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Ecrit entre 1999 et 2002, ce livre raconte la fin d'un amour hors du commun débuté en 1978. Entre doutes, désespoirs et certitudes, le recueil navigue entre les émotions, les images et les ressentis.
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Seitenzahl: 99
Veröffentlichungsjahr: 2022
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©Autoéditions – Marcel NUSS
Dépôt légal : avril 2022
Couverture : Jill NUSS
ISBN : 9782322387878
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Ce recueil raconte la mort progressive d’un amour de vingt-quatre années. Amour déchiré et déchirant, à l’instar de tous les amours exceptionnelles.
Ces poèmes attendaient dans un coin d’ordinateur depuis près de vingt ans. Pourquoi aujourd’hui ? Parce que le passé est loin, parce que les circonstances, parce qu’il y a l’envie de leur donner vie et un avenir, quel qu’il soit. Parce que les poèmes n’ont de sens et de force et d’éternité que grâce aux personnes qui les découvrent, les lisent, les aiment ou non, se les approprient et les recréent.
Bonne lecture et bon vent à ce recueil.
(2000)
À Gaby, ma source et ma déchirure,
en souvenir de souvenirs…
Je rêve.
Que son clam contre mes cuisses rugisse à mort et me dévore corps et âme dans les clameurs de mon esprit engourdi par le cri des non-dits.
Que son cul s'épanouisse sur ses fesses joufflues d'Aphrodite charnelle et s'ouvre à l'intromission du nouveau-né, le mors au membre.
Je délire.
La vie est un cauchemar.
Un abîme sous mes pieds morts
où s'engouffrent mes regrets
de n'être à jamais qu'un être défait,
une distorsion vivante qui déforme
les regards et altère mes mots.
J'ai si peur de la vie à l'aube d'une vie naissante,
d'une mise en abyme de mes ultimes absences.
J'ai des rémanences d'outre-tombe, d'outre-vie,
d'outre-nous, d'outre-corps, de corps à cœur sans cœur,
j'ai des lueurs d'amour qu'effeuille l'horizon.
Si je n'étais que vacuité, silences insubmersibles
d'un buisson dénaturé, désarticulé par la nature
elle-même, par d'ardentes formes hiératiques
qui idéogramment l'azur d'une calligraphie difforme,
une nature-morte ?
La vie est une sodomie
trépassée,trépanée ?
Je rêve.
Être la cendre qui révulse et le bonheur qui convulse dans l'hyménée des contraires qui s'apparient à l'abri d'un gynécée incongru.
Avoir l'aval du corps là où l'esprit défaille devant les failles d'une vie qui préjuge tant d'elle-même qu'elle en oublie d'être et s'érige en post-partum.
Je délire.
Des cadavres sous tous les angles, des charniers décharnés, décomposés, disloqués jusqu'à l'os de l'insupportable altérité. Fascination. Focale morbide. Chant funèbre où la mort est belle à défaut d'être agréable, où l'aléatoire est éternel et la douleur transcendante dans des rictus de vies consumées, des séismes d'éléphant fou à hurler. Et des filles salvatrices. Offertes en désert. Chairs vitales au cœur de l'aridité. Corps en damier, la vie est une nitescence en noir et blanc, l'union des contraires dans un entrelacs polychrome. La beauté n'est qu'une charogne en sursis. Et la mort une beauté en attente ? Le feu ronge le superflu en un brasier qui saccage les dernières illusions. Que suis-je derrière mon œil polisson et ascétique lorsque les ravages entrent en action ? Un pantin articulé par l'amour.
La vie est une sagacité.
