Les 37 sous de M. Montaudoin - Eugène Labiche - E-Book

Les 37 sous de M. Montaudoin E-Book

Eugène Labiche

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Beschreibung

Extrait : " JOSÉPHINE, devant la glace, à gauche : Ah ! ... mademoiselle est jolie comme un cœur ! FERNANDE : Merci, Joséphine!... Maman, où donc est papa ? MADAME MONTAUDOIN : Montaudoin est à sa toilette. FERNANDE : Il faut lui dire de se dépêcher."

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Seitenzahl: 47

Veröffentlichungsjahr: 2015

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EAN : 9782335055276

©Ligaran 2015

Les 37 sous de M. Montaudoin

COMÉDIE-VAUDEVILLE EN UN ACTE

Représentée pour la première fois, à Paris, sur le théâtre du PALAIS-ROYAL, le 30 décembre 1862.

Un salon. Portes au fond, portes latérales ; cheminée à droite, avec garniture ; glace à gauche, table, fauteuils, canapés ; petit meuble au fond, à gauche.

Personnages

MONTAUDOIN.

PÉNURI.

ISIDORE.

LEMARTOIS, notaire.

MADAME NISIDA MONTAUDOIN.

FERNANDE, sa fille.

JOSÉPHINE, bonne.

INVITÉS DES DEUX SEXES.

La scène se passe à Paris, chez Montaudoin.

Scène première

Madame Montaudoin, Fernande, Joséphine.

JOSÉPHINE,devant la glace, à gauche

Ah !… mademoiselle est jolie comme un cœur !

FERNANDE

Merci, Joséphine !… Maman, où donc est papa ?

MADAME MONTAUDOIN

Montaudoin est à sa toilette.

FERNANDE

Il faut lui dire de se dépêcher.

MADAME MONTAUDOIN,près de la cheminée

Oh ! il n’est pas en retard… ton contrat est pour midi, et il n’est qu’onze heures, (S’attendrissant.) Dans une heure, je n’aurai plus de fille !

FERNANDE

Oh ! maman, vous allez pleurer… aujourd’hui !

MADAME MONTAUDOIN

Non… j’aurai du courage… Une chose me soutient, c’est que M. Isidore, ton prétendu, est dans une bonne position.

FERNANDE

Je crois bien ! caissier chez un gros commerçant de la rue du Sentier… deux mille quatre cents francs d’appointements.

JOSÉPHINE

Et le déjeuner.

FERNANDE

Et des yeux noirs !

MADAME MONTAUDOIN

Ce qui me navre, vois-tu, ce n’est pas de te quitter… c’est de penser que je vais rester seule avec ton père…

FERNANDE

Comment ?

MADAME MONTAUDOIN

Un homme que j’ai épousé à cause de sa gaieté, de son caractère jovial et insouciant ! Il est devenu tout à coup sombre, soupçonneux, méfiant.

JOSÉPHINE

Oh ! c’est bien vrai, il fouille dans tous mes tiroirs.

FERNANDE

Mais qu’est-ce qu’il cherche ?

MADAME MONTAUDOIN

Je n’en sais rien… je l’ai interrogé vingt fois… il a toujours refusé de s’expliquer.

JOSÉPHINE,naïvement, venant au milieu

Dites donc, madame, il a peut-être commis un crime

FERNANDE

Par exemple !…

MADAME MONTAUDOIN,à Joséphine

Veux-tu te taire ! lui ! un si brave homme !

JOSÉPHINE

Il demande le nom de toutes les personnes qui entrent dans la maison… il marche dans des chaussons de lisière pour faire moins de bruit, et pour mieux vous surprendre. L’autre jour, il est entré dans ma cuisine comme un gros chat… ça m’a fait peur… alors il m’a dit : « Quand une cuisinière a la conscience nette, elle ne tremble pas… » Et il m’a forcée à ôter mes souliers pour voir s’il n’y avait rien dedans.

