Élégie sans lendemain - Marcel Nuss - E-Book

Élégie sans lendemain E-Book

Marcel Nuss

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Beschreibung

Ce recueil a été écrit entre 2002 et 2008. Il est essentiellement inspiré par Marie et par mes engagements politiques et associatifs de l'époque. C'est une épopée existentielle.

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Veröffentlichungsjahr: 2022

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Sommaire

AU FUR ET À MESURE

KARMA

AIGLE

CINÉMA

MITE

BOUQUET D'AFFECTION

OISEAU

AU FEU

PÂQUES PEU ORTHODOXES

AVEU TRINITAIRE

PRIÈRE D'AIMER

L'amour accompagné

LINOU

LO

YANNOSH

CREDO

JE SUIS VENU, J’AI VU ET JE SUIS REPARTI

FONTAZELLES

PIQUE NIQUE

COOL

AILES

"M"

VIS

STUPEFACTION

ORAISON

PAS DU TOUT…

BERGE VOCALE

LIBÉRATION

AMENDE HONORABLE

BOUDDHA BANCAL

SYMPHONIE CUTANÉE

CONNIVENCE INTIMISTE

BONJOUR MON AMOUR

WOODY ALLEN SPLEEN

ODE SENSUELLE

DIVAGATION

FANTASMES D'OBJET

MOTEUR

RENCONTRE

Aimer Marie

ET MAINTENANT

UNION LIBRE

IL EST UNE FOI

CHOCOLAT

VANILLE

PISTACHE

J'OSE

COMPLETUDE

TRISTESSE

RYTHME

PAROLES CONFISQUÉES

ÉTREINTE

COMPLICITÉ

RECRÉATION

BATAILLE DE CHAIRS

BOTANIQUE

FRAMBOISE

RÉVEIL

DE JOUR EN JOUR

LA COMPLAINTE DU CHEVALIER SANS SOU

SOUS-BOIS

HÉRÉSIE

JAVA

LE CRIC DU CRACK

VACUITÉ

LA COUPE EST PLEINE

ÉPHÉMÉRIDES

DISPERSION

ÉSOPE ET COMPAGNIE

PLUIE

LE MALHEUR D'AIMER

DE PROFUNDIS

ANGOISSES AFFECTIVES

AU BONHEUR DU PÈRE

SANS QUEUE NI TÊTE

CHANDELLE

SANS ILLUSION

EXISTENCE

SUPPLIQUE D'UN AFFAMÉ

UNE ÂME

JALOUSIE

VENDANGES

ANGES

RÉALISATION

MES FEMMES

PETITE PRIÈRE

SÉDUCTIONS

KERZERHO

BRETAGNE

TENDRESSE

(IN)FUSION

ESCAPADES

AFFLICTION EXISTENTIELLE

LE VER DANS LE FRUIT

JEU DE MOTS JEU DE MALIN

POÉSIE THÉRAPEUTIQUE

VERTIGO

Poésie déglinguée

CANEVAS

BONJOUR MON AMOUR

SINUSITE GONADIQUE

ACCORDAILLES

TABAGIE

ADAM, ÈVE ET LES FRUITS DE LA PASSION

VARIATION

SPLEEN

DIAPASON

EXISTENTIALISME

GODE DE BEAUNE

ABSENCE

FANTASME

ÇA SE CORSE

EXISTENTIALISME

DÉCOMPOSITION

À part ça ? Tout va bien !