À Michel Bouvier
Cul par-dessus tête entrejambes ingambes pliures de gambettes torsions de torse torsades de membres dislocations élancées vers l'absolu mouvements arrêtés suspendus à la grâce de Dieu et du geste pur du silence et des murmures éblouis par les intrications de corps intrigants l'indicible beauté de femmes à la svelte souplesse limpide comme leur nudité portée par les grands écarts de la vie
Le verbe s'est fait corps calligraphie du sens sens dessus-dessous idéogramme de chair désossée d'os à la chair insensée et charnelle tellement charnelle que le sens est sensuel et éveille des contorsions de l'esprit des distorsions de l'œil appâté par ces apartés sublimes et surréalistes que sont les circonvolutions de l'espace
Corps
La vacuité du ciel sous les cerisiers d'Honshu le vide intemporel d'un azur pérenne qui nous emportera un jour mon amour dans un vol d'hirondelles par-delà l'océan du temps dissout à jamais au cœur des poussières d'âmes zen
Le vide nous inspire des contes bridés d'humilité le ciel est un no serti d'intempérances et d'éternité demain je t'aimerai encore sous le kimono du temps infini mon amour
Miotte ou L'Oiseau de Feu
Étreintes incendiaires sous l'œil interdit par l'oracle
pictural
qui l'éblouit dans une frénésie
de lumières sur la toile écrue crue comme la viequi mue et se meut
avide
Ikebana de couleurs
au zénith du jaillissement
calligraphies somptueuses au confins d'une vérité où les nuances
s'entrelacent
et s'entrechoquent
dans une symphonie entoilée
par une toile écrue crue comme la vie qui mue et se meurt
éthérée
sous le joug de la beauté épurée.
Qu'est l'art ? Un regard réincarné ?
Recueillement.
Zao Wou Ki dis-moi la vie qui teinte de fulgurances les lumières de l'âme les extases du silence Dis-moi l'épure qui nuance le regard surpris sur la ligne d'horizon de tes chants picturaux de tes espaces envoûtants contemplation poème effervescent Irradié et radieux face à tant d'acuité de beauté absolue Iridescences de l'esprit Ta peinture afflue en vagues laiteuses semence rouge bleue noire jaune ta peinture m'entonne Dis-moi la vie Zao Wou Ki
Je le déplore très fort mais je ne t'aime plus assez pour ne pas te tromper plein de regrets compassés avec les plus doux de mes soupirants les plus séduisants de tes délateurs les plus beaux de mes séducteurs les plus époustouflants de tes rivaux tes baisers par l'ourlet charnu de tes lèvres répandus sur ma bouche éperdue
d'insatiables encore
La chasse à courre dans la cour de ta chair la chair de ton corps le corps de tes entrailles bataille jeu de sang et de si de mais et de mais quand les je sont faits la nuit recouvre le jour
Le chasseur est traqué par la biche aux aguets le cor est acquis le cri est à quoi ah la la c'est le hallali sur le miroir de mes émois de me voir me glace si mâle membré dans ma psyché démembrée honnir la barbaque qui dérape à l'orée de la sagesse le plaisir est une paresse le désir une requête
le bonheur n'est-il que sfumato mon coco
La châsse accourt sur l'à-pic du verbe le Verbe de ta Chair la chair de ton sérail le sérail de ton engeance silence massacre d'ombres et de lumières de doutes et de doutes lorsque le nous s'apprivoise
seuls les sourds nous entendent
La fulguration de nos cœurs éclaire la pénombre de nos corps La forêt de nos âmes disloque la raison en sursis d'elle-même dans les ressacs du temps les discordes de l'esprit Je suis seul anachorète avide de toi anachronique vide de soi Narcisse s'empâte narcisse se déplume la psyché reste en rade devant le miroir de la lune la vie est une détumescence circonstanciée un anus des annales une homme un femme et vice versa le bonheur est au verso est-il censé être sensé je hais la censure mais j'appréhende la césure la raison est une purée de purin infâme bien accroché à l'âme excisée j'ai peur de désirer
Si j'étais un syndrome je serais un arbre à éléphants mais je suis qu'un pogrom atavique un ringard génétique rien de bien tranchantburceta lucullus branchez le fœtus dans l'arbre à papillons il s'envolera vers des cimes immarcescibles clash cash dans la pergola de nos amours le plasma de la vie est trop anémié paumoyer le cœur vers le sort ultime afin que la paupérisation du bonheur ait un parfum de biguine
J'encule la pantomime des jours que mon esprit s'ouvre sans rebours j'ai les boules que l'autre en moi me chamboule qu'il me riboule les acrostiches du corps mes maux débandent sous l'afflux du verbe l'être n'est qu'une suite d'affluents inertes j'ai la verge prise d'une profonde mélancolie où est l'ataraxie des sens lorsque le sens
est en goguette
ma mie ma fée ma vie mignote le sédiment de ma chair et lève le levain qui appréhende la mixtion le luffa s'interroge sur l'aptitude de l'érection je me sens con si con
Daguerréotype
Mouvement immobile. Instants tannés.
