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L'horizon de Marcel Nuss n'est ni plat ni haché de monts ardus, mais vallonné de courbes douces et de replis secrets. Le lointain est intime. Ressent-il le ciel plus que d'autres? Son épaisseur, sa moiteur, ses lueurs, l'air lui amène l'horizon et Marcel accepte tous les voyages, reçoit tout ce que ses sens lui apportent au risque assumé de la mélancolie ou de la colère. Il n'est pas un poète qui se soumet à l'exercice de l'écriture ordinaire, il dicte ses vers. Il les lit de son esprit et les voit avant de les écrire. Il ne renonce jamais à se lire et maîtrise l'art de la pudeur impudique, celle qui dévoile avec élégance mais sans complaisance. Tout. Divins horizons brule de couleurs sensuelles et se termine en chansons.
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Seitenzahl: 55
Veröffentlichungsjahr: 2021
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A Sophette, avec tous mes remerciements
Préambule
Horizons Ardents
Écriture
Sextant
Réveil
Incarnation
Mythe
Vivre
Fulgurances
Oser aimer ?
Harmonie
Coquinade
Un matin ordinaire
J'aimerais que tu m’aimes et que tu me le dises
Prières picturales
Souffrances d’amour
Stupre
Partir
Vendredi
Écoute
Baisers
Savoir
Hécatombe
Bouture
Être
Divine Nature
Préface
Fables d’Amour
Chansons
Tempo
Échos
La mort
Le concierge
Amours
Anne-Sophie
Pierres
Reprise
Rude
Gambade
Floralie
Cinéma
Gueule d’ange
Questions
Gueule de sein
C'est du Nouga
Catalpa
Les deux premiers recueils qui composent ce livre ont encore été écrits en les dictant, essentiellement à la mère de mes enfants qui m’a inspiré plusieurs des poèmes.
Ces deux premiers recueils ont été publiés à compte d’auteur, le second après avoir reçu le prix de la ville de Colmar 1992. Ils ont été tirés à 300 exemplaires et n’avaient jamais été réédités depuis lors. Ce sont mes derniers écrits dictés à des tiers. Ensuite, en 1992, j’ai fait l’acquisition de la première commande vocale disponible sur le marché français, elle était d’origine américano-suisse. Elle m’a permis d’écrire en dictant une lettre après l’autre, c’était fastidieux mais la vie m’avait appris que l’autonomie n’a pas de prix. Je me sentais enfin libre ! Dès lors mon écriture s’est davantage relâchée, mon intimité étant désormais sauvegardé, si j’ose dire : je ne confiais plus mes états d’âme à des tiers mais à un ordinateur.
Le troisième recueil est inédit. Il a été composé grâce à une version ultérieure et plus évoluée de la commande vocale, au début des années 2000.
Dans chaque poème, il y a une part de soi que l’on laisse d’une façon ou d’une autre. La force d’un poème, me semble-t-il, réside dans son authenticité, quelle que soit la forme et le style qu’il adopte. C’est son authenticité qui permet à la lectrice ou au lecteur de pouvoir se projeter et se l’approprier, lui donnant une autre vie, une autre texture, une autre tessiture, une autre force et un autre sens. Disséquer un poème, c’est comme autopsier un cadavre, que reste-t-il à part un diagnostic froid ? Un poème doit se ressentir, parler à la lectrice ou au lecteur. À l’instar de tant d’élèves, de par des générations, j’ai détesté la poésie à l’école. Et c’est dommage.
Bonne lecture à vous et merci d’apprécier la poésie. Merci pour elle.