EN PRÉAMBULE

CRÉATION 2000

PASSONS AUX CHOSES SÉRIEUSES

QUESTION

CRÉATION 2003

CONFESSION

CONFESSION

DIVAGATION

ILLUMINATION

DÉSILLUSION

RELIGION

CONSTATATIONS

CONSTERNATION

ÉLUCUBRATIONS

CONFESSION

ÉPILATION

DÉSOLATION

PASSION

RÉVÉLATION

CONTRITION

FLAGELLATION

CONGESTION

DÉFLAGRATION

CONCLUSION

Errances versatiles

IN VINO VERITAS

DÉCLINAISON AMOUREUSE

MAUDITS POÈTES

L'IMAGE D'ÉPINAL

LA BELLE ET L'IMAGE

VERS DE TERRE

ARRÊT SUR IMAGE

REGARD DE VELOURS

RUPTURE D'ANÉVRISME

LE GOUDA ET LA GELÉE

La mystique du crapaud

POÈME DE LA FIN D'UN MONDE

RENCONTRE

L'AMOUR D'ABORD

PARDON

CYCLOTHYMIE

DESTINS

DÉCRÉPITUDE

ESPOIR FOU

BOTANIQUE

QUESTIONS SANS FIN

PRIÈRE PAÏENNE

CONFUSION

ÉCHANGES

CRÉATION 2008

QUESTIONNEMENTS

ALÉAS

MOURIR

LIVIDE

SON CORPS

ÉLÉGIE POUR UNE ÉGÉRIE

PRIÈRE BLESSÉE

JARDIN

JOURS

EGO DISSOUT

NAUFRAGÉ

MEA CULPA MAXIMA

AUJOURD'HUI PEUT-ÊTRE OU ALORS DEMAIN

CHEMIN D'AMOUR

PRINTEMPS

ÉCRITURE EXTRÊME

DÉFOULEMENT SCHIZOPHRÉNIQUE

POUR UNE BLONDE

SUPPLIQUE

SES YEUX

BON APPÉTIT

ESPÉRER

EN VERS ET CONTRE TOUT

DÉCOLLETÉ

MES YEUX

LE PRIX DE LA LIBERTÉ

TRIPTYQUE IMPUDENT

RETROUVAILLES

NOUVEAU DÉPART

PURGE DE DÉMIURGES

ROULEZ JEUNESSE !

ATTENTE

TOURNIS

DESARROI

DOUCEURS

INSTANTANÉ

ÉTERNITÉ

LE CONTE À REBOURS

AMOUR

DÉSORMAIS

CAPRIN, C'EST FINI...

INACCESSIBLE

CRÉPUSCULE

3 D

POURRAIS-TU

QUI

DÉCOMPTE

DESTINÉE FESTIVE

RENAISSANCE INTIME

MÉLANCOLIE

ELLE PLEURE

SOUMISSION

COMME

DÉCRÉATION

SAVOIR

FEMME-VIE

FLEUR D'AUTOMNE

RÉVÉLATION

LIBELLULE

MÉLUSINE

REÎTRE

DUDELE

ELLE EST

MAGIQUE

NUDITÉS SUBLIMES

ARC DE VIE

EMMA SCIÉE

VA

RAYONNEMENT MAJUSCULE

ET SI

EMBRASSE-MOI

COMMENT

GRATITUDE

CUISINE

ERRANCE NOCTURNE

AVANCER

BONNE ANNÉE

AU FUR ET À MESURE

Elle est loin Elle est belle

– de cette beauté infinie qui bruisse à travers les ondes

multiple et singulière –

Annamite au cœur de mangue

Iute à l'âme blessée

Elle interroge les oracles du Ciel d'une voix frêle

et délicate

Elle tisse son mandala solaire

entre les feux de Troie et la sagesse du lotus

entre les canyons du Manitou et les rives du Bouddha

Elle sait l'humanité en toute chose

le prix du silence et le sang du temps qui passe

sous les arcs d'une vie en transit

Elle est humanité au fil des mots que fouille

l'émoi des maux

Elle est un point nodal où converge

l'Essence des sens

le nénuphar où se blottit

le chant du yoni

à l'aube de

l'Éternité

KARMA

Hélène ploie

sous le poids du parvis

la vie est un lavis

qui déploie ses ors

sous les pas d'une fille

devenue une femme

au sortir de l'enfance

comme une évidence

que danse l'ami

de pain

Hélène ne rompt point

sous le poids de l'hostie

Indochine Algérie

l'amour crève sous les coups de fusils

pendant que roucoulent

tourtereaux et tourterelles

et qu'une main aspecte un sein

dans un élan de vie

un grisou de tendresses

dans les yeux d'Hélène

L'amour est comme la vie

il se niche partout

le bonheur itou

AIGLE

La silhouette d'un oiseau

sur la cime du ciel

lance son appeau

vers cette âcre Terre

où stagnent des sédiments

d'âmes sédentaires

et poussiéreuses

C'est un aigle d'Azur

un Scorpion d'Améthyste

qui féconde l'à-venir

sur les décombres d'avant

c'est un chœur de libellules

enlacées dans une étreinte

vitale et incarnée

"Être ou ne pas être…"

