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Extrait : "POMADOUR, achevant de lancer son dernier palet : C'est incroyable... je ne peux pas mettre dans le mille... Toujours dans le dix... COURTIN, écrivant sur une petite ardoise : Je vais faire ton compte... Nous disons : Pomadour dix... trente... dix... dix... ça te fais soixante. POMADOUR : Pas plus ? C'est à Piget à jouer. PIGET : Ce n'est pas pour me vanter... mais il fait joliment chaud aujourd'hui..."
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Seitenzahl: 30
Veröffentlichungsjahr: 2015
EAN : 9782335055399
©Ligaran 2015
COMÉDIE EN UN ACTE
Représentée pour la première fois, à Paris, sur le théâtre du PALAIS-ROYAL, le 9 avril 1873.
Un jardin. À droite, la maison d’habitation. À gauche, un petit bâtiment servant d’orangerie. Un jeu de tonneau au fond. Chaises, bancs et tables de jardin.
POMADOUR.
M. ADOLPHE.
COURTIN.
PIGET.
THOMAS, jardinier.
MADAME POMADOUR.
La scène se passe à la campagne de Pomadour, aux environs de Paris.
Piget, Pomadour, Courtin.
Au lever du rideau, les trois personnages sont au fond et jouent au tonneau.
C’est incroyable… je ne peux pas mettre dans le mille… Toujours dans le dix…
Je vais faire ton compte… Nous disons : Pomadour dix… trente… dix… dix… ça t’en fait soixante.
Pas plus ? C’est à Piget à jouer.
Ce n’est pas pour me vanter… mais il fait joliment chaud aujourd’hui.
Vingt-neuf degrés à l’ombre… Après la partie de tonneau, si vous voulez, pour nous reposer, nous arroserons un peu.
Ah ! merci !… Je ne sais pas ce que j’ai !… tu nous as donné à déjeuner un petit vin blanc… J’ai envie de dormir.
Qu’il est mollasse, ce Piget !… Voyons, de l’énergie, sacrebleu !… Songeons que la partie est sérieuse… Nous jouons cinquante centimes, et il s’agit d’une bonne œuvre… Les bénéfices seront versés intégralement à la souscription qui est ouverte dans la commune pour la construction de notre maison d’école.
Tiens ! c’est une jolie idée, ça !
Elle est de moi. Jusqu’à présent, on apprenait à lire dans une grange… Ce n’était pas digne.
Oh ! pourvu qu’on apprenne !
A-t-on déjà versé beaucoup à ta souscription ?
Moi, j’ai donné vingt francs, comme propriétaire et comme notable… L’adjoint a donné quarante sous… comme adjoint… ça fait vingt-deux francs.
Ils ne sont pas chauds pour l’instruction dans ta commune.
C’est égal… il ne faut pas se décourager… Retenez bien ceci : plus un peuple a de lumières, plus il est éclairé.
C’est comme les salles de bal.
Et plus il est éclairé…
Plus il a de lumières.
Voilà !… C’est à Piget à jouer.
Est-il rasant avec son tonneau !
Il va jouer au fond
Mais où est donc passé ton ami ?
Adolphe ?… Il est remonté dans sa chambre.
Lui, pas bête !
Il était un peu fatigué… la chaleur, le soleil… Dis donc, tu ne m’en veux pas de te l’avoir amené ?
Du tout ; il est charmant, ce garçon, il m’a plu tout de suite.
Je l’ai rencontré au chemin de fer, je lui ai dit : « Où vas-tu comme ça ? » Il m’a répondu : « Je n’en sais rien. – Eh bien, viens avec nous chez Pomadour. – Mais je ne le connais pas. – Qu’est-ce que ça fait ?… C’est dimanche, je te présenterai… » Et il est venu.
Et il a bien fait… Il m’a l’air d’un homme comme il faut… des gants !
Oh ! très bien élevé !… et instruit !… et musicien !
On voit tout de suite que c’est un homme du monde ; à table, il a dit à madame Pomadour que toutes les femmes étaient des roses.
Moi, je le pensais.
Joue donc !
Oh ! il n’est pas embarrassé pour décocher un compliment. Entre nous, c’est un homme à femmes…
Mais il m’a l’air de friser la cinquantaine, ton homme à femmes.
Ah ! ça ne fait rien… Il sait s’arranger… À partir de trois heures, il est toujours jeune ; et puis c’est un gaillard, son système est de brusquer.