Erhalten Sie Zugang zu diesem und mehr als 300000 Büchern ab EUR 5,99 monatlich.
Mireille, Frédéric Mistral, Provence, poésie, amour, nature, traditions, culture provençale, paysage, berger, troubadour, chant, musique, folklore, identité, patrimoine, langue provençale, roman, épopée, héritage, destin, voyage, quête, "Un chapeau de paille d'Italie est une pièce de théâtre comique écrite par Eugène Labiche en 1851. Cette œuvre est considérée comme l'une des plus célèbres de l'auteur et a connu un grand succès lors de sa première représentation.L'histoire se déroule à Paris, où Fadinard, un jeune homme sur le point de se marier, se retrouve malgré lui avec un chapeau de paille d'Italie sur la tête. Ce chapeau appartient à une jeune femme, Anaïs, qui doit se marier le lendemain. Elle ne peut pas se présenter à son mariage sans son chapeau, et Fadinard se retrouve donc impliqué dans une série de quiproquos et de situations comiques pour tenter de récupérer le chapeau.Le livre est une comédie légère et divertissante qui met en scène des personnages hauts en couleur et des situations burlesques. Labiche y dépeint avec humour les travers de la société bourgeoise de l'époque, tout en offrant une critique subtile de la morale et des conventions sociales.Un chapeau de paille d'Italie est une pièce de théâtre intemporelle qui continue de faire rire les spectateurs aujourd'hui. Elle est un classique du théâtre français et une œuvre incontournable pour tous les amateurs de comédie.
Extrait : ""VIRGINIE, à Félix, qui cherche à l'embrasser. Non, laissez-moi, monsieur Félix !... Je n'ai pas le temps de jouer. FELIX. Rien qu'un baiser ?"""
Sie lesen das E-Book in den Legimi-Apps auf:
Seitenzahl: 101
Veröffentlichungsjahr: 2015
Das E-Book (TTS) können Sie hören im Abo „Legimi Premium” in Legimi-Apps auf:
FADINARD, rentier.
NONANCOURT, pépiniériste.
BEAUPERTHUIS.
VÉZINET, sourd.
TARDIVEAU, teneur de livres.
BODIN, neveu de Nonancourt.
ÉMILE TAVERNIER, lieutenant.
FÉLIX, domestique de Fadinard.
ACHILLE DE ROSALBA, jeune lion.
HÉLÈNE, fille de Nonancourt.
ANAÏS, femme de Beauperthuis.
LA BARONNE DE CHAMPIGNY CLARA, modiste.
VIRGINIE, bonne chez Beauperthuis.
UNE FEMME DE CHAMBRE DE LA BARONNE UN CAPORAL.
UN DOMESTIQUE.
INVITÉS DES DEUX SEXES GENS DE LA NOCE.
La scène est à Paris.
Chez Fadinard.
Un salon octogone. Au fond, porte à deux battants s’ouvrant sur la scène. Une porte dans chaque pan coupé. Deux portes aux premiers plans latéraux. À gauche, contre la cloison, une table avec tapis, sur laquelle est un plateau portant carafe, verre, sucrier. Chaises.
Virginie, Félix.
Non, laissez-moi, monsieur Félix !… Je n’ai pas le temps de jouer.
Rien qu’un baiser ?
Je ne veux pas !…
Puisque je suis de votre pays !… je suis de Rambouillet…
Ah ! ben ! s’il fallait embrasser tous ceux qui sont de Rambouillet !…
Il n’y a que quatre mille habitants.
Il ne s’agit pas de ça… M. Fadinard, votre bourgeois, se marie aujourd’hui… vous m’avez invitée à venir voir la corbeille… voyons la corbeille !…
Nous avons bien le temps… Mon maître est parti, hier soir, pour aller signer son contrat chez le beau-père… il ne revient qu’à onze heures, avec toute sa noce, pour aller à la mairie.
La mariée est-elle jolie ?
Peuh !… je lui trouve l’air godiche ; mais elle est d’une bonne famille… c’est la fille d’un pépiniériste de Charentonneau… le père Nonancourt.
Dites donc, monsieur Félix… si vous entendez dire qu’elle ait besoin d’une femme de chambre… pensez à moi.
Vous voulez donc quitter votre maître… M. Beauperthuis ?
Ne m’en parlez pas… c’est un acariâtre, premier numéro… Il est grognon, maussade, sournois, jaloux… et sa femme donc !… certainement, je n’aime pas à dire du mal des maîtres…
Oh ! non !…
Une chipie ! une bégueule, qui ne vaut pas mieux qu’une autre.
Parbleu !