la lucidité

CINÉMA

La folie d'Hamlet

n'est qu'une intelligence de la raison

quand la folie d'Ophélie

est un te deum de l'amour

Plan large zoom avant gros plan

un handicapé boite dans une boîte

à malices rugueuses

travelling arrière contre-plongée

une femme clappe d'une voix de velours

La vie à nu 10/1ère

Ophélie meurt sans rémission

pendant qu'Hamlet oublie la compassion

dans l'indifférence de la vengeance

et le fracas de toute engeance

Le montage suit la ligne de vie

un regard dessine le corps défait

et le corps blessé nourrit un regard

le générique peut se dérouler

le bonheur a ses limites

et la liberté un prix

MITE

Fils d'Aphrodite Amant de Vénus

je suis Priape et Quasimodo

Chatterley et Cyrano

la cour des Miracles en sorte

Ma langue rap

dès que l'esprit zappe sur le plaisir

Trouble désir troublant

de l'absence et du trop-plein

silence intolérable des regards pervers

sur l'altérité flamboyante d'un

corps subversif

Rage d'étreindre

volonté de peindre les soupirs

J'aime les femmes

une… deux…

j'aime des femmes et plus

j'aime en elles la vie qu'elles aiment en moi

j'aime la vie qu'elles me donnent

j'aime la profondeur de leurs émois

j'aime le son de leurs mains

le poids de leur cœur

ou de leur Chair

j'aime l'amour en somme

et le jeu subtil des sens

décousus

Mon luffa frétille

Cocasses quiproquos

sceptiques quolibets

dans la baie d'Acapulco j'ai noyé mes mots

ils avaient trop mal au cœur

à force de se dire ils avaient perdu tout sens

commun des mortels

Sur le Pain de Sucre j'étais planté

homo gigote hétéro

et fier de l'être

l'homme est double

et la femme est multiple

Double salto avant renversé

par l'amour à tous vents

Quels sont ces rabat-joie insensés

que rien n'émeut

alors que la vie lutine les jours ?

