Les deux timides - Eugène Labiche - E-Book

Les deux timides E-Book

Eugène Labiche

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Beschreibung

Extrait : "ANNETTE, venant du fond une bouilloire à la main et entrant par la gauche, pan coupé : Monsieur, c'est votre eau chaude... (Descendant en scène.) Il est drôle, le futur de mademoiselle, M. Anatole Garadoux... il passe tous les matins une heure et demie à sa toilette... ses ongles surtout lui prennent un temps ! il les brosse, il les ratisse, il a un tas de petits instruments..."À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARANLes éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes. LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants : • Livres rares• Livres libertins• Livres d'Histoire• Poésies• Première guerre mondiale• Jeunesse• Policier

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EAN : 9782335055153

©Ligaran 2015

Les Deux timides

COMÉDIE-VAUDEVILLE

EN UN ACTE

Représentée pour la première fois, à Paris, sur le théâtre du GYMNASE, le 16 mars 1860.

Salon de campagne, ouvrant au fond sur un jardin par une grande porte. – Porte à gauche. – Portes dans les pans coupés. – Cheminée à droite – Une pendule et des vases sans fleurs sur la cheminée. – Une table avec encrier, papier et plumes, à gauche. – À droite, un guéridon. – Un petit buffet après la porte de gauche. – Chaises, fauteuils.

Personnages

THIBAUDIER.

JULES FRÉMISSIN.

ANATOLE GARADOUX.

CÉCILE, fille de Thibaudier.

ANNETTE, femme de chambre.

La scène est à Chatou, chez Thibaudier.

Scène première

Annette, puis Cécile.

ANNETTE,venant du fond une bouilloire à la main et entrant par la gauche, pan coupé

Monsieur, c’est votre eau chaude… (Descendant en scène.) Il est drôle, le futur de mademoiselle, M. Anatole Garadoux… il passe tous les matins une heure et demie à sa toilette… ses ongles surtout lui prennent un temps ! il les brosse, il les ratisse, il a un tas de petits instruments… Il travaille ça comme de la bijouterie, c’est curieux à voir ! Je ne sais pas si c’est par là qu’il a séduit M. Thibaudier, toujours est-il que le bonhomme s’est laissé prendre comme… Au fait, comme il se laisse prendre par tout le monde. C’est incroyable ! un homme de son âge… pas plus de défense qu’un enfant… une timidité… il n’ose jamais dire non… Ah ! quelle différence avec sa fille ! Voilà une petite tête qui, avec son petit air tout doux, ne fait que ce qui lui plaît. (On entend chanter Cécile dans le jardin.) Ah ! je l’entends. Elle revient de sa promenade du matin avec une botte de fleurs dans son panier et son petit volume à la main.

CÉCILE,venant du jardin

AIR de la Clef des champs(Deffès).

Le bon La Fontaine
Nous peint le tableau
D’un robuste chêne,
D’un frêle roseau.
La force inutile
De l’un n’est qu’un nom ;
Le roseau débile
Résiste et lient bon.
Par peur, par faiblesse,
On voit des papas
Qui tremblent sans ; cesse.
Au moindre embarras.
Mais, dans les familles,
L’on peut, en ce cas,
Voir des jeunes filles
Qui ne tremblent pas.
Le bon La Fontaine,
Etc.

Annette ! vite ! les vases de la cheminée ;

ANNETTE

Voilà, mademoiselle. (Elles disposent ensemble les fleurs dans les vases qu’Annette pose sur le guéridon.) Dites donc, mademoiselle… il se lève… Je viens de lui porter son eau chaude.

CÉCILE

À qui ?

ANNETTE

À M. Garadoux…

CÉCILE

Eh bien, qu’est-ce que ça me fait ?

ANNETTE

Avez-vous remarqué ses ongles ?

CÉCILE

Non…

ANNETTE

Comment vous n’avez pas remarqué ses ongles ?… Ils sont longs comme ça ! Mais l’autre jour, en voulant ouvrir sa fenêtre, il en a cassé un !…

CÉCILE,ironiquement

Voilà un grand malheur !

ANNETTE

Je sais bien que ça repousse… mais il a paru vivement contrarié… car, depuis ce temps-là ; il me sonne pour ouvrir la fenêtre.

CÉCILE

Je t’ai déjà priée de ne pas me parler sans cesse de M. Garadoux… cela m’est désagréable, cela m’agace !

ANNETTE,étonnée

Votre futur ?

CÉCILE

Oh ! mon futur ! le mariage n’est pas encore fait ! Où est mon père ?

Elle, porte un vase sur la cheminée.

ANNETTE

M. Thibaudier ?… il est dans son cabinet depuis une grande heure avec un particulier venu de Paris…

CÉCILE,venant vivement à elle

De Paris ? un jeune homme… un jeune avocat ? blond… l’air doux… les yeux bleus ?

ANNETTE

Non… celui-là est brun… avec des moustaches et une barbe comme du cirage.

CÉCILE,désappointée

Ah !

ANNETTE

Je crois que c’est un commis voyageur en vins… Monsieur ne voulait pas le recevoir… mais il a presque forcé la porte avec ses fioles.

CÉCILE

Pourquoi papa ne le renvoie-t-il pas ?

ANNETTE

Monsieur ?… il est bien trop timide pour cela !

Elle porte le deuxième vase sur la cheminée.

CÉCILE

Ça, c’est bien vrai !

Scène II

Les mêmes, Thibaudier.

THIBAUDIER,venant du pan coupé de droite, à la cantonade, en saluant

Monsieur, c’est à moi de vous remercier… enchanté. (Montrant deux petites bouteilles d’échantillon.) Je n’en avais pas besoin… mais j’en ai pris quatre pièces.

CÉCILE

Vous avez acheté du vin ?

ANNETTE

Votre cave est pleine.

Elle remonte.

THIBAUDIER