Frisette - Eugène Labiche - E-Book

Frisette E-Book

Eugène Labiche

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Beschreibung

Extrait : "LA VOIX: Mamzelle Frisette, mamzelle Frisette? Frisette: Hein! Quoi? LA VOIX: Pardon de vous déranger. C'est moi, Barbaroux, le brasseur. Frisette: Qu'est-ce que vous voulez encore? LA VOIX: Toujours la même chose, vous savez bien. Frisette: ça ne se peut pas. LA VOIX: Pourtant, vot'tante m'a dit que si... Frisette: Et moi, je vous dis que non. Bonjour, monsieur."À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARANLes éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes. LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants : • Livres rares• Livres libertins• Livres d'Histoire• Poésies• Première guerre mondiale• Jeunesse• Policier

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EAN : 9782335055160

©Ligaran 2015

Frisette

VAUDEVILLE EN UN ACTE

Représenté pour la première fois, à Paris, sur le théâtre du PALAIS-ROYAL le 28 avril 1846.

Le théâtre représente une chambre d’hôtel garni. – Au fond, à gauche, un lit avec rideaux ; à droite du lit, une fontaine, puis une porte conduisant à l’extérieur. – À gauche, au premier plan, une croisée ; au deuxième plan, une cheminée ; au troisième plan, une porte conduisant à un cabinet. – À droite, premier plan, une porte conduisant à un cabinet ; deuxième plan, une cheminée ; troisième plan, une croisée. – Une moitié de la chambre est tapissée d’un papier rouge, l’autre d’un papier jaune. – À gauche, une table, – Chaises, un vase sur chaque cheminée ; pelle, pincettes, un gril, un réchaud.

Personnages

GAUDRION, garçon boulanger.

FRISETTE, ouvrière en dentelles.

MADAME MÉNACHET, portière.

LA VOIX DE BARBAROUX.

À Paris, dans un hôtel garni.

Scène première

Frisette, une voix en dehors.

Frisette achève sa toilette en face d’un miroir accroché à la cheminée de gauche.

LA VOIX

Mamzelle Frisette, mamzelle Frisette ?

FRISETTE

Hein ! quoi ?

LA VOIX

Pardon de vous déranger. C’est moi, Barbaroux, le brasseur.

FRISETTE

Qu’est-ce que vous voulez encore ?

LA VOIX

Toujours la même chose, vous savez bien.

FRISETTE

Ça ne se peut pas.

LA VOIX

Pourtant, vot’tante m’a dit que si…

FRISETTE

Et moi, je vous dis que non. Bonjour, monsieur.

LA VOIX

Au revoir, mamzelle, je reviendrai.

FRISETTE

Encore !

LA VOIX

Ce n’est pas vot’dernier mot ; je reviendrai.

Il descend lourdement.

FRISETTE

Ah ! par exemple, en voilà un qui est têtu !… j’ai eu beau lui dire vingt fois : « Jeune homme, vous m’ennuyez ;… jeune homme, je veux rester fille ;… jeune homme, je sais que vous avez des intentions pures ; mais j’ai juré une haine mortelle au sexe dont vous faites l’ornement… » C’est égal, il s’obstine… Il a trouvé le moyen de s’introduire chez ma tante la lingère, où je travaille… et, là, tous les jours le même refrain : « Ce n’est pas vot’dernier mot, mamzelle… je reviendrai… » Et il revient… voilà trois mois que ça dure… mais c’est comme s’il chantait. Plus souvent que je renoncerai à ma chère indépendance !

AIR : Bonjour, bonsoir. (Couder.)

Vivre en liberté,
De sa jeunesse
Être maîtresse ;
Hiver comme été
Suivre toujours sa volonté,
Conserver son cœur,
Et, d’un œil moqueur,
Voir tout séducteur ;
Prendre pour tuteur
Sa joyeuse humeur,
Voilà le vrai bonheur.
Sans soucis, sans amour,
De peu je me contente ;
Le travail, chaque jour,
Vient me payer ma rente.
Mon avoir est léger ;
Mais faut-il obliger,
Que l’malheureux s’présente,
J’ai de quoi partager.
Vivre en liberté,
Etc.
Scène II

Frisette, madame Ménachet.

MADAME MÉNACHET

Déjà levée, mamzelle Frisette ?

FRISETTE

Oui… j’ai mal dormi… j’ai rêvé mariage.

MADAME MÉNACHET

Un joli rêve !

Elle aide Frisette à s’habiller.

FRISETTE

Dites plutôt un cauchemar… Quelle nuit !

MADAME MÉNACHET

J’avais pourtant changé le traversin de côté, comme vous me l’aviez recommandé !

FRISETTE

Enfin !

MADAME MÉNACHET,rangeant à droite et à gauche

Ah ! c’est que je ne suis pas encore au courant de vos petites habitudes… depuis trois jours seulement que vous êtes ici… Mais vous verrez, avec le temps, je m’y mettrai… je viendrai vous faire votre feu le matin, à sept heures… vous ne sortez qu’à huit… et, pour se lever, on est bien aise… et puis, le soir aussi… avant votre retour… parce que, quand on se couche… on n’est pas fâché…

FRISETTE

Du tout, du tout !… faut être économe… je vous recommande même, à l’avenir, de ménager mon bois… il va trop vite… ce n’est pas une raison, parce que j’ai deux cheminées…

MADAME MÉNACHET

Soyez tranquille…

FRISETTE

C’est comme la chandelle… le sucre…

MADAME MÉNACHET

On y aura l’œil.

FRISETTE

Je suis très mécontente… Hier au soir, en rentrant, j’ai trouvé ma chambre empestée de fumée de tabac !

MADAME MÉNACHET

Par exemple !

FRISETTE

On dirait que, lorsque je n’y suis pas…

MADAME MÉNACHET,s’oubliant

Ah ! je sais ce que c’est !…

FRISETTE

Quoi donc ?

MADAME MÉNACHET,embarrassée

C’est… voilà ce que c’est… un voisin… au-dessus… et comme la fumée monte…

FRISETTE

Elle sera descendue tout exprès pour moi.

MADAME MÉNACHET

Dame ! les maisons sont si mai jointes !… et puis, voyez-vous, dans un hôtel garni… on n’est jamais si bien… Pourquoi donc que vous ne vous mettez pas dans vos meubles, mamzelle ?

FRISETTE

Pourquoi ? pourquoi ?… voilà une question !… Quand on gagne trente sous par jour et qu’on a des mois de nourrice à payer… vous croyez qu’il est facile… ?

MADAME MÉNACHET

Ah ! oui, je sais… ce pauvre enfant… C’est égal, ça vous fait honneur, ça, mamzelle… c’est un beau trait !

FRISETTE,arrangeant ses boucles de cheveux

Allons, bon ! j’ai perdu mes épingles… Tenez, sur la pelote… une noire…

MADAME MÉNACHET,allant chercher l’épingle sur la cheminée de droite et la lui donnant

Voilà !…

FRISETTE

Merci… Ah ! dites-moi… quel est donc ce monsieur que je rencontre tous les matins dans l’escalier ? il monte toujours quand je descends…

MADAME MÉNACHET

Un voisin.

FRISETTE