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"Le Voyage de monsieur Perrichon, écrit par Eugène Labiche, est une comédie en trois actes qui nous entraîne dans les aventures rocambolesques d'un homme d'affaires bourgeois, Monsieur Perrichon.
Monsieur Perrichon, personnage haut en couleur, décide de partir en voyage avec sa femme et sa fille pour profiter de vacances bien méritées. Mais dès le début du voyage, les ennuis commencent. Entre les retards de train, les rencontres inattendues et les quiproquos, Monsieur Perrichon se retrouve plongé dans des situations aussi drôles que déconcertantes.
Au fil de l'histoire, nous découvrons un personnage à la fois naïf et prétentieux, qui se retrouve confronté à des personnages hauts en couleur tels que Boulotte, une jeune femme au caractère bien trempé, ou encore Daniel, un jeune homme séduisant et mystérieux.
Labiche, maître de la comédie de mœurs, nous offre ici une satire sociale pleine d'humour et de rebondissements. À travers les péripéties de Monsieur Perrichon, l'auteur nous invite à réfléchir sur les valeurs de la société bourgeoise du XIXe siècle, tout en nous divertissant.
Le Voyage de monsieur Perrichon est une pièce de théâtre qui allie comique de situation, jeux de mots et quiproquos, pour notre plus grand plaisir. Labiche, avec sa plume légère et pleine d'esprit, nous offre un véritable moment de détente et de rire.
Que vous soyez amateur de théâtre ou simplement en quête d'une lecture divertissante, Le Voyage de monsieur Perrichon saura vous séduire par son humour décalé et sa galerie de personnages attachants. Plongez dans cette comédie savoureuse et laissez-vous emporter par les aventures trépidantes de Monsieur Perrichon !
Extrait : ""MAJORIN, se promenant avec impatience. Ce Perrichon n'arrive pas ! Voilà une heure que je l'attends... C'est pourtant bien aujourd'hui qu'il doit partir pour la Suisse avec sa femme et sa fille..."""
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Seitenzahl: 85
Veröffentlichungsjahr: 2015
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EAN : 9782335014990
©Ligaran 2015
PERRICHON
LE COMMANDANT MATHIEU MAJORIN
ARMAND DESROCHES DANIEL SAVARY
JOSEPH, domestique du commandant
JEAN, domestique de Perrichon
MADAME PERRICHON
HENRIETTE, sa fille
UN AUBERGISTE
UN GUIDE
UN EMPLOYÉ DE CHEMIN DE FER COMMISSIONNAIRES
VOYAGEURS
La gare du chemin de fer de Lyon, à Paris. Au fond, barrière ouvrant sur les salles d’attente. Au fond, à droite, guichet pour les billets. Au fond, à gauche, bancs, marchande de gâteaux ; à gauche, marchande de livres.
MAJORIN, UN EMPLOYÉ DE CHEMIN DE FER, VOYAGEURS, COMMISSIONNAIRES
Ce Perrichon n’arrive pas ! Voilà une heure que je l’attends… C’est pourtant bien aujourd’hui qu’il doit partir pour la Suisse avec sa femme et sa fille…
Avec amertume.
Des carrossiers qui vont en Suisse ! des carrossiers qui ont quarante mille livres de rente ! des carrossiers qui ont voiture ! Quel siècle ! Tandis que, moi, je gagne deux mille quatre cents francs… un employé laborieux, intelligent, toujours courbé sur son bureau… Aujourd’hui j’ai demandé un congé… j’ai dit que j’étais de garde. Il faut absolument que je voie Perrichon avant son départ… je veux le prier de m’avancer mon trimestre… six cents francs ! Il va prendre son air protecteur… faire l’important !… un carrossier ! ça fait pitié ! Il n’arrive toujours pas ! on dirait qu’il le fait exprès !
S’adressant à un facteur qui passe suivi de voyageurs.
Monsieur, à quelle heure part le train direct pour Lyon ?…
Demandez à l’employé.
Il sort par la gauche.
Merci… manant !
S’adressant à l’employé qui est près du guichet.