Il n'y a que la différence

qui interpelle les âmes mort-nées

J'ai pris mon pied à flâner dans mes yeux

laisse mon corps reprendre ses esprits

et il te dira qui je suis

ou… qui tu es

l'amour

Elle dort là-bas

seule

au bord du lit

le corps perclus

et nu

comme la vie

elle dort aussi nue

que l'amour

blessé il y a longtemps

le cœur gonflé

de vertus

et d'ailes mordues

elle dort sans elle

la nuit tombée

au bord des rêves

que l'esprit a dessinés

pour les yeux

d'un saltimbanque

déglingué

BOUQUET D'AFFECTION

Alors le Verbe s'est fait lumière

Dans les yeux de Vermeer

une bougie a éclairé l'éclat d'un forsythia en feu

La vie n'est qu'un clair-obscur

dans la bouche d'un nénuphar

éploré d'amour éperdu

Le père dort et la mer attend les impairs

d'une existence en dents de chardon

Alors son corps a ri des larmes sucrées

Qu'importent le bruit et la brume

si la tête n'est qu'un doux champ de fleurs

émancipées en beauté

Et que m'importe le jour sans la nuit

le soleil sans la lune

et toi sans tes étoiles

J'aime la chaleur d'une chair qui

s'articule autour des mots

J'aime que le temps soit source d'espoir

le bonheur est une surprise

qui fleurit au détour d'une vie

Sais-tu que je crois que

l'un est l'essence de l'autre

à l'orée des sens

ouverts

sur l'Infini de toute âme

OISEAU

Le sein darde

de doux éloges d'amour

La femme-oiseau décolle avec peine entre soupirs et alcool chagrins et farandole

Le sein largue

des tombeaux de souvenirs

La FEMME-oiseau s'envole loin des baisers qu'elle happe au vol de ses sourires

Le sein borde

des sillages de désirs

La femme-OISEAU plane par monts et par maux sens dessus dessous

Le sein drague

la drogue des élisions

La FEMME-OISEAU glane des bouquets de larmes épanouies sur le lit de la nuit

Fugitive une main arborescente lisse la sphère suprême la

saveur veloutée avec une ferveur de profane esthète

aux portes du désir nu

quand chante la lumière de la vie sous le pont des aurores boréales

AU FEU

Entrelacs de toi de toi à moi sous un toit d'émois chairs de femmes corps en flamme seins flamboyants nénuphars ardents l'extase est sur les dents Les vulves valvent l'espace du regard tels des baisers de lèvres confondues dans un crépitement d'amours homo d'où le phallus est omis omission par effusion effusion de déflagrations déflagrations par infraction sous un entrelacs de moi de moi à toi par des émois sans toit qui révèlent quoi le multiple de la femme et le singulier de l'homme mon corps d'homme mon âme de femme mon cœur sans frontière et mon désir plein de rires sur l'horizon infini où se lit le bonheur de nos chœurs épris de vie !

PÂQUES PEU ORTHODOXES

Le poisson dans l'œuf est monté

l'a tété jusqu'à la mœlle

a frétillé tant et si bien

que sa semence s'est égouttée

sur le tapis de mémé

tapis persan tapis percé

où nous nous sommes livrés

à l'amour sur un fil

une corde raide à plaisir

dont le linge s'est envolé

pour mieux nous dénuder

nous évider jusqu'à l'âme

Poisson bancal dans le bocal

que c'est banal

un animaux deux animal

j'ai mal au dos c'est rigolo

d'être équilibriste sur des dominos

d'améthyste qui lutinent sur la piste

aux émois

AVEU TRINITAIRE

Je suis trois hommes en un.

Celui que j'aurais dû être si… Celle que j'aurais voulu être si… Celui

que j'aurais pu être si…

Errance de nos absences.

je suis trois êtres en mal d'Électre. Trois moi en mal de soi. Trois

visages en mal de roi mage.

Élégance de la différence.

L'homme inné quête sa ritournelle. Sapho sonde son doux ego.

Homo admet ses confus échos.

Évidence de nos silences.

L'homme s'élague dans le chaudron de l'altérité. Sapho bruisse sans

mot et lisse ses oripeaux séduits par la tendresse. Homo est déconfit

par la redondance veule des machos impuissants.

Confidence de réminiscences.

Je suis un cœur fervent d'amour et de vie, une âme tous azimuts. La

trinité du regard décompressé sous le tison de la pérennité percluse.

L'unité nue d'un clair-obscur assimilé.

Connivence de la tolérance.

Je suis l'infinitude. La synthèse d'un passé flou dans un futur indécis

sous l'évent d'un présent aléatoire, la fusion d'hier dans le limon de

demain par la source d'aujourd'hui. Je suis rien.

Je suis tout.

Mais qui suis-je après tout ?

La réincarnation de moi-même ? La désincarnation du vain ?

L'intemporel ?

Le reflux ? L'absolu ? Le dévolu ? Le révolu ? L'éperdu ? L'étendu

? Le flux ?

Le temporel ?

Je suis le Désir avant tout

PRIÈRE D'AIMER

Le fruit de vos entrailles est serti

dans la conque d'un désir recueilli

Deux seins bulbent la passion à corps perdus

sur l'horizon gravide d'une comète distinguée

et grésillent telles des bonbonnes d'amour

sous un figuier de tourbillons étoilés

Femme-arpège homme-orchestre

le credo des cœurs à corps bruissent entre vos chairs

effervescentes et fluides de toréadors

à nu et à sang qui dansent la mise à feu

Il harpe l'oraison d'un triangle dévolu

qui pianote sur l'espérance d'une dévotion

résolue il tangue et bande à brandon éperdu

l'œil plongé dans l'absolu limpide du rut

Elle est son jour elle est sa nuit elle est sa vie

sa figue chante sa bouche luit et suit

elle va le prendre elle va lui donner dans

les courbes de lignes croisées

Plante-moi dans le firmament d'un regard

qui noie le désarroi d'être nous par l'alcool

d'être toi rien que toi le temps d'une valse

effusion et un peu lui par évaporation

Fellationne-moi dans un enlacement de Vénus

j'ensemencerai ton Verbe d'une humble extase

les pieds ancrés dans les nues de ton âme

comme une main sur une saveur postérieure

Le fruit de vos entrailles est serti

dans la conque d'un désir recueilli

QUI SUIS-JE POUR T'AIMER

FEMME ÉTERNITÉ

?

