29 degrés à l'ombre - Eugène Labiche - E-Book

29 degrés à l'ombre E-Book

Eugène Labiche

0,0
9,99 €

-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

Extrait : "POMADOUR, achevant de lancer son dernier palet : C'est incroyable... je ne peux pas mettre dans le mille... Toujours dans le dix... COURTIN, écrivant sur une petite ardoise : Je vais faire ton compte... Nous disons : Pomadour dix... trente... dix... dix... ça te fais soixante. POMADOUR : Pas plus ? C'est à Piget à jouer. PIGET : Ce n'est pas pour me vanter... mais il fait joliment chaud aujourd'hui..."

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes.

LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants :

• Livres rares
• Livres libertins
• Livres d'Histoire
• Poésies
• Première guerre mondiale
• Jeunesse
• Policier

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB

Seitenzahl: 30

Veröffentlichungsjahr: 2015

Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



EAN : 9782335055399

©Ligaran 2015

29 Degrés à l’ombre

COMÉDIE EN UN ACTE

Représentée pour la première fois, à Paris, sur le théâtre du PALAIS-ROYAL, le 9 avril 1873.

Un jardin. À droite, la maison d’habitation. À gauche, un petit bâtiment servant d’orangerie. Un jeu de tonneau au fond. Chaises, bancs et tables de jardin.

Personnages

POMADOUR.

M. ADOLPHE.

COURTIN.

PIGET.

THOMAS, jardinier.

MADAME POMADOUR.

La scène se passe à la campagne de Pomadour, aux environs de Paris.

Scène première

Piget, Pomadour, Courtin.

Au lever du rideau, les trois personnages sont au fond et jouent au tonneau.

POMADOUR,achevant de lancer son dernier palet

C’est incroyable… je ne peux pas mettre dans le mille… Toujours dans le dix…

COURTIN,écrivant sur une petite ardoise

Je vais faire ton compte… Nous disons : Pomadour dix… trente… dix… dix… ça t’en fait soixante.

POMADOUR

Pas plus ? C’est à Piget à jouer.

PIGET

Ce n’est pas pour me vanter… mais il fait joliment chaud aujourd’hui.

POMADOUR,regardant le thermomètre qui est près de la perte de l’orangerie

Vingt-neuf degrés à l’ombre… Après la partie de tonneau, si vous voulez, pour nous reposer, nous arroserons un peu.

PIGET

Ah ! merci !… Je ne sais pas ce que j’ai !… tu nous as donné à déjeuner un petit vin blanc… J’ai envie de dormir.

POMADOUR

Qu’il est mollasse, ce Piget !… Voyons, de l’énergie, sacrebleu !… Songeons que la partie est sérieuse… Nous jouons cinquante centimes, et il s’agit d’une bonne œuvre… Les bénéfices seront versés intégralement à la souscription qui est ouverte dans la commune pour la construction de notre maison d’école.

COURTIN

Tiens ! c’est une jolie idée, ça !

POMADOUR

Elle est de moi. Jusqu’à présent, on apprenait à lire dans une grange… Ce n’était pas digne.

COURTIN

Oh ! pourvu qu’on apprenne !

PIGET

A-t-on déjà versé beaucoup à ta souscription ?

POMADOUR

Moi, j’ai donné vingt francs, comme propriétaire et comme notable… L’adjoint a donné quarante sous… comme adjoint… ça fait vingt-deux francs.

COURTIN

Ils ne sont pas chauds pour l’instruction dans ta commune.

POMADOUR

C’est égal… il ne faut pas se décourager… Retenez bien ceci : plus un peuple a de lumières, plus il est éclairé.

PIGET

C’est comme les salles de bal.

POMADOUR

Et plus il est éclairé…

COURTIN

Plus il a de lumières.

POMADOUR

Voilà !… C’est à Piget à jouer.

PIGET,à part

Est-il rasant avec son tonneau !

Il va jouer au fond

POMADOUR,à Courtin

Mais où est donc passé ton ami ?

COURTIN

Adolphe ?… Il est remonté dans sa chambre.

PIGET,à part

Lui, pas bête !

COURTIN

Il était un peu fatigué… la chaleur, le soleil… Dis donc, tu ne m’en veux pas de te l’avoir amené ?

POMADOUR

Du tout ; il est charmant, ce garçon, il m’a plu tout de suite.

COURTIN

Je l’ai rencontré au chemin de fer, je lui ai dit : « Où vas-tu comme ça ? » Il m’a répondu : « Je n’en sais rien. – Eh bien, viens avec nous chez Pomadour. – Mais je ne le connais pas. – Qu’est-ce que ça fait ?… C’est dimanche, je te présenterai… » Et il est venu.

POMADOUR

Et il a bien fait… Il m’a l’air d’un homme comme il faut… des gants !

COURTIN

Oh ! très bien élevé !… et instruit !… et musicien !

POMADOUR

On voit tout de suite que c’est un homme du monde ; à table, il a dit à madame Pomadour que toutes les femmes étaient des roses.

PIGET

Moi, je le pensais.

POMADOUR

Joue donc !

COURTIN

Oh ! il n’est pas embarrassé pour décocher un compliment. Entre nous, c’est un homme à femmes…

POMADOUR

Mais il m’a l’air de friser la cinquantaine, ton homme à femmes.

COURTIN

Ah ! ça ne fait rien… Il sait s’arranger… À partir de trois heures, il est toujours jeune ; et puis c’est un gaillard, son système est de brusquer.

POMADOUR