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Ce recueil, écrit entre 2004 et 2012, a la particularité de comporter un chapitre intitulé "Le chant de l'héliotrope" qui a été composé à quatre mains avec Véronique Cohier-Rahban, paru pour la première fois en 2010 aux éditions Le Troubadour, sous le titre "Corps accord sur l'écume". Il est inspiré par le souffle de la passion amoureuse.
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Seitenzahl: 206
Veröffentlichungsjahr: 2022
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DOJO
INCARNATION SPONTANÉE
PÉNÉTRATION INTENSE
49 ANS
LE MANQUE
PRENDRE INTENSÉMENT
JULIETTE
ELLE EST AU NORD
SEXE AU LOGIS
BRAISE-MOI
LA MAÎTRESSE
VOUS SAVEZ QUOI ?
ACCOUCHEMENT
FEMME VÉGÉTALE
ÉTEINTE
JAMAIS
TOUJOURS
ELLE EST NUE
LA PRENDRE
SALADE
COMME
SUR UN NUAGE
ELLE A
BÊÊÊ
LIESSE LUDIQUE
MANQUE
L'AMANT ÉTREINT
CHEMINEMENT SANS FIN
ÉVIDENCES
RÉVOLUTION SEXUELLE
LIBERTINAGE
DÉCHAÎNEMENT
LA VIVRE
PANTOMIME
CORPS ATONE
CRUCIFIÉ
LE PAPILLON
ET ALORS ?
LA LIBERTÉ AU BOUT DES DOIGTS ET L'AMOUR
INTERROGATIONS ESTIVALES
ENROBAGE
AVION
LORSQUE
AUJOURD'HUI ET DEMAIN
AU FOND DE LA MER
ELLE M'ÉCRIT
ALLEGRO MA NON TROPPO
POURQUOI JE TIENS TANT À ELLE
JE L'AIME
UN BAISER
MOMENTANÉMENT
TEMPS COUVERT
ÉCLAIRAGE
LE BONHEUR
ELLE M'ATTEND
POUR L'INSTANT
VOIR VICQ ET MOURIR
FULGURANCES
QUI FUT SERA
ICILÀ-BASAILLEURS
dans l'onde d'une cascade bleue
QUAND SONNE LE GLAS
LA MORT DE BORIS
TERRASSÉE
JE L'ATTENDS
SANGLOTS NOCTURNES
AMOUR CÉNOBITE
ALOUETTE
DANSE
LARMES ARDENTES
DÉSIRS
LA MORT
LE BALLET DE LA VIE
DANSE
J’AI RENCONTRÉ LA VIE
LE CHANT DE L'HÉLIOTROPE
ELLE RIT
MUSIQUE
ÉNERVEMENTS PASSAGERS
LE MANQUE D'AILES
HÉBÉTUDE
NATURE
ACCORDS ÉPERDUS
LA LIBERTÉ
JE SUIS UN PÉCHEUR
BRAISE
LA VÉRONIQUE DES CORPS
FLUCTUA NEC MERGITUR
ELLE S'ESCLAFFE
AVEN JOUISSIF
INJONCTION DÉSIRANTE
CORPS À CORPS
AUBADE
TRAMPOLINE
BACCHANALES
CANTATE CHARNELLE
CES FESSES DÉLICATES
BELLE
LA VOIX DE LA VOIE
SOMBRE
AUTOMNE
ASPIRATION
SUPPLIQUE CHARNELLE
LE STUPRE ET LA BEAUTÉ
HURLEMENT ABYSSAL
PEAUX POURRIES
CONFESSION POSTHUME
ARRÊT SUR RAVAGES
FORCEPS
DISTENSION
DIVERGENCE
ET SI L'AMOUR EXISTAIT
APRÈS
PARADOXE
HURLEMENTS
INCESTE D'ORANGE
INTIMITÉs
FLEUVES
SODOMIE ET GO MORE
LA LECTRICE
PROJECTIONs
MEURTRE
FAMILLEs
SUCE-MOI
FANTASME ?