L'amour accompagné (2003)

LINOU

Le rire inquiet

de la femme en mal d'elle

alors qu'elle a tant d'ailes

entre ses bras

La générosité d'une âme

d'une jolie dame en devenir

aux élans enflammés

qui ne sait pas qu'être femme

c'est être soi

jusqu'au bout de ses doigts

de ses appâts

apparences

Le rire cristallin

de tes essors fragiles

entre mes jours qui défilent

grâce à toi grâce à ta foi

gracile comme toi

comme tout

tout ce qui est frais

tout ce qui est vrai

et beau à la fois

LO

Mon épi de blé mûr

mûrie sous les harnais du temps

les tourments de l'enfant

et si belle pourtant

ma louve sauvage

sous un vernis de douce apparence

à la sagesse sans ambages

j'aime lorsque ton rire danse

mon présent printanier

mon futur éternel

à la présence qui ritournelle

entre des évidences blessées

des blessures que la vie interpelle

comme l'azur appelle le jour

comme la nuit caresse l'amour

et le bonheur fuit les discours

mon épi de blé mûr

mûrie sous les brises du vent

le chemin qui t'attend

est l'horizon qui nous unit

YANNOSH

Yannick Yannosh

Irréelle bamboche

Le bonheur crisse telle

une femme

en mal de flamme

entre tes doigts de Buster Keaton

un peu atone et plein de joie

L'insouciance au bord de la voie

gitan désinvolte

tu construis ton destin

comme un refrain

Le cœur au fond de l'âme

l'horizon au fond des yeux

la vie avec un appétit vorace

une philosophie sagace

qui survole les contingences du temps

d'un revers d'incrédulité

Yannick Yannosh

un certain bonheur ricoche

entre tes bras

d'enfant inassouvi

CREDO

Ma danse intérieure

Ma voie sublime

Je suis là ici-bas

Avec toi près de vous

En moi

Je suis là

La certitude d'être le sens

De mon existence

D'être le sillon d'un destin

Aux allures de festin

Ma danse intérieure

Ma joie sublime

Le mont roule sous la houle

De tes reins qui saoulent

Un soleil du matin

Un bonheur d'airain

Je m'énonce entre tes mains

L'horizon nous inscrit

Dans ses bras

Vivre est un doux émoi

Vivre est la conjugaison

De toi et moi

Ma danse intérieure

Ma soie sublime

JE SUIS VENU, J’AI VU ET JE SUIS REPARTI

J’ai vu la cité de Carcassonne

où le fric résonne

où les « handicapés » cahotent

entre les commerces à gogos

J’ai vu la cité de Carcassonne

où les pierres ont perdu leur âme

prostituées par des veaux

pour appâter des ânes

J’ai vu la cité de Carcassonne

heureusement il y avait une belle

entre ses murs blêmes

seul l’amour est éternel

FONTAZELLES

Fontazelles

Si proche du ciel

Si loin de tout

à la quiétude irréelle

que le regard encorbelle

de teints si doux

Fontazelles

Brûlé par le soleil

Et balayé par un vent

Qui nettoie les sentiments

Que l’amour attend

Fontazelles

Au silence tonitruant

Inspiré par des pierres

Que nourrit le temps

La mémoire d’un lieu

Immuable et éternel

Sous un horizon changeant

PIQUE NIQUE

À Janine

Soleil

A faim

Et soif

La vie chante autour d’elle

Le jour est chaud

Sous l’arbre printanier

Elle se réjouit

L’appétit lui sourit

La saucisse est à point

Presque brûlante

Sous la main qui l’a saisie

Elle se penche

La vie rit…

COOL

La désespérance hurle dans le vide

de fonctionnaires sourds

à la souffrance de dossiers désincarnés

par leur esprit bureaucratique

La désespérance désespère du vide

de fonctionnaires creux

à force d’être des écueils desséchés

par leur humanité oubliée

La désespérance dépérit par le vide

de fonctionnaires lourds

à peine conscients de leur inhumaine

surdité à l'existence d'autrui

À cultiver l'indifférence

on récolte le mépris

mais que vaut le mépris sans cri

à l'ombre d'un bureau bien chaud

AILES

"M" comme aime

ou sème

ou gemme

j’aime les gemmes

qu'"M" sèment d’"aime"

même blêmes

doux blasphèmes

sur le lit de nos anathèmes

je t’aime

"M"