MADAME MONTAUDOIN

Voilà une idée !

FERNANDE

Il a peut-être perdu quelque chose ?

MADAME MONTAUDOIN

Enfin, il vous guette, il vous épie… Au moment où on s’y attend le moins… on aperçoit une tête qui passe à travers une porte entrebâillée et…

À ce moment, la tête de Montaudoin paraît à la porte de gauche

LES TROIS FEMMES,poussant un cri en l’apercevait

Ah !

Joséphine remonte un peu à droite, madame Montaudoin et Fernande passent à droite.

Scène II

Les mêmes, Montaudoin.

MONTAUDOIN

C’est moi !

FERNANDE

Oh ! papa !

MADAME MONTAUDOIN

Que le bon Dieu te bénisse ! tu nous fais des peurs !

MONTAUDOIN,très doucement

Mes faux cols ?… je n’ai pas de faux cols !

MADAME MONTAUDOIN

Je vais t’en chercher ! mais il n’est pas nécessaire de prendre un air de conspirateur pour demander des faux cols… c’est ridicule !

Elle sort.

Scène III

Montaudoin, Fernande, Joséphine.

FERNANDE

Eh bien, papa, tu ne m’embrasses pas ?

MONTAUDOIN

Ah ! chère enfant, tu es la seule joie de ma vie… quand je sens ton front pur… (Il va pour l’embrasser et s’arrête enapercevant Joséphine.) Qu’est-ce que vous faites là ? pourquoi tremblez-vous ?

JOSÉPHINE,troublée

Moi monsieur ?

MONTAUDOIN

Quand une cuisinière a la conscience nette, elle ne tremble pas !… Vous fermez bien toutes les portes ?

JOSÉPHINE

Oh ! oui, monsieur.

MONTAUDOIN

Qui est venu ce matin ?

JOSÉPHINE

Le porteur d’eau.

MONTAUDOIN

Le nouveau ?

JOSÉPHINE

Oui, monsieur ; il a l’air d’un brave homme ; il m’a dit : (Accent auvergnat.) « Cherviteur, la compagnie. »

MONTAUDOIN

Oh ! je ne me laisse pas prendre à cet accent-là… on les croit Auvergnats, on laisse ses tiroirs ouverts, et après ?…

JOSÉPHINE

Après, il est venu le boulanger.

MONTAUDOIN,soupçonneux

Ah ! il vient bien souvent, celui-là !

JOSÉPHINE

Dame !… tous les jours.

MONTAUDOIN

Tous les jours… c’est louche !

JOSÉPHINE

Si vous voulez manger du pain rassis, il ne viendra que toutes les semaines.

FERNANDE

Mais, papa, pourquoi toutes ces questions ?

MONTAUDOIN

Pourquoi ? Il ne te manque jamais d’argent à toi, Fernande ?

FERNANDE

Non, papa.

MONTAUDOIN

Ah ! et à vous, Joséphine, il ne vous manque jamais d’argent !

JOSÉPHINE

Non, monsieur.

MONTAUDOIN

Ah ! vous êtes bien heureuses !

FERNANDE

Et à toi, est-ce qu’il t’en manque ?

MONTAUDOIN

À moi ? oui ! (Regardant Joséphine.) Il y a dans cette maison une main invisible !… N’en parle pas à ta mère : elle craint les voleurs. Une fois, j’ai voulu lui faire part de mes soupçons, elle a eu une attaque de nerfs ; alors, depuis ce temps, je me, concentre… tu comprends. Chut ! la voilà ! soyons gais !

Scène IV

Les mêmes, madame Montaudoin.

MADAME MONTAUDOIN

Les voici, tes faux cols !

MONTAUDOIN,les prenant et affectant un ton guilleret

Merci, Nisida, merci !

MADAME MONTAUDOIN

Tiens ! tu as l’air de bonne humeur !

MONTAUDOIN