TRANSE SEXUELLE
SUPPLIQUES LUDIQUES
DOUBLE SALTO
CRUDITÉ
PORNOGRAPHIE AMÈRE
TELLEMENT
« LE PETIT LULU »
PETIT CUL
OÙ
ORGIE SOLITAIRE
PLATITUDES
AURORE
INFUSION
ALEZAN
CRÉCELLE
TRIVIALE POURSUITE
ABEILLE
DÉCHAÎNEMENT
MA SOEUR
RÉVEILLONS...
TÉNÈBRES EN FLAMMES
CAP DE BONNE-ESPÉRANCE
INTEMPÉRIES
INSOUMIS
ET LA CHAIR SE FIT LE VERBE
PAGE FROISSÉE
REVE EN NOIR
HORRI-PEAU
LE TUMULTE DE NOS SENTIMENTS
SILENCE…
INVISIBLE DOUBLE
AILES ÉMOIS
JE L’AIME
PRONOMS POSSESSIFS
RESTAURANT
MON AMANTE
ACARIÂTRES
LES SEINS AU VENT
PARC DE BERCY
CECI EST MON SANG
OBSTRUCTION
LE GLAS DU GLAND
SYLPHE
DÉSIRS
FIDÉLITÉ
VARIATIONS SALINES
CHARNELLES ÉPOUSAILLES
DÉCLARATIONS
LUPANAR
ÉMANCIPATIONS
TRIO
ELLES
FEMELLES
GRENOBLE
BOULEVERSÉ
CORPS DÉSIRS
DÉSIRE-MOI
MON HÉRISSON
VESTALE DÉCHAÎNÉE
HOMME
POURQUOI JE PARTIRAIS
SUFFOCATIONS CHARNELLES
JOUISSANCE
CORPS ENCORE
NEIGE
NEIGES ÉPHÉMÈRES
JE SUIS ENCORE VIVANT
AVANCE !
SUR LE REBORD DE LA FENÊTRE
AVEU
DORMIR
JE SUIS CELA
LE LOUP
QUI
QUÊTE
FÉMININES
ÉCLOSION DE FLAMME
RENCONTRE
JE L’AIME
MARA LI
AIMER CE SEXE
RECONNAISSANCE
FACÉTIE
ÉTOILE FILANTE
DÉCOUVERTE DE SOI
MARA
JE PENSE À ELLE
EMERVEILLEMENT
REGARD AMOUREUX
À MARION, À UNE FEMME, AUX FEMMES
ÉPANOUISSEMENT
Fluette et forte
belle et légère
le cœur en feu
le corps en vie
la chair en fête
et
l'âme à nu
dans un kimono stellaire
le sabre entre ciel et terre
entre le firmament et l'Infini
elle
écrit une prière emplie de Mystère
au fronton d'un temps suspendu
à son ardeur pleine de ferveur
Elle
féconde l'amour
avec la puissance jouissive
d'un orage sur le Fuji-Yama
ou
d'un éclat de lune
au-dessus de Stonehenge
Elle
elle ou son âme
enchante la chair
en riant l'amour
tant et si bien
que
la désolation se fait seppuku
Dieu
vibrer au rythme de ses sens
et
de ses seins
charnels et éclairés
pour
jouir d'exister
respirer
respirer sereinement
et
grandir à soi-même
Le bonheur est-t-il inscrit dans les étoiles
ou
dans un dojo qui se dévoile
au son d'une harpe celtique
?
Une voix qui chante et enchante avec son petit accent enraciné dans un Levant herbu, un petit accent à la saveur lactée comme la voie ou comme la vie, peut-être les deux, probablement même. Une voix qui enveloppe et caresse et enflamme le cœur, l'âme, le corps et l'esprit. Avec la délicatesse d'une nymphe incarnée et sensuelle. Un appel des sens autant que du sens. Où les sens ont du sexe et le sexe a du sens.
La vie alors surgit et s'engouffre dans l'aspiration de leur destin. Et la raison se tait devant la force de l'évidence. Car, lorsque la chair attise l'essence, il faut aller au festin.