"M"

"L" comme telle

si belle

entre ciel et frêle

entre pêle et mêle

elle chancelle

ritournelle

avant après autour

de la margelle

de l’amour

"L" charnelle

sensuelle

sentinelle pastel

qui hèle la vie

d’un regard flanelle

il est fol d’elle

VIS

Aime et la vie s’ouvrira

crois et la vie t’offrira

le sourire d'un regard

que le temps a posé

sur le chemin d'un hasard

qui n'existe pas

puisque la vie est

toujours et à jamais

dans les reflets d'un cœur

dans la source d'un mot

dans un corps qui se dévêt

et s'offre sans sourciller

à l'aube de nos échos

STUPEFACTION

Comment vivez-vous

mais comment faites-vous donc pour vivre

en bordure de ces voies virulentes

vomissant des véhicules vociférant

à longueur de vacarmes

je ne le pourrais pas

je ne supporterais pas d'avoir l'ouïe asphyxié

le regard pollué griffé par ces vrombissements incessants

qui circulent à toute vitesse

sous vos fenêtres que le bruit blesse

Circulez

il n'y a rien à voir

juste à entendre la rengaine

des bolides qui geignent

leur indifférence d'un soir

ou d'un matin

il n'y a pas d'heure

pour rouler sous vos jardins

ORAISON

Je hais le maïs

qui pollue la vue

à perte de vie

comme une plaie vive

sur une région imbue

de profits à foison

je pleure

le blé le colza les prés

la douceur et la beauté

qui caressaient l'horizon

du temps où l'homme avait encore sa raison

du temps où chantaient les saisons

Chère mondialisation !

PAS DU TOUT…

A la folie

avec toi

contre toi

en toi

en toi passionnément

les seins luisants

nos corps hagards

emplis d'égards

éblouis

par la vie qui nous jouit

sur le lit assoupi

de nos regards exubérants

pénétrés de nous

pénétrés de tout

à la folie

BERGE VOCALE

Va et vient

vogue sur le volume veiné

d'un vigoureux volute

à vif et à sang

de vie

volubile voyage

de vague en vague

sous ta vorace valse

avide et à flot

de toi

vit

viens

et vas

emplie de soie

jusqu'à la joie

LIBÉRATION

à Marie-Paule

Mort hideuse

fin abjecte

agonie difforme

les traits bouffis

le regard éteint

étreint par l'impavide vérité

défigurée jusque dans l'inéluctable

déchéance

ultime et extrême

mourir

échéance

mais à ce prix

mourir n'a pas d'âge ni de cieux

encore moins de sentiment

mourir et naître

dans les mêmes déchirements

naître à la mort

et mourir à la vie

pour renaître autrement

mais pas dans cette putréfaction

inhumaine

cette résignation désespérée

toi qui auras tant attendu

de la vie

alors qu'il ne faut jamais attendre

juste être sa vie et vivre son être

à en mourir

d'amour

AMENDE HONORABLE

Corps offert

en pâture

à la vie malgré tout

à l'amour avant tout

au bonheur surtout

quand il est à la marge

corps offert

à l'orbe sourde

du temps qui circule

et la mort qui recule

jusqu'au moment ultime

où la chair se dissoudra

corps inerte

si alerte

dans le bocage des jours

enveloppe éphémère

qui défie les mots

et le sens

corps mort

à perte de vie

entre des mains étrangères

des mains prêtées

à l'espérance d'être

dans le sillage d'un cèdre

impossible

un corps échoué

dans un chaos de chair

et de vivant vivace

l'esprit las lourd

léger et présent à soi

tellement présent

dans la douleur d'être

J'ai sillonné la vie

j'ai sillonné Annecy

j'ai sillonné l'amour

sillonné tes faubourgs

j'ai sillonné la détresse

et la sagesse

et la paresse

et tes largesses

ô tes largesses

je sillonne tant et tant

à la quête d'un temps

illusoire

où il n'y aurait que

toi et moi

sillonner pourquoi

quand vivre est là

entre tes doigts

tout contre tes joies

et mon devenir

Une courtisane

la croupe frangipane

tendue sans détour

vers un coup de reins en velours

frétille son désir

le dos lisse

le cou souple

tendue sans détour

elle attend la plongée sublime

le poinçon d'amour

dans sa croupe pleine

de souveraine

La vie m'aime

et toi

hier

elle t'a aimé hier

et ce soir

non ?