Séduction de l'esprit face à l'essence des choses. Panoramas. Paysages charnus, arides, luxuriants ou violents. Natures mortes, natures accortes, natures dénudées, vétustes ou lumineuses. Imago crescendo. En noir, blanc, gris, sépia ou arc-en-ciel. La vie en mat. Échec au temps. Mémoire insoluble.
Passion d'un corps dégénéré pour l'immanence vitale, l'imminente effervescence de la vie prise sur le fait et révélée par un virginal papier-réverbère. Ego transfert. Implacable miroir d'une beauté aléatoire ou d'une laideur irréfutable.
Réflexion. L'âme se réfléchit à elle-même.
Évasion d'un regard déployé sur un moment arrêté, épinglé tel un papillon par un œil avisé, un esprit nostalgique, un cœur dithyrambique, une âme exaltée. Voir, découvrir, sentir, pénétrer, éprouver. Et rêver. Se perdre, s'égarer, s'interroger, se nourrir, savourer, s'engouffrer, admirer. Et rêver, yeux ouverts sur ailleurs, sur autre chose. Encore et toujours donner à voir, montrer, démonter, dénoncer pour donner à penser, à troubler. À comprendre et à espérer. Quoi ?
Ambiguïté et grâce. Grâce de l'ambiguïté. Résonance du démiurge. Dissonance entre exhibition et création, provocation et démonstration, voyeurisme et esthétisme. Assonance d'un regard actif et d'un regard méditatif. Puissance de l'évocation et de la suggestion. Convocation des sens, échange d'émotions. Gros plan, plan large, zoom, macro, grand large, vision intime, regard ultime, nudité extrême. Exposition.
Dans la cage de mon corps, détenu de la vie, je voyage et je me cherche, je me traque et me dé-traque. Les clichés tombent à verse. Les bonheurs aussi. La vie est une illusion. Et des échos à la fantasmagorie illimitée. Des pieds de nez itou. Des vibrations indicibles sur les nues de nus ingénus et envoûtants. J'aime les appas crus, les cris purs et les crocs doux.
Je regarde et je me dilue.
Dans des végétations flamboyantes, des océans glauques, bleus, mordorés, flous ou embrumés, des embruns élégiaques. Des lacis boisés, des bois tortueux, des troncs couchés, des cours d'eau qui courent et bouillonnent et somnolent et bruinent en suspension. Des corps élancés, allongés, déployés, lovés, tressés, nus, dissolus, à demi-nus, faiblement nus, habillés à l'instar des stars ou du tout-venant, délicats, provocants, séduisants, excitants ou caressants comme des fleurs lascives, des ombres chinoises, une incantation absolue. Sortilège.
Phéromones visuelles. Uniques. Intime transition entre la prégnance du temps et la profondeur de l'espace. Le réel et l'irréel. Rivages.
Souriez ! Le zizi-panpan va sortir.
Clic-clac.
Je baiserais ses seins si je pouvais je baiserais sa perle je baiserais sa nuque je la baiserais toute si je pouvais
La vie est un convoi de si et de mais à l'orée de l'être qui se nourrissent de manques et d'échecs à défaut d'être
L'amour est une cohésion sur le fil ténu de cœurs en fusion je suis le limon de mon âme le sang de sa flamme
Le bonheur est subversif le malheur compulsif mais que suis-je en vérité sinon un litige en précarité
Je baiserais ses pépins si je pouvais je baiserais son puits je baiserais son cœur je la baiserais pleine si mon corps voulait
Qui donc m'a cloué ainsi à moi-même la désirer à hauteur de mes silences la câliner sans craindre l'absence de finalité qu'espère mon esprit si ce n'est la délivrance
Corps écorné charpente mortifère la vie est un mystère bridé par l'influence d'un mouvement à l'inertie latente je suis le réceptacle de tes mains je serais un Adonis si je pouvais je serais un berger je serais un fantasme je ferais des miracles si je savais
Je baiserais tes rémanences si je pouvais je baiserais tes rires je baiserais tes pleurs je baiserais ta connivence si je savais
Rouge jaune ocre les feuillages flambent avec élégance bleu blanc gris la nature s'endort en apothéose
les paysages brûlent leurs ultimes calories
Rose carmin feu la chair s'émeut en entrelacs cyan laiteux ambré évanescent l'âme palpite des arômes de douces amours les cœurs enflamment leur subtile accointance en partance
Crémeux nacré lilas la rondeur de tes fesses saumonées sur une voie nue vert noir mauve le désir est un jeu où s'entrecroisent les trémulations de nos sens