Et le désir sourit. Et le désir rit. Et le désir s'immisce et sourd entre leurs mots qui s'enlacent. Et sa chair palpite à elle-même, à travers lui dont le corps brusquement déploie l'envie. Et le cœur s'agite. Et l'esprit revit. Pendant que l'âme s'interroge sur la substance de leur confluence.
Tant les relie par-delà l'espace et le temps. Irrésistiblement. Étrangement.
Tant les surprend délicieusement. Intensément.
La chair appelle la chair comme la Terre appelle le Ciel.
Sortir de l'enfer pour aller au gré de ses ailes.
Quand le temps est venu, il est temps de remonter l'avenue qui vous écrit sur la crête d'un horizon infini.
Quelle hérésie d'ignorer l'appel de la Vie !
Quand seront-ils nus ? Totalement nus ? Les corps en rut et l'âme éperdue...
Quelle est cette nudité habillée de la tête aux pieds ?
Quelle est cette humanité dévêtue de la chair à l'âme ?
Quel ce désir qui soudain éclate et soupire après l'espérée ?
Quelle est cette volupté qui s'étend à la vitesse d'un feu d'été
?
Quelle est cette évidence qui défie toutes les apparences avec élégance ?
Quelle est cette attirance qui confine à l'insolence tant même le silence est charnel ?
Quelle est cette vibration sensuelle jaillie de l'horizon comme une fulgurante émotion ?
Quelle cette voix à la jeunesse limpide qui s'égaie vers l'aimant avec la foi d'un cœur intrépide ?
Quelle est cette faim incandescente et irrésistible de plonger au plus profond d'elle comme dans un bain de lave exubérante ?
Quelles sont ses sexes qui s'attirent et s'enflamment dans un souffle que l'amour présage avec l'ardeur d'une fugue sublime ?
Jouir jusqu'à l'abandon, jusqu'au rien, jusqu'au vide où les
corps touchent le sens de leur corporalité retrouvée.
Jouir dans un cri incarné.
L'Amour est un orgasme où la Vie peut se déployer.
Et ce cœur printanier
et ce corps assoiffé
et ce regard éclairé
et cette chair éveillée
Elle a l'âge d'une sagesse en goguette
l'âge de son rire
ce rire qui cascade
à profusion
sur la vie et l'amour
et
le désir
de chair en fête
Elle a l'âge de ses sens
s'ouvrant à l'essence de l'être
qui s'étonne
et
s'offre
avec la légèreté d'un corps naissant
à l'amant
aimant
Elle a l'âge de toutes les libertés
l'âge d'oser la vie
et
l'amour
l'amour de la vie
et
la vie de l'amour
Elle a l'âge de découvrir
de s'apprivoiser
et de s'aimer
dans le creux dansant
de l'aimant
au désir exaltant
Et ces cœurs éblouissants
et ces corps affamés
et ces regards effervescents
et cette chair révélée
Ces yeux que grignote la mémoire
ce regard qui se fond dans un horizon trop lointain
ce regard éperdu comme perdu dans le trop
le trop qui les sépare et les rapproche tant
et ces lèvres si ardentes qui embrassent l'absence
Et ces seins hors de portée d'un baiser impromptu
et ce corps qui se dérobe à la chaleur d'une main tendue
et ce sexe qui respire loin du souffle qui les conspire
orchidée qui se fane privée du rire de son soleil profane
et cette chair qui s'écrie et s'élance vers des caresses
évanescentes
tout sens dehors tout sens dessus dessous
Et lui
et lui qui l'attend et lui qui l'espère
tout autant qu'elle tout autant qu'elle
le regard implorant les lèvres orphelines le corps en apnée le
sexe affolé la chair hoquetante
la chair et l'essence oppressées par les sens débordés
Le manque
connaissez-vous le manque de l'aimée
le vide exacerbé de l'éloignement et de l'attente
de l'attente
de ses mains de ses bras de son corps de sa bouche de ses yeux
de ses seins de son sexe
de tout
de tout ce qui fait elle
de tout ce qui fait lui
de tout ce qui fait eux
sur la vague de leur Amour
sur les flots de leur Désir
Ce manque qui les maraude
ce manque qui les conjugue
Et les retrouvailles qui les exaucent
en une collusion débridée
ah les retrouvailles !
