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Extrait : "LA VOIX: Mamzelle Frisette, mamzelle Frisette? Frisette: Hein! Quoi? LA VOIX: Pardon de vous déranger. C'est moi, Barbaroux, le brasseur. Frisette: Qu'est-ce que vous voulez encore? LA VOIX: Toujours la même chose, vous savez bien. Frisette: ça ne se peut pas. LA VOIX: Pourtant, vot'tante m'a dit que si... Frisette: Et moi, je vous dis que non. Bonjour, monsieur."À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARANLes éditions LIGARAN proposent des versions numériques de qualité de grands livres de la littérature classique mais également des livres rares en partenariat avec la BNF. Beaucoup de soins sont apportés à ces versions ebook pour éviter les fautes que l'on trouve trop souvent dans des versions numériques de ces textes. LIGARAN propose des grands classiques dans les domaines suivants : • Livres rares• Livres libertins• Livres d'Histoire• Poésies• Première guerre mondiale• Jeunesse• Policier
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Seitenzahl: 43
EAN : 9782335055160
©Ligaran 2015
VAUDEVILLE EN UN ACTE
Représenté pour la première fois, à Paris, sur le théâtre du PALAIS-ROYAL le 28 avril 1846.
Le théâtre représente une chambre d’hôtel garni. – Au fond, à gauche, un lit avec rideaux ; à droite du lit, une fontaine, puis une porte conduisant à l’extérieur. – À gauche, au premier plan, une croisée ; au deuxième plan, une cheminée ; au troisième plan, une porte conduisant à un cabinet. – À droite, premier plan, une porte conduisant à un cabinet ; deuxième plan, une cheminée ; troisième plan, une croisée. – Une moitié de la chambre est tapissée d’un papier rouge, l’autre d’un papier jaune. – À gauche, une table, – Chaises, un vase sur chaque cheminée ; pelle, pincettes, un gril, un réchaud.
GAUDRION, garçon boulanger.
FRISETTE, ouvrière en dentelles.
MADAME MÉNACHET, portière.
LA VOIX DE BARBAROUX.
À Paris, dans un hôtel garni.
Frisette, une voix en dehors.
Frisette achève sa toilette en face d’un miroir accroché à la cheminée de gauche.
Mamzelle Frisette, mamzelle Frisette ?
Hein ! quoi ?
Pardon de vous déranger. C’est moi, Barbaroux, le brasseur.
Qu’est-ce que vous voulez encore ?
Toujours la même chose, vous savez bien.
Ça ne se peut pas.
Pourtant, vot’tante m’a dit que si…
Et moi, je vous dis que non. Bonjour, monsieur.
Au revoir, mamzelle, je reviendrai.
Encore !
Ce n’est pas vot’dernier mot ; je reviendrai.
Il descend lourdement.
Ah ! par exemple, en voilà un qui est têtu !… j’ai eu beau lui dire vingt fois : « Jeune homme, vous m’ennuyez ;… jeune homme, je veux rester fille ;… jeune homme, je sais que vous avez des intentions pures ; mais j’ai juré une haine mortelle au sexe dont vous faites l’ornement… » C’est égal, il s’obstine… Il a trouvé le moyen de s’introduire chez ma tante la lingère, où je travaille… et, là, tous les jours le même refrain : « Ce n’est pas vot’dernier mot, mamzelle… je reviendrai… » Et il revient… voilà trois mois que ça dure… mais c’est comme s’il chantait. Plus souvent que je renoncerai à ma chère indépendance !
AIR : Bonjour, bonsoir. (Couder.)
Frisette, madame Ménachet.
Déjà levée, mamzelle Frisette ?
Oui… j’ai mal dormi… j’ai rêvé mariage.
Un joli rêve !
Elle aide Frisette à s’habiller.
Dites plutôt un cauchemar… Quelle nuit !
J’avais pourtant changé le traversin de côté, comme vous me l’aviez recommandé !
Enfin !
Ah ! c’est que je ne suis pas encore au courant de vos petites habitudes… depuis trois jours seulement que vous êtes ici… Mais vous verrez, avec le temps, je m’y mettrai… je viendrai vous faire votre feu le matin, à sept heures… vous ne sortez qu’à huit… et, pour se lever, on est bien aise… et puis, le soir aussi… avant votre retour… parce que, quand on se couche… on n’est pas fâché…
Du tout, du tout !… faut être économe… je vous recommande même, à l’avenir, de ménager mon bois… il va trop vite… ce n’est pas une raison, parce que j’ai deux cheminées…
Soyez tranquille…
C’est comme la chandelle… le sucre…
On y aura l’œil.
Je suis très mécontente… Hier au soir, en rentrant, j’ai trouvé ma chambre empestée de fumée de tabac !
Par exemple !
On dirait que, lorsque je n’y suis pas…
Ah ! je sais ce que c’est !…
Quoi donc ?
C’est… voilà ce que c’est… un voisin… au-dessus… et comme la fumée monte…
Elle sera descendue tout exprès pour moi.
Dame ! les maisons sont si mai jointes !… et puis, voyez-vous, dans un hôtel garni… on n’est jamais si bien… Pourquoi donc que vous ne vous mettez pas dans vos meubles, mamzelle ?
Pourquoi ? pourquoi ?… voilà une question !… Quand on gagne trente sous par jour et qu’on a des mois de nourrice à payer… vous croyez qu’il est facile… ?
Ah ! oui, je sais… ce pauvre enfant… C’est égal, ça vous fait honneur, ça, mamzelle… c’est un beau trait !
Allons, bon ! j’ai perdu mes épingles… Tenez, sur la pelote… une noire…
Voilà !…
Merci… Ah ! dites-moi… quel est donc ce monsieur que je rencontre tous les matins dans l’escalier ? il monte toujours quand je descends…
Un voisin.