Saint-Bauzille-de-la-Sylve, 11 mai 2020
Marcel Nuss
Écriture
A Gab' le cœur de ma plume
La calligraphie déliée de nos corps
écrit des paragraphes d'extase sensuelle
qui parsème le livre de nos connivences
et dans un déchaînement de virgules enthousiastes
nos sens rédigent de profanes dialogues intimes
en brèves phrases légères et impudiques
où le temps est mis entre parenthèses et
nos silences en points de suspension
lorsque la chair est verbe ultime
le plaisir est un délié de points d'exclamation
et lorsqu'entre guillemets tu me diras viens
je laisserai s'égarer mon point virgule
dans la prose fertile et écarlate
de ton amour alexandrin
un point c'est tout
Sextant
Je te sexe
mon amour
au creux du jour
au cœur de la nuit
d'une invite opportune
d'une étreinte impromptue
au cœur du jour
au creux de la nuit
sexe-moi
mon amour
Ecrire est un torrent
tributaire des saisons de l'esprit
tantôt aride tantôt tumultueux
j'écris pour m'éterniser
écrire est un torrent
qui charrie des tombereaux de mots
mots qui pleurent mots qui chantent
j'écris pour mieux respirer
écrire est une blessure
qui refuse de cicatriser
nourris-moi d'amour
et j'écrirai sur du papier d'azur
À Gab’
Naguère
en ces jours incertains
où je ne croyais en rien
je te rêvais
d'abondance
aujourd'hui
en ces jours trop courts
où la vie nous appartient
je t'aime
d'impatience
demain …
Réveil
Lent mouvement panoramique
mes yeux se posent sur son corps dénudé
dans le sillage de ses formes ombrées flânent
sur l'horizon de ses sillons cambrés.
Dans la quiétude pelvienne le phénix s'est levé
et déplissant ses ailes a quêté un baiser
hélas l'éden s'en est allé
laissant le phénix se consumer …
Incarnation
Et ton corps sur mon corps
Et nos chairs embrassées
Et nos lèvres enlacées
Et nos regards qui jouent
Et nos dialogues de silence
Et le plaisir renouvelé
Et le bonheur recréé
L'amour est une mystique qu'il est vain de pénétrer
Et nous qui nous aimons
Et les gens qui passent
Et la vie qui nous tisse
Et l'à-venir qui nous toise
Et la tendresse qui nous lie
Et nos cœurs qui s'oublient
Et nos corps qui se cherchent
L'amour est une prière qu'il est vain d'ignorer.
Mythe
Une gerbe doigtée
enlaça le phénix endormi
ravi il s'éleva déploiement écarlate
la gerbe de vestale
guida l'oiseau ardent
vers son jardin de Vénus
il se blottit dans le nid d'Aphrodite
une nuit profonde et calme
et caressa un rêve androgyne
entre les bras de l'amour la nuit s'assoupit
sur le lit ébouriffé reposaient des gerbes de doigt.
lorsque
nos corps s'unissent
au cœur de noces ludiques
lorsque
nos sexes s'épousent
en un mariage incarné
nos voies intimes
récitent une prose mystique
qui lie nos langues
en de longues plaintes déliées
j'aime me pénétrer
des secrets atours de nos sens
en habillant ma flamme pourpre
de ta robe écarlate
pour aller sanctifier la vie
sur les fluides ailes du plaisir
lorsque
l'amour retient son souffle
dans un silence qui respire
lorsque
l'extase se fait lumière
dans la pénombre qui scintille
Osmose de nos âmes
symbiose de nos corps
sur l'écheveau de nos vies
s'enroule le fil ténu de nos jours
qui entrelace et tisse les couleurs de notre amour
Osmose de nos corps
symbiose de nos âmes
Des myriades de mots que j'enchâsse comme des perles…
aléatoires ?
Corolles de vie qui s'effeuillent de vers en vers…
dérisoires ?
vers une mort intégrée au divin…
aléatoire ?
pour collectionner quelque éternelle trace…
dérisoire !
Vivre
Viens
verse la verge
dans le vagin velours
viens
l'avide veloutée
au volcan de vair
a
de vivaces envies
de verge volubile
viens
par vagues de vie dévidée
dans la voie dévoilée
viens
vit
Laisse-moi pénétrer
Le sanctuaire dévoilé
Le sillon déconcerté
Le sillage de tes étés
Le soleil de mes pensées
Laisse-moi pénétrer
L'essence de ton Etre
L'Etre de tes Sens
Le fond de nos origines
Le fruit de nos connivences
Laisse-moi pénétrer …
Fulgurancesouchamps de pastels