Après le manque qui les a rapprochés
Je te prendrais sur un pétale de rose. Je te prendrais sur une branche morose. Je te prendrais sur une couleur d'arc-en-ciel ou peut-être sur un coin d'horizon tout chose. Je te prendrais toute nue sous un saule rieur. Je te prendrais sans coup férir ni aucune candeur. Je te prendrais sous le coup de l'émotion. Je te prendrais sous un jour nouveau. Je te prendrais sous un croissant de lune au beurre d'alouette. Je te prendrais avec les égards de circonstance. Je te prendrais avec l'élégance d'un hussard qui danse. Je te prendrais avec l'ardeur qui s'impose. Je te prendrais avec la ferveur que je suppose. Je te prendrais avec entrain. Je te prendrais contre vents et marées. Je te prendrais a contrario. Je te prendrais à contretemps, à contresens, à contre tout. Je te prendrais à contre-jour cul au vent et fleur en poupe.
Si tu n'étais pas aussi loin de mon jardin. Si tu n'étais pas à des kilomètres de mes yeux sans tes cieux. Si je n'étais pas plâtré de la tête aux pieds et des pieds à ma queue de pie piaillant.
J'ai envie de toi. J'ai envie de te donner ma vie, mes envies, mes rêves, mes délires, mes fantasmes, mes soupirs, et aussi mes rires, mon présent, mon avenir, mes mots, mes silences, mes errances, mes connivences, mes danses, mes pénétrations, mes excitations, mes interrogations, et tout le reste, tout ce qui est à portée de cœur et de chair, et dont tu aurais envie. J'ai envie que tu me désires. J'ai envie que tu me soupires sur le tumulte du tant. J'ai envie de toi, abondamment.
J'aimerais te manquer intensément. J'aimerais te manquer à cœur battant et corps tremblant. Et toi ?
à Juliette, ces vers qui esquissent une femme
Une tignasse qui s'enlace
et trace des espaces échevelés
autant qu'intenses
Un regard des yeux
qui semblent toujours un peu gênés
d'exister
de se trouver là à ce moment-là
devant vous
des yeux malicieux
et parfois étonnés
d'oser oser
s'exprimer
avec intelligence
avant tout
d'oser oser
avoir du sens
après tout
Juliette
grande fillette
femme végétale
qui dessine et peint
avec la frénésie de la vie qui s'élance et qui danse des
arabesques
sinueuses
à l'élégance mystérieuse
et toujours
en recherche d'un
sens en apnée
d'un sens qui s'interroge et se découvre
d'esquisses en esquifs
de récifs en ifs
à coups de crayon
à coups de corps à coups de cœur
à coups de cris
du cœur et de l'esprit
à corps et à cri
à cœur éperdu
Juliette
la vie se crée
la vie se croit
avec l'art
qu'insufflent tes
doigts
si juvéniles et vrais
à Éléonore, ce poème venu d'ailleurs
Elle est à l'Est
elle est à l'Ouest
demain ou un autre jour
elle sera peut-être au Sud
elle est ici elle est ailleurs
elle est de partout elle est de nulle part
elle est ce qu'elle veut
elle est ce qu'elle peut
mais elle est
comme ces reines qui chevauchent l'espace et le temps
qui chevauchent la vie par tout temps à toute allure
intensément
elle est l'amour elle est le feu elle est la vie elle est la mort
résolument
elle est d'abord le corps de ses sentiments
et le cœur de ses utopies
bravant la solitude et ses questionnements
elle chevauche le bonheur
comme ces reines qui réinventent la grandeur
avec l'entrain d'une affamée
de l'envie
l'amour en bandoulière
et l'instinct à vif
elle est au Nord
comme une étoile primevère
Tu m'as bite
comme
l'envie nous a bite
Alors va geins
ta jouissance cosmopolite
sur mon amarrage transalpin