Dès que Monsieur part… crac ! elle part… et où va-t-elle ?… elle ne me l’a jamais dit… jamais !…
Oh ! vous ne pouvez pas rester dans cette maison-là.
Et puis, ça me ferait tant plaisir de servir avec quelqu’un de Rambouillet…
Seine-et-Oise !
Virginie, Félix, Vézinet.
Ne vous dérangez pas… c’est moi, l’oncle Vézinet… La noce est-elle arrivée ?
Pas encore, aimable perruque !…
Qu’est-ce que vous faites donc ?
Il est sourd comme un pot… vous allez voir…
À Vézinet.
Nous allons donc à la noce, joli jeune homme ?… Nous allons donc pincer un rigodon ?… Si ça ne fait pas pitié !…
Il lui offre une chaise.
Allez donc vous coucher !
Merci, mon ami, merci !… J’ai d’abord cru que le rendez-vous était à la mairie ; mais j’ai appris que c’était ici ; alors, je suis venu ici.
Oui ! M. de la Palisse est mort… est mort de maladie…
Non pas à pied, en fiacre !
Remettant son carton à Virginie.
Tenez, portez ça dans la chambre de la mariée… c’est mon cadeau de noces… Prenez garde… c’est fragile !…
Je vais profiter de ça pour voir la corbeille…
Saluant Vézinet.
Adieu, amour de sourd !…
Elle entre à gauche, deuxième porte, avec le carton.
Elle est gentille, cette petite… Eh ! eh ! ça fait plaisir de rencontrer un joli minois.
Par exemple !… à votre âge !… ça va finir !… gros farceur, ça va finir !
Merci !…
À part.
Il est très convenable, ce garçon…
Vézinet, Fadinard, Félix.
Dételez le cabriolet !…
En scène.
Ah ! voilà une aventure !… ça me coûte vingt francs, mais je ne les regrette pas… Félix !…
Monsieur !…
Figure-toi…
Monsieur arrive seul ?… et la noce de Monsieur ?…
Elle est en train de s’embarquer à Charentonneau… dans huit fiacres… J’ai pris les devants pour voir si rien ne cloche dans mon nid conjugal… Les tapissiers ont-ils fini ?… A-t-on apporté la corbeille, les cadeaux de noce ?…
Oui, monsieur… tout est là dans la chambre…
Très bien !… Figure-toi que, parti ce matin à huit heures de Charentonneau…
Mon neveu se fait bien attendre…
L’oncle Vézinet !…
À Félix.
Va-t’en !… j’ai mieux que toi !…
Félix se retire au fond ; commençant son récit.
Figurez-vous que, parti…
Mon neveu, permettez-moi de vous féliciter…
Il cherche à embrasser Fadinard.
Hein ?… quoi ?… Ah ! oui…
Ils s’embrassent. À part.
On s’embrasse énormément dans la famille de ma femme !…
Haut, reprenant le ton du récit.
Parti ce matin à huit heures de Charentonneau…
Et la mariée ?…
Oui… elle me suit de loin… dans huit fiacres…
Reprenant.
Parti ce matin à huit heures de Charentonneau…
Je viens d’apporter mon cadeau de noces…
C’est gentil de votre part…
Reprenant son récit.
J’étais dans mon cabriolet… je traversais le bois de Vincennes… tout à coup je m’aperçois que j’ai laissé tomber mon fouet…
Mon neveu, ces sentiments vous honorent.
Quels sentiments !… Ah ! sapristi ! j’oublie toujours qu’il est sourd !… ça ne fait rien…
Continuant.
Comme le manche est en argent, j’arrête mon cheval et je descends… À cent pas de là, je l’aperçois dans une touffe d’orties… je me pique les doigts.
J’en suis bien aise.
Merci !… je retourne… plus de cabriolet !… mon cabriolet avait disparu !…
Monsieur a perdu son cabriolet ?…
Monsieur Félix, je cause avec mon oncle qui ne m’entend pas… Je vous prie de ne pas vous mêler de ces épanchements de famille.
Je dirai plus : les bons maris font les bonnes femmes.
Oui… turlututu !… ran plan plan !… Mon cabriolet avait disparu… Je questionne, j’interroge… On me dit qu’il y en a un d’arrêté au coin du bois… J’y cours, et qu’est-ce que je trouve ?… Mon cheval en train de mâchonner une espèce de bouchon de paille, orné de coquelicots… Je m’approche… aussitôt une voix de femme part de l’allée voisine, et s’écrie : « Ciel ! mon chapeau !… » Le bouchon de paille était un chapeau !… Elle l’avait suspendu à un arbre, tout en causant avec un militaire…
Ah ! ah ! c’est cocasse !…
Entre nous, je crois que c’est une gaillarde…
Non, je suis de Chaillot… j’habite Chaillot.