Monsieur, à quelle heure part le train direct pour Lyon ?…
Ça ne me regarde pas ! voyez l’affiche.
Il désigne une affiche à la cantonade à gauche.
Merci…
À part.
Ils sont polis dans ces administrations ! Si jamais tu viens à mon bureau, toi !… Voyons l’affiche…
Il sort par la gauche.
L’EMPLOYÉ, PERRICHON, MADAME PERRICHON, HENRIETTE
Ils entrent par la droite.
Par ici !… ne nous quittons pas ! nous ne pourrions plus nous retrouver… Où sont nos bagages ?…
Regardant à droite ; à la cantonade.
Ah très bien ! Qui est-ce qui a les parapluies ?…
Moi, papa.
Et le sac de nuit ?… les manteaux ?…
Les voici !
Et mon panama ?… Il est resté dans le fiacre !
Faisant un mouvement pour sortir et s’arrêtant.
Ah ! non ! je l’ai à la main !… Dieu, que j’ai chaud !
C’est ta faute !… tu nous presses, tu nous bouscules !… je n’aime pas à voyager comme ça !
C’est le départ qui est laborieux… une fois que nous serons casés !… Restez là, je vais prendre les billets…
Donnant son chapeau à Henriette.
Tiens, garde-moi mon panama…
Au guichet.
Trois premières pour Lyon !…
Ce n’est pas ouvert ! Dans un quart d’heure !
Ah ! pardon ! c’est la première fois que je voyage…
Revenant à sa femme.
Nous sommes en avance.
Là ! quand je te disais que nous avions le temps… Tu ne nous as pas laissés déjeuner !
Il vaut mieux être en avance !… on examine la gare !
À Henriette.
Eh bien, petite fille, es-tu contente ?… Nous voilà partis !… encore quelques minutes, et, rapides comme la flèche de Guillaume Tell, nous nous élancerons vers les Alpes !
À sa femme.
Tu as pris la lorgnette ?
Mais oui !
Sans reproches, voilà au moins deux ans que tu nous promets ce voyage.
Ma fille, il fallait que j’eusse vendu mon fonds… Un commerçant ne se retire pas aussi facilement des affaires qu’une petite fille de son pensionnat !… D’ailleurs, j’attendais que ton éducation fût terminée pour la compléter en faisant rayonner devant toi le grand spectacle de la nature !
Ah çà ! est-ce que vous allez continuer comme ça ?…
Quoi ?…
Vous faites des phrases dans une gare !
Je ne fais de phrases… j’élève les idées de l’enfant.
Tirant de sa poche un petit carnet.
Tiens, ma fille, voici un carnet que j’ai acheté pour toi.
Pour quoi faire ?…
Pour écrire d’un côté la dépense, et de l’autre les impressions.
Quelles impressions ?…
Nos impressions de voyage ! Tu écriras, et moi je dicterai.
Comment ! Vous allez vous faire auteur à présent ?
Il ne s’agit pas de me faire auteur… mais il me semble qu’un homme du monde peut avoir des pensées et les recueillir sur un carnet !
Ce sera bien joli !
Elle est comme ça, chaque fois qu’elle n’a pas pris son café !
Monsieur, voici vos bagages. Voulez-vous les faire enregistrer ?…
Certainement ! Mais, auparavant, je vais les compter… parce que, quand on sait son compte… Un, deux, trois, quatre, cinq, six, ma femme, sept, ma fille, huit, et moi, neuf. Nous sommes neuf.
Enlevez !
Dépêchons-nous !
Pas par là, c’est par ici !
Il indique la gauche.
Ah ! très bien !
Aux femmes.
Attendez-moi là !… ne nous perdons pas !
Il sort en courant, suivant le facteur.
MADAME PERRICHON, HENRIETTE, puis DANIEL
Pauvre père ! quelle peine il se donne !
Il est comme un ahuri !
Je ne sais pas encore où je vais, attendez !
Apercevant Henriette.
C’est elle ! je ne me suis pas trompé !
Il salue Henriette, qui lui rend son salut.