et suce ce sexe si suave
sauce-le sauvagement
mais subtilement
de ta croupe caracolant soudain
sur cette queue
avidement candide
de ton con tellement abscons
qu'il en devient lumineux
Baiser cette femme qui halète
baiser ce corps qui se jette
baiser cette chair qui palpite
baiser ce regard qui m'excite
baiser ce sexe qui sécrète
baiser ces seins qui me guettent
baiser ces lèvres qui s'invitent
et cette langue qui s'agite
et ces reins qui se projettent
et ces sens qui allaitent
et cette croupe qui m'habite
et ce cœur qui gravite
autour de nos yeux
autour de nos vies
autour de nos voix
autour de nos joies
autour de toi et moi
autour de nous
braise-moi
braisons-nous
rut au vent
et
culs en l'air
gaiement
Elle travaille. Avec lui en elle. Tout en elle. Au cœur de ses pensées, au sein de son corps, au cœur de sa chair, dans la chair de son être. Elle travaille, elle écoute, elle écoute bien, très bien même, mais c'est lui qu'elle entend dans chaque parcelle de sa chair, de son âme. Et elle décompte le temps qui la rapproche de lui. Et le dernier client arrive et le dernier client repart et elle se lève et elle ferme la porte derrière elle et elle prend la voiture et elle prend la route. Vers lui. Vers cette chambre d'hôtel où il l'attend. Il n'attend qu'elle, elle le sait. Et elle ne veut que lui. Depuis qu'elle l'aime, depuis qu'elle le désire. L'a-t-elle d'abord aimé ou d'abord désiré ? Elle ne sait pas vraiment. Les deux sentiments se fondent et se confondent en elle. Ne font qu'un. Derrière chaque geste, chaque acte, chaque pensée, chaque élan, chaque mot. Après avoir bravé les aléas de la route, les bouchons et les travaux et les radars, elle se gare tant bien que mal dans cette ville infernale. De quoi gâcher le désir, le souffle du désir, s'il n'était pas aussi fort, impérieux même en elle, dans son basventre et ses seins et le reste, tout le reste, tout, absolument tout. Elle est complètement pleine de lui.
Elle monte par l'escalier. Il l'attend. Lui ouvre. Illico. Comme s'il attendait derrière la porte. Elle l'enveloppe, l'aspire d'un regard si enflammé qu'il en est calciné en tous sens. S'accroche à son cou. Lui caresse la nuque. Pose ses lèvres sur les siennes. Et l'embrasse avec l'intensité d'un désir trop contenu et l'exaltation des retrouvailles. Cela peut durer, durer une éternité d'amour ou se noyer dans l'ivresse des sens. Ça dépend d'elle ou de lui. Ça dépend de l'humeur de la lune, de l'Étoile polaire, des heures du jour et du temps. De la stridence de la brûlure de l'absence. Cela peut se consommer en une faim de dératés, assis, debout, couchés, ou s'étirer dans un enlacement élancé de sentiments, de sensations, de sensualité et de mots. Des bouquets de mots à satiété. Danse de deux corps denses. Chairs incarnées dans un désir de chair et de feu. Elle l'a dans la peau, dans le sang et l'essence. Il l'irrigue de haut en bas, de bas en haut, de fond en comble. Pendant qu'il cabote sur le flux et le reflux de l'ombre du temps d'un amour à deux-temps consentant. Il est l'heure. Déjà. Trop vite, trop tôt. Elle repart en sens inverse les sens en feu de joie. Son sexe, son corps, sa chair fourmillent encore de lui, d'eux. Est-ce cela l'amour ? Elle retourne à sa vie. À sa vie à côté, autre. Qu'elle ne veut pas quitter. Pour l'instant ?
Qu'est-ce qui l'attend ? Qu'est-ce qui les attend ? La vie assurément. Laquelle ? La vraie... Adelante !
