisance ou d’entregent ; ils ont surtout des relations.

André Ormus possédait toujours sa bille car ce que lui disait Simon depuis quelques instants ne l'intéressait pas : il connaissait déjà les liens entre néonazis allemands et terroristes palestiniens, il