Quel est ce monsieur ?…
C’est un jeune homme qui m’a fait danser la semaine dernière au bal du huitième arrondissement.
Un danseur !
Elle salue Daniel.
Madame !… mademoiselle !… je bénis le hasard… Ces dames vont partir ?…
Oui, monsieur !
Ces dames vont à Marseille, sans doute ?…
Non, monsieur.
À Nice, peut-être ?…
Non, monsieur !
Pardon, madame… je croyais… si mes services…
Bourgeois ! vous n’avez que le temps pour vos bagages.
C’est juste ! allons !
À part.
J’aurais voulu savoir où elles vont… avant de prendre mon billet…
Saluant.
Madame… mademoiselle…
À part.
Elles partent, c’est le principal !
Il sort par la gauche.
MADAME PERRICHON, HENRIETTE, puis ARMAND
Il est très bien, ce jeune homme !
Portez ma malle aux bagages… je vous rejoins !
Apercevant Henriette.
C’est elle !
Ils se saluent.
Quel est ce monsieur ?…
C’est encore un jeune homme qui m’a fait danser au bal du huitième arrondissement.
Ah çà ! ils se sont donc tous donné rendez-vous ici ?… N’importe, c’est un danseur !
Saluant.
Monsieur…
Madame… mademoiselle… je bénis le hasard… Ces dames vont partir ?
Oui, monsieur.
Ces dames vont à Marseille, sans doute ?…
Non, monsieur.
À Nice, peut-être ?…
Tiens, comme l’autre.
Haut.
Non, monsieur !
Pardon, madame, je croyais… Si mes services…
Après ça, ils sont du même arrondissement.
Je ne suis pas plus avancé… je vais faire enregistrer ma malle… je reviendrai !
Saluant.
Madame… mademoiselle…
MADAME PERRICHON, HENRIETTE, MAJORIN, puis PERRICHON
Il est très bien, ce jeune homme !… Mais que fait ton père ? Les jambes me rentrent dans le corps !
Je me suis trompé, ce train ne part que dans une heure !
Tiens, monsieur Majorin !
Enfin, les voici !
Vous ! comment n’êtes-vous pas à votre bureau ?…
J’ai demandé un congé, belle dame ; je ne voulais pas vous laisser partir sans vous faire mes adieux !
Comment ! c’est pour cela que vous êtes venu ! Ah ! que c’est aimable !
Mais, je ne vois pas Perrichon !
Papa s’occupe des bagages.
Les billets d’abord ! très bien !
Ah ! le voici ! Bonjour, cher ami !
Ah ! c’est toi ! tu es bien gentil d’être venu !… Pardon, il faut que je prenne mes billets !
Il le quitte.
Il est poli !
Monsieur, on ne veut pas enregistrer mes bagages avant que j’aie pris mes billets…
Ce n’est pas ouvert ! attendez !
« Attendez ! » et là-bas, ils m’ont dit : « Dépêchez-vous ! »
S’essuyant le front.
Je suis en nage !
Et moi, je ne tiens plus sur mes jambes !
Eh bien, asseyez-vous.
Indiquant le fond à gauche.
Voilà des bancs… Vous êtes bonnes de rester plantées là comme deux factionnaires.
C’est toi-même qui nous as dit : « Restez là ! » Tu n’en finis pas ! tu es insupportable !
Voyons, Caroline !
Ton voyage ! j’en ai déjà assez !
On voit bien que tu n’as pas pris ton café ! Tiens, va t’asseoir !
Oui, mais dépêche-toi !
Elle va s’asseoir avec Henriette.
PERRICHON, MAJORIN
Joli petit ménage !
C’est toujours comme ça quand elle n’a pas pris son café… Ce bon Majorin ! c’est bien gentil à toi d’être venu !
Oui, je voulais te parler d’une petite affaire.
Et mes bagages qui sont resté là-bas sur une table… Je suis inquiet !
Haut.
Ce bon Majorin ! c’est bien gentil à toi d’être venu !…
À part.
Si j’y allais ?…
J’ai un petit service à te demander.
À moi ?…