Elle est venue comme un miracle
elle est venue comme un oracle
le corps riant
le cœur un peu tremblant
à moins que ce soit l'esprit
un coin de son esprit doutant
mais si peu
et ses sens au vent
et ses sens ouverts
au désir et à l'amour
à l'amour et au désir
à la vie à la vie tout simplement
Sa chair palpite
au fond de ses yeux
et ses mains exubérantes
et ses lèvres gourmandes
et sa langue affolante
qui s'égayent à qui mieux mieux
Elle est venue comme un miracle
du fin fond des cieux
sur un horizon tellement bleu
qu'il charme l'infini
Elle est venue comme un oracle
donnant du sens à ce qui n'en avait plus
offrant de la vie de la chair et de la lumière
qu'ils aspirent et respirent à l'unisson
Elle s'allonge contre lui
en lui
s'inscrivant dans la voie qui les unit
et ce désir qui les relie
tant...
Cri intérieur
hurlement de douleur
hurlement muet
elle surgit en elle-même
à elle-même
dans un rougeoiement de sang originel
l'origine de sa vie
l'origine de son être
Être hêtre
en devenir
qui s'étire
en ramifications
aussi généreuses que douloureuses
Mais qui
se fond dans qui
qui naît de qui
l'être du ciel
ou
le ciel de l'être
?
La forme et le fond se pénètrent
en des distorsions ensanglantées
et vitales
pour engendrer
une femme végétale
qui se crée
elle-même
en sécrétant l'art
que la vie lui insuffle
ou
qu'elle insuffle à la vie
inspirée
par l'amour qui bouillonne
dans ses entrailles angoissées
Elle est
elle sera
sa propre sève
le sait-elle déjà
Libellule ou mouche ou femme qui s'accouche. Elle s'ouvre, elle s'étend, elle s'entend et s'offre à la vie qui l'attend. À elle-même. À l'amour. Au temps. Au devenir. À la maternité. À la maternité de l'art et de la vie. Elle est tant et ne le sait pas encore. Pas vraiment. Mais elle a le temps. Son corps se déploie. Nu comme au premier jour, humble et fragile comme le bonheur qui la conspire.
L'à-venir l'attend, infini et limpide. Elle s'envole vers lui. Craintive et maladroite. Créative et adroite. Au-dessus d'elle, l'horizon céleste l'aspire. Elle ouvre les bras. Et s'envole. Doucement. Pendant que, au cœur d'elle-même, l'horizon intérieur l'inspire. Abondamment.
La vie n'est rien d'autre que l'art d'être. Soi. Animal ou
végétal ou spectral ou humain ou divin...
SOIS
TOI
!
Chair
éteinte
elle est atteinte
dans cette douce humanité
qui lui échappe par la trappe
d'une intermittente adversité
Atteinte
elle est éteinte
dans cette chair
si chèrement revenue d'une mort-sûre
comme pour mieux sourire à la vie
comme pour mieux rire à l'envi
d'un corps qui s'épanouit
par à-coups
Éteinte sa lumière tinte toujours
de l'aube au crépuscule
d'une vie qui accourt
vers une vie au long cours
sans fausse teinte ni discours
Lumière donc !
Jamais de fleurs sur la Lune
de jour sans nuit
de vie sans eau
jamais mon corps ne courra dans le décor de nos bras
dans la forêt de nos élans dans la fenaison de nos désirs
jamais mon sexe ne plongera libre de toute entrave
impromptue
dans la profondeur intense de ton con en fleur d'envies
jamais la vie n'oubliera la mort qui nous construit
dans les abords fructueux de nos cœurs épris
jamais de corps sans chair
de chair sans douleur
de douleur sans lumière
jamais d'eau sans pluie perlant d'un ciel changeant
comme la vie le regard ou l'ennui surgis de toute chose
jamais de spontanéité dans le fil du mouvement
la liberté est à l'intérieur d'une vérité ingrate probablement
jamais l'espoir ne sera éteint par l'éternité d'un chagrin
qui aurait oublié de respirer l'amour
puisqu'elle est
le jour et le lendemain et le sens
et l'essence et le présent
d'un festin à jamais vivant
Toujours cette étreinte de nos cœurs
réjouis de se toucher
de nos corps étonnés de s'inspirer
et de s'aspirer dans la chair indicible
de l'impossible
cet impossible où
la spontanéité des esprits se nourrit
de la spontanéité des sens
dans un mouvement immobile
et désirant
Toujours l'entrelacs de nos rires
qui tissent la toile du bonheur d'aimer
à travers l'inventivité des cœurs
la force de vie et la puissance d'être
Encore et toujours être dans les limites infinies du soi
par-delà le paraître pour ne pas disparaître sans foi
sous le chaos de l'amertume de ce qui n'a pas été
pas été
Toujours chercher et trouver la lumière dans l'obscurité
le mouvement dans l'immobilité le sens dans l'inanité
afin d'éclairer l'ardeur enflammée de nos sexes appariés
sur le lit de nos confluences par-dessus tout
Toujours
encore et toujours
être pour aimer
ou aimer pour être
et désirer
malgré tout
et à jamais
Seule la mort est handicapée...