c'est pas grave

elle t'aimera demain

elle aime toujours

la vie

il faut juste vouloir vivre

pour savoir vivre

veux-tu vivre

vraiment ?

alors viens

vivons

encore un peu

La vie m'aime

vas savoir pourquoi

car avoue

on dirait pas

à me voir ainsi

tout patatras

tout plein de coups

pourtant crois-moi

avec un malin plaisir

chaque jour

elle m'aime un peu plus

un peu moins sourde à l'amour

des jours qui bâtissent

une vie

cette vie qui m'aime

et toi

BOUDDHA BANCAL

Corps difforme

sans confort très conforme

corps plein de formes

rêches sèches

gonflé à l'hélium

bidon de Bibendum

qui souffle sa déconvenue

de parvenu à l'extrême

aux appendices déconfits

et au pénis circonscrit

par la vie

sourire au rire infini

regard qui brille

sur l'alentour des jours

informes

comme ce corps

ratatiné dans le décor

d'un amour

aux mouvances gracieuses

que seul nourrit

la certitude d'un absolu

SYMPHONIE CUTANÉE

Chairs chaudes

corps doux

savoureuse tendresse

entre des jambes nouées

des frôlements satinés

de peaux subjuguées

qui rayonnent

d'amour

d'abord

de désirs

ensuite

ventres qui convergent

et se pressent

autour de la rude langueur

d'une tendre verge

sa pudeur entamée

par le souffle qui l'inspire

ses feulements intimes

aux portes d'elle-même

au cœur de nous

et nos yeux qui se cherchent

s'enlacent se prélassent

se boivent et se caressent

comme au premier jour

nos lèvres gourmandes

sa bouche sur moi

folâtre prenante

doucement dévorante

ah nos corps aspirés

dans la spirale de nos soupirs

l'éloge du plaisir

d'être alanguis en nous

sous les draps d'un sommeil

sans nulle pareille

après les ultimes soubresauts

de nos abords recomposés

CONNIVENCE INTIMISTE

Sous l'œil de sa peau

mon cœur prend chair

regard intime

porté au-delà des apparences

L'essence est-il dans les sens

qui se tricotent en deçà du silence

des licences d'un amour

primevère

La chair de son cœur

prend corps

sous la pulpe de son œil

qui me dévoile

Les sens sont-ils le seuil

de nos êtres en partance

pour l'entrelacs charnel

de nos accointances

BONJOUR MON AMOUR

Une chevelure en guinguette

sur une nuque ludique

entonne gaiement

des saveurs impudiques

Croupe ancrée en une pose lascive

de grive éprise

dans l'embrasure du jour

au-dessus de draps ébouriffés

par l'envolée de ses atours

Aparté de doigts en goguette

qui happe la hampe

lueurs garance

gavée de fragrances

La croupe pense

au gré d'une bouche

qui encense

des soupirs haletés

Elle s'allaite à contre-jour

à l'ambre de son amour

WOODY ALLEN SPLEEN

Le spectre de l'impuissance

comme une chape de désespoir

nourrit d'abstinence de doutes et de désarroi

bien enkystés dans un recoin de l’esprit

hantise d'autrefois

d'il était une fois

la mort aux bourses

la bourse ou la vie

par apnée d’espoir

peut-être d’amour aussi

Il est des blessures qui s’obstinent

Des angoisses malignes

Dans la froidure d’un hiver naissant

Temps maussade de lassitude

Sans autre latitude qu’attendre

Le dégel des maux

Que le temps avait mis en sourdine

Les jours s’effeuillent inexorablement

Le cœur n’y est plus

Il n’y a que la chaleur de son corps

La douceur de ses mains

Être

Mais qu’est être

Dans ce magma informe

Qu’est soi

L’homme voudrait être certitude

Il n’est qu’habitudes

Il voudrait être évidence

Il ne naît qu’en mal de providence

Frêle incertitude

Il n’y a que la chaleur de son corps

La douceur de ses mains

Qui m’inspirent

Un peu de quiétude

Les saisons d’impuissance

hagarde

ODE SENSUELLE

Ta main sur mon sein. Ton sein dans ma bouche. Ta bouche sur mon sexe. Mon sexe en toi. Loin, très loin. Très fort. Très doux. Très tout. Très saoul. Joue de nous. Sur nos guitares à mille cordes. À mille sons. À mille lieues de tout enjeu.