Turlututu !… ran plan plan !…
Près de la pompe à feu !…
Oui, c’est convenu !… J’allais présenter mes excuses à cette dame et lui offrir de payer le dommage, lorsque ce militaire s’interpose… une espèce d’Africain rageur… Il commence par me traiter de petit criquet !… Sapristi !… la moutarde me monte au nez… et, ma foi, je l’appelle Beni-zoug-zoug !… Il s’élance sur moi… je fais un bond… et je me trouve dans mon cabriolet… la secousse fait partir mon cheval… et me voilà !… Je n’ai eu que le temps de lui jeter une pièce de vingt francs pour le chapeau… ou de vingt sous !… car je ne suis pas fixé… Je verrai ça, ce soir, en faisant ma caisse…
Tirant de sa poche un fragment de chapeau de paille, orné de coquelicots.
Voilà la monnaie de ma pièce ?…
La paille est belle !…
Oui, mais trop chère la botte !…
Il faudrait chercher longtemps avant de trouver un chapeau pareil… j’en sais quelque chose.
Voyons…
Monsieur Félix, je vous prie de ne pas vous mêler à mes épanchements de famille…
Mais, monsieur !…
Silence, maroufle !… comme dit l’ancien répertoire.
Félix remonte.
Dites donc… à quelle heure va-t-on à la mairie ?
À onze heures !… onze heures !…
Il montre avec ses doigts.
On dînera tard… j’ai le temps d’aller prendre un riz au lait… vous permettrez ?…
Il remonte.
Comment donc !… ça me fera extrêmement plaisir…
Adieu, mon neveu !…
Adieu, mon oncle…
À Vézinet, qui cherche à l’embrasser.
Hein ?… quoi ?… Ah ! oui… c’est un tic de famille.
Se laissant embrasser.
Là !…
À part.
Une fois marié, tu ne me pinceras pas souvent à jouer à ça… non… non…
Et l’autre côté ?
C’est ce que je disais… « Et l’autre côté ? »
Vézinet l’embrasse sur l’autre joue.
Là…
Air : Quand nous sommes si fatigués. (Représentants en vacances. Acte 1er).
Vézinet, sort par le fond. Félix entre à gauche, deuxième plan, en emportant le fragment de chapeau.
FADINARD, seul.
Enfin… dans une heure, je serai marié… je n’entendrai plus mon beau-père me crier à chaque instant : « Mon gendre, tout est rompu ! » – Vous êtes-vous trouvé quelquefois en relations avec un porc-épic ? Tel est mon beau-père !… J’ai fait sa connaissance dans un omnibus… Son premier mot fut un coup de pied… J’allais lui répondre un coup de poing, quand un regard de sa fille me fit ouvrir la main… et je passai ses six gros sous au conducteur… – Après ce service il ne tarda pas à m’avouer qu’il était pépiniériste à Charentonneau… – Voyez comme l’amour rend ingénieux… Je lui dis : « Monsieur, vendez-vous de la graine de carottes ? » – Il me répondit : « Non, mais j’ai de bien beaux géraniums. » – Cette réponse fut un éclair. « Combien le pot ? – Quatre francs. – Marchons ! » Arrivés chez lui, je choisis quatre pots (c’était justement la fête de mon portier), et je lui demande la main de sa fille. – « Qui êtes-vous ? – J’ai vingt-deux francs de rente… – Sortez ! – Par jour ! Asseyez-vous donc ! » – Admirez-vous la laideur de son caractère ! – À partir de ce moment, je fus admis à partager sa soupe aux choux en compagnie du cousin Bobin, un grand dadais qui a la manie d’embrasser tout le monde… surtout ma femme… – On me répond à ça : « Bah ! ils ont été élevés ensemble ! – ce n’est pas une raison… Et une fois marié… – Marié !!!
Au public.
Êtes-vous comme moi ?… Ce mot me met une fourmi à chaque pointe de cheveu… Il n’y a pas à dire… dans une heure, je le serai…
Vivement.
marié !… J’aurai une petite femme à moi tout seul !… et je pourrai l’embrasser sans que le porc-épic que vous savez me crie : « Monsieur, on ne marche pas dans les plates-bandes ! » Pauvre petite femme !…
Au public.
Eh bien, je crois que je lui serai fidèle… parole d’honneur !… Non ?… Oh ! que si !… Elle est si gentille, mon Hélène !… sous sa couronne de mariée !…
Air du Serment.