Viens
dansons
l'étreinte de nos baisers
Elle est nue
moi aussi
ou peut-être pas
pas tout à fait
pas entièrement
mais disons qu'elle est nue
et moi également
Elle est en joie
je suis en rut
je suis envie
elle est envol
nue elle danse dans l'herbe rase
comme sa toison virevoltante
sous mon regard qui chavire et tangue le tango du désir
celui où
une bite broute
dans un con en délire
de vie
La prendre ici ou là-bas ou ailleurs mais sans attendre, debout, couchée ou en levrette, libellule ou alouette. Qu'importe mais la prendre, nue ou habillée, dans un bain ou un fourré. Et l'apprendre par cœur et à fleur de peau. La prendre avec une ardeur impérieuse et profonde. Plonger dans l'absolu incarnation du plaisir. Pour jouir de profundis. Au rythme élancé de ses gémissements patentés. La rejoindre à coups de reins, à coups de cœur, à coups d'envies afin de l'oindre de plaisir et de vie.
La prendre et l'explorer de fond en comble. La prendre et la savourer avec la fougue du manque débridé. La prendre pour l'exaucer. La prendre pour l'encenser. Pour déverser tout son saoul de désir dans un souffle éclaté. Reconnaissance des sens, reconnaissance de l'être. Amour. La prendre d'amour. Le feu érigé à craquer dans sa conque béante et béate. Le cœur vaincu. Le corps tendu. La prendre et se laisser aspirer autant qu'inspirer par sa sensualité vorace ou sa voracité sensuelle. Se laisser prendre. Pour mieux se faire surprendre.
La prendre pour être pris. Le jour ou la nuit. Lorsque le blé faseye sous la langue du vent.
La prendre par tout temps.
Et chevaucher le plaisir d'exister dans la griserie des sens. Lorsque la confluence des corps influence la connivence de la chair.
La prendre afin de se laisser pénétrer. Au plus profond de soi. Par le plus infime d'elle. Emporté par l'intensité d'un plaisir partagé. La prendre et oublier. Tout oublier. Sauf le bonheur d'aimer.
Con penser
il faut
con penser
lorsque l'aimé le désiré l'attendu
est une incarnation de l'absence
Il faut alors composer
une salade sensuelle gorgée de désir
au gré des saisons et de ses sens-cris
La recette est très simple :
prendre une ou deux belles carottes deux ou trois oranges et
une belle courgette
les éplucher délicatement
(il faut toujours être délicat avec ce qui donne du plaisir)
(toujours)
puis
avant d'y rajouter de l'huile du vinaigre du sel de l'échalote
voire de la tomate de l'avocat
des pétales de fleurs et beaucoup d'amour
le tout en vrac
tremper alternativement à tour de rôle à tour de joie même
carottes et courgette
d'une main alerte et habile
dans un bol de vie conquise
et baratter résolument
afin de leur donner plus de goût et d'allant
cela réjouit les carottes et la courgette
mais aussi la main et le corps
alouette ludique alouette
tout en imprégnant simultanément de l'autre main de jus
d'orange doucement pressée
le bout des seins le contour d'un con absolument décomplexé
et tout ce que vous voulez