Joue. Joue-nous.

Mon sein dans ta bouche. Ma bouche sur ta main. Ta main sur mon sexe. Rythme. Vulve. Valve rouge. Tout ioule. Tout cool. Roule. Tes doigts s'immiscent entre interstices et tréfonds. Entre confins et fin fond. Profond. Jusqu'à l'onde vagabonde.

Joue. Joue de tout.

Ma bouche sur ton sexe. Ton sexe dans ma main. Ta main sur mon sein. Le jour a un goût de liqueur qui se lève sur mes lèvres lovées dans le désir de toit. Frémir. Oser. De nous aimer. De nous quérir. De soupirs en émotions par le galbe de tes soies.

Joue. Joue-toi de nous.

Le souffle court. L'amour élancé.

Aimer un être pendant des mois, des années.

Enfin, l'aimer d'abord puis penser l'aimer, avant de comprendre, d'admettre enfin que l'amour est éteint, qu'il ne sera plus. Que les chemins se séparent, à jamais, plus ou moins bien, plus ou moins chien... et chat. Échec, défaite, victoire sur soi ou gain ? C'est selon. C'est ainsi. C'est la vie. Un deuil de plus dans le lot des deuils qui font un destin. Cortège d'aubes et de crépuscules sur l'orbe chaotique de ce temps personnel et solitaire et fluctuant du mûrissement.

Séparation.

Le cœur n'y est plus, il n'a plus de corps. Ce corps tant aimé, tant espéré, tant et tant désiré, des nuits entières, des jours éclatants de folles déraisons charnelles, à corps perdu, à cœur éperdu. Ce corps qui s'est offert, ce corps qui s'est refusé. Ce corps sublimé, ce corps détesté. Ce corps, chair de l'être aimer, qu'un jour on ne peut plus toucher, apprivoiser, approcher même, comme s'il était brusquement devenu étranger.

Amour, étrange alchimie.

Aimer pour l'éternité, car on aime toujours à jamais, ça rassure, et se retrouver face à soi-même, face à ses peurs, ses lâchetés, ses fragilités. Pour oser être. Soi. Un peu plus, un peu mieux. Sur la voie de son être. Quête. Conquête intérieure. Expansion. Vivre est un appel à la vie. À l'amour. À la réalisation. De l'amour, de soi. De l'amour de soi et de l'amour de l'autre. Du nous. La vie naît du vide. L'amour aussi.

Ainsi soit-il.

DIVAGATION

Sexcitation

station debout couchée assise lovée rivée

pénis-bleu

et

con-sensuelle

quoique

les corps billard roulent

et le plaisir con-verge

lorsque le bonheur dix-verge

selon nos temps danses

ou nos temps pont

pont pieds

tout feu tout femme

sur or bite

FANTASMES D'OBJET

Chaise

je suis le siège de vos effluves qui m'assiègent

avec tellement de fondements

je suis le siège de vos chairs qui me débordent

ou me disloquent de fond en comble

dans le sillage de votre succulent sillon

je suis le siège de vos langueurs et

de mes ardeurs muettes de désirs

sans queue ni tête

j'aimerais tant vous conspirer longuement

satisfaire votre nudité désinvolte posée

les jours de friponne effervescence

sur ma paille qui ploie en silence

j'aimerais tant vous susurrer mes sentiments

lorsque assise sur moi vous songez

à une existence moins banale

j'aimerais tant être pour vous plus qu'une

chaise... bancale

Neige vent brouillard

il est trop tard

dehors il fait froid

dedans elle n'est pas là

Sens dessus dessous

je suis

sans dessous dessus

elle est

car c'est plus doux

niché dans ses nichons

MOTEUR

J'ai des pensées troubles

comme de l'eau qui voit double

une bière s'il vous plaît